N° 11, octobre 2006


  • Dar-ol-Fonûn, l’école fondée par Amir Kabir le sage

    Hassan Reza Rafi’
    Traduit par

    Maryam Devolder N° 11, octobre 2006

    L’école Dar-ol-fonûn est intimement liée au nom d’Amir Kabir. Ainsi, si cette dernière est restée vivante dans les souvenirs, c’est grâce à sa relation avec la personnalité éminente d’Amir Kabir qui l’a crée en vue d’améliorer le niveau scientifique de l’Iran. Et si les Iraniens se souviennent encore de cette personnalité, c’est parce que sa plus grande réalisation, le Dar-ol-fonûn, a réussi à résister aux péripéties de l’Histoire et a gardé vivant le souvenir de son fondateur.
    Pour les Iraniens, le (...)


  • L’histoire de l’éducation en Iran préislamique

    Arefeh Hedjazi N° 11, octobre 2006

    Les Iraniens descendent d’Aryens, la plus importante des tribus de race blanche. On ne sait pas d’où viennent exactement les Aryens et les chercheurs ont élaboré de nombreuses et parfois hasardeuses théories sur la question de leur origine. Ce que l’on sait sans le moindre doute, c’est que les Aryens décident un jour de quitter leur territoire originel pour des contrées où les conditions de vie seraient meilleures. Ils migrent ainsi vers le sud quelque trois mille ans avant Jésus Christ. Arrivés sur (...)


  • Le système scolaire français, entre remises en cause externes et réformes internes

    Amélie Neuve-Eglise N° 11, octobre 2006

    Au centre de nombreux débats philosophiques et politiques, la question de l’éducation et du système d’enseignement est étroitement liée aux évolutions politico-sociales ainsi qu’à la façon dont un pays considère l’individu ainsi que son rôle dans la société. Après la Seconde Guerre Mondiale et la massification de l’enseignement, l’école a été, en France, considérée comme une institution pivot devant assurer la formation de l’individu, permettre une ascension sociale, et réduire les inégalités. (...)


  • Éloge du professeur

    Rouhollah Hosseini N° 11, octobre 2006

    À Esfandiar Esfandi
    Au terme d’un long trajet d’études scolaires et universitaires, je m’assieds maintenant au bord d’un tableau noir, et en le fixant, je me retrouve dans les dédales des absurdes couloirs que j’ai arpentés tant d’années, dans l’attente d’imminentes récréations, de vacances toujours lentes à venir. Une porte s’entrouvre alors devant moi, donnant sur une époque lointaine, sur le lointain de l’enfance. Des salles de cours se juxtaposent, s’allongent, se démultiplient. Elles évoquent les (...)


  • Madjid Madjidi
    de la couleur du Paradis

    Mir Ahmad Mirehssan
    Traduit par

    Gholam-Ali Mossadegh N° 11, octobre 2006

    Né à Téhéran en 1959, le metteur en scène de la nouvelle vague du cinéma iranien est non seulement respecté par le public pour la qualité et l’originalité de ses œuvres mais également apprécié par les milieux intellectuels. Dans la filmographie de l’auteur, 5 œuvres se sont distinguées en gagnant quatre vingt quinze prix : Baduk, premier prix du festival de Taipeh en 1992 ; Le père, prix du jury du festival de San Sebastien en 1996 ; Les enfants du ciel, lauréat du Grand Prix du festival de Montréal en 1998 (...)


  • Mashregh-e Khiyâl ou l’Orient de l’imaginaire

    Au Musée des Arts Contemporains de Téhéran

    Reportage, entretiens et traductions réalisés par

    Amélie Neuve-Eglise N° 11, octobre 2006

    Cette exposition met en exergue l’importance du facteur imaginatif dans la création des œuvres picturales iraniennes contemporaines et nous présente un artiste visionnaire, cherchant à voir et faire voir les choses existantes au-delà de la réalité sensible. Les toiles exposées révèlent tout d’abord la grande influence de la poésie et de la littérature persane sur l’imaginaire de l’artiste : on retrouve ainsi certaines histoires du Shâhnâmeh (...)


