N° 2, janvier 2006


  • Le cinéma à l’épreuve de la littérature

    Massoud Ghârdâshpour N° 2, janvier 2006

    La question de l’adaptation cinématographique des textes littéraires laisse sous-entendre l’idée d’une confrontation entre deux arts de nature bien différentes : d’un côté, un art dont l’histoire s’enracine dans le plus lointain passé de notre civilisation : la littérature ; de l’autre côté, une technique récente, un art sans histoire dont certains affirment qu’il est dénué de noblesse tout en étant hautain : le cinéma.
    A l’aube du 21ème siècle, le cinéma reste encore assez jeune par rapport aux autres arts, (...)


  • Le tapis persan : historique et motifs

    Madjid Dârâbi N° 2, janvier 2006

    L’histoire du tapis persan, qui constitue un apogée de la magnificence artistique, est vieille de 2500 ans. Ayant atteint un degré de perfection sans pareil à travers les siècles, les artisans iraniens font partie des premiers tisserands de tapis de l’histoire. Le savoir-faire dans la fabrication du tapis s’est transmis en s’enrichissant de père en fils comme un secret de famille bien gardé. Suivre l’histoire du tapis persan, c’est suivre le chemin du développement culturel de l’une des plus grandes (...)


  • La foire internationale du Saint Coran à Téhéran

    N° 2, janvier 2006

    Chaque année, pendant le mois du Ramadan, Téhéran accueille les amoureux du Livre Saint. Ils peuvent s’adonner au plaisir de flâner dans un environnement dédié à l’art coranique, s’informer, participer aux séminaires, rencontrer les éditeurs ou encore prendre connaissance des dernières productions appliquées sur toutes sortes de supports ; imprimés, tissés, peints, gravés…ou encore sous forme audio et de vidéos.
    L’édition 1384, la 13ème, s’est déroulée dans une atmosphère et dans des dimensions inédites. En (...)


  • Florilège de mille ans d’art calligraphique et d’illustrations du Coran recueillis dans une sublime collection

    Shâhin Ashkân N° 2, janvier 2006

    Après la Foire du Livre de Francfort, ce fut le tour de la Foire du Livre de Téhéran de présenter l’événement du monde de l’édition, le " Moshaf de l’Iran " fruit d’une longue recherche entreprise par le regretté Dr. Seyed Mohamad Bagher Nadjafi.
    En 1988, le Dr. Seyed Mohamad Bagher Nadjafi émigra en Allemagne, en compagnie de sa famille. Il consacra toute son énergie à la mise en valeur de l’héritage culturel iranien par l’entremise de différentes recherches, de séminaires et de publications. "Les Bahâïs (...)


  • Peinture de la nature dans l’art oriental

    Massoud Ghârdâshpour, Rouhollah Hosseini, Sadjad Tabrizi N° 2, janvier 2006

    On a coutume de présenter l’Occident comme un pôle de modernité et de progrès technologique, en l’opposant un peu hâtivement à l’Orient, dont on dit qu’il constitue l’autre pôle, celui de la candeur et du naturel. A la vérité, il est préférable d’éviter les dichotomies réductrices. Cependant, il n’en reste pas moins que cette séparation a d’une part, une vertu explicative, mais aussi et surtout, qu’elle est réellement palpable, en particulier à travers et dans le domaine des arts. L’art est le miroir dans lequel (...)


  • La Légèreté et l’oubli de l’être
    retour sur L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera

    Roghayeh Haghighat Khâh N° 2, janvier 2006

    Parler aujourd’hui de l’une des préoccupations de l’homme moderne, "l’oubli de l’être" semble plus que jamais nécessaire. Traité par Nietzsche et surtout par Heidegger, ce problème sera étudié, dans ces lignes, selon le point de vue de Milan Kundera, et à travers une de ses oeuvres importantes, L’insoutenable légèreté de l’être (idéalement conçue comme illustration de la thématique discutée).
    Par le biais de thèmes profondément ancrés dans la mythologie antique, La Bible, la philosophie des Lumières et les (...)


