Djamileh Zia

83 articles

  • Le discours politique dans la littérature iranienne
    du XXe siècle

    Djamileh Zia N° 83, octobre 2012

    La littérature iranienne contemporaine est porteuse d’un discours politique. Elle peut de ce fait nous renseigner sur les aspects culturels des révolutions de 1906 et 1979 qui sont deux évènements politiques majeurs de l’histoire contemporaine de l’Iran. Dans son livre intitulé Goftemân-e adabiât-e siâssi-ye Irân dar âstâneh-ye do enghelâb, ’Ali-Akbar Amini analyse la littérature iranienne au cours des années précédant ces deux révolutions. Pour Amini, la littérature iranienne contemporaine est (...)


  • La traduction en persan du Coran

    Djamileh Zia N° 81, août 2012

    Il semble que Salman le Perse, le célèbre compagnon iranien du prophète Mohammad, ait traduit en persan la première sourate du Coran à la demande des habitants de la province de Fârs, du vivant du Prophète. Pourtant, la traduction en persan de tous les versets du Coran ne s’est pas faite avant le IVe siècle de l’Hégire. Ce délai de plusieurs siècles a des raisons à la fois sociopolitiques et théologiques. En effet, au cours des trois premiers siècles après la conquête de l’Iran par les musulmans, la (...)


  • La dynastie qâdjâre

    Djamileh Zia N° 79, juin 2012

    Les Qâdjârs ont régné en Iran de 1779 à 1925. Au cours de cette période, des évènements importants ont eu lieu en Iran dont les effets persistent encore. Les interventions de la Russie et de l’Angleterre pour mettre l’Iran sous tutelle se sont intensifiées au XIXe et au début du XXe siècle. L’Iran a perdu près d’un tiers de ses territoires dans les guerres avec la Russie. A la suite de la Révolution Bolchevique, l’Angleterre a tenté d’avoir une main mise totale sur l’Iran en signant un accord avec le (...)


  • La mer Caspienne, un écosystème menace

    Djamileh Zia N° 78, mai 2012

    La mer Caspienne est le plus grand lac du monde. Cinq pays – l’Iran, la Russie, la République d’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan - partagent son littoral. Les activités des populations de ces pays ont une influence directe sur la mer Caspienne et menacent son écosystème. Une convention-cadre sur la protection de l’environnement marin de la mer Caspienne a été signée à Téhéran en 2003 et est entrée en vigueur en 2006, et des mesures effectives de protection de l’écosystème de la mer Caspienne ont (...)


  • Les fondements de la médecine iranienne selon l’Avesta

    Djamileh Zia N° 77, avril 2012

    L’Avesta est un ensemble de textes religieux écrits sous les Sassanides (qui ont régné en Iran de 224 à 651), mais dont le contenu date d’une époque beaucoup plus lointaine que l’on situe au cours du IIe millénaire av. J.-C. Les chercheurs pensent que Zoroastre, qui a vécu entre 1000 et 600 av. J.-C., a réformé les croyances qui existaient chez les Iraniens avant lui. La santé, les maladies et leurs traitements sont abondamment mentionnés dans l’Avesta. Ces textes sont donc une source précieuse pour (...)


  • Mohammad Ibn Zakariâ Râzi (865-925)
    Le plus éminent médecin de la civilisation islamique

    Djamileh Zia N° 77, avril 2012

    Il est difficile d’écrire sur Mohammad Ibn Zakariâ Râzi compte tenu de l’abondance des livres et des articles qui existent déjà sur lui. Pourtant, ce numéro de La Revue de Téhéran consacré à l’histoire de la médecine en Iran aurait un manque indéniable si nous n’évoquions pas ce médecin et alchimiste iranien reconnu comme le plus éminent médecin du Moyen Age par tous les experts en histoire de la médecine, orientaux comme occidentaux.
    Mohammad Ibn Zakariâ Râzi est connu en Occident sous différents noms dont (...)


  • Les contes enchâssés dans le Mantiq al-Tayr de ‘Attâr et le Masnavi de Mowlavi

    Djamileh Zia N° 76, mars 2012

    Hamid-Rezâ Tavakoli, professeur de littérature persane à l’Université de Semnân, a analysé les contes du Mantiq al-Tayr (La Conférence des Oiseaux) de ‘Attâr et du Masnavi de Mowlavi au cours de trois conférences qui ont eu lieu en janvier 2012 à Shahr-e Ketâb (Book City) à Téhéran. La structure du Mantiq al-Tayr ressemble à celle des Mille et Une Nuits : il y a une histoire principale, qui est le cadre du récit, dans laquelle d’autres histoires sont incluses. Mowlavi, qui dit lui-même être un admirateur de (...)


  • Les recherches contemporaines en Iran sur l’œuvre de Mowlavi

    Djamileh Zia N° 76, mars 2012

    Mowlavi fait en permanence allusion dans son œuvre à des concepts mystiques, des versets du Coran et des hadiths. Il est donc difficile pour un lecteur non initié d’en comprendre le sens. La nécessité de rendre plus explicite l’œuvre de Mowlavi a été ressentie dès la mort de ce grand poète persanophone et a motivé l’écriture de commentaires à partir du IXe siècle de l’Hégire (XVe siècle) ; ce travail a été régulièrement poursuivi, en particulier en Iran, jusqu’à aujourd’hui. Dans cet article, nous évoquerons (...)


  • De Balkh à Konya

    Djamileh Zia N° 76, mars 2012

    Le Centre de la Grande Encyclopédie Islamique (Markaz-e Dâyeratolmaâref-e Bozorg-e Eslâmi) a organisé les 17 et 18 décembre 2011 à Téhéran une conférence internationale sur la vie, l’œuvre et la pensée de Mowlavi, intitulée De Balkh à Konya. Les conférenciers ont abordé des sujets très variés, montrant ainsi que les recherches sur Mowlavi, ce grand poète persanophone du XIIIe siècle, restent d’actualité. Nous évoquerons ici quelques interventions qui ont eu lieu lors de cette conférence.
    Asghar Dâdbeh, (...)


  • Des sculptures inspirées par les poèmes de Mowlavi et Hâfez
    Entretien avec Réza Lavassani
    A l’occasion de l’exposition de ses sculptures à la Galerie Assar

    Djamileh Zia N° 75, février 2012

    Réza Lavassani est peintre, graphiste et sculpteur. Ses activités artistiques s’étendent aux domaines de la lithographie et de la photographie. Il a également créé des masques et des décors de théâtre. Sa dernière exposition, qui a eu lieu à la Galerie Assar du 30 septembre au 19 octobre 2011, regroupait cinq grandes sculptures en papier mâché inspirées des poèmes classiques persans. Au cours de l’entretien que j’ai réalisé avec lui, Réza Lavassani a parlé de son désir de créer des représentations (...)