  • Entretien avec Habibollâh Sâdeghi,

    Directeur du Musée des Arts Contemporains de Téhéran

    N° 11, octobre 2006

    Comment vous est venue l’idée d’organiser cette exposition ?
    Il y a un an et demi, j’ai eu l’idée d’organiser une exposition traitant de l’imagination chez les artistes iraniens. J’ai soumis ce projet à mon prédécesseur qui m’a alors chargé de rassembler tout un ensemble d’œuvres se rattachant à cette thématique. L’exposition "Mashreghe khiyâl " est également en lien avec un travail de recherche que je suis en train de mener à bien et qui traite de la dimension imaginaire présente dans les œuvres d’artistes (...)


  • Interview avec Habib Tohidi

    peintre iranien et professeur à l’université

    N° 11, octobre 2006

    Le professeur Tohidi nous a présenté trois de ses dernières œuvres.
    Que pensez-vous de cette exposition ?
    Depuis son arrivée, une des meilleures initiatives prise par M. Sâdeghi fut l’organisation de plusieurs ateliers de travail rassemblant les artistes dont les toiles sont actuellement exposées. Lors de ces ateliers, de véritables échanges ont pu avoir lieu entre le public et les artistes. Il a donné l’occasion aux gens de se familiariser avec leur travail et a permis aux artistes d’entendre de (...)


  • Le monde imaginal ou l’Orient de la connaissance dans la mystique iranienne :
    l’exemple du Récit de l’Archange Empourpré (’Aql-e Sorkh) de Sohrawardî

    Amélie Neuve-Eglise N° 11, octobre 2006

    L’exposition "Mashreqe khiyâl" nous a fournit un prétexte pour parler d’un élément conceptuel essentiel de la pensée philosophique et mystique iranienne : le monde imaginal. Cette notion part d’un présupposé qui se situe aux antipodes de la pensée dominante en Occident : l’imagination n’est pas seulement une faculté ne produisant que de la fantaisie et de l’illusion, elle est également un organe de connaissance permettant de saisir certaines hautes réalités spirituelles apparaissant à l’état de songe ou de (...)


  • Au pays des animaux muets

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 11, octobre 2006

    Elle nous regarde fixement. Quelle importance… ? Nous passons notre chemin. Mais de nouveau, les mêmes beaux yeux nous suivent. Nous l’apercevons et nous détournons la tête. Ses perles noires ont l’air tristes. Quelques secondes passent. C’est vrai ! Nous sommes la cible de nombreux regards. Cette belle gazelle n’est pas seule au milieu de ses congénères, appartenant à diverses races animales. Le tigre sibérien, le paon indien, le rhinocéros d’Afrique, l’onagre de Perse, … tous sont ses compagnons mais (...)


  • Lettre au philosophe

    Esfandiar Esfandi N° 11, octobre 2006

    A toi l’Homme, le réflexif, à toi qui "sévis" depuis l’aube de la raison. A toi l’intense, à toi qui penses quand moi je vis. Dispensateur de sens. A toi sur tes hauteurs. Piédestal du verbe, de mots filés. Charrieur d’idéaux, d’illusions. Briseur de rêves. Miroir pour l’humain. "Force qui va", qui meurt à peine déployée. Habitant du cube. Victorieux Icare. Proue, coque de Drakkar en calle sèche. Océanique, puissant, pathétique, serein, colérique, illuminé… A l’aube de la raison tu as posé ta pierre d’angle. (...)


  • Les traductions françaises du Coran :
    de l’orientalisme à une lecture plus musulmane ?

    Amélie Neuve-Eglise N° 11, octobre 2006

    Livre fondateur de l’Islam, le Coran est, pour les musulmans, l’intermédiaire essentiel entre Dieu et l’homme puisqu’Il y révèle ses desseins, ses volontés, et ses promesses. Il fut progressivement révélé au prophète Mahomet par l’intermédiaire de l’ange Gabriel sur une période de plus de vingt ans. Sa lecture et sa méditation sont essentielles dans la vie du croyant en ce sens qu’elles doivent l’aider à connaître sa religion, à adorer son Dieu, ainsi qu’à être guidé dans sa vie spirituelle et sociale. Le (...)


  • Le Ramadan,
    Mois de la révélation du Coran

    Véronique Dousti N° 11, octobre 2006

    Le mot de "Ramadan" vient du nom du neuvième mois du calendrier islamique, et implique le respect d’un ensemble d’obligations religieuses visant à célébrer un événement central dans la vie du croyant musulman : la révélation du Coran. Ses dates varient chaque année et en 2006, il commencera vers le 24 septembre pour se terminer vers le 23 octobre. D’un point de vue linguistique, la racine ramida signifie en arabe "être brûlant" (concernant un astre, ou le soleil) ; et irtamada signifie l’action de se (...)


