N° 30, mai 2008


  • Notre jardin de roses

    Rouhollah Hosseini N° 30, mai 2008

    La gloire est le propre de Dieu, l’Eternel et le Très-Haut ; plus on L’honore et plus on s’approche de Lui ; plus on Le remercie et plus Il nous offre des dons. En descendant, la respiration prolonge la vie et en remontant, elle réjouit. Deux faveurs résident alors dans toute respiration, dont à chacune est dû un remerciement.
    Mais aucune main ni aucune langue ne peut Le remercier à sa juste valeur
    Incipit du Jardin des roses, ce texte est à n’en pas douter l’un des plus célèbres de la littérature (...)


  • Saadi, le poète humaniste du XIIIe siècle

    Arefeh Hedjazi N° 30, mai 2008

    Parmi les géants de la poésie persane, un nom brille d’une douceur et d’une verve particulière. Ce n’est ni celui de l’épique Ferdowsi, ni celui du roi des poètes mystiques Mowlânâ, ni celui du théologien conteur d’amour Nezâmi, et ni celui de l’immense Hâfez, à la poésie toute de grâce et de pure beauté. Ce géant se nomme Saadi, le sage poète, à la langue d’une saveur unique, à la plume vivace, l’inimitable qui porta à son point de perfection un genre qu’il renouvela entièrement, celui de la poésie et de la prose (...)


  • Les Français qui ont traduit les œuvres de "Saadi" du XVIIe au XIXe siècle

    Djamileh Zia N° 30, mai 2008

    Le Golestân de Saadi fut traduit en français pour la première fois en 1634, par André Du Ryer. La traduction effectuée par André Du Ryer n’est pas intégrale, et ce qui fut publié en 1634 sous le titre Le Gulistan ou l’Empire des Roses, composé par Sadi, prince des poètes turcs et persans ne correspond en réalité qu’à une partie du texte du Golestân. Cette traduction marqua un tournant dans l’histoire des échanges culturels entre la France et l’Iran ; c’était en effet la première fois qu’un chef-d’œuvre de la (...)


  • Poésie picturale et beauté mystique

    (L’espace, la lumière et les couleurs)

    Abdolmajid Hosseini Râd N° 30, mai 2008

    L’expression picturale est toujours accompagnée de la pensée : elle devient signe (la forme), et la pensée se cache derrière. En général, la peinture iranienne traditionnelle ne vise pas à représenter le monde tel que nous le voyons directement autour de nous. Dans les pays islamiques, l’art s’est toujours privé d’un naturalisme absolu. Selon la conception religieuse, l’art n’est qu’une méthode pour ennoblir la matière et rendre évidente la Beauté divine. "Dieu est beau et Il aime la beauté", dit le (...)


  • La ville de Rey, son ancien bazar et le mausolée de Javânmard Ghassâb

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 30, mai 2008

    Sous la peau du Rey d’autrefois, de longs bazars réunissaient les vendeurs et les clients de toutes classes et horizons…
    Le bazar est le lieu de commerce par excellence, où se réunissent quotidiennement un grand nombre de clients et de marchands. Généralement, la présence des bazars plus ou moins importants reflète l’importance de chaque ville du point de vue commercial, économique, artistique, etc. C’est pourquoi les gouverneurs de l’époque tentaient de construire de grands bazars aux décorations (...)


  • De Nadjaf à Kerbala, au cœur d’un pèlerinage en Irak (I)

    Amélie Neuve-Eglise N° 30, mai 2008

    Au gré des fermetures et des réouvertures de frontières, malgré la situation politique et les conditions de sécurité plus que précaires, des milliers d’Iraniens chiites effectuent tout au long de l’année un pèlerinage à Nadjaf et à Kerbala, respectivement troisième et quatrième lieux saints chiites après la Mecque et Médine, sous l’égide de l’Organisation iranienne des Pèlerinages (Sâzemân-e Hajj o Ziyârat) qui supervise et contrôle l’ensemble des pèlerinages effectués en Arabie Saoudite et en Irak.
    Les (...)


