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CAHIER DU MOIS |
La symbolique du sacré :
Au fil des images...
L’art sacré dans la chrétienté et en islam
Le 25e festival de Fajr "Sous le signe de la nation"
Le cinéma, la croyance, le sacré à l’Université des Arts de Téhéran
Entretien avec Antoine Lion
Lettre à Philippe Druillet
CULTURE
Arts
Une analyse des origines culturelles du tapis persan
Reportage
Le Musée des Postes et Télécommunications de l’Iran
Repères
La nationalisation du pétrole : un échec victorieux ?
A propos de l’enseignement des langues étrangères à l’université
Littérature
Nizâr Qabbâni, le poète de l’amour
Pourquoi Samuel Beckett est-il passé de l’anglais au français et du roman au théâtre ?
Mohammad Hédjâzi, romancier méconnu
Ali Ashraf Darvishiân, l’écrivain régionaliste engagé contemporain
Entretien
Entretien avec Roshdi Rashed
PATRIMOINE
Sagesse
Soufi Amoli
Tradition
La fête de Tchahârshanbeh Souri
Itinéraire
La découverte du premier puits de pétrole au Moyen Orient
Kermân
LECTURE
Poésie
Hossein Monzavi, avec l’amour dans le voisinage du désastre
Récit
Requiem for a dream
FENETRES
Au Journal de Téhéran
L’humanité subit-elle l’influence des taches solaires ? (1)
Boîte à textes
Ali Qâpu, joyau de l’architecture safavide
Atelier d’écriture
Et l’hiver vint…
Faune et flore iraniennes
Le merisier & le léopard persan
L’art sacré dans la chrétienté et en islam :
N° 16, mars 2007Des iconoclastes aux controverses plus ou moins récentes issues des représentations du prophète de l’Islam, la "querelles des images " a donné lieu depuis plusieurs siècles à d’importants débats ayant parfois entraîné l’émergence de divergences doctrinales profondes au sein du christianisme - et plus particulièrement de l’Eglise d’Orient - et de l’islam en ce sens qu’elle pose une question centrale : le divin, par essence ineffable et inaccessible, peut-il faire l’objet d’une représentation sensible ? (...)
Le 25ème Festival international cinématographique de Fajr s’est tenu du 1er au 11 février 2007 à Téhéran et à Shiraz.
Comme chaque année, il a fourni l’occasion à des milliers de cinéphiles, d’artistes et de cinéastes, de se rassembler pour découvrir les dernières nouveautés du cinéma iranien. Organisé pour la première fois en 1983, ayant pour but de faire connaître les meilleures œuvres et le travail des cinéastes durant une année, cet événement est la plus importante manifestation cinématographique de l’Iran. (...)
Reportage et entretien réalisés par
N° 16, mars 2007Durant trois jours, le colloque intitulé Le cinéma, la croyance, le sacré organisé par Agnès Devictor en collaboration avec l’IFRI et l’Université des Arts de Téhéran, a rassemblé des chercheurs français et iraniens qui ont échangé leurs points de vue sur leur conception du sacré et de sa relation à l’image cinématographique, au travers d’analyses et de tables rondes auxquelles ont également participé diverses personnalités du cinéma iranien dont le réalisateur Abbas Kiarostami. Les différentes interventions (...)
Antoine Lion est dominicain et a publié de nombreux ouvrages consacrés à des questions religieuses ou artistiques, dont Les dominicains et l’image, Marie-Alain Couturier, un combat pour l’art sacré, et La Bible en philosophie. A l’occasion de sa participation au colloque Le cinéma, la croyance, le sacré, nous l’avons interrogé en abordant notamment la question de la place de l’inspiration chrétienne dans l’art contemporain. (...)
Cher Philippe, par la présente, et de manière très solennelle, je souhaite me rappeler à ton bon souvenir. Je dis souvenir pour ne pas dire oubli ; je dis solennelle car c’est l’usage, chez nous autres amateurs passionnés du neuvième art, de faire nos révérences face aux grands précurseurs. Et si je dis oubli, c’est qu’il est loin derrière, le temps de ma jeunesse, de ma première lettre à ton intention… il est loin ce jour "béni" où, subjugué par une couverture aux couleurs flamboyantes, j’ai sorti d’un (...)
Malgré l’ancienneté de l’histoire du tapis persan, la maîtrise technique et le savoir empirique dont disposent les Iraniens, le manque d’une approche scientifique et la méconnaissance des aspects pratiques et expérimentaux de la production du tapis sont évidents.
Ces lacunes deviennent encore plus frappantes si l’on y inclut le manque d’intérêt dont fait preuve la jeunesse iranienne pour tout ce qui concerne les valeurs qualitatives et identitaires rattachées à l’art du tapis. Ceci met d’ailleurs en (...)
