N° 54, mai 2010


  • Le nomadisme, un mode de vie ancestral au sud-ouest de l’Iran

    Djamileh Zia N° 54, mai 2010

    L’étude du nomadisme en Iran intéresse les chercheurs parce que le nombre de personnes ayant ce mode de vie en Iran était important jusqu’à il y a peu, et parce que les tribus nomades ont influencé la vie politique de l’Iran tout au long de l’histoire. L’un des aspects étudié dans ce domaine est le nomadisme au cours de la préhistoire et de l’Antiquité. Les archéologues estiment que le nomadisme a débuté au sud-ouest de l’Iran au cours du Ve millénaire av. J.-C. et a joué un rôle décisif dans la création des Etats primitifs dans cette région.


  • Les tribus nomades d’Iran*

    Babak Ershadi N° 54, mai 2010

    Le nomadisme est l’une des formes les plus anciennes de la vie humaine. Certains avantages dans le mode de vie nomade ont garanti sa survie jusqu’aux temps modernes. A l’ère de la technologie et de la révolution de la communication, le nomadisme révèle un nouvel aspect de son dynamisme en tant que source inépuisable d’attrait touristique. L’habitat, le mode de vie, la langue et la musique, la danse, le folklore, l’art culinaire, l’artisanat, les habits, les cérémonies et les cultes, les fêtes et les noces… font partie des attraits originaux et relativement peu connus du grand public que le nomadisme offre à l’industrie du tourisme.


  • Les Shâhsavans : des « amis du roi » à une progressive fragmentation politique et culturelle

    Sarah Mirdâmâdi N° 54, mai 2010

    La véritable origine des Shâhsavans, nomades essentiellement basés au nord-ouest de l’Iran et dont le nom signifie "les amis du roi", demeure inconnue, même si les historiens ont émis diverses hypothèses à ce sujet. Il semble qu’entre les XVIe et XVIIIe siècles, les Shâhsavans aient existé sous forme de différents groupes tribaux rassemblés dans une confédération. Comme le souligne Richard Tapper, la version officielle demeure celle de l’historien du début du XIXe siècle Sir John Malcom,


  • Les Bakhtiâris : héritage culturel des montagnes du Zâgros

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 54, mai 2010

    Les Bakhtiâris sont une tribu d’Iran méridional habitant essentiellement dans les provinces iraniennes du Lorestân, d’Ilâm, de Tchahâr Mahâl o Bakhtiâri, Kohkilouyeh va Boyer Ahmad, ainsi que dans certaines parties du Khouzestân et plus précisément dans les régions montagneuses des Zâgros dans le sud-ouest de l’Iran. 1 600 000 personnes appartenant aux différentes tribus bakhtiâris vivent actuellement en Iran, cependant, seule une minorité d’entre elles continue de pratiquer le nomadisme.


  • Les nomades Qashqâ’is

    Mahnâz Rezaï N° 54, mai 2010

    Les Qashqâ’is sont une grande tribu iranienne parlant une langue turque azéri. Ils sont chiites et vivent principalement dans les provinces de Fârs (en particulier autour de Shirâz), dans le sud de la province d’Ispahan, dans la province du Khouzestân et autour des villes comme Gatchsârân, Yâsoudj, Boroudjen, Sâmân, Boushehr, Samirom, Shahrezâ, etc. En fait, les clans Qashqâ’is sont dispersés dans presque toutes les régions de l’Iran. Ils sont originaires d’Asie centrale et font partie des peuples turcs qui s’installèrent en Iran aux XIe et XIIe siècles.


  • Ilât-e Khamseh ou l’Union des cinq tribus

    Arefeh Hedjazi N° 54, mai 2010

    L’Iran, en raison de son climat peu tempéré et de la multitude de ses écosystèmes, a été un pays où le nomadisme a régné en maître, dans une cohabitation difficile avec les sédentaires. Les conditions difficiles de vie ont donné tout au cours de l’histoire une puissance militaire importante aux peuples nomades. Ainsi, en Iran, ce ne fut qu’avec le règne du premier souverain pahlavi et son autoritarisme que le pouvoir militaire des nomades commença à être maîtrisé. Avant cela, toutes les dynasties iraniennes s’étaient efforcées de s’allier les tribus. La confédération des cinq tribus de Fârs est l’un des exemples de cette situation.