  • Lettre au fils du "médecin massif" de Torbat

    (3ème et dernière partie)

    Esfandiar Esfandi N° 30, mai 2008

    3ème et dernière partie
    (...). J’étais assis dans mon coin, et silencieusement, je le regardais dans ses œuvres. De temps en temps, je tournais mon regard vers les patients. A l’entrée, la file s’était allongée de quelques bons mètres encore. Grands et petits attendaient patiemment leur tour. L’avant dernière personne était entrée dans le jardin avec son âne. Je crois même que s’était l’âne qui attendait d’être ausculté par le Shaman khorasanais. Le pauvre. A peine allaient-ils avancer dans l’allée, l’homme (...)


  • Technologie, espionnage et science fiction : où en sommes-nous ?

    Babak Pourbâgher N° 30, mai 2008

    Jules Verne nous parlait de son sous-marin et de son ballon à air chaud. Tout cela fait partie de notre vie commune depuis plus d’un siècle, et même son voyage sur la lune est depuis longtemps devenu une réalité.
    En 1980, lorsque les premiers processeurs de nouvelles générations ont vu le jour et que les premiers ordinateurs de bureau sont apparus, la totalité de la puissance de calcul de la terre et de l’humanité entière ne dépassait pas celui des PC actuels. Il y a trente ans, les séries télévisées (...)


  • Filmer pour comprendre la guerre

    Conférence du 21 janvier 2008 à l’IFRI (Institut français de recherche en Iran) - Téhéran

    Par Agnès Devictor, maître de conférences à l’Université d’Avignon (Laboratoire Culture et communication)

    Mireille Ferreira N° 30, mai 2008

    Madame Agnès Devictor est professeur à l’université d’Avignon et chercheur associé à l’IFRI. Docteur en sciences politiques, elle a réalisé sa thèse sur la politique culturelle de la République islamique d’Iran. Elle consacre sa recherche, depuis quelque temps, au cinéma iranien, dont elle est l’une des meilleures spécialistes occidentales. Auteure de nombreuses publications sur le cinéma et la politique culturelle en République Islamique d’Iran, elle a participé aux ouvrages Au Sud du Cinéma, L’art (...)


  • Simine Dâneshvar
    La première grande femme écrivaine iranienne (I)

    Samira Fakhâriyân N° 30, mai 2008

    "Jusqu’à une époque très récente, les femmes en littérature étaient bien entendu une création d’hommes",
    écrit Virginia Woolf en 1929.
    Jusqu’aux dernières décennies du XIXe siècle, les femmes sont restées quasiment absente du champ littéraire, n’étant représentées et perçues que par les hommes. La révolution constitutionnelle de 1906 contribua fortement à l’évolution de la situation des femmes et dès lors, des intellectuels parlèrent de plus en plus des droits des femmes dans la société. Après la Première Guerre (...)


  • Christian Bobin :
    l’écriture comme hymne à la vie, à l’amour et au silence

    Mina Dârâbi N° 30, mai 2008

    Christian Bobin est né le 24 avril 1951 au Creusot, une petite ville en Bourgogne. Dès son enfance, il préfère la compagnie des livres à celle des hommes : "Je me sens dans la société comme le gosse dans la cour de récréation qui ne participe pas aux jeux des autres. Ce n’est pas qu’il soit rejeté. Ce n’est pas qu’il méprise les autres - j’étais plutôt éperdu d’admiration mais je faisais toujours un pas de côté". Dans la solitude, il retrouve la source d’un amour permanent : l’écriture poétique. Au cours de (...)


