N° 76, mars 2012


  • Mowlânâ Jalâl-od-Dîn Rûmî et l’ordre mevlevi des derviches tourneurs

    Mireille Ferreira N° 76, mars 2012

    Rûmî est né à Balkh dans le grand Khorâssân iranien (l’antique Bactres de l’Empire achéménide, aujourd’hui en Afghanistan) en 1207 (604 de l’Hégire), mais il dut quitter sa ville natale avec sa famille à l’âge de 14 ans. Les raisons de ce départ, variant d’un hagiographe à l’autre, sont attribuées soit à la contestation des habitants de la ville à propos du titre de Sultan des savants donné à son père, le grand érudit Bahâ-ud-Dîn-Walad, théologien et prédicateur éminent, soit à un différend entre celui-ci et le (...)


  • Les contes enchâssés dans le Mantiq al-Tayr de ‘Attâr et le Masnavi de Mowlavi

    Djamileh Zia N° 76, mars 2012

    Hamid-Rezâ Tavakoli, professeur de littérature persane à l’Université de Semnân, a analysé les contes du Mantiq al-Tayr (La Conférence des Oiseaux) de ‘Attâr et du Masnavi de Mowlavi au cours de trois conférences qui ont eu lieu en janvier 2012 à Shahr-e Ketâb (Book City) à Téhéran. La structure du Mantiq al-Tayr ressemble à celle des Mille et Une Nuits : il y a une histoire principale, qui est le cadre du récit, dans laquelle d’autres histoires sont incluses. Mowlavi, qui dit lui-même être un admirateur de (...)


  • « Nous avons brûlé et l’âme et le cœur et les yeux »*
    L’eshq dans l’œuvre de Rûmî

    Elodie Bernard N° 76, mars 2012

    Rûmî a marqué de son sang le mysticisme. « Je suis plus proche de vous que votre veine jugulaire », dit Dieu aux hommes dans un verset du Coran (sourate Qaf, 50, 16) indiquant par là que tout être humain renferme l’esprit divin. Chaque battement de son sang, chaque battement du cœur renvoie à la présence de Dieu en l’homme.
    Eloigné de Leyli, Majnûn souffrait tellement
    […]
    « Je ne crains pas ta lame
    J’ai plus de résistance que le roc des montagnes
    Comme amant, je recueille en mon sein les souffrances (...)


  • Fih Mâ Fih : un bel exemple de prose poétique persane

    Sepehr Yahyavi N° 76, mars 2012

    Remarques préliminaires
    On ignore ou sous-estime souvent et malheureusement les œuvres en prose de Mowlavi (Mowlânâ Jalâl al-Din Mohammad Balkhi, plus connu sous le nom de Rûmî dans le monde européen et américain), surtout cette œuvre concise qu’est son Fih Mâ Fih. Cette œuvre est un ensemble de discours de Mowlavi rassemblés de manière posthume par son fils Soltân Valad (reconnu également pour avoir terminé l’œuvre poétique monumentale de son père, le Masnavi), ou bien par un de ses disciples.
    Cet (...)


  • Les recherches contemporaines en Iran sur l’œuvre de Mowlavi

    Djamileh Zia N° 76, mars 2012

    Mowlavi fait en permanence allusion dans son œuvre à des concepts mystiques, des versets du Coran et des hadiths. Il est donc difficile pour un lecteur non initié d’en comprendre le sens. La nécessité de rendre plus explicite l’œuvre de Mowlavi a été ressentie dès la mort de ce grand poète persanophone et a motivé l’écriture de commentaires à partir du IXe siècle de l’Hégire (XVe siècle) ; ce travail a été régulièrement poursuivi, en particulier en Iran, jusqu’à aujourd’hui. Dans cet article, nous évoquerons (...)


  • Le succès de la poésie persane en Occident
    Mowlavi vu à distance

    Afsaneh Pourmazaheri N° 76, mars 2012

    « La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s’est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s’y trouve. »
    Mawlavi
    Jamel Balhi, Les routes de la foi,
    Le Cherche-Midi Editeur, 1999, p. 292
    Ferdowsi, Saadi, Nezâmi, Hâfez et Mowlavi, considérés comme les cinq figures incontournables de l’histoire littéraire et poétique de la Perse, sont reconnus dans le monde entier en qualité de porte-étendards de la poésie persane. Ils doivent cette notoriété non seulement à leur impact (...)