  • Yazd, au cœur du désert et des montagnes

    Djamileh Zia N° 74, janvier 2012

    La province de Yazd, qui est l’une des provinces les plus étendues de l’Iran, comprend des régions désertiques et des régions montagneuses d’une grande beauté. La nature sauvage de cette province avec sa faune et sa flore exceptionnelles attire chaque année de nombreux touristes iraniens et étrangers.
    La province de Yazd est située dans la partie centrale du plateau iranien. Elle a une superficie de 131 575 km², et est à ce titre la quatrième province la plus vaste de l’Iran. Les provinces limitrophes (...)


  • L’architecture dans le desert

    Djamileh Zia N° 74, janvier 2012

    Dans le classement de l’UNESCO, la vieille ville de Yazd est la plus ancienne ville en adobe et la deuxième ville la plus ancienne du monde. La partie de la ville de Yazd connue sous le nom de la vieille ville, d’une superficie de 800 hectares, est la plus vaste structure historique de l’Iran ; elle est un exemple remarquable et bien conservé de l’architecture spécifique des régions désertiques de l’Iran.
    Les plaines du plateau iranien ont en général un climat froid et sec au cours de l’hiver, chaud (...)


  • Les habits des Iraniens

    Djamileh Zia N° 73, décembre 2011

    Peyman Matin est l’auteur d’un petit livre intitulé Poushâk-e Irâniân (Les habits des Iraniens) édité par le Bureau des Recherches Culturelles (Daftar-e Pajouhesh-hâye Farhangui) du Ministère de la Culture de l’Iran. L’auteur relie les changements vestimentaires avec les évènements historiques qui ont influencé la vie des Iraniens, puis conclut que contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, les éléments principaux des vêtements des Iraniens n’ont pas beaucoup changé depuis des millénaires (...)


  • Gholamhossein Nami, peintre d’ici et d’ailleurs, des allers et des retours

    Djamileh Zia N° 73, décembre 2011

    La Galerie Khak a organisé du 17 juin au 11 juillet 2011 une exposition regroupant quelques tableaux de Gholamhossein Nami dessinés de 1994 à 2011. Dans les tableaux datant de la fin des années 1990, le désert est un thème important ; ensuite, les pays et les territoires, et plus tard la route et des motifs évoquant l’écriture persane deviennent le thème principal des tableaux, comme si le peintre avait représenté au fil de ces dix-sept ans ses réflexions et ses sentiments sur des allers et retours (...)


  • Qom, la plus ancienne ville chiite de l’Iran

    Djamileh Zia N° 72, novembre 2011

    Qom fut conquise en l’an 23 de l’Hégire par une armée d’Arabes musulmans dirigée par Abou Moussa Ash’ari. Près de six mille membres du clan Ash’ari s’installèrent à Qom en l’an 93 de l’Hégire. Ils étaient chiites et firent de cette ville un lieu de refuge pour les musulmans qui soutenaient les descendants de l’Imâm ’Ali et s’opposaient aux califes omeyades et abbassides. Qom devint à partir du milieu du IIe siècle de l’Hégire un important centre de théologie chiite, et reste encore aujourd’hui l’un des centres (...)


  • Le théâtre à la radio iranienne

    Djamileh Zia N° 71, octobre 2011

    En Iran, les pièces radiophoniques ont débuté presque en même temps que le théâtre moderne et pour promouvoir celui-ci. Les pièces radiophoniques étaient écoutées par presque tous les Iraniens avant l’arrivée de la télévision. Elles continuent à avoir des auditeurs encore de nos jours, au point que récemment une station consacrée au théâtre a été créée en Iran.
    Ali Nasr, fondateur des pièces radiophoniques en Iran
    Ali Nasr (1891-1961) est l’un des pionniers du théâtre moderne en Iran. Il commença sa carrière en (...)


  • La musique à la radio iranienne
    Depuis la création de la radio en 1940 jusqu’à la Révolution de 1979

    Djamileh Zia N° 71, octobre 2011

    Le Bureau des recherches de la radio iranienne a publié récemment un livre qui retrace l’historique des programmes de musique de la radio iranienne depuis 1940 jusqu’à la Révolution de 1979. L’auteur, Iraj Barkhordâr, a consacré la plus grande partie de son livre aux différents orchestres qui ont joué à la radio au cours de cette période et a décrit quelques émissions de musique dont la série des Gol-hâ. L’auteur précise que la radio iranienne a invité les maîtres de musique iranienne à jouer à la radio dès (...)


  • Les traces de civilisations plurimillénaires dans la province de Boushehr

    Djamileh Zia N° 70, septembre 2011

    La province de Boushehr située au bord du Golfe persique à l’extrême sud-ouest de l’Iran avoisine les provinces iraniennes du Khouzestân et Kohkilouyeh va Boyerahmad au nord, Fârs à l’est et Hormozgân au sud-est. Les fouilles archéologiques effectuées dans cette province montrent les traces de civilisations très anciennes remontant au moins à la période énéolithique, c’est-à-dire au Ve millénaire av. J.-C. environ. La ville de Boushehr fut dès la période élamite un port important du Golfe persique qui (...)


  • Hommage rendu à Mme Zohreh Zarshenas pour ses travaux
    sur les langues iraniennes anciennes, en particulier le sogdien

    Djamileh Zia N° 70, septembre 2011

    La réunion culturelle de la librairie Shahr-e Ketâb du mardi 31 mai 2011 était un hommage à Mme Zohreh Zarshenas pour ses travaux sur les langues iraniennes anciennes, en particulier le sogdien. Les textes sogdiens sont précieux car ils permettent aux Iraniens de mieux connaître leur histoire et leur culture.
    Lors de cette réunion, M. Ali-Asghar Mohammad-Khani, directeur des programmes culturels des librairies Shahr-e Ketâb, présenta brièvement Mme Zarshenas avant de donner la parole aux invitées. (...)


  • Le Musée Abguineh

    Djamileh Zia N° 69, août 2011

    Le mot âbguineh signifie « verre » en persan. Le Musée Abguineh, situé en plein cœur de Téhéran, est consacré aux objets en céramique et en verre. Les collections du musée nous transportent aux époques lointaines et nous aident à imaginer la vie quotidienne des gens qui vivaient en Iran dans le passé, depuis le Ve millénaire av. J.-C. jusqu’au début du XXe siècle. Une visite attentive du musée permet de suivre l’évolution des techniques de la fabrication et de la décoration des objets en verre et en (...)


  • Le mausolée de Hazrat-e Ma’soumeh à Qom

    Djamileh Zia N° 68, juillet 2011

    Le mausolée de Hazrat-e Ma’soumeh, au centre de la ville de Qom, est l’une des plus fréquentes destinations de pèlerinage en Iran. Qom est une ville de transit, située au carrefour des routes allant dans toutes les directions et reliant les régions du nord, du sud, de l’est et de l’ouest de l’Iran. Ainsi, les voyageurs qui arrivent à Qom profitent d’une courte halte pour se rendre au mausolée de Hazrat-e Ma’soumeh et y prier.
    Tous ceux qui passent par Qom ou habitent dans cette ville se rendent (...)


