N° 47, octobre 2009


  • Aperçu géographique de la province du Sistân et Baloutchistân

    Sarah Mirdâmâdi N° 47, octobre 2009

    La province du Sistân et Baloutchistân est située au sud-est de l’Iran, à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan. Elle compte environ 2,3 millions d’habitants et rassemble plusieurs villes importantes telles que Zâhedân, sa capitale, mais aussi Zâbol et Zahak au nord, ou encore Irânshahr, Sarâvân, Khâsh ou Tchâbahâr au sud. Avec une superficie de 181 785 km², elle est la plus vaste province d’Iran et se divise en deux parties : le Sistân au nord, et le Baloutchistân au sud. Elle se situe au voisinage (...)


  • La province du Sistân et Baloutchistân, un aperçu historique

    Djamileh Zia N° 47, octobre 2009

    L’actuelle province du Sistân et Baloutchistân réunit sur le plan administratif depuis quelques décennies deux régions très différentes du point de vue géographique, culturel et historique. Le Sistân est une plaine qui était fertile depuis des millénaires jusqu’à récemment. La construction de barrages sur la rivière Helmand (Hirmand en persan) en amont de son arrivée en Iran a provoqué l’assèchement de cette plaine et du plus grand lac d’eau douce d’Iran, le lac Hâmoun. Le Baloutchistân, région aride, (...)


  • La Ville Brûlée (Shahr-e Soukhteh), paradis des archéologues

    Arefeh Hedjazi N° 47, octobre 2009

    Aujourd’hui, la province du Sistân et Balouchistân est réputée pour être l’un des plus importants lieux de transit de drogue au monde. Elle compte également, malgré les efforts de l’Etat pour remédier à cet état de fait, parmi les plus pauvres provinces iraniennes. Ces deux facteurs, conjugués à l’éloignement de la province du siège du pouvoir central, jouent un rôle considérable dans la diminution continuelle du flot de visiteurs iraniens ou étrangers. Cela dit, cette région qui fait office de parent pauvre, (...)


  • Le mont Khâdjeh, le Persépolis du Sistân

    Hoda Sadough N° 47, octobre 2009

    La province du Sistân et Baloutchistân, située au sud-est de l’Iran, a été le berceau des plus anciennes civilisations de la Perse antique. Le lac Hâmoun et la rivière Hirmand ont été les principaux facteurs de la formation des anciennes civilisations dont l’histoire de certaines remonte à cinq millénaires. L’actuel Sistân qui occupe la partie septentrionale de la province figure sous le nom de Zarang sur l’épigraphe du roi Darius, Sagestân ou Sakestân en vieux perse et Sajestân à l’avènement de l’islam. (...)


  • Les associations culturelles au Baloutchistân iranien

    Mireille Ferreira N° 47, octobre 2009

    Le Baloutchistân, région du Moyen-Orient partagée entre Pakistan, Iran et Afghanistan, a développé une culture qui se différencie nettement de celles des autres parties de l’Iran. En témoigne l’historien français René Grousset qui situait le Baloutchistân entre « l’Asie occidentale classique et le vaste monde hindou », évoquant ainsi sa « double affinité » culturelle.
    Dans le but de faire connaître cette riche culture à son public iranophone et francophone, l’IFRI (Institut français de recherche en Iran) (...)


  • Le Sistân ne salue pas Tamerlan

    Esfandiar Esfandi N° 47, octobre 2009

    « Le déficit hydrique me donne soif ! »
    Propos d’un anonyme
    Festival International de Géographie
    Saint-Dié des Vosges
    2/5/2003
    Le 18 août 2009, sur la sixième chaîne iranienne, l’information le cède, le temps d’une pause touristique également informative, à l’apologie d’une région ensablée et buissonneuse. Le journaliste est au premier plan, armé d’un microphone, d’un gilet à poches et d’une chemise saharienne assortie. En bras de chemise, il serre son microphone contre ses lèvres. Faussement convaincu, il est (...)


  • Le tourisme au Sistân et Baloutchistân, les atouts d’une terre aride

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 47, octobre 2009

    Bientôt, capitalisme et mondialisation obligent, aucune région sur terre ne sera hors d’atteinte de la vague toujours grandissante des touristes. Les pôles nord et sud, le désert de Gobi, l’épaisse forêt amazonienne et cent autres coins autrefois « immaculés » du monde sont aujourd’hui devenus terre d’accueil pour des milliers de voyageurs. Même l’espace ne fait plus exception à la règle. Avec l’art et les moyens, on enverra bientôt léviter dans l’immensité galactique les centaines de touristes qui sont déjà (...)