  • De la musique avant toute chose !

    Rouhollah Hosseini N° 76, mars 2012

    Vint le printemps des esprits
    Ô jeune branche danse !
    Dansez ô le sucre, ô le Caire !
    Car Youssef vient d’entrer (…)
    Un aspect marquant de l’œuvre poétique de Mowlânâ est son caractère musical. La musicalité est en effet manifeste, particulièrement dans ses ghazals (odes), fruits de sa rencontre avec Shams Tabrizi, laquelle enflamme la raison du célèbre docteur en théologie de la ville de Konya et donne naissance à son premier recueil poétique : Divân-e Shams. Une œuvre importante de la littérature (...)


  • De Balkh à Konya

    Djamileh Zia N° 76, mars 2012

    Le Centre de la Grande Encyclopédie Islamique (Markaz-e Dâyeratolmaâref-e Bozorg-e Eslâmi) a organisé les 17 et 18 décembre 2011 à Téhéran une conférence internationale sur la vie, l’œuvre et la pensée de Mowlavi, intitulée De Balkh à Konya. Les conférenciers ont abordé des sujets très variés, montrant ainsi que les recherches sur Mowlavi, ce grand poète persanophone du XIIIe siècle, restent d’actualité. Nous évoquerons ici quelques interventions qui ont eu lieu lors de cette conférence.
    Asghar Dâdbeh, (...)


  • France/Iran : éveil de l’intérêt à "l’autre"

    Emilie Aghâjâni N° 76, mars 2012

    Les relations entre la France et l’Iran sont fort anciennes. Par le passé, les Occidentaux rêvaient d’un Orient suave et voluptueux, mais de nos jours, c’est aussi la France qui exerce un certain attrait sur l’Iran. Nous nous proposons ici d’étudier le commencement de ces échanges dans trois domaines : le commerce et la diplomatie, les récits de voyages et enfin la littérature. Commerce et diplomatie
    Très tôt, les puissances étrangères entendirent profiter de ce carrefour entre l’Asie orientale et (...)


  • « Alpha du Centaure appelle Tinouj »
    Le rêve silencieux d’une science fiction à l’iranienne

    Esfandiar Esfandi N° 76, mars 2012

    Le ciel est vide. N’en déplaise à Brian Aldiss (qu’il est toujours bon de citer, même en le déformant) rien de bien "vespéral" n’est jusqu’alors venu le traverser. Aucunes traces de Doryphores, de Rosks, de Raméens ou autres exo-organismes non identifiés. Les « ailleurs » de l’humanité sont encore bien de chez nous et continuent de partager avec les bonnes vieilles légendes telluriques le privilège d’enchanter notre très saine et très sainte béatitude. Le ciel est vide donc, pour l’heure, de nos pareils ou (...)


  • Fâtima, un chapitre du livre du Message divin
    (2ème partie)
    Introduction au livre intitulé
    Fâtima la Resplendissante, une exception cachée
    Par l’Imâm Moussa Sadr,
    dimanche 22 septembre 1968

    Traduction par

    le Dr Julien Pélissier N° 76, mars 2012

    Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
    Septièmement : la recherche du savoir
    Malgré leur haute importance, Fâtima ne se contentait pas des connaissances et de la culture inculquées par la demeure de la Révélation (bayt al-wahi), ni ne se limitait à l’éclairage scientifique procuré par les étoiles de science qui l’entouraient de toute part. Non ! Fâtima voulait travailler à son apprentissage et n’épargnait aucun effort pour obtenir cet honneur. C’est pourquoi nous la voyions absorber les sciences et (...)