  • L’opération Beyt-ol-Moghaddas

    Djamileh Zia N° 67, juin 2011

    La libération de Khorramshar est un évènement très important dans l’histoire de l’Iran. En automne 1980, Khorramshahr était tombée aux mains des soldats irakiens après 34 jours de résistance. L’occupation des territoires iraniens par l’armée irakienne perdurait depuis un an et demi lorsque trois opérations menées conjointement par l’armée et le Sepâh Pâsdârân, au cours de l’automne 1981 et de l’hiver 1982, apportèrent des victoires pour l’Iran et marquèrent un tournant dans la guerre. L’armée irakienne se (...)


  • Entretien avec Amir Hossein Heshmati
    A l’occasion de sa prochaine exposition de photos : Les kâsheh de Ghareh-dâgh

    Djamileh Zia N° 67, juin 2011

    Amir Hossein Heshmati connaît les montagnes Ghareh-dâgh rocher par rocher, pour s’y être rendu régulièrement depuis trente sept ans. Et il nous montre dans ses expositions les beautés de cette région d’Alborz depuis qu’il s’est mis sérieusement à la photographie. L’un des phénomènes naturels qu’il a découvert et photographié est le kâsheh, nom qui désigne la fine couche de glace sur l’eau. Il a l’intention d’exposer ses photos du 17 au 22 juin 2011, à la Galerie Shirin à Téhéran.
    Djamileh Zia : M. Heshmati, (...)


  • Le palais du Bahârestân, creuset de l’histoire iranienne moderne

    Djamileh Zia N° 66, mai 2011

    Le palais du Bahârestân, construit en 1879 sur ordre de Mirzâ Hossein Khân Sepahsâlâr, chancelier du roi Nasseredin Shâh Qâjâr, a été choisi comme siège de l’Assemblée Nationale de l’Iran après la Révolution Constitutionnelle de 1906. Il a subi des destructions à plusieurs reprises. Les restaurations successives de ce bâtiment reflètent l’évolution des tendances architecturales des 150 dernières années en Iran. Le palais du Bahârestân est un lieu important pour les Iraniens à cause des faits historiques qui lui (...)


  • L’islamophobie en Occident
    Ses racines, et les moyens de la neutraliser

    Djamileh Zia N° 66, mai 2011

    Sâdegh Koushki, professeur à la faculté de droit et des sciences politiques de l’Université de Téhéran a évoqué, lors d’une conférence qui a eu lieu le 14 février 2011 à la Maison des Amis de l’écriture (Sarâ-ye Ahl-e Ghalam), les racines de l’islamophobie existant actuellement en Occident, et a proposé quelques solutions pour neutraliser ce phénomène.
    Les racines de l’islamophobie
    Pour M. Koushki, l’islamophobie entre dans la cadre de la vision que l’Occident a des sociétés musulmanes. Les racines de cette (...)


  • Le mode d’irrigation traditionnel des terres agricoles à Ashtiân

    Djamileh Zia N° 65, avril 2011

    Ashtiân est une ville montagneuse, située au centre de la province Markazi, à 80 km au nord-est de la ville d’Arâk, au sud-est de la montagne Kalâheh et à l’ouest de la montagne Zirgân (qui font partie de la chaîne Zagros), dans la pente descendante des collines adjacentes à la rivière Ahou. Elle a actuellement près de vingt mille habitants. Les maisons y sont construites en escalier. C’est une ville très ancienne. Les chercheurs pensent qu’elle correspond à un ancien village appelé Eshtejân, dont le nom (...)


  • Hegmatâneh
    Une ville antique construite selon une modélisation géométrique

    Djamileh Zia N° 65, avril 2011

    Tappeh-ye Hegmatâneh ou Tall Hegmâtaneh, situé en plein cœur de la ville de Hamadân, est le site archéologique le plus vaste d’Iran. Les fouilles effectuées de 1983 à 2000 par l’équipe de Mohammad Rahim-Sarrâf, archéologue iranien, y ont mis à jour des maisons toutes similaires, construites dos à dos, situées entre des rues perpendiculaires les unes aux autres, et ont permis de conclure que ce site correspond à une ville antique conçue selon un plan géométrique préétabli. Mais on ne peut toujours pas (...)


  • Entretien avec Saeed Naghashian, graphiste et calligraphe

    Djamileh Zia N° 64, mars 2011

    Saeed Naghashian, né en 1977 à Téhéran, a suivi à la fois un enseignement traditionnel auprès des maîtres calligraphes et des études universitaires en graphisme. Il enseigne actuellement l’art graphique dans différentes universités en Iran, et s’intéresse surtout à la typographie. Je l’ai rencontré lors d’une exposition de ses tableaux de « peinture-calligraphie » qui a eu lieu à Téhéran du 24 au 27 décembre 2010. Saeed Naghashian utilise dans ses créations des éléments graphiques inspirés de l’art et de la (...)


  • Entretien avec Anne Aghion, documentariste

    Arefeh Hedjazi, Djamileh Zia N° 64, mars 2011

    Anne Aghion a participé au 4e festival de films documentaires de Téhéran Cinemâ Haghighat ou Cinéma Vérité (qui a eu lieu du 8 au 12 novembre 2010), avec son quatrième film sur les habitants d’un village au Rwanda intitulé Mon voisin, mon tueur. Ce film, résumé des trois films précédents d’Anne Aghion, tente de cerner les sentiments des rescapés des massacres de 1994, quinze ans après, lors du retour au village des hommes accusés d’avoir participé au génocide des Tutsis. Anne Aghion a accepté de passer (...)


  • Entretien avec Mohammad-Ali Fârsi, documentariste

    Djamileh Zia N° 63, février 2011

    Le film de Mohammad-Ali Fârsi intitulé Haghighat-e gomshodeh (La vérité perdue) a reçu le prix du meilleur long métrage au 4e festival de films documentaires de Téhéran Cinemâ Haghighat (ou Cinéma Vérité) qui a eu lieu du 8 au 12 novembre 2010. Ce docudrame beau et poétique commence par l’évocation d’un livre en un unique exemplaire, The Great Omar, décoré avec des pierres précieuses, qui sombra avec le Titanic. Le contenu du livre était la traduction d’Edward Fitzgerald des quatrains d’Omar Khayyâm. Dans son (...)


  • La philosophie pour les enfants

    Djamileh Zia N° 63, février 2011

    La philosophie pour les enfants fut l’un des thèmes discutés dans les journées de philosophie organisées en Iran du 21 au 23 novembre 2010. Des invités étrangers ont présenté leur point de vue sur ce sujet et ont montré, dans des ateliers, leur façon de parler philosophie avec les enfants. Des conférenciers iraniens ont parlé de ce qui a été mis en place dans ce domaine en Iran. La philosophie pour les enfants n’a pas pour objectif de transmettre un savoir philosophique ; elle tente de développer la pensée (...)


