N° 59, octobre 2010


  • Omar Khayyâm – aperçu sur sa vie et ses principales œuvres

    Samira Fakhâriyân N° 59, octobre 2010

    Hojjat al-Haqq Khâdjeh Imâm Ghiyâth ad-Din Abdoul Fath Omar Ibn Ibrâhim al-Khayyâm Neyshâbouri, plus connu sous son pseudonyme Khayyâm, naquit à Neyshâbour, ville située au nord-est de l’Iran actuel. On ignore la date précise de sa naissance mais la plupart des chercheurs penchent pour 1048. Il est néanmoins certain qu’il vécut de la première moitié du XIe siècle à la première moitié du XIIe siècle. Les historiens sont unanimes pour le savoir contemporain du roi seldjoukide Djalâl ad-Din et de son fils Soltân (...)


  • Les thèmes majeurs de la pensée de Khayyâm à travers ses quatrains

    Aïda Abâdpour
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 59, octobre 2010

    Abolfath Omar ibn Ibrahim Khayyâm naquit vers 439 de l’Hégire (1050) dans un village près de Neyshâbour qui était à cette époque-là l’un des derniers refuges des zoroastriens qui vivaient encore en Perse. En effet, le feu du grand temple Barzin-Mehr brûlait à Neyshâbour depuis la période préislamique. Par ailleurs, Neyshâbour était l’une des cités importantes du Grand Khorâssân, fréquentée souvent par les voyageurs de la route de la Soie et habitée par de grands savants et penseurs.
    Le père d’Omar, Ibrâhim, (...)


  • Les Robâiyât d’Omar Khayyâm révélés par l’Occident, selon Reuben Levy

    Mireille Ferreira N° 59, octobre 2010

    Reuben Levy (1891-1966), professeur de persan à l’Université de Cambridge en Angleterre, est l’auteur de deux ouvrages sur l’histoire de l’islam, A Baghdad Chronicle et The sociology of islam, considérés comme une approche originale de l’histoire du monde musulman.
    Son domaine d’étude et d’enseignement a également largement couvert le champ de la littérature persane, sujet de ses nombreuses recherches historiques, études de textes et traductions. Sa traduction en anglais du Shâhnâmeh de Ferdowsi a été (...)


  • Les Robâiyât de Khayyâm et ses illustrations

    Bahrâm Ahmadi N° 59, octobre 2010

    Au cours de la troisième décennie du XXe siècle, le processus d’occidentalisation des illustrations des livres iraniens suivit sa progression. Cependant, en même temps que se développaient des mouvements de peinture moderne, émergeait également un nouveau style de peinture, notamment illustrative, qui essayait de renouer avec la peinture classique persane, surtout avec l’école safavide de Rezâ Abbâssi, tout en mettant de côté certains traits fondamentaux de la peinture classique iranienne. Les (...)


  • Le mathématicien prodige de Neyshâbour*

    Shahâb Vahdati N° 59, octobre 2010

    Souvent connu en tant que poète pour ses fameux quatrains, Omar Khayyâm était également un éminent mathématicien. Ses efforts notamment dans la résolution des équations algébriques auraient influencé René Descartes au XVIIe siècle dans la fondation de la géométrie analytique. Il est intéressant de voir que ces deux hommes ont eu plus que les mathématiques en commun. Descartes, théologien et recteur de l’Université d’Utrecht, fut accusé d’athéisme. Khayyâm avant lui, avait également risqué la persécution pour (...)


  • « Les » lectures de Khayyâm en France

    Sarah Mirdâmâdi N° 59, octobre 2010

    Les célèbres Robâiyât de Khayyâm ont fait l’objet d’un très grand nombre de traductions en différentes langues occidentales. Si la première et la plus fameuse fut la traduction anglaise de Fitzgerald, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs traductions françaises des Quatrains ne tardèrent pas à être publiées. Les fameux poèmes suscitèrent de nombreux débats concernant la personnalité de leur auteur : Khayyâm était-il un hédoniste ou même un ivrogne aux penchants nihilistes avide de profiter des (...)


  • La figure d’Omar Khayyâm, un miroir inversé en Occident

    L’approche critique de Seyyed Hossein Nasr sur la pensée de Khayyâm vue d’ailleurs

    Farzâneh Pourmazâheri N° 59, octobre 2010

    L’une des figures éminentes de l’intellectualisme persan est sans doute Omar Khayyâm Neyshâbouri, philosophe, poète et scientifique des Xe et XIe siècles. Grâce à ses réflexions de caractère existentialiste et théologique à la fois, aussi bien qu’à ses études minutieuses dans le domaine des mathématiques, de l’astronomie, de la physique et de la mécanique, sa renommée a de loin dépassé les frontières de l’Iran. Ce sont cependant ses quatrains ou Robâiyât aux tonalités mystiques qui ont contribué à (...)


