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epuis un siècle environ, la découverte de l’architecture moderne et des architectures académiques occidentales a eu un impact fort sur l’architecture iranienne des monuments, notamment celle des mosquées. Dans l’architecture religieuse iranienne, cette évolution concerne en particulier la forme et l’espace des mosquées.
Les mosquées contemporaines iraniennes offrent un mélange de modernité et de traditions régionales, qui varie selon l’endroit où la mosquée est bâtie. Aujourd’hui, la diversité des genres et des styles des mosquées contemporaines est telle qu’il est impossible de dresser une taxinomie similaire à celle des mosquées traditionnelles. A titre d’exemple, la mosquée de l’Université de Téhéran a pour seuls éléments traditionnels un dôme et un minaret, aucun autre élément architectural ne se rapprochant des mosquées traditionnelles, en particulier la forme et la disposition spatiale.
Dans la société actuelle, le changement, au sens commun du terme, est considéré comme le produit inévitable de l’évolution du savoir et des sciences, qui entraîne à son tour l’évolution des principes architecturaux. Pour étudier l’évolution de la forme des mosquées, il faut entre autres aborder la question de l’impact et de l’influence de la modernité sur leur architecture. Il y a à ce propos de nombreuses approches, chacune analysant l’un des aspects de ce sujet sur la base d’indices qualitatifs ou quantitatifs.
L’une des analyses les plus communes réalisée sur les caractéristiques des styles modernes a pour objet les éléments structuraux d’ordre formel comme les ornements, l’espace, la complexité, la simplicité, etc. Au total, les caractéristiques des mosquées modernes ou « nouvelles mosquées » peuvent être classées en quatre catégories :
Nous présentons ici de façon plus détaillée deux types distincts de mosquées contemporaines, l’une plus ancienne et l’autre plus récente :
-La mosquée Al-Javâd : construite en 1962 sur la place Haft-e Tir à Téhéran, elle est considérée comme étant la première mosquée moderne d’Iran pour deux raisons : son architecture moderne et très différente des mosquées traditionnelles, et l’usage de matériaux photoactifs et ne captant pas la pollution. Ces matériaux dépolluants ont été choisis du fait de l’emplacement de la mosquée, la place Haft-e Tir étant très fréquentée et très polluée. Ces matériaux, outre leur propriété de ne pas absorber la pollution, augmentent la longévité de la façade du bâtiment.
La superficie de cette mosquée est d’environ 1500 m². Le corps du bâtiment est constitué de deux parties : le shabestân, et la salle de conférence à deux étages. Le shabestân de la mosquée ayant une forme conique constituée de plans croisés, l’édifice s’élargit vers le bas. Cette mosquée comprend également une bibliothèque au sous-sol et une coopérative industrielle au dernier étage.
-Le Mosallâ de Téhéran : ce grand complexe est constitué d’espaces et d’édifices suffisamment grands pour accueillir des rassemblements de plusieurs millions de personnes, autant pour des cérémonies religieuses que des expositions et des événements culturels. Ce complexe d’une superficie d’environ 65 hectares a été bâti sur les terrains vagues d’Abbâsâbâd à Téhéran. Il est simple d’accès, par plusieurs points et quartiers différents. Sa construction a débuté en 1988, pour finalement prendre fin après beaucoup de retard en 2011. L’axe principal du Mosallâ est le plus long, et il est orienté en direction de La Mecque ; l’ensemble des autres bâtiments annexes suivant également cet axe. Le complexe de Mosallâ comprend 14 goldasteh (minarets), 12 sahn (cours) et 5 entrées. L’iwan principal a une hauteur de 72 mètres, et la hauteur du dôme de la mosquée Jâmeh, la principale mosquée du complexe, est de 63 mètres. Il est à souligner que tous ces nombres sont sacrés dans la pensée chiite. Au total, il existe sept édifices comportant un dôme dans le Mosallâ.
Le plus grand d’entre eux est également l’un des plus grands du monde musulman. Dans ce complexe, chaque entrée comporte deux minarets, un iwan et un dôme ; chacune d’entre elles ayant une architecture spécifique et comprenant des édifices différents. D’une hauteur de 140 mètres, les minarets les plus hauts du complexe sont accessibles jusqu’à leur sommet par des escaliers en spirale et des ascenseurs. L’iwan principal, en hauteur, qui s’étend entre la mosquée Jâmeh et les minarets principaux, comporte des éléments nouveaux par rapport aux iwans traditionnels.
Une grande importance a été accordée aux espaces verts dans le Mosallâ. Les howz ou bassins d’eau sont nombreux et centralisent les perspectives. Le howz principal s’étend sur une superficie de 2500 m². Les cinq shabestân, situés au nord de la cour centrale du Mosallâ, constituent en soi des monuments, chacun pouvant accueillir 70 000 personnes. Le grand complexe de Mosallâ possède également de nombreuses salles de projection, de conférence et des espaces dédiés à des séminaires, des rencontres et des réunions, ainsi qu’un musée, un amphithéâtre, un centre de recherche en études internationales islamiques, un centre de formation en sciences islamiques, un centre de formation en arts et artisanats islamiques, un marché culturel, un marché d’artisanat, une bibliothèque, et beaucoup d’autres espaces dédiés
à la vie culturelle et sociale de la capitale.
Sources :
Mahdavinejâd, Mohammad-Javâd, Mashâyekhi Mohammad, Bahrâmi, Monireh, « Olgou-hâye tarrâhi-e masjed dar memâri-e moâser » (Modèles de plans de mosquées dans l’architecture contemporaine), in Pajouhesh-hâye memâri-e eslami (5) (Recherches en architecture islamique), 2005.
Iraji, Javâd, « Modernité dar masâjed-e moâser » (La modernité dans les mosquées contemporaines), in Memâr (Revue "Architecte") (56), 2010, pp. 120-124.
http://jria.iust.ac.ir/article-1-107-fa.pdf