  • La littérature française du bout du monde

    "Auteurs sans frontières"

    Elodie Bernard N° 30, mai 2008

    "Ce que j’aime dans les voyages, c’est l’étonnement du retour", Stendhal.
    La concrétisation littéraire de cet aphorisme, c’est le projet "Auteurs sans frontières". Ces "retours de Stendhalie" sont administrés depuis le ministère français des Affaires étrangères et européennes et financés par Culturesfrance. En 15 ans, près de 800 écrivains, grands noms de la littérature française ou jeunes auteurs, ont parcouru le monde pour écrire, via ce collectif. Ils s’appellent Emmanuel Carrère, Philippe Claudel, Marie (...)


  • La Chine, la France et la religion, en un regard

    Entretien avec M. Emmanuel LINCOT, sinologue Français

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 30, mai 2008

    M. le docteur Emmanuel Lincot est spécialiste de l’art, de la culture et de l’anthropologie chinoise. Il a consacré sa vie universitaire à la réalisation de recherches concernant la Chine qu’il analyse avec minutie et précision. Il est actuellement professeur à l’Institut Catholique de Paris. Lors son dernier voyage en Iran, il a réalisé plusieurs interventions notamment sur la politique et la religion en France, ainsi que sur la vie en Chine.
    "Il faut, d’abord et avant tout ; respiritualiser (...)


  • Les vêtements de femme à l’époque safavide (1502-1722)

    Faranak Jahânguiri
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 30, mai 2008

    Le nombre de documents qui nous sont parvenus de l’époque safavide prouve l’importance de la mode vestimentaire à cette période de l’histoire iranienne par rapport aux époques précédentes. Des habits, ainsi que des documents, des peintures et autres ouvrages visuels datant des Safavides, nous renseignent dans une large mesure sur l’habillement masculin et féminin dans la Perse du XVIe siècle jusqu’au début du XVIIIe siècle, et sur ce que nous pouvons appeler sans hésitation "les métiers de la mode" (...)


  • La citadelle de Roudkhân

    Hoda Sadough N° 30, mai 2008

    20 kilomètres au Sud-ouest de Foumanne, ville de la province de Gilan située au nord du pays, demeure la plus grande forteresse militaire du territoire iranien.
    Pour admirer de près cette pièce unique du patrimoine historique iranien, il faut parcourir l’infranchissable piste recouverte de végétation luxuriante et de coteaux s’élevant progressivement. Après avoir parcouru le long trajet dans les bois de Foumanne, on peut enfin distinguer les 2000 marches couvrant une distance de 1500 mètres menant à (...)


  • Les monuments historiques de Varâmine, survivants de l’attaque mongole

    Mortéza Johari N° 30, mai 2008

    La tombe de Bordj-e Alâ od-Dowleh
    Cette tour tombale est située près de la place centrale de Varâmine, au nord de la mosquée du vendredi de la ville. Ce monument est une tour cylindrique en briques, d’une hauteur de 12 m. L’intérieur est circulaire.
    L’extérieur, loin d’être cylindrique, est formé d’avancées de briques qui dessinent, vu de haut, une étoile à trente-deux branches. La tour a un dôme en forme de cône s’élevant sur une hauteur de 5 mètres. Ce dôme est également en briques. On voit, juste (...)


  • De belles photographies…

    Le luth fou (Épisode n° 10)

    Vincent Bensaali N° 30, mai 2008

    Abyaneh, toujours. Ivresse de la solitude. Silence intérieur. Plaisir de l’instant. Présent continu… Et pourtant, l’errance va reprendre, déjà, même après une telle transfiguration… Avec une âme si apaisée, le corps semble se mouvoir tout seul, il se déplace sans effort, et l’esprit n’est pas inquiet de savoir où il est conduit… Un rien capte le regard, et déjà, le corps est en marche vers le plus infime détail : la forme d’une branche, le galbe d’un mur, un caillou lisse, une éclaboussure… Lalla Gaïa erre (...)


