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CAHIER DU MOIS |
Saadi, poète intemporel entre Orient et Occident
Le poète Saadi, une passerelle entre l’Orient et l’Occident
Colloque Saadi et Victor Hugo
Les 18 et 19 avril 2017 à Téhéran
Un roi bon selon Saadi
Les traductions françaises des
œuvres de Saadi
Le « Jardin des fleurs » de Saadi (Golestân) : mélange magique de poésie et de prose, à mi-chemin entre la moralité et l’amour
Le jardin des fruits ou le Boustân
de Saadi
Un aperçu sur le Pandnâmeh de Saadi
CULTURE
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Arts
« Soudain, à quatre-vingt-quatre ans »
Exposition des tableaux de
Mme Raafat Sarrâf
Reportage
KAREL APPEL« L’art est une fête ! »
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris,
24 février- 20 août 2017
Un-Gno Lee
Un artiste trait d’union entre deux cultures.
Exposition au musée Cernuschi, Paris
Repères
Les Samanides
et la résurrection de la langue persane
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Entretien
Entretien avec M. Râmin Sadighi, Directeur de la maison d’édition musicale Hermes
LECTURE
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Poésie
Nul ne connaît la mer
Poèmes
Récit
Le Signe*
Le Golestân (la Roseraie) et le Boustân (le Verger) de Saadi de Shirâz sont deux classiques de la littérature persane lus par des millions de personnes, de l’Inde jusqu’à l’Europe. Saadi était un derviche errant qui eut l’occasion de visiter les hauts lieux scientifiques et artistiques de l’Orient au Moyen-Age. Ces voyages constituèrent pour lui autant de sources d’inspiration pour la création de chefs-d’œuvre littéraires atemporels. L’influence de Saadi sur la littérature européenne est reconnue comme (...)
Depuis 2002, le 1er Ordibehesht (21 avril) est la « Journée de Saadi » en Iran. De nombreuses institutions et centres culturels et littéraires organisent des événements à l’occasion de cette journée.
À l’initiative du Centre d’Etudes sur Saadi, des cérémonies spéciales sont organisées, depuis 1999, au mausolée de Saadi à Shirâz ainsi que dans d’autres villes pour commémorer ce grand poète et écrivain du XIIIe siècle.
S’intéressant à l’œuvre mondiale de Saadi, Shahr-e Ketâb (Book City) collabore avec le Centre (...)
Mosleheddin Saadi (vers 1213-1292) est l’une des plus importantes figures littéraires persanes dont le Golestân (Le Jardin des Roses) et le Boustân (Le Verger), ses deux œuvres les plus connues, sont largement connus hors des frontières de l’Iran.
Le Golestân, achevé un an après la rédaction du Boustân, est un recueil de prose mêlée de poésie. Il comprend une préface (dibâtcheh), huit chapitres, et une brève conclusion. Ces huit chapitres, qui symbolisent les huit portes qui mènent au paradis, abordent des (...)
Saadi, qui compte parmi l’un des grands poètes populaires de la littérature persane, eut une certaine influence sur plusieurs poètes européens et plus particulièrement français dès le XVIIe siècle, jusqu’au milieu du XIXe siècle. Il est considéré comme le premier poète persan à acquérir une certaine popularité en Europe. En France, un bon nombre d’écrivains et de poètes lui réservent un accueil favorable ; chacun interprétant ses œuvres selon ses goûts et à sa propre manière dans les milieux littéraires (...)
On dit souvent à propos de la poésie de Saadi qu’elle est « simple et inimitable » (sahl-o momtane’). La vérité, c’est que parler de cet éminent poète persan du XIIIe siècle (VIIe siècle de l’Hégire) est une tâche non moins facile. Que dire ou écrire de nouveau concernant Sheikh Saadi, cet homme qui est mort presque centenaire, dans sa ville natale, cette merveilleuse Shirâz dont il est partout question dans ses œuvres, et ce, à l’issue d’une vie extrêmement aventureuse et tumultueuse, passée dans (...)
Le Boustân est la première œuvre majeure de Saadi écrite à une époque où, selon les mots du poète, le monde était « en désordre comme les cheveux d’un Ethiopien, avec les enfants d’Adam devenus assoiffés de sang comme des loups aux griffes acérées ». De ce recueil de poèmes, l’auteur y explique qu’il n’a pas voulu tirer de sa rédaction ni bénéfices matériels, ni la gloire de la cour, ni la bénédiction des cheikhs musulmans. Il y exprime sa compréhension du monde et partage ses observations sur la vie, en essayant (...)
Les points de vue de Saadi et sa conception du monde, reflétés dans ses œuvres, font état de la cohérence de sa pensée dans tous les domaines et d’une connaissance de la "psychologie" telle qu’on pouvait l’envisager selon les connaissances de son époque. Ses expériences, ses voyages et sa connaissance de cultures et coutumes diverses lui ont permis d’acquérir une profonde connaissance du comportement humain. C’est avec une grande habileté qu’il analyse les comportements d’hommes aux natures et aux (...)