  • Du classique marqué par la modernité
    Un regard sur la poésie de Khayyâm

    Rouhollah Hosseini N° 59, octobre 2010

    Dans le domaine de la philosophie et de la littérature, la conception moderne du monde se caractérise particulièrement par une attitude d’opposition face aux traditions ou au passé, par une rupture avec ce qui précède, et remet en cause en particulier la croyance religieuse. La modernité commence pour ainsi dire dans une conception foucaldienne, avec Kant et l’Aufklنrung. Aussi a-t-elle l’âge de la raison et se caractérise essentiellement par l’émergence du sujet humain « comme liberté », pour reprendre (...)


  • Khayyâm, entre réalité et subjectivité

    Arefeh Hedjazi N° 59, octobre 2010

    Je me suis rassasié, mon Dieu, de mon ivresse,
    De ma pauvreté et de ma misère
    Puisque du néant, Tu fais vie,
    Tire-moi de ce néant à la sacralité de Ton être.
    Omar Khayyâm
    Il est indéniable que les quatrains de Khayyâm, du moins ceux que l’on peut raisonnablement lui attribuer, marquent souvent un pessimisme et même un doute à l’encontre des enseignements et des réponses qu’apportent la théologie et la philosophie aux grandes questions de l’homme. Cela dit, c’est souvent par facilité, parfois avec (...)


  • Khayyâm et les asters

    Afsaneh Pourmazaheri N° 59, octobre 2010

    Un survol de l’histoire scientifique de l’humanité nous réserve parfois des surprises inattendues qui préfigurent de grands théorèmes et de grandes découvertes. La pluridisciplinarité a été le lot de nombreuses figures du monde de l’esprit, et cette polyvalence leur permettait de formuler des hypothèses complexes à propos de phénomènes naturels multidimensionnels. L’une des énigmes qui n’a jamais cessé de préoccuper l’homme fut et reste sans conteste l’astronomie. De grandes découvertes ont été accomplies (...)


  • Le quatrain, élu parmi les formes brèves

    A propos d’Omar Khayyâm et de Khaghâni

    Esfandiar Esfandi N° 59, octobre 2010

    Faut-il le rappeler ? Le poète anglais Edward Fitzgerald est à l’origine de l’introduction en Occident de la fameuse strophe de quatre vers - le quatrain - grâce à sa traduction en 1859 du non moins fameux recueil des Robâiyât d’Omar Khayyâm. Avant cette date, cette forme poétique courte était inconnue du public de l’ancien monde. La seule forme brève repérée jusqu’alors était le haïku japonais créé à l’initiative de Bashô au XVIIe siècle, et qui fut popularisé au cours du XXe siècle par l’entremise du poète (...)


  • La mort dans les Robâiyât de Khayyâm

    Mahdi Banaï Jahromi
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 59, octobre 2010

    Une réflexion philosophique sur la mort :
    "La mort est à peine pensable : dans ce concept d’un total nihilisme, on ne trouve rien où se prendre, aucune prise à laquelle l’entendement puisse s’accrocher. La "pensée" du rien est un rien de la pensée, le néant de l’objet annihilant le sujet. (…) Dès lors, problème : en quoi peut bien consister la "méditation sur la mort" que l’on trouve chez les sages de l’Antiquité ? Le sage ne penserait-il alors à rien du tout, puisqu’il n’y a rien (...)


  • Le monument funéraire de Khayyâm

    Djamileh Zia N° 59, octobre 2010

    Le monument funéraire d’Omar Khayyâm est l’œuvre d’un architecte iranien, Houshang Seyhoun. Sa construction débuta en 1959 et fut achevée en 1962. Par ce monument, Houshang Seyhoun a rendu hommage à la poésie de Khayyâm ainsi qu’à ses connaissances en mathématiques et en astronomie. Il a su combiner avec harmonie des éléments de l’architecture iranienne traditionnelle et de l’architecture moderne.
    Les monuments funéraires précédents
    Khayyâm fut enterré à sa mort (en 1131) dans le cimetière Hireh de (...)


  • Aperçu de l’histoire du graphisme en Iran
    1- Des origines à l’époque moderne

    Minoo Khâni N° 59, octobre 2010

    L’art du graphisme remonte à un passé très lointain. On pourrait même dire que ses racines datent de la préhistoire, moment où sont apparus les premiers dessins et les premières images, sur des os ou des murs. Ces images représentent une première trace laissée par l’homme de façon volontaire. Elles correspondent à une volonté d’expression, de transmission d’un message, d’un savoir. Elles sont considérées comme l’essence du graphique.
    A l’époque préhistorique, l’inexistence de traces écrites nous permet (...)


