N° 83, octobre 2012

La littérature de la Défense sacrée


Arefeh Hedjazi


L’histoire de l’Iran montre que ce vieux pays a toujours été en proie à des agressions militaires incessantes, des invasions dont les traces sont perceptibles partout dans la culture iranienne. ةtant donné la situation géographique de l’Iran, territoire au confluent de plusieurs mondes et souvent soumis à des attaques, il existe une très ancienne littérature de guerre, que l’expression "littérature de la résistance" pourrait mieux exprimer. Le plus important monument de littérature épique de l’Iran demeure le Shâhnâmeh ou Livre des Rois de Ferdowsi, mais tout au long de l’histoire iranienne, de nombreux récits guerriers et épiques, valorisant la défense de la patrie ont vu le jour. Dans tous, militairement parlant, l’Iran est un pays menacé et agressé.

A partir du XIXe siècle, période qui marqua le début d’une décadence profonde de la société iranienne, la littérature de la "Défense" ou de la "Résistance" subit également cette déchéance généralisée. Les humiliantes défaites militaires et la perte de grands pans de territoires par l’Iran touchèrent durement cette littérature, qui n’avait plus de "héros" à illustrer. Seules quelques rares œuvres sont notables, comme les récits autour de la vie et de la mort de Reyss ’Ali Delvâri, qui combattit courageusement les Anglais dans le sud de l’Iran et fut tué en septembre 1915 ainsi que, de façon générale, des récits, des poèmes et des romans qui illustrent et parlent de la résistance iranienne face aux Anglais au sud du pays durant la Première Guerre mondiale.

La littérature de la "résistance" durant l’ère pahlavi (1925-1979)

L’oppression régnante durant la période pahlavie conjuguée à l’entrée des idées intellectuelles européennes en Iran ainsi que de l’idéologie marxiste et socialiste, provoqua la création d’une vague d’œuvres de "résistance" face à l’oppression étatique, œuvres marquées par le réalisme social et le naturalisme qui, sur un ton souvent épique mais sombre, décrivaient indirectement la condition désastreuse de la société iranienne de cette période. D’un autre côté, le courant religieux, également en conflit avec l’Etat pahlavi et son occidentalisation forcenée, contribua à la création d’une littérature de "résistance" trouvant son inspiration dans la religion et la culture iranienne islamique. La production en matière de littérature de "résistance" ou littérature engagée était de quatre types :

- La traduction d’œuvres littéraires épiques et héroïques, les littératures "résistantes" d’autres pays et civilisations, depuis les classiques œuvres épiques jusqu’aux ouvrages récents, reflets des bouleversements de la modernité. On traduisit également des ouvrages proprement militaires. Les plus appréciés de ces ouvrages furent ceux dédiés aux luttes anticolonialistes en Amérique, en Afrique et en Asie.

- La reproduction et la réécriture en un langage moderne des œuvres de la littérature de guerre et de résistance iraniennes classiques épiques. Ces ouvrages mettent en scène les personnages héroïques de l’histoire iranienne, en particulier ceux ayant résisté à la tyrannie royale ou à un envahisseur étranger tels que Mazdak, Bâbak, Abou Moslem, etc. Ces ouvrages avaient une forte coloration nationaliste et étaient moins sous l’influence des courants littéraires modernes.

Couverture du roman Safar be garâ-ye 270 daradjeh (Voyage au 270o parallèle), écrit par Ahmad Dehghân

- La poésie et les ouvrages poétiques au ton mystérieux et symbolique, généré par la censure politique, mettant parfois en scène l’utopie du bonheur vécu dans d’autres pays, notamment l’utopie du "paradis socialiste". On peut citer des poètes comme Nimâ Youshij, Mehdi Akhavân Sâless ou Ahmad Shâmlou comme d’importantes figures de ce courant. Ce courant littéraire prit une ampleur sans précédent après le coup d’Etat américain de 1953, qui provoqua une forte haine anti-américaine en Iran et par conséquent, le rejet des valeurs "capitalistes" et occidentales. Ce rejet joua en faveur du système socialiste qu’une importante frange d’écrivains et d’intellectuels iraniens plébiscita désormais. Ainsi, la littérature politique et révoltée, la littérature de "résistance" qui suivit cette période fut majoritairement orientée vers le "bonheur socialiste" et est une littérature de gauche. Plus tard, ce courant donna notamment naissance à la poésie de la guérilla ou la poésie partisane dont le plus illustre représentant est Khosrow Golsorkhi.