Depuis plusieurs décennies, les experts connaissent certaines vertus thérapeutiques de l’activité artistique. L’art-thérapie en général, et le soin par la peinture en particulier, ont été utilisés d’abord par la psychiatrie et la psychologie en tant qu’instrument de guérison de la pathologie mentale. Mais au fur et à mesure, on a découvert aussi les vertus de l’activité artistique pour le soin et le bien-être des personnes âgées. Ces vertus ont été d’ailleurs reconnues par la communauté scientifique.
Quand (...)
Trop modeste !
Cette exposition permettait de supposer un hommage de plus grande ampleur à un artiste fort connu dans le monde de l’art. En fait, il s’agit avant tout d’exposer le contenu d’une donation, et ce qui manque, au-delà du nombre d’œuvres exposées, c’est peut-être un réel complément documentaire, des textes et des images, comme il se fait désormais judicieusement lors de beaucoup d’expositions. Les quelques textes muraux explicatifs ici présents évoquent notamment des œuvres aux dimensions (...)
Le musée Cernuschi, un lieu délicieux
Cette exposition en ce musée Cernuschi, même si le musée est dédié aux arts asiatiques, n’est pas le fait du hasard mais de la longue collaboration active qu’eut Un-Gno Lee avec celui-ci ; en effet, il y donna des cours à ses élèves de 1971 à 1989. Le lieu est un hôtel particulier très rococo style Napoléon III, ainsi qu’il s’en bâtit au cours du dix-neuvième siècle. Il se situe à la limite du parc Monceau dans ce très chic dix-septième arrondissement de Paris, avec ses (...)
Les Samanides sont des émirs (rois locaux) ayant fondé une dynastie puissante qui régna de 874 à 1004. Le royaume des Samanides couvre alors le grand Khorâssân, l’Hyrcanie (littoral sud et sud-est de la mer Caspienne), le Sistân, Kermân, le Makrân (sud-est de l’Iran et est du Pakistan) et le Khwarezm. Leur royaume correspond donc à toute la partie orientale et centrale de l’Iran moderne, à la totalité du territoire afghan, au sud-est du Pakistan actuel et à une vaste région du sud de l’Asie centrale (...)
Réalisé par
N° 141, août 2017Râmin Sadighi est le directeur de la Maison d’édition de musique Hermes depuis 2000. Il a été désigné en 2015 comme le meilleur producteur de musique par WOMEX (The World Music Expo) pour avoir contribué à la diffusion de la musique iranienne au niveau mondial. Il a également été reconnu pour avoir favorisé l’achat légal de la musique occidentale en Iran. Il joue un rôle important dans la promotion du respect de la propriété intellectuelle en Iran dans le domaine de la musique.
Shahnâz Salâmi : Quels sont (...)
« Quand tu soustrais le alef du lam,
tu obtiens quatre-vingt-dix-neuf, mon chiffre exact »
Nezâmi
Tu es grâce
Tu es jouissance
Tu es l’Essence
Je suis Majnûn
Je suis Ibn’Zeidoûn
Je suis Wallâda
La terre grandit sur le corps
La terre meurt sous le vent
Chant de pêcheurs nocturnes
Chant de poisson aveugle
Feu de fraîcheur des seins
Dans l’herbe
Le grain d’amour nous abrite
La goutte de soleil
Au fond de la mer déchaînée
Mon désir ressemble à une plainte
Qui remplit le matin
J’ai passé (...)
Sous Fragonard
Sous mon tableau clair, tu regardes, l’œil irisé,
Se prélasser le cours d’un siècle auprès d’un orme
Dont la branche généreuse, cachant le baiser
Du Ciel avec le sein de bergères qui dorment.
Un pas à la gauche, tiré vers le chocolat
Et la pourpre draperie d’un vieux Fragonard
Fatiguent, près d’un boudoir où s’oublie un prélat,
Les chimères profondes, l’illusion d’un regard,
Pareilles aux douceurs de ton bras délicat.
La peinture et le café, le pas d’un bleu russe
Dont l’ombre sur un (...)
Traduit par :
Nikou Ghâssemi
Ebrahim Salimi Kouchi
C’était le mercredi de la fin du mois d’Abân. Un mercredi jaune avec des taches rouges et orange. La pluie de la nuit dernière avait cessé, mais les feuilles des arbres tombaient encore sur les deux côtés de la route. La route non asphaltée, pleine d’aspérités, était entièrement recouverte par les feuilles et la boue rouge. Le vent faisait trembler l’eau des flaques et morcelait l’image du ciel et des nuages.
Le minibus tombait constamment dans les ornières, et les deux côtés de la route étaient rouges de (...)