  • L’INVENTION DU SAUVAGE
    EXHIBITIONS
    Musée du Quai Branly, Paris, 29 novembre 2011-3 juin 2012

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 76, mars 2012

    En 1980 sortait un film de David Lynch : Elephant man. Un être terriblement difforme ayant vécu au milieu du dix-neuvième siècle à Londres, est exhibé en public par celui dont il est le gagne-pain. On y voit comment la science, la médecine, vont s’intéresser au phénomène et combien cette histoire réelle fut épouvantable, tant pour l’exhibé que par ce qu’elle nous dit de l’humanité. *** L’autre comme victime de Je
    Au musée du Quai Branly, il s’agit d’une exposition temporaire à caractère documentaire fondée (...)


  • Analyse du chef-d’œuvre théâtral de Nimâ Dehghâni intitulé
    L’amour est ce que tu apercevras aujourd’hui, demain et après-demain

    Shekufeh Owlia N° 76, mars 2012

    "Les marionnettes nous présentent plusieurs avantages dont, entre autres, le fait qu’elles ne discutent point et, n’étant pas dotées de vie privée, n’ont pas d’opinions rudimentaires à propos des arts."
    (Oscar Wilde)
    Doué d’un don rare pour l’art dramatique, Nimâ Dehghâni s’est éloigné de ses études d’architecture pour se vouer à une vie axée sur le théâtre. Ces dernières années, il a écrit et mis en scène plusieurs pièces dont, entre autres, Mored-e mashkouk-e boz zangouleh pâ (Le cas douteux de la chèvre (...)


  • La rectification orthographique du français
    Entretien avec Mohsen Hafezian

    Entretien réalisé par

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 76, mars 2012

    Khadidjeh Nâderi Beni : Afin d’avoir un schéma global de la rectification orthographique du français, pouvez-vous tout d’abord nous dire quelques mots à propos de son histoire ?
    Mohsen Hafezian : L’histoire de la rectification de l’orthographe n’est naturellement pas séparée de celle de l’orthographe et, dans une large mesure, de celle de la langue française et de ses modifications au fil du temps. En ce qui concerne l’alphabet français, vous savez bien que c’est l’alphabet grec qui a servi de modèle à (...)


  • L’Iran glorieux dans les poèmes
    « Les deux tombeaux » de François Coppée

    Majid Yousefi Behzâdi N° 76, mars 2012

    Parmi les poètes parnassiens pour qui l’Iran a été une contrée de révélation artistique, François Coppée (1842-1902) fut séduit par la beauté exotique de ce pays et par la figure légendaire de Ferdowsi conçu comme un poète patrimonial. Dans cette perspective, le regard du poète français vers l’Orient se focalise plutôt sur la présentation de la richesse de l’Iran que sur l’inspiration poétique. Ainsi, l’idée que l’Iran était toujours la cible de toute réflexion majestueuse est liée au fait qu’il a découvert la (...)


  • Aragon

    Yasmine Jazayeri N° 76, mars 2012

    Louis Aragon est un poète, romancier, journaliste et essayiste français né le 3 octobre 1897 à Neuilly-sur-Seine et mort le 24 décembre 1982 à Paris. Il est également connu pour son engagement et son soutien au Parti communiste français de 1930 jusqu’à sa mort. Avec André Breton, Paul Eluard et Philippe Soupault, il fut l’un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme.
    Aragon invente pendant la Deuxième Guerre mondiale une poésie conçue comme une arme. Dans Les Yeux d’Elsa (Le recueil le plus (...)


  • Le lac de Valasht, un lac de rêve dans la région de Kelârdasht

    Samirâ Monfared
    Traduction :

    Farzâneh Pourmazâheri N° 76, mars 2012

    Le lac de Valasht, avec une superficie de 400 x 600 mètres et une profondeur de plus de 40 mètres, se situe au sud-ouest de la ville de Tchâlous et au nord-est de Kelârdasht. Il est situé à une altitude d’environ 1000 mètres au-dessus de la mer Caspienne et à une distance de 15 kilomètres de la ville de Hassankif (centre du district de Kelârdasht).
    Le lac montagneux de Valasht compte parmi les dix lacs d’eau douce d’Iran et constitue un environnement propice à une faune et flore très diversifiées. (...)