  • Les Rois mages *

    Wolfgang Borchert
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 30, mai 2008

    Né en 1921 à Hambourg, Wolfgang Borchert est l’un des grands écrivains allemands du XXe siècle. Son œuvre se rattache à la Trümmerliteratur (littérature des décombres), également appelée Kahlschlagliteratur (littérature de la coupe à blanc) ou encore Nachkriegsliteratur (littérature d’après-guerre) qui émergea en Allemagne après la Deuxième Guerre mondiale et toucha à sa fin en 1950. De retour de la guerre, les Allemands retrouvèrent leur patrie ravagée et leurs idéaux d’antan évanouis. C’est dans cet esprit (...)


  • L’influence de l’archéologie sur l’Histoire (II)

    Au Journal de Téhéran

    Saïd Naficy N° 30, mai 2008

    21 Farvardine 1318 11 Avril 1939
    Conférence faite au Musée de Téhéran par M. Saïd Naficy, professeur d’histoire et d’archéologie à l’Université de Téhéran et membre de l’Académie iranienne
    L’archéologie fait disparaître le doute, elle fait quelquefois des découvertes très importantes, en tout cas son influence sur l’histoire est très grande. L’exemple le plus frappant est celui qui concerne l’incendie du palais de Persépolis. D’après Plutarque, ce palais fut incendié pendant un grand festin donné par (...)


  • A l’occasion de la journée de l’enseignant

    Abbâs Farhâdnejâd N° 30, mai 2008

    A l’enseignant,
    Eternellement vénéré de votre entourage, maître, vous n’avez plus qu’une seule envie : éterniser ce culte du savoir et ce désir de connaissance. Et la voilà ! Reconnaissance qui embellit l’auguste front du père aux yeux vifs de ses fils aventuriers ; lorsque le labyrinthe de peur se déploie pour devenir le tapis volant survolant les vastes plaines de l’enchantement.
    Solidaire soit votre main qui nous protège contre ce rectangle effroyablement blanc, indifférent aux petits abandonnés au (...)


  • La fuite

    Zaynab Sadaghiân N° 30, mai 2008

    Ô Homme ! Regarde le Monde !
    Regarde le temps qui cherche une évasion,
    Un coin, une caverne pour dérober nos passions,
    Et tu es toujours en train de le suivre
    Mais en vain !
    Il fait son chemin :
    " Sois rassuré ! je garde tes beautés pour moi-même "
    Il disparaît sans laisser de traces
    Et tu n’en vois jamais la face !
    Hélas ! Pour des jours passant,
    Respire au moins l’air présent !
    Ecoute bien ! Les voix inconnues t’appellent ;
    C’est déjà l’avenir immortel.
    Précipite-toi vers lui pour (...)


  • L’avenir de l’élevage des crocodiles en Iran

    Arefeh Hedjazi N° 30, mai 2008

    Cela fait à peine deux décennies que l’élevage d’animaux à des fins commerciales commence à être un sujet d’actualité en Iran et un secteur éventuellement considéré comme rentable. Malgré cela, la diversité des micros climats, l’étendue des ressources naturelles et les besoins mondiaux ont considérablement contribué au développement de ce secteur une branche en pleine expansion et l’on voit tous les jours la mise en service de nouveaux centres d’élevage d’animaux parfois exotiques, comme en témoigne l’intérêt (...)


  • L’aubépine & l’esturgeon iranien

    Faune et flore iraniennes

    Mortéza Johari N° 30, mai 2008

    Aubépine
    Nom Scientifique : Crataegus pontica
    Nom persan : Zâlzâlak
    Ce petit arbre mesurant de 6 à 10 m de hauteur a un feuillage caduc et une couronne presque dense, arrondie ou en forme de dôme. Son tronc est fin, robuste, et recouvert d’une écorce brun-grisâtre crevassée. Ses branches sont plus ou moins longues ; les jeunes rameaux, de couleur brun-blanchâtre, presque dépourvus de feuilles. Ses feuilles mesurent de 3 à 6 cm de long et de 2,5 à 6,5 cm de large et sont de forme ovale, glabre en (...)