  • Le point de vue d’Aydin Aghdashloo
    sur la calligraphie iranienne

    Djamileh Zia N° 62, janvier 2011

    Aydin Aghdashloo est graphiste et peintre et enseigne l’histoire de l’art. Il s’est intéressé depuis sa jeunesse à la calligraphie, au point de collectionner et de restaurer des calligraphies anciennes et de devenir l’un des meilleurs experts dans ce domaine à l’heure actuelle. Alirezâ Hâsheminejâd, calligraphe et professeur à la faculté d’art et d’architecture de l’Université de Kermân, a effectué plusieurs entretiens avec Aydin Aghdashloo à propos de la calligraphie, parus dans un ouvrage unique.
    Dans ces (...)


  • L’enseignement du persan dans le monde

    Djamileh Zia N° 61, décembre 2010

    Il semble que de plus en plus de gens dans le monde souhaitent apprendre le persan. Les raisons de cet intérêt croissant sont, entre autres, la présence de la diaspora iranienne dans presque tous les pays du monde depuis quelques décennies, et l’intérêt que l’Iran suscite de nos jours. De son côté, l’Iran a fait beaucoup d’efforts depuis une vingtaine d’années pour que les non persanophones puissent apprennent le persan plus facilement.
    Le Conseil de l’expansion de la langue et de la littérature (...)


  • Une exposition de peinture à Téhéran ayant pour thème « la résistance »

    Djamileh Zia N° 61, décembre 2010

    A l’occasion du trentième anniversaire de l’invasion de l’Iran par l’armée irakienne, le Musée d’art contemporain de la Palestine de Téhéran expose du 22 septembre au 6 novembre 2010 une quarantaine de tableaux ayant pour thème « la résistance ». Ces œuvres ont été créées lors d’un atelier de trois jours organisé en 2007. Elles témoignent du sens qu’a le mot « résistance » pour les participants à cet atelier.
    Le Musée d’art contemporain de la Palestine a été inauguré au cours de l’été 2006. Comme nous l’explique (...)


  • La traduction des œuvres des philosophes grecs en arabe

    Djamileh Zia N° 60, novembre 2010

    La philosophie islamique a deux piliers : le Coran et les hadiths d’une part, les œuvres des philosophes grecs, surtout Aristote et les néoplatoniciens, d’autre part. Comment les écrits des philosophes grecs sont-ils parvenus aux penseurs musulmans ? Au cours des dix premiers siècles de l’ère chrétienne, les chrétiens d’Orient ont été les traducteurs des textes philosophiques et scientifiques grecs en syriaque puis en arabe. Les migrations désirées ou forcées des théologiens chrétiens orientaux ont eu (...)


  • Le monument funéraire de Khayyâm

    Djamileh Zia N° 59, octobre 2010

    Le monument funéraire d’Omar Khayyâm est l’œuvre d’un architecte iranien, Houshang Seyhoun. Sa construction débuta en 1959 et fut achevée en 1962. Par ce monument, Houshang Seyhoun a rendu hommage à la poésie de Khayyâm ainsi qu’à ses connaissances en mathématiques et en astronomie. Il a su combiner avec harmonie des éléments de l’architecture iranienne traditionnelle et de l’architecture moderne.
    Les monuments funéraires précédents
    Khayyâm fut enterré à sa mort (en 1131) dans le cimetière Hireh de (...)


  • Behjat Sadr
    Pionnière de la peinture conceptuelle en Iran

    Djamileh Zia N° 59, octobre 2010

    Behjat Sadr (1924 – août 2009) est une figure importante de la peinture moderne de l’Iran. Ses tableaux sont d’emblée reconnaissables par les lignes tracées à l’aide d’un couteau à plâtre dans une ou deux couches de couleur. Les critiques la considèrent comme l’une des pionnières de la peinture conceptuelle en Iran.
    Behjat Sadr dit dans un entretien : « Quand j’étais lycéenne, je m’intéressais à l’astronomie et aux mathématiques et je ne pensais absolument pas à la peinture. [...] Mais j’ai commencé à (...)


  • Survol de l’histoire du Guilân
    Depuis les temps anciens jusqu’au début du XXe siècle

    Djamileh Zia N° 58, septembre 2010

    La province du Guilân est située au sud de la mer Caspienne. Elle avoisine les provinces d’Ardébil à l’ouest, de Mâzandarân à l’est, et de Zanjân au sud. Le nord du Guilân est limitrophe avec l’actuelle République d’Azerbaïdjan. Les caractéristiques géographiques et climatiques de cette province, très humide et bordée de remparts naturels formés par les hautes montagnes d’Alborz, ont joué un grand rôle dans le maintien de son indépendance jusqu’au XVIIe siècle. L’histoire officielle ne relate en général que les guerres et les invasions ; elle laisse toutefois apparaître la bravoure et la vie difficile des habitants du Guilân qui ont lutté contre les oppressions, depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle.


  • Les sculptures de Mohammad-Hossein Emad Emanations d’un monde mystérieux et apaisant

    Djamileh Zia N° 58, septembre 2010

    Mohammad-Hossein Emad expose ses créations artistiques depuis une vingtaine d’années. Il est devenu célèbre en Iran pour ses sculptures en bois comportant des espaces vides à l’intérieur et des trous en surface, ainsi que des éléments métalliques par endroits. La Galerie Aun a organisé en mai 2010 une rencontre avec l’artiste. Les gens étaient assez nombreux, preuve que les œuvres de M-H Emad suscitent la curiosité. Ils ont eu l’occasion de discuter avec lui à propos de ses créations. En réponse à une question sur les espaces vides qu’il creuse dans ses sculptures, M-H Emad a dit :


  • Souvenirs d’un boulanger

    Djamileh Zia N° 57, août 2010

    Le mot sangak signifie « petite pierre » en persan. Le sangak est un pain plat, long et quelque peu triangulaire, cuit sur des cailloux chauffés. Il mesure 5 à 10 millimètres d’épaisseur, 70 à 75 centimètres de longueur et près de 30 centimètres dans sa partie la plus large. Ce pain au levain, fabriqué avec de la farine de blé complète, n’existe apparemment qu’en Iran. On ne connaît pas la date exacte de son invention. Selon une version, c’est Sheikh Bahâi – savant, nommé « le plus grand religieux d’Ispahan » par le roi Shâh Abbâs Ier (1587-1628) - qui aurait eu l’idée de faire cuir du pain sur des cailloux.


  • L’histoire du waqf en Iran

    Djamileh Zia N° 56, juillet 2010

    En Iran, le waqf - démarche des bénévoles qui bloquent la vente de leurs biens et consacrent les bénéfices qui en sont issus à une œuvre de charité - a été utilisé non seulement pour aider les pauvres, mais pour réaliser des projets sociaux et culturels. La construction et l’entretien des mausolées des Imams chiites et de nombreuses mosquées et écoles coraniques avec les revenus des waqfs a permis de renforcer la culture islamique.


