N° 92, juillet 2013


  • La dynastie safavide
    Des origines au crépuscule de l’empire

    Afsaneh Pourmazaheri, Esfandiar Esfandi N° 92, juillet 2013

    La dynastie safavide est la première dynastie iranienne musulmane qui réussit à établir, après 1000 ans, un empire irano-musulman entièrement indépendant par rapport au centre de gestion du pouvoir arabo-musulman qui dominait directement tous les pays conquis par l’Islam depuis le Vème siècle. Depuis la conquête musulmane de la Perse en 637, les dynasties arabes telles que les Samanides, turques comme les Ghaznavides et les Seldjoukides, ou encore mongoles comme les Timurides régnaient sur l’Iran. (...)


  • Aux origines de la dynastie safavide

    Ali Mokhtâri Amin N° 92, juillet 2013

    Les Safavides sont une dynastie iranienne chiite ayant régné sur l’Iran de 1501 à 1722. Le fondateur de cette dynastie est Shâh Esmâïl Ier, couronné en 1501 à Tabriz. Le dernier roi de cette dynastie est Shâh Soltân-Hossein, vaincu par les Afghans en 1722.
    L’ère safavide est l’une des plus importantes de l’histoire de l’Iran, et ce car neuf cents ans après la destruction de l’empire sassanide, elle permit à l’Iran de redevenir un royaume centralisé régnant sur la totalité du territoire de l’Iran de (...)


  • Art et spiritualité à l’époque safavide
    L’influence de la pensée chiite dans les domaines artistique et architectural

    Sarah Mirdâmâdi N° 92, juillet 2013

    L’époque safavide coïncide avec celle du développement et de la diffusion des croyances chiites dans l’ensemble de l’Iran. La philosophie et la pensée que cette religion a produites irriguent et président à la réalisation d’œuvres exceptionnelles dans de nombreux domaines artistiques de l’époque. Des réalisations architecturales telles que la mosquée du Shâh ou la mosquée de Sheikh Lotfollâh, exécutées au sein de la ville d’Ispahan, capitale des Safavides, en sont le témoignage vivant. L’étude de l’art (...)


  • L’art visuel safavide

    Shahâb Vahdati N° 92, juillet 2013

    La naissance de la peinture réaliste s’accompagne de l’évolution de la miniature vers un style plus expressif par rapport aux œuvres d’un Behzâd. La floraison de cet art voit le jour dans les années de règne de Shâh Abbâs (1587-1628). Sa capitale Ispahan est devenue sous son règne, un grand chantier de construction avec de grandes places destinées aux jeux, des édifices remarquables comme la Mosquée royale (1612) avec une coupole turquoise, des arabesques et le palais Ali Ghâpou, depuis lequel on pouvait (...)


  • La littérature persane à l’époque safavide

    Arefeh Hedjazi N° 92, juillet 2013

    L’ère safavide est une ère faste pour les arts. La peinture, l’architecture, l’urbanisme, la calligraphie, l’enluminure, les artisanats précieux, la tapisserie et de nombreux autres arts s’y développent. Mais la littérature classique, elle, au lieu de se développer, entame définitivement une période de décadence qui mène finalement à la fin du XIXe siècle à une nouvelle vision du monde poétique. Cependant, plutôt que de parler de décadence durant l’ère safavide, il faut encore parler d’évolution langagière et (...)


  • Héroïsme safavide versus technologie ottomane
    Complément à l’histoire de la Bataille de Tchâldorân

    Esfandiar Esfandi N° 92, juillet 2013

    « Nul ne songerait plus à chanter l’Histoire universelle, drame unique de l’humanité, trame unitaire soumise à une loi ou à une raison » écrivait Michel Serres en 1980 dans Le Passage du Nord-Ouest. Soit. Plus d’épopées donc, qui viendraient contracter l’Histoire en la personnalisant sous la bannière d’un peuple-monde. Et de fresques non plus ? Modernes et analytiques, à la Toynbee, à la Spengler ; ni même une modeste grammaire des civilisations distraitement signée par le robuste Braudel, humblement (...)


  • L’eau à Ispahan depuis l’époque safavide

    Mireille Ferreira, Nioushâ Izadi N° 92, juillet 2013

    La décision prise par Shâh Abbâs Ier Safavide de transférer sa capitale de Qazvin à Ispahan en 1598 tient sans doute à des considérations politiques dues à la situation stratégique de la ville au centre du pays, mais il est probable que la richesse en eau d’Ispahan, propice à l’agriculture, ait été également déterminante dans ce choix. La mise en valeur et le développement des réseaux d’irrigation d’Ispahan sous le règne de Shâh Abbâs témoignent du soin apporté par ce dernier à cet élément essentiel à la vie (...)