  • Paris
    La Halle Saint Pierre, Musée d’Art Naïf

    ART BRUT JAPONAIS
    La nouvelle vague japonaise

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 59, octobre 2010

    Ce musée de taille modeste se situe sur la Butte Montmartre, au pied de l’église du Sacré Cœur. Le bâtiment est une ancienne halle (un marché couvert) de type Baltard c’est-à-dire une architecture métallique érigée à la fin du XIXe siècle et devenue en 1986 un musée d’art brut et d’art naïf. Le fondateur de ce musée est un collectionneur passionné, Max Fourny, qui a, au fil des années, rassemblé plus de 600 œuvres représentatives de ce qui est indéniablement le meilleur de l’art brut et de l’art naïf. Le musée (...)


  • Behjat Sadr
    Pionnière de la peinture conceptuelle en Iran

    Djamileh Zia N° 59, octobre 2010

    Behjat Sadr (1924 – août 2009) est une figure importante de la peinture moderne de l’Iran. Ses tableaux sont d’emblée reconnaissables par les lignes tracées à l’aide d’un couteau à plâtre dans une ou deux couches de couleur. Les critiques la considèrent comme l’une des pionnières de la peinture conceptuelle en Iran.
    Behjat Sadr dit dans un entretien : « Quand j’étais lycéenne, je m’intéressais à l’astronomie et aux mathématiques et je ne pensais absolument pas à la peinture. [...] Mais j’ai commencé à (...)


  • Les dictionnaires de langue persane

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 59, octobre 2010

    A l’époque sassanide, où le persan était la langue officielle du pays, les Iraniens avaient déjà des dictionnaires persans, à l’instar des Chinois et des Grecs qui sont considérés comme les précurseurs de la lexicographie. Les archéologues ont ainsi découvert deux dictionnaires datant de cette époque : OIM et Monâkhtây ou dictionnaire Pahlavi. Lors de la diffusion croissante du persan dari en Iran, les locuteurs du persan pahlavi éprouvèrent le besoin d’apprendre le persan dari, ce qui entraîna une (...)


  • Ebn Salâh Hamedâni, mathématicien et astronome iranien du XIIe siècle

    Shahâb Vahdati N° 59, octobre 2010

    Nadjmeddin Ebn Salâh Hamedâni, mathématicien et médecin iranien du XIIe siècle de l’Hégire, originaire de Hamadân, partit pour Bagdad afin d’approfondir ses connaissances scientifiques après avoir terminé ses études préparatoires dans sa ville natale. A Bagdad, Ebn Salâh devint l’élève du grand mathématicien Abol-Hokm Maghrebi durant quelques années, travaillant en même temps en tant que médecin du gouverneur de Mardin, l’émir Teymourtâsh Artaghi, sur l’invitation de ce dernier. Abol-Hokm Maghrebi, son maître, (...)


  • Le voyage dans la poésie de Sohrâb*

    Touradj Rahnema
    Introduit et traduit du persan par

    Shekufeh Owlia N° 59, octobre 2010

    Sohrâb Sepehri, cette étoile de la poésie et de la peinture persanes contemporaines, naquit à Kâshan en 1928. Grand voyageur, il parcourut l’Italie, le Japon, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, la France, la Grèce et les Amériques. Il s’était notamment donné pour mission de rapprocher les mysticismes orientaux et occidentaux. Ses poèmes, ayant pour thèmes les valeurs humaines, la solitude et la nature, ne traitent jamais de questions d’ordre politique. Étant un grand disciple de Nimâ Youshidj, il (...)


  • Poèmes

    Sylvie M. Miller N° 59, octobre 2010

    Louve
    Des chevriers sont là
    Qui ont porté leurs bêtes nouveau-nées.
    Des sources naissent à fleur de pierre où le sabot résonne
    Et la palmeraie brille sur l’écaille des sables.
    C’est l’heure incandescente et rose des prières.
    Dans la claire-voie des cours
    Un vol de tourterelles fond sur la boutonnière
    Des fontaines
    Et l’eau perle aux aiguières verseuses d’ablutions.
    C’est l’heure-empreinte, l’heure volée
    L’heure-envergure envolée
    La tente est bleue dans l’âtre pétrifié du jour
    La chaleur en-allée (...)


  • L’Orange et le Citron

    Fereshteh Molavi
    Traduit par

    Sylvie M. Miller N° 59, octobre 2010

    Il ne fait ni soleil ni pluie.
    Sur un banc du jardin public, ma tortue et moi faisons face au bassin et regardons la lumière des jets d’eau.
    Je sais qu’au dessus de moi l’orme vert étend ses bras et que plus haut, le ciel est bleu.
    Des enfants passent en criant à tue-tête leur chanson et, surprise, ma tortue les suit des yeux ; mais moi je ne veux qu’écouter ce que murmurent les jets d’eau.
    « J’ai toujours craint pour mes yeux. Maintenant toi… »
    Dès que maman me disait ça, il se mettait à pleuvoir (...)