- Malgré le fort impact de la littérature de "résistance" de gauche, le courant religieux-national fut également très actif dans le domaine littéraire, notamment avec des auteurs et poètes tels que Mohammad Rezâ Hakimi, Moussavi Garmâroudi, Javâd Mohaddessi, M. Azarm et surtout le plus important d’entre eux, qui eut un rôle incontournable dans la préparation "culturelle" de la Révolution islamique : ’Ali Shariati.

Avec l’apparition de la notion de "peuple" dans un sens révolutionnaire et moderne, une littérature de la" résistance" populaire prit forme durant la Révolution. Les slogans, les chansons révolutionnaires, les tracts, les messages muraux, etc. tous appartiennent à cette littérature de la "résistance" populaire.

La littérature de la "Défense sacrée"

La guerre de l’Irak contre l’Iran, qui dura huit très longues années (1980-1988) fut à l’origine d’un foisonnement littéraire extraordinaire et de la naissance d’une littérature de guerre, nommée en Iran la "littérature de la Défense sacrée" ou "littérature de la Résistance". Cette littérature comprend d’une part la mise à l’écrit des faits historiques, les rapports, les souvenirs, les incarnations populaires de la résistance (les chansons, les banderoles, les tags muraux, les slogans, etc.) et généralement, toute manifestation culturelle autour de la guerre et de la résistance, mais aussi la guerre vue dans le prisme de l’écriture littéraire. Dans cette optique, il y a deux littératures de la Défense sacrée :

- La littérature datant des huit années de guerre elles-mêmes. Les œuvres de cette période sont également à classer selon la période de la guerre dont elles datent.

- La littérature de guerre de l’après-guerre.

L’usage de l’expression "littérature de la Défense sacrée" à la place de littérature de guerre réduit les œuvres qui y sont éligibles à celles comprenant les caractéristiques essentielles de l’esprit iranien de la résistance durant la guerre, alliant à la nécessité de la défense patriotique la question du sacré, de la religion et de la culture islamique iranienne. Cette littérature est à ranger ensuite dans la grande catégorie d’une littérature de guerre mondiale ou plus exactement, d’une littérature "de la résistance face à l’occupant ou l’oppresseur".

La littérature de la Défense sacrée : première période (1980-1988)

Au niveau thématique, la littérature de la Défense sacrée de la première période (1980-1988) est très réaliste et répond aux nécessités d’un pays en guerre, au territoire occupé par l’ennemi. Les thèmes développés par cette littérature sont donc simplifiés, épurés pourrait-on dire. Ces thèmes sont notamment les suivants :

- L’encouragement et l’invitation du corps social à la participation à la défense, la résistance, la patience et la lutte sur tous les plans contre les envahisseurs.

- L’éloge des combattants.

- L’exhortation à l’unité, la solidarité et refus de la dissension nationale.

- La glorification des martyrs et des héros tombés sur les champs de bataille, dans le cadre d’une mise en parallèle avec les personnalités sacrées de l’islam.

- L’usage incessant des symboles religieux, des versets coraniques et des paroles des saints.

- Le dédain envers l’esprit de classe et l’aristocratie, l’insistance sur l’égalité de la condition humaine, le rejet de l’indifférence et le refus de l’attachement à la vie terrestre.

- L’exhortation à l’imitation des personnages saints et héroïques de l’islam et leur présentation en tant que modèles à suivre.

- L’usage des figures mythiques et épiques de la culture iranienne, tels que les héros mythologiques du Shâhnâmeh.

- L’unification de la religion, du peuple et de la patrie : ces trois éléments forment la base de la littérature de la Défense sacrée iranienne. Durant la guerre, la première littérature de guerre, c’est surtout en poésie que l’alliance de ces trois éléments est le plus nettement soulignée.

- La glorification de l’âyatollâh Khomeyni, guide du pays, et exhortation à l’écouter. Dans les œuvres littéraires, il est présenté comme le Vieux mystique, celui qui montre la voie et qu’il faut suivre.

