Shekufeh Owlia

24 articles

  • Analyse du chef-d’œuvre théâtral de Nimâ Dehghâni intitulé
    L’amour est ce que tu apercevras aujourd’hui, demain et après-demain

    Shekufeh Owlia N° 76, mars 2012

    "Les marionnettes nous présentent plusieurs avantages dont, entre autres, le fait qu’elles ne discutent point et, n’étant pas dotées de vie privée, n’ont pas d’opinions rudimentaires à propos des arts."
    (Oscar Wilde)
    Doué d’un don rare pour l’art dramatique, Nimâ Dehghâni s’est éloigné de ses études d’architecture pour se vouer à une vie axée sur le théâtre. Ces dernières années, il a écrit et mis en scène plusieurs pièces dont, entre autres, Mored-e mashkouk-e boz zangouleh pâ (Le cas douteux de la chèvre (...)


  • Le voyage dans la poésie de Sohrâb*

    Touradj Rahnema
    Introduit et traduit du persan par

    Shekufeh Owlia N° 59, octobre 2010

    Sohrâb Sepehri, cette étoile de la poésie et de la peinture persanes contemporaines, naquit à Kâshan en 1928. Grand voyageur, il parcourut l’Italie, le Japon, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, la France, la Grèce et les Amériques. Il s’était notamment donné pour mission de rapprocher les mysticismes orientaux et occidentaux. Ses poèmes, ayant pour thèmes les valeurs humaines, la solitude et la nature, ne traitent jamais de questions d’ordre politique. Étant un grand disciple de Nimâ Youshidj, il (...)


  • L’histoire du théâtre moderne persan (1870-1980)
    (3ème et dernière partie)

    Touradj Rahnema
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 56, juillet 2010

    Né à Rasht dans le nord de l’Iran, Akbar Râdi est un des dramaturges prolifiques du pays. Ce qui distingue ses pièces de théâtre de bien d’autres n’est pas son choix de thème, mais plutôt sa façon de gérer les dialogues. Sa pièce intitulée Marg dar Pâiz (La mort en automne), dont la première eut lieu en 1967, en est un excellent exemple.


  • L’histoire du théâtre moderne persan (1870-1980)
    (II)

    Touradj Rahnema
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 55, juin 2010

    Le théâtre moderne iranien est redevable à Ahmad Dehghân, directeur de l’une des troupes célèbres de Téhéran dans les années quarante, de plusieurs œuvres. Passionné de théâtre, il forma plusieurs jeunes dont il avait la responsabilité. Ce qui distingue les efforts de Deghân est le fait qu’il s’efforçait de monter, le plus possible, des pièces persanes. Pour la première fois en Iran, des morceaux de musique visant à critiquer la situation sociale furent joués entre les actes des pièces montées sur scène par ce dernier.


  • L’histoire du théâtre moderne persan (1870-1980)
    (I)

    Touradj Rahnema
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 54, mai 2010

    Les premières tentatives de la part des Iraniens en vue de rédiger des pièces de théâtre à l’européenne remontent à la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsque les dramaturges s’efforcèrent d’écrire des pièces mettant en scène des personnages épiques et décrivant des épisodes à la fois divertissants et critiques tout en étant adaptés à la compréhension de toutes les couches sociales. L’histoire de l’alchimiste Mollâ Ebrâhim Khalil, l’une des premières pièces de ce genre, fut rédigée en 1850 par Fath’Ali Akhoundzâdeh. Cette pièce ainsi que cinq autres furent écrites, en premier lieu, en azéri, pour n’être traduites en persan qu’en 1871 par Mirzâ Ja’far Gharatchedâghi.


  • L’éducation des masses dans Le Retour au pays natal* de Thomas Hardy

    Shekufeh Owlia N° 53, avril 2010

    Dans les pages initiales du roman, un compte rendu détaillé de la lande nous est donné. Elle est décrite comme étant « inchangée depuis les temps préhistoriques comme les étoiles du firmament. » On peut noter également que « l’antiquité de ce lieu inviolé » contraste fortement avec « l’esprit harcelé par les changements engendrés par le monde contemporain. » Selon Wainwright, c’est ce qui explique pourquoi « ce monde primitif plaît » autant à l’homme contemporain.