Du messager à cheval au courrier électronique
, N° 16, mars 2007" Ni la neige ni la pluie, ni la chaleur et ni l’obscurité du chemin n’empêchent les courriers persans d’arriver à leur destination. " Cette fameuse citation d’Hérodote, historien grec, à propos des messagers achéménides prouve l’efficacité du système de communication de l’époque. En fait, les Perses furent la première nation qui inventa le système de communication qui se répandit par la suite dans le monde entier. A savoir, tous les recoins du pays furent désormais reliés grâce à un vaste réseau de routes (...)
L’histoire de l’or noir est intimement liée aux péripéties modernes des pays qui le détiennent. L’Iran, en tant que l’un des grands pays-réservoirs mondiaux du pétrole, connut l’une des histoires les plus mouvementées en la matière. Une histoire épique qui commença par la découverte des premiers puits de pétrole en Iran, se poursuivit avec la nationalisation du pétrole iranien et se termina par le coup d’Etat américano-britannique de 1953.
En 1900, le français Jacques de Morgan, archéologue basé en Iran (...)
Afshin Nasimi
Traduit par Mohmmad Amini
Nous proposons à travers ces lignes quelques remarques concernant l’enseignement des langues étrangères en Iran d’une manière générale, et en particulier au sein des universités. Dès l’entrée, il convient d’établir une distinction fondamentale entre l’enseignement extra universitaire des langues, et l’enseignement tel qu’il est pratiqué au sein des institutions éducatives supérieures. Pour ce qui concerne l’enseignement des langues stricto sensu, cette tâche est tout naturellement, et surtout prioritairement, (...)
Nizâr Qabbâni naquit le 22 mars 1922 à Damas. Il étudia tout d’abord à l’école Française de cette même ville qui lui permit, selon ses propres mots de "boire la littérature française à sa source". Après avoir effectué des études de droit à l’université de Damas en 1945, il entra au ministère des affaires étrangères. Il quitta son poste en 1966 et revint à Beyrouth - où il avait vécu durant plusieurs années-pour y fonder une maison d’édition appelée "Manshoraté Nizâr Qabbâni ".
En 1943, il publia ses premières (...)
De l’anglais au français
La Libération découvre Beckett en tant qu’écrivain de langue française. Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, Beckett se met à écrire en français. Le français de Beckett, du reste, n’a que peu de liens avec le français des œuvres littéraires de ce siècle. Venue d’ailleurs, l’œuvre de Beckett ne saurait s’insérer dans l’histoire de la littérature moderne française : comme la voix qu’elle laisse parler, comme ses personnages égarés ou agonisants, elle est sans lien ; en ceci, elle (...)
Mohammad Hédjâzi, écrivain iranien né en 1900 (1279) à Téhéran, connut un grand succès dans sa jeunesse et devint l’un des romanciers les plus à la mode de son époque. Son père, gouverneur de Kermânshâh, lui fit apprendre l’arabe et le français quand il n’avait que cinq ans. Après avoir terminé ses études aux écoles Eslâme et Saint Louis et avoir durement éprouvé la mort de son père, il devint employé au Ministère des Postes et Télécommunications à l’âge de quinze ans. Sa jeunesse coïncida avec la guerre, (...)
En septembre 1941, à Kermânshâh, Ali Ashraf Darvishiân vit le jour dans une famille pauvre. Son père était forgeron, mais il perdit son travail et changea plusieurs fois d’occupation. En tant qu’aîné de la famille, il partit avec son père à Téhéran pour faire de la contrebande d’opium. Enfant, son père et sa grand-mère lui racontaient des histoires et depuis ses premières années, il fut attiré par les livres et les histoires. La famille menait une vie très spartiate et il devait travailler dur pour gagner de (...)
Spécialiste de l’histoire et de la philosophie des sciences, Roshdi Rashed est actuellement directeur de recherche émérite au CNRS et professeur à l’Université Paris VII. Il a également enseigné à l’Université de Tokyo, de Montréal et du Caire, et a participé à de nombreux colloques scientifiques internationaux. Il est également membre de l’Académie Internationale de l’Histoire des Sciences et s’est vu décerné la Légion d’Honneur en 1989 pour l’ensemble de ses travaux. (...)
Asadollah Mohammad-Zadeh
Traduit par
Mohamad Soufi Amoli, poète du dixième siècle de l’Hégire, passa une grande partie de sa vie en Inde où il décéda en 1035 de l’hégire.
Vivant dans le plus grand ascétisme et en étroit contact avec la nature, ce poète oriental né dans la région du Tabarestân partit très jeune pour Shirâz, qui était à l’époque la capitale culturelle et intellectuelle et où il vécut de longues années. Il quitta Shirâz pour Kâzeroun et devint l’élève et le disciple du grand soufiste de l’époque Abol-Ghâssem Kâzerouni.
Il effectua un (...)
Mortéza Johari
Traduit par
Parmi les cérémonies traditionnelles, le Tchâhârshanbeh Souri compte parmi les plus anciennes fêtes célébrées par les Iraniens. Tchahârshanbeh signifiant mercredi en persan, cette fête consiste à célébrer le dernier mercredi de l’année, et son importance la fait figurer au même rang que les autres grandes fêtes nationales telles que Norouz, Mehregân, Bahmanjâneh ou encore Sadeh.