- L’espoir en l’avenir et la croyance en la victoire.

- La description de l’atmosphère religieuse et mystique qui régnait chez les combattants.

- La description réaliste et vivante de la guerre.

La littérature de la Défense sacrée de la deuxième période : l’après-guerre

Dans cette littérature nouvelle, datant de la fin de la guerre en 1988, de nouvelles caractéristiques apparaissent, alors que d’autres, telles que l’exhortation au combat, disparaissent. On peut notamment citer :

Couverture de l’ouvrage Helâl-e penhân (Le croissant caché), écrit par ’Ali Asghar Shirzâdi

- L’expression d’une peur quant à la disparition de l’héritage et des valeurs du front, le mécontentement et le désarroi face à l’apparition des planqués et des opportunistes : cette peur et ce désarroi sont en particulier à noter dans la littérature des premières années d’après-guerre.

- L’exhortation aux anciens combattants à la préservation des valeurs défendues durant la guerre et l’esprit de résistance. Ce sujet a surtout été débattu dans le cadre littéraire et romanesque.

- Le refus de l’injustice et de l’oubli des martyrs, des anciens combattants et de la perte des valeurs : ces ouvrages sont en particulier des complaintes, exprimées dans des formes narratives et poétiques très littéraires et ont parfois un ton provocateur et mordant. Il y a également une forme notable de culpabilité dans ces œuvres. Cette culpabilité est surtout visible dans les premières années d’après-guerre où les auteurs, très souvent des anciens combattants, regrettaient leurs camarades.

- La nostalgie et la douleur de l’adieu à la guerre et au front.

- La critique : durant la première littérature de la Défense sacrée, les nécessités de la guerre demandaient une valorisation extrême de la guerre. La seconde vague de littérature de guerre revient avec l’idée de l’expression "réaliste" et de la réalité atroce de la guerre.

Les genres littéraires de la Défense sacrée

- Les poèmes de la Défense sacrée : on les voit apparaître dès les premiers jours de la guerre, sous forme de défis lancés aux ennemis ou chansonnettes épiques, dans les journaux et magazines. Ces poèmes sont souvent sans rimes avec un langage narratif. Ces poèmes sont peu littéraires, plutôt des chansons. Plus tard, cette première poésie de la Défense sacrée s’est fortement poétisée et a investi toutes les formes poétiques de la poésie persane. Actuellement, la forme du ghazal domine les autres formes dans la poésie de la Défense sacrée.

- La rédaction des mémoires de guerre : quantitativement parlant, la rédaction, la compilation et le rassemblement des mémoires de guerre ont pris de plus en plus d’ampleur depuis la fin de la guerre et se sont aussi approfondis. Ces mémoires sont rédigés par les anciens combattants, les journalistes, les hommes politiques, en un mot des hommes qui ont vécu la guerre. Durant l’après-guerre, l’organisation de "soirées-mémoires" a également contribué au développement de ce type d’écrits. Ces mémoires sont généralement appuyés de documents, photographies, lettres, cartes, objets, etc. Jusqu’en 2010, environ deux mille titres de mémoires de guerre avaient été publiés.

- Nouvelles et romans de guerre : la littérature romanesque est une branche importante de la littérature de guerre et souvent, dans le cas de la littérature de guerre iranienne, les auteurs sont des anciens combattants. Le premier titre romanesque de la littérature iranienne de la guerre Iran-Irak est la nouvelle Sarbâz (Le soldat), de Misâgh Amir Fajr, publiée le 3 octobre 1980, soit douze jours après le début de l’attaque irakienne.

- L’autofiction est aussi un genre où les auteurs de la littérature de la Défense sacrée se sont illustrés, notamment en raison de leur propre passé de combattants.

- Les testaments, les lettres et les écrits du front : Cet ensemble, au-delà de son importance historique, forme également la plus importante expression de la littérature de la Défense sacrée.

- Les slogans et les chansons : ces slogans et chansons sont souvent anonymes et représentent l’expression du peuple, des combattants, etc.

- Les épitaphes.

- Les tableaux muraux, les tags, etc. : souvent relevés d’humour, ces phrases courtes expriment avec peu de mots des situations très difficiles.