    Ceci explique aussi pourquoi Clym, l’intellectuel, chérit autant cette lande.


  • Entretien réalisé avec le Dr. Nojoumiân sur le postmodernisme et la déconstruction

    Entretien réalisé par*

    Hoda Sadough, Shekufeh Owlia N° 42, mai 2009

    Né en 1964, le Dr. Amir Ali Nojoumian fit ses études universitaires à l’Université de Leicester en Angleterre. Il est maître de conférences de littérature anglaise à l’université Shahid Beheshti. Depuis 2003, il est membre de l’équipe de sémiotique culturelle du Farhangestân d’art. Spécialiste en matière de déconstruction et de postmodernisme, il a rédigé des livres sur le modernisme et le postmoderne en littérature. Il dirige actuellement un travail de recherche intitulé Jacques Derrida : de la philosophie à (...)


  • The Path to Heaven (III)

    Shekufeh Owlia N° 38, janvier 2009

    Il était minuit passé, mais Cordelia n’arrivait pas à fermer l’œil, car le souvenir de son bien-aimé pesait sur son âme. Allait-elle passer une autre nuit blanche ? C’était bien probable… Les démons avaient, semblait-il, chassé tout sommeil pour elle cette nuit. Voilà une fois de plus que son esprit errait vers William… vers le jour qui pointerait bientôt à l’horizon avec les milliers d’aventures qui la guettaient. Epuisée et tendue, se promenant de long en large à longues et lentes enjambées, elle n’avait (...)


  • The Path to Heaven (II)

    Shekufeh Owlia N° 37, décembre 2008

    Cordelia s’approcha du luxueux paquebot à bord duquel montaient des centaines de passagers, agitant leurs mouchoirs en guise d’adieu à leurs bien-aimés. Ses yeux s’embuèrent de larmes en constatant qu’elle enterrait ses souvenirs d’enfance en Angleterre en la désertant. Son cœur se serra à la pensée qu’en masquant ainsi son identité, elle quittait sa patrie telle une exilée, voire une criminelle. Personne n’était venu lui dire adieu et lui souhaiter bon voyage. Elle avait donc consenti à revêtir un masque (...)


  • The Path to Heaven (I)

    Basé sur une nouvelle écrite en anglais sous le titre de "The Road to Heaven" en 1998.

    Shekufeh Owlia N° 35, octobre 2008

    “La maison de ma mère n’est qu’une prison qui se resserre sur moi davantage chaque jour ; je n’y ai aucune liberté. Telle une alouette prise au piège, je passe mes journées, enfermée entre ces quatre murs glacials, privée d’amour. Je rêve d’ouvrir mes ailes pour m’envoler… vers la voûte des cieux…vers les contrées ensoleillées des amoureux. Liberté ? Ce mot utopique dont je n’ai jamais saisi le sens profond et qui, pour moi, n’a sa place que dans les contes. Et si je restais ici à tout jamais, jamais je n’en (...)


  • Henrik Ibsen : regard sur ses drames les plus célèbres

    Shekufeh Owlia N° 34, september 2008

    "Le drame d’Ibsen est la Rome des drames contemporains, car tous les chemins y mènent."
    Martin Lamm
    Père du théâtre moderne, Ibsen aborde les problèmes sociaux de son époque de manière à la fois audacieuse et novatrice, ce qui a considérablement contribué à sa renommée mondiale. Il aborde la question du nationalisme romantique de son pays natal, la Norvège, d’un point de vue critique et est surtout reconnu pour son œuvre imprégnée de réalisme. Les drames sociaux d’Ibsen sont de loin plus populaires que (...)


  • Le vieillard solitaire

    Ecrit et traduit de l’anglais par

    Shekufeh Owlia N° 33, août 2008

    The Lonely Old Man (1994)
    Long have I been digging for gold
    Since I was young till I grew old
    Having no other path to follow in life
    Without any friends to pour out my heart to
    No one around to glance and talk to
    They all left long ago after strife
    And here I am holding my head low
    As I whisper to my shadow
    Tomorrow is a new born day
    No one knows what’s on my way
    Perhaps I shall pass away tonight
    And never again be in sight Le vieillard solitaire
    Depuis belle lurette je (...)