  • Initiation à l’ethnologie baloutche

    Mohammad Rezâ Tâheri
    Traduction et adaptation par

    Samira Fakhâriyân N° 47, octobre 2009

    L’histoire du peuple baloutche, la date de son installation au croisement de l’Orient et de l’Inde demeurent relativement inconnues, de même que la raison qui poussa les Baloutches à élire ce triangle sec et rude. La patrie principale des Baloutches est le Baloutchistân, autrefois nommé le Makrân. C’est sous le règne de Nâder Shâh (1736-1747) que le mot Baloutchistân remplaça celui de Makrân. L’ethnie baloutche
    Pour certains, les Baloutches appartiendraient à l’ethnie irano-aryenne, pour d’autres, ils (...)


  • Rencontre parisienne avec un jeune homme de Zâhedân

    Mireille Ferreira N° 47, octobre 2009

    Kambiz Gohari, jeune homme de 35 ans, curieux, intelligent et cultivé, a suivi des études d’architecture à Téhéran puis a été nommé professeur d’architecture et d’histoire de l’art à Zahedan, tout en travaillant dans sa propre agence d’architecture. Depuis novembre 2007, Kambiz prépare une thèse de doctorat d’architecture à Paris, tout en collaborant à l’une des plus grandes agences d’architecture française, Architecture Studio.
    Présentés l’un à l’autre par une de ses collègues architecte, nous avions convenu (...)


  • Târikh-e Sistân (L’histoire du Sistân)

    Mahnâz Rezaï N° 47, octobre 2009

    Târikh-e Sistân ou Sistân Nâmeh est l’un des plus anciens ouvrages sur l’histoire du Sistân rédigé en persan par deux ou plusieurs auteurs. Outre sa valeur historique, c’est son écriture unique qui donne également une grande importance à cet ouvrage. Il fut publié pour la première fois sous le nom de Târikh-e Sistân dans le journal Irân (du numéro 474 au numéro 564, de 1881 à 1884). L’unique but de cette publication était alors de préserver cet ouvrage sur le point de disparaître. Cette version fut quelques (...)


  • Les frontières orientales de l’Iran de l’Antiquité à nos jours

    Djamileh Zia N° 47, octobre 2009

    L’Iran perdit deux tiers de ses territoires pendant le règne des Qâdjârs. La politique expansionniste des puissances coloniales et des pays voisins de l’Iran, la supériorité de l’armement et l’avance technique des pays européens depuis leur entrée dans l’ère industrielle, conjuguée à la faiblesse des rois qâdjârs et leur incapacité à analyser les enjeux et la nouvelle donne politique de l’époque furent déterminantes dans ces pertes de territoires. Au XIXe siècle, l’Angleterre attisa les velléités (...)


  • La place des femmes au sein du Kotéba (théâtre traditionnel malien)

    Odile Puren N° 47, octobre 2009

    Avant d’aborder le Kotéba moderne, il est important de parler de la place de la femme au sein du Kotéba. A l’origine, les femmes ne devaient pas jouer du Kotéba et tout être féminin qui aurait tenté de participer à une représentation aurait été banni par la gent masculine. Nous étions donc dans un contexte similaire à celui que l’on retrouvait à l’époque de Shakespeare ; les rôles de femme étaient toujours assurés par des hommes. Ce qui permettait d’ailleurs de faire des sketches beaucoup plus drôles car, même (...)


  • Le musée Guggenheim de Bilbao

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 47, octobre 2009

    Ce musée fait partie de l’ensemble des musées Guggenheim répartis ici et là, à New York (où il y en a deux), à Venise, à Berlin et bientôt à Abu Dhabi ; il est implanté au cœur de Bilbao, une ville de dimension moyenne située à deux pas de l’Atlantique, au bord d’une rivière, au nord-ouest de l’Espagne. On est au Pays Basque qui possède sa propre langue et ses revendications autonomistes. Le musée a ouvert ses portes en 1997 et l’initiative en revient à la province de Biscaye dont Bilbao est la capitale, ceci (...)