- Les bandeaux que les combattants nouent autour de leur tête et qui presque toujours, portent des inscriptions.

- Les récits de voyage des combattants.

- Les journaux de route, intéressants historiquement, militairement, mais aussi littérairement.

La prose littéraire de la Défense sacrée

La littérature de la Défense sacrée vit le jour dès le commencement des hostilités : la première nouvelle de la guerre fut publiée douze jours après l’attaque irakienne, et le premier roman de cette littérature publié moins d’un an après le début de la guerre sous le titre Khâneh-i bâ ’atr-e golhâ-ye sorkh (Une maison au parfum des roses). Cette même année, la publication d’ouvrages comme Shesh tâblo (Six tableaux) de ’Abdol-Hayy Shammâssi ou Morgh-e Amin (L’oiseau Amen) de Sirous Tâhbâz montrent déjà l’émulation en la matière. En une décennie, de 1981 à 1991, 1646 romans et nouvelles furent publiés par plus de 260 écrivains traitant de la Défense sacrée. Les sujets traités étaient généralement le martyre, l’héroïsme des combattants, l’impact de la guerre dans la vie de la population, les migrations, les destructions et ruines, les opérations militaires, etc. Durant les mêmes années, de célèbres romans comme Zamin-e soukhteh (Terre brûlée) d’Ahmad Mahmoud, Nakhl-hâye bi sar (Les dattiers décapités) de Ghâssemali Farâsat, ’Orouj (Elévation) et Râh-e kenâr-e (Le chemin de la côte) de Nâsser Irâni, Oghiânous-e sevvom (Le troisième océan) de Hassan Khâdem, Mohâdjer (L’immigrant) de Rezâ Râhgozar, Parastou (L’hirondelle) de Mahmoud Golâbdarrei, Bâzgasht az marg (Retour de la mort) de ’Abdol Jabbâr Assadi Howeyziân, Aftâb dar siâhi-e jang gom mishavad (Le soleil se perd dans l’obscurité de la guerre) d’Asghar ’Abdollâhi, Khâterât-e yek sarbâz (Mémoires d’un soldat) de Ghâzi Rabihâvi ou Esmâ’il Esmâ’il de Mahmoud Gholâbdarrei furent publiés, qui eurent un impact important sur le développement de ce genre littéraire.

Couverture de l’ouvrage Gonjeshk-hâ behesht râ mifahmand (Les moineaux comprennent le paradis), écrit par Hassan Bani ’Ameri

Dans les récits des années de guerre, la décennie 1980, une vision idéalisée et glorieuse est nettement plus visible que dans les récits des années 90 où la réalité de la guerre est explorée dans de nouvelles perspectives, mettant à jour des dimensions ignorées jusqu’alors. Dans les années 80, une moindre attention est prêtée aux techniques narratives et littéraires et l’émotivité ; parfois le prosélytisme domine et la forme la plus utilisée demeure celle de la nouvelle, remplacée dans les années 90 et l’après-guerre par le roman.

Les thèmes des œuvres romanesques de la Défense sacrée

Durant les premières années de la guerre, la littérature demeure relativement réaliste, se basant sur l’héroïsme et la résistance des combattants et de la population. Dans ces récits, la figure du combattant représente ce dernier comme tout à fait angélique et divin alors que l’ennemi est dépeint comme misérable, pathétique et bas. Dans ces récits, les personnages sont généralement typés selon des modèles très simples. Dans les années suivantes, de plus en plus d’attention fut portée aux techniques narratives, et le regard ainsi que l’optique selon laquelle la guerre était considérée changea. Ce changement devint dominant à partir de la seconde moitié des années 90 et 2000. De façon générale, les thèmes exploités dans les œuvres romanesques de la Défense sacrée sont :

- Le courage, l’héroïsme et l’abnégation : généralement, cette thématique visible dans la quasi-totalité de la littérature de la Défense sacrée est à mettre en relation avec "la grande leçon de l’Ashourâ".

- Le martyre et la vie des prisonniers de guerre dans les camps irakiens.

- Le contraste entre la vie au front et la vie urbaine : cette thématique est fortement marquée par la nostalgie de la guerre et les personnages souffrant de la vie citadine, souhaitent revivre la grande période de la guerre. Cette thématique est particulièrement présente dans la poésie de la Défense sacrée et forme souvent l’infrastructure narrative des romans d’après-guerre.

