N° 61, décembre 2010


  • Ailleurs, les lettres persanes…
    (XIVe - XVIe siècles)

    Arefeh Hedjazi N° 61, décembre 2010

    Des dynasties ayant régné sur l’Iran, celle des Timourides est à citer à un titre particulier : ces descendants de Tamerlan furent tous de grands mécènes et de remarquables esthètes. Durant plus d’un siècle (depuis les dernières années du XIVe siècle jusqu’au début du XVIe siècle) l’encouragement des rois timourides et leurs goûts artistiques et littéraires permirent à la littérature persane de s’exporter à grande échelle dans les pays limitrophes. Ce fut le début d’un mouvement de migration de la littérature (...)


  • Etudes sur le monde iranien en France

    Hoda Sadough N° 61, décembre 2010

    Le développement des études sur la Perse moderne en France, notamment dans le domaine des sciences sociales durant la deuxième moitié du XXe siècle, relève largement du progrès des relations politiques entre les deux pays, des changements radicaux effectués dans le système universitaire français, et de l’organisation de missions académiques en Iran.
    A la différence de l’Angleterre, de la Russie et des Etats-Unis, la France n’a jamais exercé une influence politique prolongée en Iran. Cette différence est (...)


  • L’enseignement du persan dans le monde

    Djamileh Zia N° 61, décembre 2010

    Il semble que de plus en plus de gens dans le monde souhaitent apprendre le persan. Les raisons de cet intérêt croissant sont, entre autres, la présence de la diaspora iranienne dans presque tous les pays du monde depuis quelques décennies, et l’intérêt que l’Iran suscite de nos jours. De son côté, l’Iran a fait beaucoup d’efforts depuis une vingtaine d’années pour que les non persanophones puissent apprennent le persan plus facilement.
    Le Conseil de l’expansion de la langue et de la littérature (...)


  • Six artistes iraniens au "off" de la foire internationale d’art contemporain à Paris

    Mireille Ferreira N° 61, décembre 2010

    Ces dernières années, l’art contemporain iranien s’invite régulièrement aux grands événements artistiques et culturels français. Le public parisien se souvient des deux expositions de photographies organisées il y a tout juste un an au Musée du Quai Branly et à la Monnaie de Paris, dans le cadre de la seconde Biennale des images du monde, connue sous le nom de Photoquai, sous la direction artistique d’Anâhitâ Ghabâiân Etehâdieh, fondatrice de la Galerie Silk Road de Téhéran. A cette occasion, le bord de (...)


  • De la Perse au Louvre
    Hier et aujourd’hui

    Afsaneh Pourmazaheri N° 61, décembre 2010

    La Perse, carrefour d’anciennes civilisations, a toujours été un li eu de prédilection pour les fouilles archéologiques. Avec le décodage de l’écriture cunéiforme à Neynavâ, les excavations de Suse et de Persépolis prirent une nouvelle dimension. Des spécialistes trouvèrent alors le moment opportun pour se lancer, en terre iranienne, à la recherche des vestiges de l’ancienne Perse. Deux anglais, Laftles et Williams, se rendirent alors en Iran dans l’espoir de mettre à jour l’emplacement exact du célèbre (...)


  • Les Iraniens aux Emirats Arabes Unis : activités culturelles et artistiques

    Alice Bombardier N° 61, décembre 2010

    Dans le monde actuel, la culture suscite un vif intérêt, tant en raison de sa capacité à améliorer la qualité de la vie que de son aptitude à participer au développement local. Les premiers travaux sur l’économie et la ville créative ont été conduits à partir des années 1960. Ce sont deux chercheurs de l’Université de Princeton, William Baumol et William Bowen, qui ont initié une véritable approche économique de la culture en publiant, en 1966, des travaux mettant en avant la « maladie des coûts » (cost (...)


  • L’écho en France du cinéma venu d’Iran

    Elodie Bernard N° 61, décembre 2010

    Depuis plusieurs années, la sélection du festival de Cannes fait la part belle aux films iraniens, ce qui témoigne de la vitalité et de la diversité des productions cinématographiques venues d’Iran. Ce phénomène a débuté dans les années 80 avec des noms qui font désormais autorité dans le métier, Abbâs Kiârostami, Mohsen Makhmalbâf, Alirezâ Davoudnejâd, Niki Karimi. Mais le cinéma iranien ne cesse d’évoluer, sous l’impulsion notamment de metteurs en scène dont les films ont très récemment marqué son retour en (...)


  • Aperçu de l’histoire du graphisme en Iran :
    2- De la Révolution islamique à nos jours

    Minoo Khâni N° 61, décembre 2010

    V. La situation du graphisme au début de la Révolution en 1979
    Au début des années 1970, il y eut en Iran une confusion dans le domaine artistique sous la forme d’une imitation de l’art occidental et une vulgarisation générale de l’art. Cette confusion permit le développement d’une tendance intellectuelle différente de l’art officiel. La Révolution en 1979 créa une occasion d’interroger les arts intellectuels. Les artistes s’étonnèrent : quelques-uns partirent à l’étranger, d’autres arrêtèrent leur (...)


  • Montréal : deux lieux pour l’art contemporain, deux stratégies

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 61, décembre 2010

    Montréal est une grande ville tranquille située au sud est du Canada, au bord du Saint Laurent, un immense fleuve qui prend sa source dans les grands lacs entre l’Ontario et le nord des Etats-Unis et se perd dans l’océan Atlantique nord. Montréal est également la principale ville du Québec dont la langue officielle est le français, mais un français différent de celui qui se parle aujourd’hui en France, tellement différent que sa compréhension est quelquefois difficile, surtout lorsqu’il est celui d’un (...)