  • L’eau et l’architecture
    Thème du concours 2010 de la Fondation Mirmiran

    Djamileh Zia N° 56, juillet 2010

    La Fondation d’architecture Mirmiran organise depuis deux ans un concours de « design conceptuel » pour encourager les jeunes architectes iraniens à réfléchir sur les modalités de la prise en compte des éléments de l’architecture iranienne traditionnelle dans l’architecture moderne. Le thème du concours de cette année était « l’eau et l’architecture ».


  • Le point de vue de Nimâ Youshidj sur la poésie

    Djamileh Zia N° 55, juin 2010

    La parution de plusieurs anthologies de « poésie nouvelle » depuis une quinzaine d’années prouve que cette révolution dans le domaine littéraire, débutée avec le vingtième siècle et les changements socio-politiques qui ont abouti à la Révolution Constitutionnelle de 1906, est désormais entrée dans les moeurs. Dans toutes ces anthologies, Nimâ Youshidj est reconnu comme celui qui, par un travail assidu, ouvrit un nouveau champ à la poésie persane.


  • Le nomadisme, un mode de vie ancestral au sud-ouest de l’Iran

    Djamileh Zia N° 54, mai 2010

    L’étude du nomadisme en Iran intéresse les chercheurs parce que le nombre de personnes ayant ce mode de vie en Iran était important jusqu’à il y a peu, et parce que les tribus nomades ont influencé la vie politique de l’Iran tout au long de l’histoire. L’un des aspects étudié dans ce domaine est le nomadisme au cours de la préhistoire et de l’Antiquité. Les archéologues estiment que le nomadisme a débuté au sud-ouest de l’Iran au cours du Ve millénaire av. J.-C. et a joué un rôle décisif dans la création des Etats primitifs dans cette région.


  • Entretien avec Hossein Maher, peintre

    Djamileh Zia N° 54, mai 2010

    La dernière exposition de Hossein Maher, qui a eu lieu à Téhéran en février 2010, était une série de grands tableaux représentant des poissons morts et dépecés. Lors de l’entretien que j’ai eu avec lui, Hossein Maher a parlé des thèmes que le poisson lui évoque : le Khouzestân où il a vécu pendant son enfance et son service militaire, l’eau et les rituels de purification qui lui sont associés. Mais les poissons de la dernière exposition de Hossein Maher sont avant tout, pour lui, une réponse enfin trouvée à son questionnement de longue date sur la place qu’il occupe dans la société.


  • Asrâr nâmeh

    Djamileh Zia N° 53, avril 2010

    Asrâr nâmeh, que l’on pourrait traduire par « Livre des secrets », est l’un des quatre mathnavis mystiques composés par ’Attâr, les trois autres étant Mantiq at-Tayr, Elâhi nâmeh et Mossibat nâmeh. L’œuvre complète de ’Attâr corrigée et commentée par Mohammad-Rezâ Shafi’i Kadkani - qui a consacré plus de trente ans de sa vie à ce grand poète mystique iranien – est progressivement publiée depuis six ans aux éditions Sokhan, chaque volume étant consacré à un livre de ’Attâr.


  • Les beaux paysages du Kurdistan*

    Djamileh Zia N° 52, mars 2010

    La province du Kurdistan d’Iran s’étend sur plus de 28 000 km². Elle est limitée au nord par les provinces d’Azerbaïdjan de l’ouest et de Zandjân, à l’est par la province de Hamadân et une autre partie de la province de Zandjân, au sud par la province de Kermânshah, et à l’ouest par la frontière Iran-Irak. Les montagnes, les forêts, les lacs, les chutes d’eau et les villages rustiques embellissent cette région qui accueille chaque année de nombreux amateurs d’écotourisme. Des zones protégées y ont été (...)


  • Les lieux de pèlerinage de Téhéran et de ses environs

    Djamileh Zia N° 52, mars 2010

    La Fondation d’iranologie a publié récemment un livre sur 118 lieux de pèlerinage situés à Téhéran et ses environs. Ces lieux très anciens - l’un d’eux date même de l’époque sassanide - ne sont pas laissés à l’abandon ; ils sont régulièrement visités par des pèlerins, et les constructions sont entretenues grâce à des donations publiques et privées. Chacun peut trouver un lieu de pèlerinage à son goût : très luxueux ou très simple, incrusté dans le tissu de la ville de Téhéran ou isolé dans une montagne.
    Ce livre (...)


  • Les Seldjoukides de Kermân*

    Djamileh Zia N° 51, février 2010

    Une branche des Seldjoukides, connue sous le nom des Seldjoukides de Kermân, régna sur une grande partie du sud est de l’Iran de 1041 à 1187. Les Seldjoukides s’adaptèrent progressivement à la vie et aux coutumes des habitants de Kermân et y entreprirent des constructions. Kermân fut un pôle de commerce pendant leur règne. La population vécut, par alternance, des périodes difficiles et des périodes de paix et de prospérité. A la fin de l’époque seldjoukide, les guerres incessantes des trois fils de (...)


  • Dix regards persans sur l’homme contemporain

    Djamileh Zia N° 51, février 2010

    La Galerie Spéos, fondée par l’école de photo Spéos, expose à Paris depuis le 17 novembre 2009 les œuvres de dix photographes iraniens. Le succès de cette exposition, qui devait durer jusqu’au 18 décembre 2009, a été tel que la Galerie Spéos l’a prolongée jusqu’au 10 janvier 2010. J’ai eu un entretien à Téhéran avec trois des photographes de cette exposition : Mehrvâ Arvin, qui tient la Galerie Mehrvâ à Téhéran et a collaboré de ce fait à l’organisation de l’exposition de Paris, Naghmeh Ghâssemlou et Jâvid (...)


  • Le tremblement de terre de Téhéran aura-t-il lieu ?

    Djamileh Zia N° 50, janvier 2010

    Le tremblement de terre de degré 4 sur l’échelle de Richter survenu à Téhéran le 17 octobre 2009 a prouvé que les failles des alentours de la capitale sont actives et a ravivé les angoisses ses habitants ; ils savent qu’un grand tremblement de terre peut survenir dans leur ville à chaque instant, et que bon nombre des constructions ne résisteront pas aux violentes secousses.
    Un tremblement de terre important est un évènement angoissant où qu’il survienne, mais il est clair que les pertes humaines et (...)


  • La céramique en Iran
    une exposition du groupe Naghsh o Khâk au Centre Sabâ

    Djamileh Zia N° 50, janvier 2010

    Le centre Sabâ de l’Académie des Arts d’Iran a exposé du 30 octobre au 23 novembre 2009 les œuvres de céramique du groupe Naghsh o Khâk (dessin et terre), fondé il y a une dizaine d’années par les élèves de Mme Farideh Tathiri-Moghaddam. Ce groupe travaille avec la terre blanche de Zonouz, village situé près de la ville de Marand, dans la province d’Azerbaïdjan de l’Est. Farideh Tathiri-Moghaddam a eu l’idée d’un musée vivant de la céramique pour préserver et faire connaître les méthodes traditionnelles de (...)