  • L’épreuve*

    Herbert Malicha
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 32, juillet 2008

    Herbert Malecha naquit le 27 août 1927 à Raciborz, en Pologne. Suite à la mutation de son père fonctionnaire, la famille toute entière déménagea à Berlin, où Herbert entama ses études primaires. Durant la Seconde Guerre mondiale, il rejoignit tout d’abord la Luftwaffe, puis la Wehrmacht, et combattit sur le Front de l’Est. Fait prisonnier pas les Américains, il fut libéré en 1945, et les années qui suivirent furent les plus difficiles de sa vie. Il quitta Thüringen pour fuir les persécutions russes et (...)


  • Les Rois mages *

    Wolfgang Borchert
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 30, mai 2008

    Né en 1921 à Hambourg, Wolfgang Borchert est l’un des grands écrivains allemands du XXe siècle. Son œuvre se rattache à la Trümmerliteratur (littérature des décombres), également appelée Kahlschlagliteratur (littérature de la coupe à blanc) ou encore Nachkriegsliteratur (littérature d’après-guerre) qui émergea en Allemagne après la Deuxième Guerre mondiale et toucha à sa fin en 1950. De retour de la guerre, les Allemands retrouvèrent leur patrie ravagée et leurs idéaux d’antan évanouis. C’est dans cet esprit (...)


  • Thomas Hardy, le poète

    Shekufeh Owlia N° 29, avril 2008

    “The misapprehensiveness of his age is exactly what a poet is sent to remedy”
    Thomas Hardy naquit le 2 juin 1840 à Dorset, en Angleterre. Tout en gardant un fond traditionnel, par son souci du détail, son œuvre se place dans la tradition naturaliste. Ce fut à Londres qu’il reçut une solide formation d’architecte, formation qu’il s’empressa d’abandonner pour se livrer à sa passion véritable : l’écriture. Sa poésie ne verra le jour qu’à la fin du XIXème siècle avec un premier recueil intitulé Wessex Poems, (...)


  • La troisième écriture

    Rouhollah Hosseini
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 25, décembre 2007

    Sa mère lui avait dit avec fermeté : "Tu ne devrais pas faire le premier pas, c’est à lui de le faire, parce que tu es une fille toi, tu comprends ça ?" Je l’ai compris dans ses yeux baignés de larmes tandis que les sanglots lui nouaient la gorge. Un frisson violent me saisit, une sueur froide mouilla tout mon corps. J’avais froid. J’aurais tant aimé partir ! Si j’avais eu la tête baissée, je serais sans doute parti… comme le jour où on m’annonça la mort de ma mère ou le jour où on m’informa du départ de (...)


  • Charles Dickens : le plus grand créateur de personnages de l’histoire de la littérature anglaise

    Shekufeh Owlia N° 22, septembre 2007

    Ecrivain illustre de l’époque victorienne, Charles John Huffam Dickens naquit à Landport en Angleterre le 7 février 1812, d’un père employé dans l’administration de l’Amirauté qui était souvent criblé de dettes et d’une mère à la santé fragile. Dévoré par le besoin de satisfaire sa soif de connaissance, il commença par lire les romans picaresques de Tobias Smollett et de Henry Fielding et ce dès son plus jeune âge. Il était doté d’une grande mémoire visuelle qui enregistrait tous les détails ; il se souvenait (...)


  • Virginia Woolf

    A la recherche du bonheur

    Shekufeh Owlia N° 21, août 2007

    Adeline Virginia Stephen naquit à Londres le 25 janvier 1882 d’une mère de bonne famille, Julia Princep Duckworth et d’un père lettré, Sir Leslie Stephen. Ecrivain, philosophe et biographe réputé de l’époque victorienne, ce dernier édita le Dictionary of National Biography (le dictionnaire de biographie nationale). Cet homme érudit d’humeur acariâtre était si autoritaire que Virginia écrira dans son journal intime à l’âge adulte : "Si mon père était resté en vie, je n’aurais jamais écrit autant de romans (...)