  • Shahriâr : dernier roi du royaume de la poésie persane classique

    Amir Borjkhânzâdeh N° 11, octobre 2006

    Le 27 shahrivar, journée nationale de la poésie et de la littérature persane, coïncide avec le jour anniversaire du décès de Chahriyâr.
    Le 27 shahrivar 1367(1988), Mohammad Hossein Behjat Tabrizi, connu sous le pseudonyme de Chahriyâr et considéré comme étant la dernière grande figure de la poésie persane classique, s’éteignait à l’âge de 83 ans.
    Chahriyâr naquit en 1906 à Tabriz. Après avoir terminé ses études secondaires au lycée Darolfonoun de Téhéran, il commence des études de médecine à l’Université de (...)


  • Khâghâni de Shervân

    Arefeh Hedjazi N° 11, octobre 2006

    Afzal-e-Din Badil Ebrahim ben Ali Khaghani Shervani est l’un des grands poètes persans du VIème siècle.
    Surnommé Lessan Ajam (Langue des Perses), il est célèbre pour la puissance de son verbe et son extrême créativité littéraire.
    Grâce à sa bonne connaissance des sciences de son époque et à son génie inégalé, il révolutionne l’ode classique en y introduisant de nouvelles images, métaphores et allégories qu’il trouve dans des définitions scientifiques jusqu’alors inusitées en poésie.
    Il est sans aucun doute (...)


  • Les "galops" des chevaux du Turkménistan

    Maryam Devolder N° 11, octobre 2006

    Les courses de chevaux de Gombad-é-kâvûs sont réputées auprès de tous les cavaliers et amoureux des chevaux et de l’équitation. On dit en effet que la race la plus pure et la plus belle se trouve dans cette région. Outre leur aspect traditionnel et culturel, les courses de chevaux de Gombad-é-kâvûs ont aussi une dimension sportive nationale. Tous les ans, au printemps, des cavaliers venus du Turkménistan et des quatre coins du pays se rassemblent pour participer à ces compétitions. La piste de (...)


  • Le guépard d’Iran

    Mortéza Johari N° 11, octobre 2006

    Le guépard appartient à la famille des félidés. Son nom scientifique est Acinonyx jubatus, mais il est également surnommé le "guépard d’Iran". Son nom anglais est Cheetah.
    Mince, il a les membres allongés, le poil long, la poitrine large, et le museau court. Son poil est rêche, de couleur jaunâtre au-dessus et blanc au-dessous, avec des taches noires et rondes. Il a des oreilles courtes et rondes. Sa tête est petite, et deux rayures noires relient le coin interne de ses yeux à sa bouche.
    Sa colonne (...)


  • La différence entre le tombeau de Cyrus le Grand et ceux des autres rois achéménides

    Arash Nour-Aghaï
    Traduit par

    Homa Farivar N° 11, octobre 2006

    Les tombeaux des rois achéménides Darius, Xerxès, Ardéchir… se trouvent dans des cryptes creusées à même la montagne. On trouve ce genre de sépultures également chez les Mèdes à différents endroits : au Pont Zahab de Kermanchah, à Fakhrik, Miandoab et Soleimanieh (Iraq).
    Le soleil se couchant derrière la montagne et le roi étant le symbole du soleil (en fait, il en est le frère), il doit donc reposer au cœur de la montagne. C’est pourquoi les tombeaux des rois achéménides se trouvaient dans la montagne, à (...)


  • Les temps ont changés

    Mahdi Shodjaï
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 11, octobre 2006

    Comme il fait froid ce soir ! Ce vent glacial qui fouette mon visage ravive les souvenirs lointains des nuits passées à la campagne ; le ciel y était toujours parsemé d’étoiles et le sol couvert de neige. Mais l’été touche à peine à sa fin et l’hiver est encore bien, bien loin. Mais…nous ne sommes qu’à la mi-août ! Il faut attendre encore quelques mois avant que la saison des grands froids n’arrive.
    Je me demande comment cette bise s’empare de moi, de son pas aussi léger qu’une plume, mordant mon corps à (...)