  • Le Roi-Soleil*

    Gilles Lanneau N° 92, juillet 2013

    Il sera le Roi-Soleil un demi-siècle avant le nôtre. Roi conquérant, roi bâtisseur, roi centralisateur. Roi amoureux des arts, des philosophes aussi, fleuron d’une dynastie qui débuta où nous avons laissé l’Histoire, à la charnière des XV et XVIe siècles.
    Son ancêtre Shah Ismaïl Ier fonda la dynastie safavide en l’an 1501. Roi conquérant déjà, il redonne à la Perse l’unité politique qui lui manque, disparue aussitôt après Timour Lang (Tamerlan). Unité renforcée par la proclamation du chiisme comme religion (...)


  • Le règne de Shâh Abbâs, une époque faste

    Fâtemeh Kalhor N° 92, juillet 2013

    Shâh Abbâs et son hospitalité
    La dynastie safavide fut la plus puissante dynastie ayant régné en Iran après la chute des Sassanides. Durant cette époque, toutes les provinces se soumirent au gouvernement central, les routes anciennes furent réaménagées, de nouvelles routes construites, et les conditions devinrent favorables au développement des relations culturelles, commerciales et politiques entre l’Iran et d’autres contrées, notamment la France. En 1587, Shâh Abbâs Ier s’installa sur le trône de la (...)


  • Commentaire du verset de la Lumière
    (ayat al-nûr)
    de ’Allâmeh Seyyed Mohammad-Hossein Hosseini Tehrâni*
    (5ème partie)

    Pensée iranienne contemporaine – études religieuses et philosophiques (XI)

    Amélie Neuve-Eglise N° 92, juillet 2013

    Dans les parties précédentes, nous avons vu que la lumière signifiait ce qui est apparent en lui-même (zâhir li-zhâtihi) et fait apparaître ce qui est autre que lui (muzhir li-ghayrihi). Dieu peut donc être réellement qualifié de Lumière (nour), dans le sens d’existence par laquelle l’ensemble des êtres existe, constituant à leur tour autant de signes et de manifestations du divin.
    "Si les hommes connaissaient la valeur de la connaissance de Dieu,
    ils ne jetteraient pas leurs regards sur les attraits de (...)


  • La maison européenne de la photographie

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 92, juillet 2013

    Un lieu plein de charme
    La Maison Européenne de la Photographie s’est ouverte il y a un peu plus de quinze ans dans un vaste immeuble historique, ce qu’on appelle un hôtel particulier, situé dans le Marais, vieux quartier de Paris, devenu ou redevenu fort bourgeois et cossu. L’accès se fait par une cour et un chemin qui malheureusement tendent à priver le visiteur du plaisir de contempler une belle et haute façade. A l’intérieur les aménagements sont récents, élégants et suffisamment discrets pour (...)


  • Les frontières de l’Iran dans le Shâhnâmeh

    Hassan Anvari
    Traduit du persan par

    Hoda Sadough N° 92, juillet 2013

    L’Iran est l’un des noms les plus couramment employés dans le Shâhnâmeh (Le livre des rois), chef-d’œuvre épique du célèbre poète iranien Abol-Ghâssem Ferdowsi. Nous pouvons ainsi en relever près de huit cents occurrences. Cependant, l’une des questions principales consiste à déterminer à quel lieu géographique fait exactement référence à l’"Iran" dans l’œuvre de Ferdowsi, et à engager une réflexion sur les frontières et les limites de l’Iran dans cet ouvrage.
    Imprécisions et ambiguïtés
    Nous pouvons tout d’abord (...)


  • Le luth fou
    (épisode no. 21)
    Où le lointain est là, à quelques encablures

    Vincent Bensaali N° 92, juillet 2013

    De retour dans l’enchevêtrement des ruelles de cette bonne ville de Baghdâd, il semble à Lalla Gaïa que les paroles du luthier l’ont en quelque sorte rassérénée, car en réalité, les mots de cet homme lui suffisent. Ses pas la ramènent alors à la porte de Sayyida Roqayya. Elle va pour demander à être reçue, lorsqu’elle voit le préposé au café se diriger, chargé d’un plateau, vers la pièce où cette Dame règle ses affaires courantes. Sans mot dire, adressant un regard entendu au serviteur qui ne s’en étonne pas, (...)


  • L’islam chinois
    Visite de la grande mosquée Hui de Xi’an

    Mireille Ferreira N° 92, juillet 2013

    La Chine actuelle, dont la population avoisine un milliard quatre cents millions d’habitants, est peuplée à 92 % de Han, issus de l’ancienne ethnie Huaxia, considérés comme les Chinois historiques. Le reste de sa population est composée de 55 groupes ethniques minoritaires, héritiers de lointains empires nomades.
    Dix de ces minorités nationales forment des communautés de religion musulmane, estimées à vingt millions d’individus. Pour moitié de langue turque et turco-mongole (Ouïghour , Kazakh, Kirghiz, (...)