  • La vie tumultueuse de Sylvia Plath

    Shekufeh Owlia N° 20, juillet 2007

    Née le 27 Octobre 1932 dans le Massachusetts aux États-Unis, Sylvia Plath commença très jeune à écrire. Très tôt, elle s’intéressa à la poésie et composa ses premiers vers à l’âge de cinq ans. Trois ans plus tard, elle publia son premier poème dans la rubrique pour enfants du Boston Traveller. Enfant prodige, elle se découvrit très tôt le don de l’écriture et se mit à jongler admirablement avec les mots. Plusieurs années plus tard, elle avoua que faire des vers était aussi simple que de chanter des comptines. (...)


  • Mon sang se figea

    Crystal Arbogast
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 20, juillet 2007

    Fannie Poteet s’assit en tailleur sous le porche, agrippée à sa poupée de chiffon qui lui était si chère. Les rayons du soleil couchant perçaient l’épais feuillage d’un chêne géant, projetant sa lumière vacillante sur une petite cabane. Ces rayons de lumière dansante enivraient la fillette ; le bonheur qu’elle éprouvait se lisait sur son visage extasié. Elle était assise, le visage levé vers le ciel, comme hypnotisée par toutes ces merveilles. Elle tendit l’oreille vers la hutte, d’où s’élevait un vague (...)


  • Coups de pinceaux

    Sara Âhouri
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 18, mai 2007

    J’avais pris l’habitude d’enfiler mes plus beaux habits tous les matins. Après quoi, je dégustais un bon café noir. Je plaçais les miettes de pain dans un sac et je prenais toujours soin d’emmener une petite collation : deux belles pommes et un sandwich. Je me dirigeais ensuite vers le lac pour y nourrir les oiseaux. Mais au fond, je savais bien que ce n’était qu’un prétexte. Ce qui me poussait à longer ce lac, c’était de voir l’homme solitaire qui venait s’y installer tous les jours. Il posait une toile (...)


  • Une actrice venue d’ailleurs

    Mehdi Shodjaï
    Traduction libre par

    Shekufeh Owlia N° 15, février 2007

    Un homme d’un certain âge s’approcha d’une jeune femme qui se prenait pour une beauté et lui demanda, perplexe :
    Excusez-moi, Mademoiselle. Vous ne seriez pas Sharon Stone par le plus grand des hasards ?
    Non, mais…, répondit la jeune femme en minaudant.
    L’homme s’empressa d’ajouter :
    Ah ! C’est bien ce que je pensais parce que…
    Mais tout le monde trouve que je lui ressemble beaucoup. Pas vrai ? dit-elle en lui coupant la parole.
    Après avoir mûrement réfléchi, l’homme répliqua d’un ton ferme : (...)


  • Tu pleurais à chaudes larmes

    Mehdi Shodjaï
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 13, décembre 2006

    Je ne prétends pas ne m’être nullement trompé, mais vois-tu, c’était la seule solution à tous nos problèmes. Après tout, l’erreur est humaine ; c’est bien connu. Dis-moi franchement, qu’aurais-tu fait à ma place ? Tâche d’être sincère, ma petite, non seulement en répondant à cette question, mais tout au long de ta vie. La franchise, cette noble vertu, fait de tout homme qu’elle habite un juge impartial. Aurais-tu trouvé une solution autre que celle qui m’est venue à l’esprit ?
    Dire que c’était le seul moyen (...)


  • Les temps ont changés

    Mahdi Shodjaï
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 11, octobre 2006

    Comme il fait froid ce soir ! Ce vent glacial qui fouette mon visage ravive les souvenirs lointains des nuits passées à la campagne ; le ciel y était toujours parsemé d’étoiles et le sol couvert de neige. Mais l’été touche à peine à sa fin et l’hiver est encore bien, bien loin. Mais…nous ne sommes qu’à la mi-août ! Il faut attendre encore quelques mois avant que la saison des grands froids n’arrive.
    Je me demande comment cette bise s’empare de moi, de son pas aussi léger qu’une plume, mordant mon corps à (...)