N° 173, automne 2020


  • L’interculturel à l’œuvre dans la pensée d’Edgar Morin

    Loubna Abahani * N° 173, automne 2020

    Introduction
    Edgar Morin est philosophe, sociologue et anthropologue, réputé pour être l’un des pourfendeurs acerbes de l’occidentalocentrisme et l’un des adeptes fervents de l’esprit systématique où la notion de complexité tient une place de premier choix. Extrêmement soucieux du devenir de l’humanité qui ne cesse de patauger dans les problèmes inhérents à l’ère de la globalisation, il s’engage sans réserve dans des causes planétaires. L’interculturel est au cœur de sa pensée. Ce mouvement qui fait du (...)


  • Le symbole du dieu-soleil chez les Iraniens assyriens

    Saeid Khânâbâdi N° 173, automne 2020

    Au VIIème siècle avant notre ère, le royaume mède fut menacé par les attaques des rois d’Assyrie. Les Mèdes firent donc alliance avec les Babyloniens et, en août 612 av. J.-C, conquirent Ninive, la capitale des Assyriens. Cette grande conquête de Cyaxare, le roi mède, n’était pas seulement un exploit militaire pour les Aryens. Cette conquête a également permis l’intégration d’éléments culturels et artistiques de la civilisation assyrienne dans l’art et la culture des habitants du plateau iranien. Après (...)


  • Le Soleil de Sohrawardi :
    symbole du monde de la présence

    Babak Ershadi N° 173, automne 2020

    « Toutes les lumières de ce monde sont des nourrissons de la lumière du Soleil. »
    Sohrawardi, « La Langue des fourmis »
    Introduction à la philosophie illuminative de Sohrawardi
    Se fondateur de la philosophie illuminative, Shahâbeddin Sohrawardi, naquit en 1155 à Sohravard (province de Zandjân) dans le nord-est de l’Iran, et il fut exécuté alors qu’il n’avait que 36 ans sur ordre de Saladin en 1191 à Alep (Syrie), où se trouve sa tombe. Saladin fut le gouverneur d’Alep de 1183 à 1193.
    L’ouvrage (...)


  • Le symbole du soleil, du lion et du taureau sur les armes et armures iraniennes

    Manouchehr Moshtagh Khorasani N° 173, automne 2020

    Le symbole du soleil
    Certaines pièces d’armes et d’armures iraniennes de la période qâdjâre portent les symboles du lion et du soleil. Le symbole du lion apparaissant sur la lame de certains sabres iraniens se rapproche de l’image héraldique européenne d’un lion passant et regardant. On trouve parfois au centre des boucliers ou sur les casques d’acier l’image du soleil portant les traits d’un visage humain. S’il est vrai qu’un grand nombre de ces images proviennent de la période qâdjâre, il ne faut pas (...)


  • Shams-u-shumūs, un titre attribué aux Imâms shiites

    Seyyed Ibrâhim Mortazavi
    Docteur en théologie

    Zeinab Golestâni N° 173, automne 2020

    « Shams-u-shumūs » ou Soleil des soleils fait référence à un titre attribué, dans les manuels de visites pieuses ou d’invocations, à certains Imâms shiites comme l’Imâm Rezâ, l’Imâm ‘Ali, ou encore l’Imâm Al-Mahdi. Dans son éloge de l’Imâm Rezâ, Ibrâhîm Ibn ‘Ali Kaf’ami (XVe siècle) a recours à cette formule : « Sham-u-shumūs, anis-u-nufūs, al-madfūn bi arḍi Ṭūs. » (Soleil des soleils, féal des esprits, enterré au royaume du Khorâsân. » Dans son livre intitulé Biḥâr al-anvâr (Océans des lumières), Allâmeh Madjlisi (...)


  • L’éclat de la lune dans le ciel de la littérature persane

    Hamideh Haghighatmanesh N° 173, automne 2020

    Si j’étais Lune,
    Où que je sois,
    À Dieu, je te demanderais.
    Et si j’étais pierre,
    Où que tu sois
    Sur ton passage, je me mettrais.
    Si tu étais Lune
    Peut-être avec coquetterie, sur mon toit tu t’assiérais.
    Et si tu étais pierre,
    Où que je sois,
    Tu me briserais, tu me briserais…
    (Fereydoun Moshiri)
    La lune, élément clé de l’imagination poétique, a toujours été une source d’inspiration des poètes persans pour créer une ambiance amoureuse dans leurs œuvres artistiques, comme dans ce poème de Fereydoun (...)