  • Le tchowgân

    Djamileh Zia N° 49, décembre 2009

    Les historiens qui ont effectué des recherches sur le tchowgân sont unanimes : ce sport est iranien. Ce plus ancien sport équestre, premier jeu de balle en équipe de l’histoire de l’humanité dont la création est estimée à une date entre le sixième et le premier siècle av. J.-C., était un entraînement pour les cavaliers des troupes d’élite de l’armée et les gardes du roi de Perse au cours de l’Antiquité. Il fut joué par les princes et les nobles de l’Iran, y compris les femmes, à l’époque sassanide. Les (...)


  • La machine du jugement dernier
    Un documentaire sur les troubles mentaux liés à la guerre

    Djamileh Zia N° 49, décembre 2009

    Soudâbeh Morâdiân a réalisé de nombreux documentaires dès la fin de ses études de cinéma, dont une série de soixante-dix films sur les villageoises en Iran diffusée à la télévision iranienne, et une série intitulée Les Chroniques d’Iran diffusée sur Arte. Soudâbeh Morâdiân s’intéresse aux sujets qui passent souvent inaperçus dans la société. Elle a terminé il y a quelques mois son troisième film sur les troubles mentaux liés à la guerre.
    DZ : Pourquoi vous êtes-vous intéressée aux troubles mentaux, parmi tous les (...)


  • Influence d’Avicenne en Occident

    Djamileh Zia N° 48, novembre 2009

    Avicenne, auteur d’une œuvre immense, fut connu en Occident essentiellement par ses écrits en médecine et en philosophie, domaines auxquels il apporta une contribution originale. Nous exposerons brièvement dans cet article le contexte qui favorisa la connaissance des œuvres d’Avicenne et leur influence sur les penseurs occidentaux au Moyen Age. L’effort de traduction entrepris dans les régions administrées par les musulmans à partir du VIIIe siècle et reconquises par les chrétiens trois siècles plus (...)


  • Les gouttes de mehr*, une exposition de photos qui ravive l’espoir

    Djamileh Zia N° 48, novembre 2009

    Amir Hossein Heshmati a 48 ans. Il est ingénieur en électronique. Il travaille depuis 23 ans dans le domaine informatique, mais est surtout attiré par les beautés de la nature, où il passe la plupart de son temps libre. Il a construit lui-même un chalet sur un terrain vierge à Kangelaan, situé à environ trois milles mètres d’altitude dans les montagnes d’Alborz, à deux heures et demie de route de Téhéran, et y passe beaucoup de son temps libre. Il y a planté des arbres fruitiers dont il prend soin (...)


  • La province du Sistân et Baloutchistân, un aperçu historique

    Djamileh Zia N° 47, octobre 2009

    L’actuelle province du Sistân et Baloutchistân réunit sur le plan administratif depuis quelques décennies deux régions très différentes du point de vue géographique, culturel et historique. Le Sistân est une plaine qui était fertile depuis des millénaires jusqu’à récemment. La construction de barrages sur la rivière Helmand (Hirmand en persan) en amont de son arrivée en Iran a provoqué l’assèchement de cette plaine et du plus grand lac d’eau douce d’Iran, le lac Hâmoun. Le Baloutchistân, région aride, (...)


  • Les frontières orientales de l’Iran de l’Antiquité à nos jours

    Djamileh Zia N° 47, octobre 2009

    L’Iran perdit deux tiers de ses territoires pendant le règne des Qâdjârs. La politique expansionniste des puissances coloniales et des pays voisins de l’Iran, la supériorité de l’armement et l’avance technique des pays européens depuis leur entrée dans l’ère industrielle, conjuguée à la faiblesse des rois qâdjârs et leur incapacité à analyser les enjeux et la nouvelle donne politique de l’époque furent déterminantes dans ces pertes de territoires. Au XIXe siècle, l’Angleterre attisa les velléités (...)


  • Entretien avec Rezâ Ghareh-Bâghi, sculpteur

    Djamileh Zia N° 47, octobre 2009

    Rezâ Ghareh-Bâghi est né à Abâdân. Il a étudié la sculpture à la faculté des Beaux-arts de l’Université de Téhéran. Il est membre du comité directeur de l’Association des Sculpteurs d’Iran et enseigne la sculpture à l’Université Honar de Téhéran et à l’Université Ferdowsi de Mashhad. L’entretien qui suit a été réalisé à l’occasion de l’exposition de ses sculptures qui a eu lieu du 10 au 15 Mordâd 1388 (1er au 6 août 2009) à la Maison des Artistes d’Iran.
    D.Z. : Monsieur Ghareh-Bâghi, aviez-vous déjà exposé vos sculptures (...)


  • L’image de l’Occident et des Occidentaux dans les récits de voyage des Iraniens au XIXe siècle

    Djamileh Zia N° 46, septembre 2009

    Dans les échanges entre l’Orient et l’Occident à l’âge moderne, la balance a penché du côté de l’Occident. L’Occident a dominé l’Orient au cours de cette période, tant par les études que les orientalistes européens ont entreprises à propos des multiples aspects de la vie des orientaux que par les conquêtes coloniales. Au début du XIXe siècle, les connaissances des Iraniens sur les pays occidentaux étaient très limitées alors que les Européens avaient déjà entrepris de nombreux voyages en Orient, l’Angleterre (...)


  • Les symboles de notre pays au Musée National d’Iran*

    Djamileh Zia N° 46, septembre 2009

    A l’occasion de la journée mondiale des musées et la semaine de l’héritage culturel, le Musée National d’Iran a organisé du 18 au 24 mai 2009 une exposition intitulée les symboles de notre pays. Plus de 400 objets, découverts lors de fouilles archéologiques entreprises dans toutes les provinces d’Iran au cours de ces quatre dernières années étaient exposés. Les objets datant du 2e et du 3e millénaire av. J.-C. étaient très nombreux, si bien que ceux datant de moins de 3000 ans paraissaient presque récents (...)


  • Rouzbeh Zarrinkoub,lauréat du prix Sa’y-e Mashkour

    Djamileh Zia N° 45, août 2009

    Le prix Sa’y-e Mashkour [1] a été décerné pour la première fois cette année en hommage à Monsieur Mohammad-Djavâd Mashkour, spécialiste de l’Histoire et de la civilisation de l’Iran. La famille de M. Mashkour a offert sa bibliothèque au Centre de la Grande Encyclopédie Islamique, et a chargé ce centre d’organiser le prix Sa’y-e Mashkour tous les deux ou trois ans en choisissant le lauréat parmi les doctorants dont le sujet de thèse porte sur les recherches sur la culture ou l’Histoire de l’Iran. Monsieur (...)