  • Les nomades iraniens, hier et aujourd’hui

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 54, mai 2010

    Le mode de vie iranien nomade est particulièrement marqué par les caractéristiques géographiques et géologiques hétérogènes, et par la diversité de la faune du plateau iranien. Dès ses origines, la vie tribale et nomade de l’homme iranien a consisté à rechercher de verts pâturages pour ses animaux et des plantes sauvages pour sa propre subsistance. Ainsi, la transhumance a constitué une des dimensions majeures de la survie de ces tribus.


  • Pour un cinéma nomade…

    Elodie Bernard N° 54, mai 2010

    Le chemin de vie des tribus nomades a nourri l’inspiration de bon nombre d’écrivains et réalisateurs de cinéma. Du film Grass : A Nation’s Battle For Life réalisé par l’américain Merian C. Cooper en 1925 à celui de Mohsen Makhmalbâf Gabbeh sorti en salles en 1995, soixante-dix années ont séparé ces deux œuvres. A chaque fois, les réalisateurs ont su amener le spectateur à porter un nouveau regard sur les tribus d’Iran, teinté d’ethnographie ou de poésie, sur les Bakhtiâris pour le premier, les Qashqâ’is pour le second.


  • Mohammad Bahman Beigi, fondateur du système éducatif nomade en Iran

    Atefeh Ghafouri N° 54, mai 2010

    Mohammad Bahman Beigi est né en 1920 dans la tribu des Qâshqâ’i, dans le clan Amaleh, branche de Bahman Beiglou, famille de Mahmoud Khân-e-Kalântar [1], lors de migration.

    Il raconte en ces termes l’histoire de sa naissance : « Je suis né dans une tente noire ; ce jour-là, on garda une jument loin de son poulain afin qu’elle hennisse. En ces moments-là, les démons, effrayés par le hennissement des chevaux, s’éloignaient. Lorsqu’on comprit que je n’étais pas - Dieu merci - une fille mais un garçon, mon père tira en l’air. » [2]


  • Une année de la vie d’un chef de clan Qashqâ’i

    Mireille Ferreira N° 54, mai 2010

    Loïs Beck, anthropologue américaine, a suivi pendant quatre saisons, entre l’automne 1970 et l’été 1971, Borzu Qermezi (Ghermezi), chef d’un clan de pasteurs nomades, les Qermezi (« ceux qui sont rouges » en persan), appartenant à la confédération des Qashqâ’i, le plus important groupe ethnique d’Iran, vivant dans la région du Fârs au sud-est du pays. La démarche de l’anthropologue s’inscrivait dans les recherches qu’elle effectuait à cette époque dans le cadre de sa thèse de doctorat, qui avait pour thème général l’organisation des pasteurs nomades d’Iran.


  • Les tribus nomades et la politique

    Alirezâ Goudarzi
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 54, mai 2010

    Au cours de l’histoire de notre pays, les tribus nomades ont toujours constitué une réserve de soldats et de guerriers pour défendre le territoire iranien face aux assauts des puissances étrangères. Les hommes des tribus nomades mettaient ainsi leur force de combat à la disposition des rois et des pouvoirs politiques. Le nomadisme a donc eu une importance à la fois économique, politique, défensive et militaire tout au long de l’histoire de l’Iran.


  • La France et les FRAC
    (FRAC = fonds régional d’art contemporain)

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 54, mai 2010

    La France est administrativement découpée en 26 régions (dont celles situées hors métropole) qui comportent habituellement plusieurs départements, ceux-ci étant au nombre d’une centaine. Un FRAC est implanté dans chaque région métropolitaine ; c’est un organisme doté d’une administration et d’un lieu d’exposition dont la mission est de faire connaître au public local mais également aux autres, certains aspects choisis de la création artistique contemporaine.