Parmi ces grandes fêtes, prenons au hasard "Sadeh" que l’on célèbre cinquante jours avant Norouz. Cette tradition date d’il y a (...)
Mortéza Johari
Traduit par
Masdjed Soleimân est une ville située au Sud-Ouest de l’Iran, dans la province du Khuzestân, à 150 km d’Ahvâz, au milieu de la chaîne des montagnes de Zagros.
Le climat y est sec et chaud et la température atteint 52 °C en été et 4 °C en hiver. Cette région abrite un site archéologique qui remonte à une époque antérieure à celle des Sassanides, et que les habitants de la région ont surnommée Masdjed Soleimân, c’est-à-dire la mosquée de Soleimân. Le même nom a été gardé pour désigner la ville qui a été (...)
"Kermân est le cœur du monde " disait autrefois le poète soufi du XIVème siècle, Shâh Nematollah Vali. Cela ne semble plus être aujourd’hui une évidence pour bon nombre de voyageurs. Il y a cinq ans, on aurait peut-être encore pu le penser. Car il y avait Bam et sa forteresse. Réel château de sable, cette forteresse était un monument unique au monde. Mais en décembre 2003, le rêve s’envola. Un tremblement de terre de forte magnitude fit s’écrouler la magie de ce lieu. Bam ravagé, Kermân reste-t-elle à (...)
La matrice maternelle
Ne fut point mon début
Même la Terre
N’est pas plus ancienne que moi
Mon œuf est rendu fécond, on dirait,
Dans la chambre à coucher
De Dieu et de Satan
A l’âge classique, Hafez et Saadi furent les maîtres incontestés du ghazal (courts poèmes d’amour). La poésie contemporaine a également le sien : Hossein Monzavi. Ce dernier est considéré comme le sultan du Ghazal, et pratique ce genre avec un talent d’artisan auquel se mêle une sensibilité moderne. Il chante l’amour, mais sa (...)
Aujourd’hui … 10 octobre. Il fait beau, plus beau, et tout le monde le dit, que les années précédentes au même jour. Mais je vais bientôt mourir. Dans quelques jours ; dans quelques semaines, au plus tard dans quelques mois : ma vie ne dépassera pas, je le sais, les limites de l’année. La date exacte me sera indiquée au terme d’examens confiés aux soins du docteur Mac Lawrence, spécialiste des maladies graves de renommée mondiale, et professeur émérite à Harvard. " Votre cas est bien rare, me disait-il (...)
Au Journal de Téhéran
N° 16, mars 20075 Mars 1937
14 Esfand 1315
Nous publions ci-après le texte de la conférence faite à l’Alliance Française de Téhéran le 28 Février 1937 par M. E. Kogbeliantz, Docteur ès Sciences et professeur d’Analyse Mathématique et d’Astronomie à l’Université.
Mesdames, Messieurs,
Il n’y a pas à dire : la question posée est scientifique. Elle intéresse à la fois à plusieurs sciences : Astronomie, Biologie, Histoire, Sociologie, etc. Néanmoins, ce n’est pas une conférence scientifique que vous allez entendre, car le sujet (...)
elon un proverbe persan "Ispahan est la moitié du monde", ce qui laisse deviner la beauté de cette ville, qui tient orgueilleusement sa place au sein du patrimoine mondial de l’UNESCO. Grâce à ses nombreux trésors architecturaux, dont Ali Qâpu, elle incarne, aux yeux de chaque Iranien la grandeur de la Perse ancienne. Situé dans l’aile occidentale de la place Naghsh-e-Jahân, ce palais attire l’attention de tout passager, avec son splendide ivan de 18 colonnes en bois.
Il y a plus de 4 siècles qu’Ali (...)
Le soleil brille. Les filets de lumière fendent les feuilles des arbres et rampent dans les arbustes. La vie grimpe aux arbres comme une giroflée. Elle glisse sur la terre comme un chant. La forêt la respire. C’est le printemps. Tout sent bon. Les essaims se mettent à fabriquer le miel avec les essences recueillies dans les fleurs. Les merles sautillent pour chasser les moustiques. Les moineaux picorent la terre.
Ces jours-ci sont les premiers pour le jeune pin. Un petit pin, mince et vert. (...)
Faune et flore iraniennes
N° 16, mars 2007Le merisier
Nom scientifique : Prunus avium
Petit arbre à feuilles caduques, il produit des fruits rouges et ronds et son bois de valeur est utilisé dans les constructions. Il peut atteindre une hauteur de 15 à 25 m et vivre jusqu’à 100 ans. Ses feuilles sont simples, obovales-elliptiques, un peu plissées, doublement dentées en marge, et le sommet du pétiole présente 2 ou 3 glandes rougeâtres. La fleur à cinq pétales et cinq sépales est habituellement blanche mais peut également passer par toutes les (...)