N° 109, décembre 2014


  • La littérature de guerre et ses autres appellations en Iran

    Hoda Sadjâdi N° 109, décembre 2014

    La littérature de guerre en Iran possède plusieurs appellations telles que la littérature de la résistance, la littérature de la défense sacrée ou la littérature de la fermeté. Chacune de ces appellations peut être liée à la source de l’inspiration que la guerre engendre. Chaque catégorie possède ses propres critères et particularités selon son appellation. Mais laquelle de ces catégories peut regrouper l’ensemble de la littérature de guerre ? Le titre que nous donnons à cette littérature pourrait-il (...)


  • La littérature de guerre en Iran Une présentation générale des œuvres en prose

    Afsaneh Pourmazaheri N° 109, décembre 2014

    L’épopée, dont la littérature de guerre est un sous-genre, a existé même avant que l’écriture soit découverte. Les mythes et les épopées ont depuis toujours été célébrés et considérés comme des supports à partir desquels on formait pédagogiquement la nouvelle génération. On compte aujourd’hui un vaste ensemble de créations littéraires sur la guerre qui est parvenu à remplacer la littérature héroïque d’autrefois, d’où la multiplication des sous-genres qui se différencient chacun par au moins un trait distinctif. (...)


  • Aperçu sur les origines de la littérature de la guerre Iran-Irak

    Mahsa Hashemi Taheri N° 109, décembre 2014

    La littérature de la guerre
    Compilation des anciens mythes iraniens, le Shâhnâmeh de Ferdowsi est considéré comme étant la première grande œuvre épique de la littérature persane. Après Ferdowsi, l’Homère iranien, le genre épique voit d’autres chefs-d’œuvre naître. Mais ce n’est finalement qu’au XXe siècle, dans les années 1980, que la littérature de guerre prend réellement forme. Les premières manifestations littéraires de la guerre apparaissent dans les pages des journaux consacrées à l’actualité du front ayant (...)


  • La poétique du regard dans le discours guerrier de Hassan Bani Ameri

    Samirâ Ahansâz N° 109, décembre 2014

    La guerre et la littérature n’ont jamais manqué de s’influencer mutuellement. De même que le chaos d’idées et les débats littéraires font naître un contexte favorable à l’avènement des révolutions, de même, les conséquences littéraires de la guerre sont indéniables. La guerre Iran-Iraq ne constitue pas une exception et a entraîné l’éclosion d’une littérature de guerre, avec cette spécificité que les écrivains persans y insistent moins sur la notion de guerre en elle-même que sur une mystique de la résistance et (...)


  • Retour sur le roman biographique
    et l’identité multiforme des femmes dans la guerre Iran-Irak

    Katâyoun Vaziri N° 109, décembre 2014

    "La guerre révèle à un peuple ses faiblesses, mais aussi ses vertus."
    A’zam Hosseini est l’auteure de l’œuvre autobiographique Dâ, un mémoire de la guerre Iran-Irak raconté par Seyyedeh Zahrâ Hosseini. Cette guerre nommée en persan Defâ-e moghaddas (La Défense sacrée), mais aussi Jang-e tahmili (La Guerre imposée) a eu lieu entre septembre 1980 et août 1988. C’est en 1980 que l’Irak attaque l’Iran. A l’époque, Saddam Hussein, le chef du gouvernement irakien, se lance dans une véritable guerre de conquête (...)


  • Esmaïl Fassih :
    l’un des premiers écrivains de la
    littérature de guerre en Iran

    Zahrâ Moussâkhâni N° 109, décembre 2014

    Esmaïl Fassih, auteur et traducteur, est né en 1934 dans le quartier Darkhoungâh à Téhéran. Il effectue ses études primaires à l’école Onsori avant d’intégrer le lycée Râhnamâ. Il part ensuite pour les ةtats­-Unis et obtient un diplôme en littérature anglaise. Le plus beau souvenir de Fassih à cette époque est sa rencontre avec Ernest Hemingway dans un café. Après être revenu en Iran, il est employé dans le sud de l’Iran à la compagnie nationale du pétrole iranien où il rencontre Sâdegh Tchoubak et Najaf (...)