  • Ghâssem le parieur

    Mohammad Mohammad-Ali
    Traduit par

    Mahmoud Goudarzi N° 11, octobre 2006

    Un rayon de lumière projeté de la salle éclairait le centre de l’obscure cour du château ; on eût dit un long serpent rampant vers le désert. Des éclats de rire parvenaient jusqu’aux salles d’en face, en brique, aux plafonds fuligineux. Ils étaient assis tous les quatre autour d’un brasier dont les charbons rappelaient un bouquet de roses. Le borée agitait les draperies usées des portes. Le long serpent de lumière se déplaçait un peu. C’était Nowrouz . Ghâssem, en pyjama blanc, se leva, s’écarta du (...)


  • Salmân Harâti

    Rouhollah Hosseini N° 11, octobre 2006

    Notre géographie
    Entre l’arbre et la mer
    Accueille toujours les rouges accidents
    Entre l’arbre et la mer
    C’est toujours agréable de voir
    Le va-et-vient des oiseaux
    Né en 1959, quelque part entre le vert des forêts du Mâzandarân et le bleu de la mer caspienne, Salmân Harâti fut un " rouge accident ", un éclair qui illumina un court instant le ciel nuageux de notre poésie contemporaine. Très jeune, il prit place dans le panthéon des grands poètes d’après la révolution. Celle-ci marqua profondément (...)


  • La conférence du Très Révérend Père Messina
    sur les bases de la grandeur de l’ancien Iran (II)

    Au Journal de Téhéran

    N° 11, octobre 2006

    7 Octobre 1936
    15 Mehr 1315
    La même lutte a lieu sur terre entre le bien et le mal, et le bon esprit a pour tâche de faire disparaître du monde le mal physique et moral ainsi que de faire régner la bonté, la vérité, le bonheur et l’amour à la place de la méchanceté, du mensonge, de la cruauté et de la violence. A l’inverse, l’esprit mauvais s’attache à faire prévaloir la haine et la duplicité, la maladie et la mort.
    Très caractéristique de Zarathoustra et de l’ancien peuple iranien est le caractère (...)


  • Gholâm Hossein Sâedi, le précurseur de la littérature rustique en Iran

    Behnaz Khâdjavi N° 11, octobre 2006

    Gholam Hossein Saedi (Gowhar Morad), grand écrivain des années 1960, a laissé derrière lui une œuvre majeure comprenant vingt-trois pièces de théâtre (Oeil pour Oeil, Le Meilleur Papa du Monde), de nombreux recueils de nouvelles (Les gens en deuils du Bayal (Azadaran-é Bayal, Dandil), des monographies et des scénarios (La Vache, Le cercle de Mina...) et un roman (Canon).Toutes ces œuvres tentent de dévoiler l’ambiance qui régnait en Iran dans les années 1960-70. Gholam Hossein Saedi
    Gholam Hossein Saedi (...)


  • Ici, le ciel n’a pas d’étoiles

    Shima Moallemi N° 11, octobre 2006

    Ici c’est le royaume du Soleil. Il y a longtemps que la terre y est devenue sèche, salée et amère. Pourtant, prise entre les mains du Soleil et du Ciel, elle a un cœur fragile et ravale ses chagrins au fond d’elle-même. Il suffit de creuser un peu pour arriver à une source où est caché le secret de son cœur ; secret si douloureux que chaque racine l’ayant découvert n’a pu le supporter et a succombé.
    Ici, lorsque je me réveille, je n’entends aucun oiseau chanter. Il y en a bien sûr, des pléthores, mais (...)


  • La Narcisse jaune

    Azadeh Feizi Najafi
    Traduit par

    Amir Borjkhânzâdeh N° 11, octobre 2006

    Les nuits,
    Je me tais avec toi
    Et oublie ton souvenir
    Les événements colorés de la vie.
    Je me lasse des silences
    Et n’ai pas l’incandescence de te voir.
    Reste avec moi, au creux de mon existence que toi seule peux ranimer
    Derrière cet avenir inutile se cache peut-être un événement neuf.
    La froideur de ce silence brisé ressemble à un cri vert.
    Dans l’espoir que les gazelles insoumises ornent de leur regard incurvé
    L’entrée de la lune.
    Ah !
    Je sommeille, encore et toujours,
    Tant que mes rires (...)