N° 83, octobre 2012


  • Le roman persan de 1910 à 1930
    Roman historique et roman social

    Christophe Balaÿ N° 83, octobre 2012

    Introduction 1. Validité de la définition
    Cette distinction, qui fait référence à une thématique, plutôt qu’aux structures et aux formes, se retrouve dans la plupart des histoires de la littérature (Browne, Rypka, Aryanpour, Kamshad…). Sans être totalement pertinente, elle permet néanmoins de décrire une évolution. En effet, les premiers romans persans paraissent en librairie au début du XXe siècle, au terme d’un processus assez complexe qui intègre les traductions, les imitations, la transformation du (...)


  • Le discours politique dans la littérature iranienne
    du XXe siècle

    Djamileh Zia N° 83, octobre 2012

    La littérature iranienne contemporaine est porteuse d’un discours politique. Elle peut de ce fait nous renseigner sur les aspects culturels des révolutions de 1906 et 1979 qui sont deux évènements politiques majeurs de l’histoire contemporaine de l’Iran. Dans son livre intitulé Goftemân-e adabiât-e siâssi-ye Irân dar âstâneh-ye do enghelâb, ’Ali-Akbar Amini analyse la littérature iranienne au cours des années précédant ces deux révolutions. Pour Amini, la littérature iranienne contemporaine est (...)


  • Mahmoud Dowlatâbâdi, le gardien séculaire
    à la recherche du réel social

    Ebrahim Salimikouchi N° 83, octobre 2012

    « La vie, à son sommet, se transforme en art. A savoir, vivre dans l’art s’incarnera dans l’amour ».
    Mahmoud Dowlatâbâdi
    Comme son roman, Djâ-ye khâli-e Soloutch (La place vide de Soloutch), il est un vent un peu brutal au milieu de notre littérature, au milieu de nous. Pourtant, on le lit, le relit et on fait allégeance de lucidité à cet homme qui écrit en noble persan et pour son style qui n’est égalé que par quelques élus de la beauté de cette langue. L’homme qui, durant la trêve des saisons, a produit (...)


  • Ahmad Mahmoud
    1931-2002

    Abbâs Farhâdnejâd N° 83, octobre 2012

    Ahmad Mahmoud, de son vrai nom Ahmad É’ta, est né en 1936 à Ahvâz, capitale de la région du Khouzestân au sud de l’Iran. Ayant perdu ses parents durant son enfance, le petit Ahmad grandit sous la protection de son frère pour qui il gardera un attachement profond et dont le prénom Mahmoud lui servira de pseudonyme. Après avoir fini ses études secondaires, il entre à l’école militaire de Téhéran, mais ayant des inclinations pour le parti Toudeh, parti communiste iranien, il est arrêté et emprisonné après le (...)


  • L’œuvre d’Abou Torâb Khosravi et les lieux communs de l’autoréflexivité

    Maziar Mohaymeni N° 83, octobre 2012

    "Abou Torâb Khosravi est né le 1er farvardin 1335 (21 mars 1956), et est un amoureux de la ville de Shirâz. Il s’est initié à l’art du récit grâce aux cours de l’un de ses professeurs de lycée. Son premier ouvrage, un recueil de nouvelles, est paru en 1370 (1991) sous le titre de Hâvieh (Chaos). En 1377 (1998), il a publié son Divân-e Soumanât (Recueil de Soumanât), suivi, deux ans plus tard, d’un premier roman, Asfâr-e Kâtebân (Cahiers des scripteurs) qui a reçu le prix Mehregân-e Adab. L’année 1382 (2003) (...)


  • Houshang Golshiri et la littérature persane moderne

    Armitâ Asghari N° 83, octobre 2012

    Né à Ispahan dans une famille d’origine modeste en 1938 et élevé à Abâdân, Houshang Golshiri vécut à Ispahan de 1955 à 1974, où il obtint une licence de persan à l’Université d’Isfahan, et travailla également en tant qu’instituteur dans les villes et villages entourant cette ville. Ecrivain, chercheur, professeur et homme politique, Houshang Golshiri joua un rôle fondamental dans la fécondité de la littérature moderne persane. En s’associant à la création et surtout au maintien du Kânoun-e Nevisandegân-e Iran (...)


  • Café Piano
    Unique roman de son auteur, best-seller iranien

    Saeed Sadeghian N° 83, octobre 2012

    « [A]ie toujours un exemplaire de Café Piano dans ton sac,
    afin de le leur montrer et leur dire que mon père est écrivain. » (Café Piano, p. 266)
    Café Piano, publié en hiver 2008, est le seul roman de son auteur, Farhâd Ja’fari. Né en 1965, il est avant tout journaliste. Ayant commencé par publier son propre magazine, Yek Haftom (Un Septième), il fut ensuite obligé de le fermer à cause de problèmes financiers. Il continua son travail de journaliste tout en étanchant sa soif d’écrire en tenant un blog. (...)