  • La dernière parole d’Ebrâhim Hatamikiâ dans le cinéma iranien
    Un exemple du cinéma de guerre

    Elhâm Habibi, Zeinab Golestâni N° 109, décembre 2014

    « Toi qui erres dans des déserts loin de ta conscience,
    Regagne ton for intérieur et retrouve toute l’existence abrégée en toi ;
    C’est toi la Voie et la Vérité de la plénitude de l’Existence ;
    La Grande Conscience Divine habite en toi. »
    Le cinéma de la guerre Iran-Irak ou de la "Défense sacrée" (defâ-e moghaddas) est d’abord un cinéma documentaire enraciné dans les mémoires, les notes, les rapports, les autobiographies, les récits et l’histoire officielle iranienne. Ce cinéma met en scène l’opposition (...)


  • L’argent personnifié
    (Réflexions sur l’argent et le langage)

    Sepehr Yahyavi N° 109, décembre 2014

    On est tous les jours témoins de cette célèbre scène. C’est presque devenu une habitude visuelle, un paysage urbain ordinaire. Une SUV appartenant à la banque, avec un logo marqué ou non sur les vitres et les portières, au côté de laquelle au moins un agent de sécurité surveille debout, tandis qu’un autre reste dans la voiture, un troisième accompagnant le responsable du transfert de l’argent.
    Que se passe-t-il ? On transfère de l’argent placé dans des sacs sécurisés depuis le véhicule à la banque ou (...)


  • Téhéran, le monde de l’art contemporain.
    …une approche à travers un entretien avec Mob Ziai…

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 109, décembre 2014

    Art contemporain : en cours de déploiement. Art moderne : un art encore récent, entré dans l’histoire, sa pensée peut rester longtemps active et influente. Un monde en effervescence
    ...difficile à saisir, ce monde de l’art contemporain, la ville est immense, ses lieux, galeries, musées et institutions, sont très dispersés. S’il se dit qu’il y a quelque deux cents galeries d’art à Téhéran, faire un tour, même partiel, des vernissages, le vendredi après-midi, ne s’avère pas facile. Le temps des (...)


  • La mélancolie d’après les sources arabes
    Ou comment appréhender la pensée médicale
    Ière partie

    Ezzedine Sghaïer N° 109, décembre 2014

    Questions sur la notion de mélancolie
    S’interroger sur les sources de la mélancolie arabe et tenter de cerner leurs spécificités dans les contextes qui les ont vues naître et se développer posent la question de savoir comment on peut les inscrire dans une historicité déterminée. Cela exige d’abord que l’on tienne compte de l’immense influence que la mélancolie a générée dans le développement des activités médicales à travers l’histoire socio-médicale arabe. Les écoles médicales, entre autres, par exemple de (...)


  • La miniature persane dans l’œuvre de Morteza Rafii

    Mireille Ferreira N° 109, décembre 2014

    Formé à l’enseignement académique de l’école des Beaux-Arts de Téhéran, puis aux Beaux-Arts de Paris où il s’installe à partir de 1975, Morteza Rafii (né à Téhéran en 1946) débute sa carrière de peintre en exécutant, comme une évidence, des peintures académiques, sans lien aucun avec la culture traditionnelle iranienne. Au bout de quelques années, se souvenant de la miniature persane dont il avait acquis le savoir-faire dès le lycée, grâce à l’enseignement de son maître Aboutâleb-e Moghimi, il se consacre de (...)


  • Exposition
    Le Maroc contemporain
    Institut du Monde Arabe,
    Paris, 15 octobre 2014-25 janvier 2015.