  • L’univers poétique et spirituel de Charles Baudelaire

    Dr. Nastaran Yasrebi Nejâd*
    Dâvoud Afshâri Badrlou**

    N° 47, octobre 2009

    « La vie fourmille de monstres innocents. – Seigneur, mon Dieu ! Vous, le Créateur, Vous le Maître ; Vous qui avez fait la Loi et la Liberté ; Vous le souverain qui laissez faire, Vous le juge, qui pardonnez ; Vous qui êtes plein de motifs et de causes, et qui avez peut-être mis dans mon esprit le goût de l’horreur pour convertir mon cœur, comme la guérison au bout d’une lame ; Seigneur, ayez pitié, ayez pitié des fous et des folles ! O Créateur ! Peut-il exister des monstres aux yeux de celui-là seul (...)


  • Entretien avec Rezâ Ghareh-Bâghi, sculpteur

    Djamileh Zia N° 47, octobre 2009

    Rezâ Ghareh-Bâghi est né à Abâdân. Il a étudié la sculpture à la faculté des Beaux-arts de l’Université de Téhéran. Il est membre du comité directeur de l’Association des Sculpteurs d’Iran et enseigne la sculpture à l’Université Honar de Téhéran et à l’Université Ferdowsi de Mashhad. L’entretien qui suit a été réalisé à l’occasion de l’exposition de ses sculptures qui a eu lieu du 10 au 15 Mordâd 1388 (1er au 6 août 2009) à la Maison des Artistes d’Iran.
    D.Z. : Monsieur Ghareh-Bâghi, aviez-vous déjà exposé vos sculptures (...)


  • Poèmes

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 47, octobre 2009

    Téhéran. I. 2008.
    Poésie, mots pour et vers les étoiles, mots inscrits au sol,
    En leur indifférence sans regard, les étoiles ne voient ni ne disent
    Poussières à peine
    Mots éphémères, un peu, si peu inscrits et déjà s’effacent
    Et se dissolvent en la durée et l’indifférence
    De ce qui va, va et va et passe
    Poèmes, passages, puis rien
    Souffles tièdes et parfumés d’un jardin au cœur de Téhéran, quelques roses
    Comme un rêve non advenu ou disparu déjà, avant même le réveil
    Comme toute chose, si précaire, si (...)


  • Où l’éclat de l’or peut s’avérer salutaire

    Le luth fou (Épisode n° 18)

    Vincent Bensaali N° 47, octobre 2009

    Deux jours de repos intégral ont finalement raison du choc ressenti. Le sourire de la vieille Zahra, le goût de l’eau si douce, la visite régulière du chat roux ayant ses habitudes dans la maison, les variations de la lumière du jour se projetant sur le mur, les ondoiements de la portière de la chambre légèrement soulevée par l’air chaud de la cour, un bol fumant de pois chiches cuisinés aux oignons et à la graisse de mouton, un excellent pain, deux visites du vieux mollah qui se montra bienveillant et (...)


  • Eshâgh Mousseli, grand musicien iranien

    Au Journal de Téhéran

    Traduit de la « Revue de Musique »

    N° 47, octobre 2009

    8 Shahrivar 1318
    31 Août 1939
    aissance. Eshâgh Mousseli, grand musicien iranien de l’époque islamique, fils d’Ebrâhim ebn Bahman ebn Nask (Pachang ?) Arrajâni et de Châhak Râzi, contemporain du calife Mehdi Abassi, est né en l’an 150 de l’Hégire. Les historiens ne nous donnent pas son lieu de naissance mais puisque son père Ebrâhim avait épousé Châhak dans la ville de Rey, la naissance d’Eshâgh a eu lieu après l’émigration d’Ebrâhim de Moussel (Mossoul). Comme dès l’année 150, il rejoignit le calife Mehdi à (...)


  • Kermân

    Carnet de voyage

    Pierre Alonso N° 47, octobre 2009

    Kermân, centre de l’Iran, à la limite du Baloutchistan voisin, entre Yazd au Nord, et Bam puis Zâhedân au sud. Par où commencer ? En deux jours, la ville a montré deux visages tellement différents.
    Pile.
    Hier. Il fait beau, le soleil frappe les maisons en terre très basses, de plein-pied, rarement à étage. Pile. Le paysage autour du train qui arrive de Téhéran au petit matin est tricolore. Premier plan, le sol aride et rouge ; deuxième plan, un voile brumeux qui se soulève avec les premiers rayons ; (...)