  • Portrait de Allâmeh Tabâtabâ’i

    Shahâb Vahdati N° 61, décembre 2010

    L’enfance, les premières études, les débuts de sa carrière
    Né en 1900 à Tabriz, Allâmeh Seyyed Mohammad Hossein Tabâtabâ’i est l’un des plus remarquables penseurs contemporains du chiisme duodécimain. Il est notamment connu pour ses travaux sur l’herméneutique sacrée ou l’interprétation du Coran, l’histoire de l’islam, la philosophie, la pensée politique et même les mathématiques. Orphelin à dix ans, il fit ses premières études sous la tutelle de son oncle paternel dans sa ville natale. Il écrit à propos de (...)


  • La beauté exotique de l’Iran chez William Beckford (1759-1844)

    Majid Yousefi Behzâdi N° 61, décembre 2010

    Le goût de l’exotisme s’inscrit dans l’histoire littéraire comme un idéal désirable qui permet la découverte de contrées lointaines. D’une manière générale, l’exotisme littéraire se caractérise par l’apparition de l’étranger dans une œuvre. Mais pour Jean-Marc Moura, la notion d’exotisme a un sens profond et délicat. Selon lui, « l’exotisme » est de réaliser l’identification de l’objet de la quête et des lieux. L’espace étranger (tant topologique que social) devient « l’objet même de la recherche ». Dans cette (...)


  • Une exposition de peinture à Téhéran ayant pour thème « la résistance »

    Djamileh Zia N° 61, décembre 2010

    A l’occasion du trentième anniversaire de l’invasion de l’Iran par l’armée irakienne, le Musée d’art contemporain de la Palestine de Téhéran expose du 22 septembre au 6 novembre 2010 une quarantaine de tableaux ayant pour thème « la résistance ». Ces œuvres ont été créées lors d’un atelier de trois jours organisé en 2007. Elles témoignent du sens qu’a le mot « résistance » pour les participants à cet atelier.
    Le Musée d’art contemporain de la Palestine a été inauguré au cours de l’été 2006. Comme nous l’explique (...)


  • Le musée national des Indiens d’Amérique de New-York
    (The Smithsonian’s National Museum of the American Indian in New York ; the George Heye Center)

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 61, décembre 2010

    Ce musée exclusivement consacré aux Amérindiens est d’une immense richesse quant à ses collections et donc quant à son contenu historique comme contemporain, archéologique ou ethnologique ; ce contenu étant fait d’objets usuels et rituels, d’œuvres d’art, de documents textuels et iconiques, photographiques, filmiques, sonores, graphiques et picturaux. La période couverte va de la préhistoire, c’est-à-dire depuis il y a 12 000 ans, jusqu’à nos jours et retrace par conséquent la vie avant la colonisation, (...)


  • Entretien avec Gonzalo Lizardo,
    romancier, essayiste et chercheur mexicain

    Farzâneh Pourmazâheri N° 61, décembre 2010

    Gonzalo Lizardo est né au Mexique, à Fresnillo, Zacatecas, en 1965. Ecrivain, essayiste, artiste graphique et chercheur littéraire, il a publié un essai, Polifoni(a)tonal (1998), deux livres de contes (Azul venéreo en 1989 et Malsania en 1994) et trois romans intitulés El libro de los cadáveres exquisitos (1997), Jaque perpetuo (2005), Corzَón de mierda (2007). Boursier du El Fondo Nacional para la Cultura y las Artes (Fonds national pour la culture et les Arts) et membre du Sistema Nacional de (...)


  • Goltchin Guilâni,
    poète de la pluie, de la mer, de la nature

    Mahssâ Dehghân N° 61, décembre 2010

    Cela vous est sans doute arrivé de croire connaître quelqu’un sans vraiment le connaître. Il est si proche de vous, et vous êtes sûr de le connaître. Pourtant quand on vous demande de le décrire, il ne vous vient rien de spécial à l’esprit. Cela tient à ce que votre connaissance à son sujet se limite à celle d’un nom de famille ou de quelques ouvrages. Chez vous, il n’a jamais été question d’une connaissance plus profonde que ce que la curiosité ou la nécessité impliquent.
    Goltchin Guilâni est l’un des (...)


  • La tortue métallique*

    Soroush Emâmi Râd (Rahgozar)
    Traduit par

    Azitâ Lessâni N° 61, décembre 2010

    Dans la profondeur d’une vallée, au bord d’une petite rivière, quelques enfants en entouraient un autre :
    "C’est moi qui l’ai trouvée le premier ! Et je ne la montrerai à personne !
    S’il te plaît Tâher, je t’en supplie, montre-la-nous !
    Ne me demande pas ça ! Quand je dis que je ne la donne pas, je ne la donne pas… Je l’ai trouvée moi-même, alors c’est à moi !
    Mais, frère Fouâd, il ment ! Je te le jure que c’est moi qui l’ai trouvée et qu’il me l’a arrachée.
    Je te l’ai arrachée, moi ? Allez, enfant (...)


  • Extraits choisis de Masloul (Le tuberculeux) de Djalâl Al-e Ahmad

    Faribâ Ashrafi N° 61, décembre 2010

    En route vers le cabinet du docteur, je me décidais plusieurs fois à ouvrir la grande enveloppe. Mais les deux mots consignés sur elle suffisent de m’en dissuader. En effet, j’ai peur d’y trouver quelque chose d’autre d’écrit qui serait contraire à mes vœux. Descendant du bus, je prends - comme une marque d’honneur - la grande enveloppe sous mes aisselles ; mais je sens en même temps une chaleur traverser tout mon corps. Mon allure est si fière que j’en suis saisi de frayeur, tout en craignant que ma (...)