  • Est-ce du roman ? Est-ce du moderne ?

    Rouhollah Hosseini N° 83, octobre 2012

    « L’œuvre littéraire n’a de sens que par rapport à l’histoire, c’est dire qu’elle apparaît dans une période historique et ne peut en être séparée »
    Pierre Macherey, Pour une théorie de la production littéraire, p. 28.
    Le temps est venu de poser une question fondamentale mais en même temps douteuse à la littérature persane contemporaine : contient-elle réellement dans son vaste champ le genre du roman ? C’est une question à laquelle il semble facile sinon bête de répondre, vu l’abondance des bouquins sortant (...)


  • Le jeu des identités :
    mère, grand mère, fille, femme divorcée, femme au foyer ou femme indépendante
    dans les textes de Zoyâ Pirzâd

    Katâyoun Vaziri N° 83, octobre 2012

    Le but de cette étude est d’essayer de saisir les nouvelles de Zoyâ Pirzâd à travers le processus intellectuel de fragmentation de son écriture. Son écriture nous touche. Elle ne traite pas des sujets à la mode comme le sexe, la politique ou la guerre, mais révèle un souci stylistique et rhétorique à travers un dialogisme progressif. De plus, l’écrivaine s’implique dans une métamorphose des données socioculturelles.
    L’ensemble des textes de Pirzâd est traversé par toute une série de dualismes. Dans les (...)


  • La littérature de la Défense sacrée

    Arefeh Hedjazi N° 83, octobre 2012

    L’histoire de l’Iran montre que ce vieux pays a toujours été en proie à des agressions militaires incessantes, des invasions dont les traces sont perceptibles partout dans la culture iranienne. ةtant donné la situation géographique de l’Iran, territoire au confluent de plusieurs mondes et souvent soumis à des attaques, il existe une très ancienne littérature de guerre, que l’expression "littérature de la résistance" pourrait mieux exprimer. Le plus important monument de littérature épique de l’Iran (...)


  • (La Mère)
    Chapitre trente-six

    Traduction :

    Zeinab Golestâni N° 83, octobre 2012

    Le livre Dâ, recueil de propos recueillis par A’zam Hosseini, raconte les souvenirs de Zahrâ Hosseini, kurde originaire de Khorramshahr, qui avait dix-sept ans lors de l’attaque irakienne, et couvre essentiellement la bataille de Khorramshahr. Khorramshahr est une ville importante dans l’histoire de la Défense sacrée (defâ’-e moghaddas, 1980-1988) et est le symbole de la résistance iranienne. Les souvenirs de ces premiers jours de guerre sont détaillés avec précision dans ce livre et font revivre la (...)


  • Le roman persan dans le tourbillon de l’ère moderne
    Regard sur l’évolution de la littérature persane contemporaine en interaction avec la littérature française

    Afsaneh Pourmazaheri N° 83, octobre 2012

    La littérature persane est renommée aujourd’hui pour son arrière-plan oral traditionnel et sa richesse populaire. Au long des siècles, elle a toujours été nourrie par les récits oraux transformant, de bouche à oreille, les événements quotidiens, les petites choses de la vie, en conte, mythe ou légende. D’habitude relatée oralement et donc sujette aux transformations continuelles, la prose, contrairement à la poésie, ne trouva guère un statut stable au cours des siècles. A l’inverse, la poésie, élaborée (...)


  • Le roman en français des écrivaines iraniennes :
    l’exemple du Cimetière de verre de Sorour Kasmaï

    Laetitia Nanquette N° 83, octobre 2012

    Après la révolution islamique de 1979, des écrivaines iraniennes ont émergé sur le devant de la scène littéraire mondiale. Cet article traitera du roman d’une Iranienne vivant en France et écrivant en français, Le cimetière de verre de Sorour Kasmaï. Il s’agira de faire une explication de texte centrée sur le lexique et la structure narrative pour montrer en quoi le choix de la langue française est déterminant dans la composition de l’œuvre comme roman. Le cimetière de verre apparaît représentatif d’une (...)


  • In memoriam Marius-François Guyard*

    Yves Chevrel N° 83, octobre 2012

    Le 5 mai 2011, le professeur Marius-François Guyard nous a quittés : il venait d’avoir 90 ans.
    Élève de l’École normale supérieure (promotion de 1942), agrégé de lettres, il avait occupé des fonctions administratives importantes, en Grèce et au Royaume-Uni, ainsi qu’en France où il fut recteur d’académie de 1967 à 1980 (à Montpellier, Amiens, Lyon). Il fut professeur de littérature française à l’université de Paris Sorbonne, où il termina sa carrière de chercheur et d’enseignant, et qui lui a rendu un vibrant (...)