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 109, décembre 2014

    L’Institut du Monde Arabe, à Paris, témoigne d’activités intenses et multiples qui drainent un public particulièrement attentif et motivé. L’offre culturelle de l’IMA permet à de nombreux Français aux racines arabes de retrouver et mieux comprendre celles-ci, au-delà des liens qu’ils peuvent avoir avec leur pays et leurs familles d’origine. Le Maroc, pays qui pratique, entre autres langues, l’arabe et le français, entretient des liens particulièrement forts avec la France, liens historiques qui depuis (...)


  • Retour sur l’œuvre de Forough Farrokhzâd et sa reception

    Mahsa Hashemi Taheri N° 109, décembre 2014

    Forough Farokhzâd est l’un des poètes avant-gardistes de la poésie persane contemporaine, s’illustrant parmi les premiers auteurs de l’école de La Nouvelle poésie dont le fondateur fut Nimâ Youshij. Forough se distingue de par sa présentation d’une identité féminine iranienne jusqu’alors peu explorée et l’innovation thématique de son œuvre. Du fait de sa nouveauté, sa poésie fut fortement critiquée au moment de son apparition, notamment de la part des tenants de la poésie classique, gênés par le modernisme à (...)


  • Pierre Lory et la mystique musulmane
    Ière partie : La Lumière

    Entretien réalisé par

    Babak Ershadi N° 109, décembre 2014

    Le Professeur Pierre Lory, né en 1952, est un islamologue français. Il s’est spécialisé principalement sur la mystique et l’ésotérisme en islam. Dans les années 1970, après des études de sciences politiques à Paris et de langue et littérature arabes (INALCO), il s’est spécialisé en islamologie et la mystique en préparant une maîtrise sur l’exégèse mystique du Coran (1976) sous la direction de Roger Arnaldez. Avec le soutien de Henry Corbin, il s’inscrit en thèse pour un doctorat de 3e cycle en Civilisation (...)


  • Entretien avec Jean Roche,
    folkloriste français
    Réalisé le 11 octobre 2014 à Ispahan, au Congrès
    International du Patrimoine Culturel Immatériel

    Haniyeh Barahouie Pasandi N° 109, décembre 2014

    Événement international, le festival des cultures du monde de Gannat a été créé en 1974 par Jean Roche. Ayant un parcours peu banal, ce folkloriste français explore le monde depuis 35 ans à la découverte de différents groupes ethniques. Chaque année, au cours de ce festival qui a lieu dans l’Allier durant dix jours au mois de juillet, il invite des personnes de différents horizons pour leur offrir une occasion de rencontre et de partage.
    Récemment, Roche a participé au Congrès international du (...)


  • Nouvelles sacrées (XII)
    Je suis vivante*

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 109, décembre 2014

    Suite à l’invasion de l’armée irakienne dans le Khouzestân et au déclenchement officiel de la guerre irano-irakienne, Ma’ssoumeh Abâd, jeune fille de dix-sept ans originaire d’Abâdân, se hâte vers la région attaquée dans le but de porter secours aux sinistrés et aux victimes civiles. Un mois plus tard (fin octobre 1980), la ville d’Abâdân étant sérieusement menacée par une occupation irakienne, Ma’ssoumeh se charge de la sécurité des enfants d’un orphelinat de la ville en participant à leur transfert à (...)


  • « La Solitude, le seul bien des hommes »
    Nouvelle extraite de l’ouvrage
    Un prophète est passé à côté de chez nous
    de Erfân Nazar Ahâri

    Traduction :

    Nedâ Atash Vahidi N° 109, décembre 2014

    Il n’avait pas de nom. Il s’appelait seulement « homme », et son seul bien était la solitude.
    Il dit : "Je vends ma solitude au prix de l’amour. Qui voudrait acheter un peu de ma solitude ?"
    Personne ne répondit.
    Il dit : "Ma solitude est pleine de secrets. Des secrets du Paradis. Des secrets de Dieu. Communiquez avec moi, pour que je vous parle de l’étonnement."
    Personne ne lui parla.
    Et lui, parmi tous ces gens, prit seulement sa petite lanterne et alla dans sa grotte. Une grotte située aux (...)