  • La tulipe renversée

    Djafar Sepehri*
    Traduit par

    Djamileh Zia N° 44, juillet 2009

    Chaque année au printemps, des milliers de touristes se rendent à Fârsân, dans la province de Tchahâr Mahâl va Bakhtiâri, pour admirer les tulipes renversées qui fleurissent dans cette région. Fârsân fait partie des zones protégées depuis 1996. L’Iran est le seul pays où la tulipe renversée pousse de façon sauvage. Des voyageurs européens qui vinrent en Iran ont emporté cette fleur en Europe pour la première fois en 1576. La tulipe renversée fut alors cultivée en Europe dans les jardins des résidences très (...)


  • Le safran, une fleur du plateau iranien

    Djamileh Zia N° 44, juillet 2009

    La rose n’est pas la seule fleur que les Iraniens cultivent et utilisent en cuisine ; le safran, obtenu à partir d’une fleur du même nom, est un condiment utilisé depuis des millénaires en Iran pour sa couleur, son goût et pour ses propriétés thérapeutiques. Les caractéristiques climatiques du plateau iranien conviennent à cette fleur, qui pousse de préférence dans les régions sèches et froides à plus de 1000 mètres d’altitude ; c’est pourquoi le safran d’Iran a été de tout temps le meilleur du monde. (...)


  • Les concepts de "musique savante" et "musique populaire" en Iran, Afghanistan et Tadjikistan

    Djamileh Zia N° 44, juillet 2009

    Ariane Zevaco est anthropologue. Elle est doctorante à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris, et réside actuellement en Iran pour ses recherches en ethnomusicologie. Ce qui suit est le résumé d’une conférence qu’elle a donnée le 15 avril 2009 à l’Institut Français de Recherche en Iran. Ariane Zevaco a parlé de l’interdépendance entre le discours que l’on tient sur un répertoire musical, la représentation qu’en ont les musiciens qui jouent ce répertoire, et le statut social de ces musiciens. (...)


  • Sobhi, conteur d’histoires à la Radio d’Iran

    Djamileh Zia N° 43, juin 2009

    Fazlollâh Sobhi Mohtadi a raconté pendant une vingtaine d’années, de 1940 à 1960, une histoire à la Radio d’Iran chaque vendredi après-midi. Son émission était très écoutée. Sobhi sut utiliser à bon escient la popularité de son émission pour rassembler et compiler les histoires populaires iraniennes, qu’il publia entre 1944 et 1953.
    Le conteur d’histoires à la Radio d’Iran
    Le mercredi 4 Ordibehesht 1319 (24 avril 1940), à 18 heures, la Radio d’Iran commença à diffuser ses programmes. Deux jours plus tard, (...)


  • Gordâfarid, une femme naqqâl

    Djamileh Zia N° 42, mai 2009

    Fâtemeh Habibizâd, dont le nom de scène est Gordâfarid, fait du naqqâli depuis quelques années. Le naqqâli est la forme de narration typiquement iranienne d’histoires épiques. L’histoire racontée peut être en poésie ou en prose. Le naqqâl utilise le ton de sa voix et les mouvements de son corps pour susciter l’émotion des spectateurs et leur faire imaginer les scènes qu’il raconte. Le naqqâli est donc considéré comme une performance théâtrale où un seul acteur joue tous les rôles de la pièce. [1] Gordâfarid (...)


  • L’armée et la révolution de 1979

    Djamileh Zia N° 41, avril 2009

    Le 18 avril est le Jour de l’armée en Iran depuis 1979. Il y a trente ans, l’armée iranienne a réprimé les manifestations populaires qui avaient débuté plus d’un an avant la victoire de la révolution, tandis que parallèlement, la désertion des soldats était de plus en plus importante. Ces derniers refusaient de tirer sur les manifestants alors que l’opposition des Iraniens face au régime du Shâh prenait de l’ampleur. Le 11 février 1979, l’état major de l’armée déclara officiellement sa neutralité, et (...)


  • Comparaison de deux peintures de guerre*

    Djamileh Zia N° 41, avril 2009

    La conférence qu’Alice Bombardier a donnée le mardi 17 février 2009 à l’Institut Français de Recherche en Iran (l’IFRI) avait pour thème la comparaison de deux peintures de guerre élaborées à deux époques différentes, dans deux contextes culturels différents : la fresque que Nâsser Palangi a peinte sur l’un des murs de la mosquée de Khorramshahr quelques semaines après la libération de cette ville en 1361 du calendrier iranien (1982), et le tableau qu’Otto Dix avait composé une dizaine d’années après la fin de (...)


  • La 28e réunion du "Club Art et Nature" à La Maison des Artistes

    Djamileh Zia N° 40, mars 2009

    Les amoureux de la nature se réunissent chaque premier dimanche du mois iranien de 18h à 20h à la Maison des Artistes de Téhéran, pour voir les nouveaux documentaires réalisés par les membres du Club Art et Nature. Ce club regroupe en son sein un bon nombre d’écologistes iraniens, jeunes ou moins jeunes, célèbres ou anonymes. Les membres de ce club tentent de faire connaître au public les richesses et les beautés naturelles de l’Iran grâce à des conférences, des films documentaires ou des photos.
    Le (...)


  • Les Assyriens et les Chaldéens d’lran

    Djamileh Zia N° 38, janvier 2009

    Les Assyriens et les Chaldéens qui vivent en Iran ont un long passé commun avec les Iraniens. Leur histoire remonte jusqu’à l’Empire assyrien et leur implantation en Iran semble aussi ancienne que les guerres entre les Royaumes Mède et d’Assyrie. Bien que les communautés assyrienne et chaldéenne contemporaines tentent de se définir par une identité nationale depuis le début du XXe Siècle, elles trouvent essentiellement leur cohésion grâce à deux facteurs : une langue commune, et la religion chrétienne. (...)


  • Sculpter pour se libérer, entretien avec Farzâneh Mehri

    Djamileh Zia N° 37, décembre 2008

    Farzâneh Mehri sculpte depuis une vingtaine d’années. Elle nous a accueillis dans son atelier à l’occasion de sa prochaine exposition, et nous a révélé les secrets du processus de création artistique qui l’anime : un cheminement mêlé de plaisir, destiné avant tout à se rapprocher de l’enfant qu’elle était.
    Djamileh Zia : Farzâneh Mehri, merci de vous présenter aux lecteurs de la Revue de Téhéran.
    Farzâneh Mehri : Je suis née en 1964 à Téhéran. J’ai fait mes études primaires et secondaires au Lycée Râzi de (...)


  • La bibliothèque Nationale d’Iran*

    Djamileh Zia N° 36, novembre 2008

    La Bibliothèque Nationale d’Iran fut créée officiellement en 1316 du calendrier iranien (c’est-à-dire en 1937). Elle était un symbole de la modernisation de la société iranienne à cette époque. Deux collections de livres - celle de la bibliothèque de l’Ecole Dârolfonoun et celle de l’Association Ma’âref - formèrent le noyau central de la première bibliothèque publique d’Iran, qui fut transformée quelques années plus tard en Bibliothèque Nationale.
    La Bibliothèque Publique Ma’âref
    L’Ecole Dârolfonoun, fondée (...)