  • De la poésie astrale de Khâghâni *

    Zeinab Golestâni N° 173, automne 2020

    Le soleil chez Khâghâni
    Désigné en arabe par des mots comme « shams » et « zhukâ’ » et en persan par des termes tels que « âftâb », « mehr », ou encore « khour », le soleil est l’astre le plus brillant du ciel. Situé dans la constellation zodiacale du Lion, il est associé à des concepts comme celui de la puissance. La Voie lactée fait tourner cette étoile dans l’espace ; il n’est donc jamais stable dans la Galaxie et subit une rotation.
    Le grand poète persan du XIIe siècle, Khâghâni, a créé, en s’appuyant sur les (...)


  • Steve’s House :
    Une galerie d’Art entre modernisme et tradition à Kashan

    Babak Ershadi N° 173, automne 2020

    Du 18 septembre au 30 octobre 2020, une collection de photos de Kenro Izu, célèbre photographe japonais installé aux États-Unis, a été exposée à Steve’s House, une remarquable galerie d’Art de la ville de Kashan (province d’Ispahan).
    Cette exposition comprend 27 œuvres photographiques de l’artiste Kenro Izu, sélectionnées dans ses séries d’œuvres intitulées « Sacred Places » (Lieux sacrés), « Still Life » (Nature morte) et « Blue » (Bleu). Ces œuvres avaient été déjà exposées en septembre 2019 à la Galerie (...)


  • Entretien avec Onish Aminelâhi, graphiste contemporain :
    Le graphisme est intimement lié à la calligraphie

    Réalisé par

    Samirâ Fâzel N° 173, automne 2020

    Onish Aminelâhi est un graphiste, affichiste, sculpteur et photographe commercial iranien. Né le 26 août 1972 à Téhéran, il a obtenu son master en graphisme à l’Université Tarbiat Modares de Téhéran. Il a été trésorier et membre de l’Iran Graphist Designer Society de 2012 à 2015 et a fondé son atelier, Hamrang, en 1996 à Téhéran. Il a longtemps enseigné le graphisme à l’Université de Téhéran et animé plusieurs workshops et expositions nationales et internationales. Onish Aminelâhi a également enseigné plusieurs (...)


  • Entretien avec Youssef Hosni A’zami, traducteur azéri de chefs-d’œuvre persans

    Propos recueillis par Mahdi Pirayesh
    Traduit par

    Elmira Baqeri N° 173, automne 2020

    Mahdi Pirayesh : Pourriez-vous, s’il vous plaît, vous présenter pour nos lecteurs ?
    Youssef A’zami : Au nom de de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. C’est une clé qui se trouve dans le trésor du sage. (Poème de Nezâmi).
    Bonjour à vous, cher monsieur, aux amis et aux lecteurs de la Revue de Téhéran. Je m’appelle Youssef Hosni A’zami, fils de Mohammad, né le 7 mai 1968 à Tabriz. Mes parents étaient tous deux originaires de Tabriz. Mon père était retraité de l’armée. Je suis diplômé en (...)


  • Le monde persanisé des élites politiques Première partie : le grand Iran et l’Asie centrale

    Arash Khalili N° 173, automne 2020

    L’histoire de la « persanisation »
    Après la conquête arabe de la Perse au VIIe siècle et la chute du dernier Empire perse des Sassanides (651), la culture persane sut continuer à prospérer pendant près de quatorze siècles. Ce mélange d’éléments perses et islamiques devint la culture dominante des classes dirigeantes et de l’élite de trois zones principales : a) une partie de l’Asie du Sud-ouest (Iran actuel et l’Asie centrale) ; b) l’Asie Mineure ; et c) l’Asie du Sud (Inde).
    Dès la seconde moitié du VIIe (...)


  • Les intellectuels afghans :
    entre violence incessante et répression

    Outhman Boutisane N° 173, automne 2020

    Pendant douze siècles, l’Afghanistan et les pays d’Asie centrale ont connu une remarquable période d’échange, de dialogue interculturel et de tolérance religieuse. Tout cela a permis le développement de la langue, de la culture et des arts. L’Afghanistan a toujours été considéré comme la clef de l’Asie centrale et le point de la rencontre entre l’Est et l’Ouest. Après les grandes conversions religieuses, cette région a connu les mêmes grandes tourmentes de l’Asie centrale, la pression altaïque, la (...)


  • Au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021
    Victor Brauner
    Je suis le rêve. Je suis l’inspiration.

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 173, automne 2020

    Le musée d’Art moderne de la ville de Paris accueille une exposition très représentative de l’œuvre de l’artiste Victor Brauner. À part quelques objets et sculptures, il s’agit principalement de peintures et de dessins. Cet artiste fut l’une des figures actives du monde de l’art moderne parisien avant la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années soixante. Il vécut de 1903 à 1966, ayant quitté son pays natal, la Roumanie, pour s’installer à Paris où se déroula l’essentiel d’une carrière marquée tant par les (...)