  • Le conte à partir de l’époque safavide

    Origines du conte en Iran (3)

    Shadi Oliaei N° 54, mai 2010

    Une tradition ininterrompue de ménestrels a existé dans l’Iran préislamique, qui incluait des narrations de sujets légendaires nationaux. Beaucoup de ces histoires semblent être centrées sur le roi et les héros de l’ancien Iran ou sur de simples anecdotes. Le conteur pouvait susciter l’attention du roi et rassembler des foules populaires de façon informelle. Après la conquête arabe, le récit oral de vieilles histoires iraniennes s’est poursuivi alors que leurs adaptations écrites étaient remodelées en de nouvelles formes plus adaptées aux goûts littéraires importés par les Arabes. Les spectacles ont évolué et ont acquis, malgré ces remaniements, une grande popularité auprès du peuple.


  • L’histoire du théâtre moderne persan (1870-1980)
    (I)

    Touradj Rahnema
    Traduit de l’allemand par

    Shekufeh Owlia N° 54, mai 2010

    Les premières tentatives de la part des Iraniens en vue de rédiger des pièces de théâtre à l’européenne remontent à la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsque les dramaturges s’efforcèrent d’écrire des pièces mettant en scène des personnages épiques et décrivant des épisodes à la fois divertissants et critiques tout en étant adaptés à la compréhension de toutes les couches sociales. L’histoire de l’alchimiste Mollâ Ebrâhim Khalil, l’une des premières pièces de ce genre, fut rédigée en 1850 par Fath’Ali Akhoundzâdeh. Cette pièce ainsi que cinq autres furent écrites, en premier lieu, en azéri, pour n’être traduites en persan qu’en 1871 par Mirzâ Ja’far Gharatchedâghi.


  • Modernité poétique libanaise

    Nastaran Yasrebi Nejâd N° 54, mai 2010

    La modernité poétique libanaise est née de la conjonction de plusieurs tendances de fond : dépérissement de la « forme vieille » et des modèles de versification classique qui perdent dans les années 1940 toute valeur normative et toute séduction pour les poètes libanais ; attirance pour le travail des avant-gardes et choc provoqué par la découverte du surréalisme et du « stupéfiant image » ; retour critique du monde arabe vers sa propre tradition poétique, dont les poètes modernes veulent retrouver, par-dessus des siècles de sclérose, la fécondité originelle :


  • ’Attâr
    Prince d’Antinomie de Renoncement

    Esfandiar Esfandi N° 54, mai 2010

    Roger Caillois et Jean-Clarence Lambert ont composé jadis une imposante anthologie, le Trésor de la poésie universelle, qui regroupe et présente en un seul et même épais volume ocre de plusieurs centaines de pages, un florilège de poèmes, de textes traditionnels, tous plus ou moins sacrés. On y retrouve des vers du monde entier, et de toutes les époques ; on y rencontre l’amour, la peur, le feu, le sang, le cortège des grands de la légende et de l’histoire (on peut même y croiser, sous les traits des prophètes de jadis, des hommes du futur).


  • Entretien avec Hossein Maher, peintre

    Djamileh Zia N° 54, mai 2010

    La dernière exposition de Hossein Maher, qui a eu lieu à Téhéran en février 2010, était une série de grands tableaux représentant des poissons morts et dépecés. Lors de l’entretien que j’ai eu avec lui, Hossein Maher a parlé des thèmes que le poisson lui évoque : le Khouzestân où il a vécu pendant son enfance et son service militaire, l’eau et les rituels de purification qui lui sont associés. Mais les poissons de la dernière exposition de Hossein Maher sont avant tout, pour lui, une réponse enfin trouvée à son questionnement de longue date sur la place qu’il occupe dans la société.


  • Mon ami

    Gibran Khalil Gibran
    Traduit par

    Annette Abkeh N° 54, mai 2010


    Ô mon ami, je ne suis pas tel que je parais
    L’apparence est la chemise que je porte - une chemise tissée
    Par le temps qui me met à l’abri de tes questions et qui te met à l’abri de mon oubli.
    Ce « moi » qui est en moi, ô mon ami, demeure dans la maison de l’oubli et y restera à jamais ;
    Inconnu et incompréhensible.
    Je ne veux pas que tu croies tout ce que je dis et que tu acceptes tout ce que je fais-
    Car mes paroles ne sont que le reflet de tes pensées et mes actes ne sont que la réalisation de tes souhaits.