  • Tourisme dans le désert*

    Djamileh Zia N° 35, octobre 2008

    Les attraits touristiques de l’Iran sont très nombreux. Les paysages de l’Iran, d’une rare beauté, en constituent l’un des principaux. Les régions désertiques et semi-désertiques de l’Iran, qui occupent près d’un tiers de la superficie du pays, sont de plus en plus visitées par les touristes (iraniens et étrangers) qui cherchent une échappatoire à la vie citadine moderne et apprécient l’authenticité et le silence de ces lieux.
    Le Dacht-e Kavir
    Le Dacht-e Kavir est le désert salé de l’Iran. Il s’étend du (...)


  • Les montagnes de l’Iran

    Djamileh Zia N° 34, september 2008

    L’Iran est un pays montagneux. Deux grandes chaînes de montagnes, l’Alborz et le Zagros, bordent le plateau iranien au nord et à l’ouest La chaîne de l’Alborz
    La chaîne de l’Alborz, qui s’étire d’ouest en est au nord du plateau iranien, est constituée de montagnes très élevées, de plus de 5000 mètres d’altitude. Le plus haut sommet de cette chaîne est le mont Damâvand (5671 mètres).
    La chaîne de l’Alborz est reliée à la chaîne de montagnes Hindû-Kush (qui est située au nord-est de l’Afghanistan et au (...)


  • Le jardin iranien

    Djamileh Zia N° 33, août 2008

    L’eau et l’ombre sont précieuses en Iran ; elles procurent de la fraîcheur dans ce pays au climat sec. Les Iraniens ont trouvé des moyens pour contrecarrer la lumière et la chaleur intenses du soleil pendant l’été : ces moyens s’appliquent en particulier dans le jardin. I- Le jardin est un élément de l’architecture iranienne depuis des millénaires :
    Un certain nombre d’éléments sont en faveur de cette affirmation. On a trouvé en Iran des pots en terre cuite datant du 4e millénaire avant J.C., sur lesquels (...)


  • Description du golfe Persique par des Cartes Historiques

    Djamileh Zia N° 32, juillet 2008

    La Fondation d’Iranologie de Téhéran a l’intention de publier une série de livres ayant pour thème le Golfe Persique. Le livre intitulé Description du Golfe Persique par des Cartes Historiques, paru en hiver 1386 (2008), est le premier de cette série.
    Des géographes iraniens renommés (Mohamad-Hassan Gandji, Mohamad-Bâgher Vossoughi, Djavâd Safavi-Néjâd, Fâtemeh Faridi-Madjid, Amir-Houchang Anvâri) ont contribué à la création de ce livre. Ils ont sélectionné 160 cartes géographiques parmi environ 400 (...)


  • Mahine-dokht Azimâ :

    le renouveau de la peinture sous-verre

    Djamileh Zia N° 31, juin 2008

    Dans l’appartement de Mme Azimâ, il y a beaucoup de tableaux sur les murs. La plupart sont ses propres œuvres, certains ont été offerts par des amis peintres qui étaient dans la même promotion qu’elle à la faculté des Beaux-Arts de l’Université de Téhéran.
    I- Les études et les premières œuvres
    Mme Azimâ est née en 1308 (1929) à Téhéran. La plupart des membres de sa famille sont artistes, professionnels ou amateurs. L’un de ses cousins (Manoutchehr Moti’i) fut un écrivain célèbre ; plusieurs de ses autres (...)


  • Les Français qui ont traduit les œuvres de "Saadi" du XVIIe au XIXe siècle

    Djamileh Zia N° 30, mai 2008

    Le Golestân de Saadi fut traduit en français pour la première fois en 1634, par André Du Ryer. La traduction effectuée par André Du Ryer n’est pas intégrale, et ce qui fut publié en 1634 sous le titre Le Gulistan ou l’Empire des Roses, composé par Sadi, prince des poètes turcs et persans ne correspond en réalité qu’à une partie du texte du Golestân. Cette traduction marqua un tournant dans l’histoire des échanges culturels entre la France et l’Iran ; c’était en effet la première fois qu’un chef-d’œuvre de la (...)


  • Yaldâ et Noël, fêtes de la "naissance"

    Djamileh Zia N° 29, avril 2008

    Yaldâ ou la naissance de Mehr
    La nuit du 21 au 22 décembre est importante pour les Iraniens. Tout le monde se prépare, plusiefcurs jours à l’avance, à célébrer la fête de Yaldâ, qui a lieu au cours de cette nuit la plus longue de l’année. Pendant cette fête, les Iraniens se rassemblent en famille, traditionnellement chez les grands-parents, et veillent jusqu’à l’aube. Ils mangent des fruits et des fruits secs, racontent des histoires et lisent des poèmes.
    Yaldâ est un mot syriaque, qui signifie (...)


  • Entretien avec Fereydoun Joneydi

    Djamileh Zia N° 29, avril 2008

    Féreydoun Joneydi : "La fête "Tchelleh" et la fête de "Norouz" montrent que nos ancêtres avaient des connaissances très poussées en mathématique et en astronomie."
    Monsieur Fereydoun Joneydi est le Directeur de la Fondation Neyshâbour. Cette fondation privée a pour but de promouvoir la recherche sur l’histoire, les langues et les civilisations iraniennes. La Fondation Neyshâbour, qui accueille chaque année des dizaines d’amoureux des civilisations de l’Iran, a été inaugurée en 1979, grâce aux efforts (...)


  • Les Iraniens utilisaient le pétrole bien avant 1908

    Djamileh Zia N° 28, mars 2008

    La tribu des Seyed Ghiri L’histoire de la découverte du pétrole en Iran au début du 20e siècle est très connue. Rappelons que William Knox D’Arcy, un riche Anglais, obtint une concession de la part du roi de l’Iran -Mozaffar-e-Din Chah- lui donnant l’autorisation de prospecter sur tout le territoire de l’Iran (sauf les cinq provinces du Nord) pour y trouver et extraire du pétrole. Après sept ans de tentatives infructueuses, l’équipe qu’il envoya en Iran découvrit du pétrole à Masjed-Soleymân le 26 mai (...)


  • Symbolisme de l’eau dans l’œuvre de Mowlânâ*

    Djamileh Zia N° 26, janvier 2008

    Beaucoup d’experts en littérature trouvent que Mowlânâ utilise l’allégorie avec une extraordinaire maîtrise, cet élément contribuant à faire de ses poèmes de véritables chefs-d’œuvre. Mowlânâ présente les vérités du Monde Sublime au travers de fables et d’allégories, pour que la signification spirituelle de son message soit compréhensible au lecteur. Pour Mowlânâ, l’allégorie appartient au domaine de l’imaginaire, domaine intermédiaire entre le domaine de la raison et celui de la sensation. L’allégorie peut ainsi (...)