  • Roland Barthes en Iran*

    Tahmouress Sadjedi N° 2, janvier 2006

    En 1968, Roland Barthes était déjà le champion de la Nouvelle Critique en France, voire (on peut maintenant l’affirmer solennellement) dans le monde. Il avait alors publié un grand nombre de travaux originaux, notamment Le Degré Zéro de l’écriture (1953), Mythologie (1957), Sur Racine (1963), Essais critiques (1964), Eléments de sémiologie (1965), Le Système de la mode (1967), et même son célèbre essai, La mort de l’auteur, qu’il a d’abord publié en anglais, sous le titre de "The death of the autor". En (...)


  • La lettre et l’écran à Amr Hegazi

    Esfandiar Esfandi N° 2, janvier 2006

    Parlons de l’écriture épistolaire dont la pratique est une vertu peu répandue. Définie idéalement en termes de partage, elle fait intervenir deux interlocuteurs exacts et scrupuleux installés dans la permanence d’un échange jamais différé. Arbitrairement, il pourra s’agir d’un duo imaginaire et exemplaire composé d’un téhéranais et d’un cairote dont les aires culturelles respectives témoignent, pour l’un, de la naissance des tchapars persans, galopants courriers des plaines ; pour l’autre, de l’invention du (...)


  • Religion et spiritualité
    Entretien avec Michel Cazenave et Antoine Faivre

    Esfandiar Esfandi N° 2, janvier 2006

    Les 14 et 15 novembre s’est déroulé à Téhéran, sous l’égide de l’Académie des Arts, de l’Université de l’Art, et de l’Institut de philosophie, le second volet du colloque intitulé" l’imagination artistique". Michel Cazenave, chercheur et responsable de programme à France Culture, et Antoine Faivre, directeur d’étude émérite à l’Ecole pratique des Hautes Etudes (chaire d’Histoire des courants ésotériques dans l’Europe moderne et contemporaine) ont participé à ce rassemblement qui accueillait également de nombreux (...)


  • Découvertes archéologiques aux abords du golfe Persique : “Bardak siâ” est remis à l’étude

    Khosro Kiân Râd N° 2, janvier 2006

    Vers la fin de l’année dernière, dans un village aux alentours de la ville de Borâzjân, nommé Dorûdgah, lors d’opérations de fouilles d’un palais achéménide appelé Bardak sia, un morceau de pierre fut extrait. Appartenant vraisemblablement au fronton du palais dont les restes de motifs sculptés ressemblent beaucoup aux motifs de Persépolis, il est d’une grande importance pour les archéologues. Les bases des colonnes de Bardak sia, palais achéménide d’une région péninsulaire au confluent des deux rivières (...)


  • Le véritable destin du Kouh-e Nour

    Iraj Amini N° 2, janvier 2006

    On a longtemps cru et l’on croit encore, que le célèbre diamant le Kouh-é-Nour fit partie du trésor impérial de l’Iran et qu’il fut cédé par les Qadjars à l’Angleterre. La vérité est tout autre.
    Le Kouh-é-Nour, célèbre et incomparable joyau, fut certes en possession de Nader Shah Afchar pendant un temps, mais ne figura pas dans le trésor dont héritèrent les Zands et les Qadjars.
    En novembre 1736, Nader Shah Afchar qui venait de renverser le dernier souverain Safavide et s’était proclamé Chah de Perse, quitta (...)


  • L’utilisation optimale de l’eau grâce aux techniques traditionnelles

    Maryam Devolder N° 2, janvier 2006

    La question de l’eau et des méthodes d’irrigation en Iran, remonte à une époque pour le moins lointaine. Contrairement à d’autres régions du monde, la situation géographique et climatique n’autorisait pas un accès commode à l’eau pour les groupes humains. C’est pour cette raison que les iraniens, tout au long de leur histoire, ont cherché des moyens leur facilitant l’accès à l’eau à proximité de leur lieu d’habitation.
    Notre pays, ancienne civilisation agricole, a dans le domaine de la conservation et de (...)


  • Bâbâ Tâher Hamadâni

    Mohammad-Javâd Kamâli N° 2, janvier 2006

    Né a Hamadân au Xe siècle (905 ?- 989 ?) - IVe siècle de l’hégire (329 ?- 410 ?) - Baba Taher est reconnu comme l’un des plus grands mystiques de son temps. Bien que sa vie nous soit presque inconnue, on sait pourtant qu’il était plus réputé, de son vivant, pour son ascétisme et sa vertu que pour ses poèmes. Selon Râvandi, historien du XIIe siècle, le roi seljouk, Togrol, alla le voir à Hamadân.
    Aujourd’hui Baba Taher est surtout connu pour ses do-beïtis, un mètre poétique semblable au quatrain. Ces courts (...)


  • Nimâ Youshidj : le grand tournant de la poésie persane

    Rouhollah Hosseini N° 2, janvier 2006

    Je t’attends la nuit
    Quand noircissent entre les branches du Talâdjane les ombres
    Celles qui font succomber tes amants de chagrin
    Je t’attends
    La nuit quand dorment les vallées comme des serpents morts
    Au moment où la main du nénuphar noue le piège
    Au pied du cyprès de montagne
    Que tu te souviennes ou non de moi
    Je ne laisserai pas réduire ton souvenir
    Je t’attends
    Père de la poésie moderne persane, Nimâ Youchidj (1897-1959), de son vrai nom Ali Esfandiyari, est né à Youch, un village (...)


  • Le festin royal

    Âssef Soltânzâdeh
    Traduit par

    Sorour Kasmâï N° 2, janvier 2006

    Je brade, je brade, je brade à perte... Par ici, la braderie... Allons-y... Un coup d’oeil... Demandez le prix... اa n’engage à rien... Allons y, si c’est du toc, n’y touchez pas. Achetez sinon vous allez le regretter. Si vous achetez, vous allez le regretter... si vous n’achetez pas, vous allez le regretter aussi... Allons-y !... Tout doit disparaître mon foyer, mes biens, ma vie...
    L’homme hurlait à tue-tête. Toujours le même couplet, en boucle. Les gens se pressaient autour de lui. Pour ne pas (...)


  • La littérature persane d’aujourd’hui

    Au Journal de Téhéran

    Henri Masse N° 2, janvier 2006

    3 janvier 1936
    12 Dey 1314
    Dans la première moitié du dix- neuvième siècle, la littérature persane resta fidèle à ses règles traditionnelles, tant en poésie qu’en prose. Mais, à partir de 1850, les ouvrages d’enseignement composés avec la collaboration d’étrangers qui professaient à l’Université de Téhéran, les traductions de livres européens (surtout français- entre autres, Molière et Jules Verne) exercèrent une indiscutable influence sur l’évolution du vocabulaire et de la syntaxe. Enfin l’évolution de 1906, (...)


  • Pourquoi notre ciel est-il bleu ?

    Au Journal de Téhéran

    N° 2, janvier 2006

    9 Janvier 1936
    18 Dey 1314
    On a toujours, et dans toutes les langues ; chanté la beauté et la pureté du ciel de l’Iran mais, surtout poétiquement.
    Nous sommes heureux d’en parler d’une manière un peu plus scientifique aujourd’hui, en reproduisant pour nos lecteurs l’étude intéressante publiée par un journal de Stuttgart.
    Depuis des milliers d’années, les hommes chantent, sous forme de poèmes plus ou moins immortels, l’azur immaculé du ciel. Ils ne se demandent cependant pas souvent pourquoi la voûte (...)


  • Ma Perle

    Mohsen Vaghâri N° 2, janvier 2006

    Je colle un coquillage dur
    A mon oreille et puis
    J’entends la mer qui murmure
    Je voyage vers mon enfance
    Quand je marchais en cadence
    Dans le sable mouillé
    Du rivage de la Caspienne
    Où je brouillais
    Mes petits châteaux douillets.
    Mon père était marin
    Il possédait un filet
    Effilé
    Avec lequel il gagnait son pain.
    Sur son visage ridé
    Je sentais quelques vaguelettes
    Dans ses yeux bridés
    Deux toiles de sa goélette.
    Toute mon enfance a fui
    Avec les fables maritimes
    Qu’il me narrait chaque (...)