- Les traumatismes sociaux et psychologiques.

- Les bombardements : cette thématique est utilisée pour dépeindre la vie des populations civiles durant la guerre.

- Les traumatismes et pathologies développés par les anciens combattants : cette thématique sert également de cadre pour rappeler l’abnégation, le sacrifice et parfois la solitude et la nostalgie des anciens combattants.

- Les problèmes familiaux et sociaux des combattants : considérant que la guerre Iran-Irak est une guerre contemporaine et que la majorité de ceux qui y ont pris part sont toujours vivants, cette thématique est d’actualité et permet de dépeindre la vie ordinaire des combattants et anciens combattants.

- Le pacifisme : la littérature de la Défense sacrée est une littérature pacifiste. Ce pacifisme fut visible dès la naissance de cette littérature, mais se voit plus nettement dans les œuvres récentes (fin années 90 jusqu’au présent) qui insistent sur les aspects négatifs de la guerre.

Les auteurs

La guerre Iran-Irak étant une guerre récente, les auteurs qui l’illustrent forment une jeune génération ayant elle-même vécu la guerre. Les écrivains et poètes de la littérature de la Défense sacrée sont généralement des auteurs qui ont eu l’occasion de vivre la guerre et en faire une expérience personnelle, qui est la matière première de leur écriture. L’un des critiques dit de cette génération : "Les auteurs de ces récits n’étaient pas à l’origine des écrivains professionnels. C’étaient des hommes qui voulaient partager leur expérience de la guerre avec les autres. Ils s’inquiétaient de voir s’oublier les idéaux et les valeurs qui étaient à l’origine de la résistance et écrivaient dans l’urgence, c’est pourquoi ils réussissaient peu à créer des œuvres aux personnages vivants et réels. Ils ne voulaient pas vraiment exprimer leurs idéaux au travers de techniques narratives sophistiquées et indirectes." [1] Aujourd’hui, à peine vingt ans après la fin de la guerre, le mûrissement de leur écriture permet désormais à cette génération de créer des œuvres très différentes des premiers ouvrages de la littérature de la Défense sacrée, justement en transmutant l’expérience directe de la guerre en une littérature en plein développement qui est peut-être plus apte à durer.

La littérature de jeunesse de la Défense sacrée

L’une des particularités de la littérature contemporaine de guerre en Iran demeure l’importance du champ réservé à la jeunesse. Ainsi, une littérature de jeunesse de la Défense sacrée s’est développée parallèlement à la littérature de guerre pour adultes, pour des raisons pédagogiques. Le corpus de cette littérature de guerre pour jeunesse est aujourd’hui l’un des plus importants en matière de littérature pour enfants et adolescents en Iran. La littérature de jeunesse de la Défense sacrée peut être divisée en deux grands groupes :

- La littérature de guerre écrite par des auteurs adolescents qui ont vécu la guerre, soit en tant que civils, soit en tant que combattants. Certains de ces très jeunes auteurs sont aujourd’hui parmi les grands noms de la littérature de guerre iranienne.

- La littérature de guerre écrite par des adultes à l’intention des enfants et adolescents. Ce deuxième type compose la majorité des œuvres de guerre pour jeunesse. Les personnages principaux de ces récits sont souvent des enfants et des adolescents.

Il faut aussi préciser que l’humour, généralement présent dans les récits de guerre, est présent dans les œuvres de guerre pour jeunesse.

La guerre Iran-Irak est aujourd’hui encore omniprésente dans la société iranienne et dans la vie quotidienne des Iraniens. C’est pourquoi la littérature de cette guerre a encore bien des choses à dire. C’est une littérature très jeune qui a subi de grandes modifications depuis son apparition en 1980 et dont le corpus ne cesse de se développer ; en un mot, une littérature en pleine création.

Bibliographie :
- Sangari, Mohammad Rezâ, Adabiât-e Defâ’-e Moghadas (Littérature de la Défense sacrée), Téhéran, éd. Organisation de la préservation des œuvres et des valeurs de la Défense sacrée, 2008.
- Pârsi Nejâd, Kâmrân, Jangui dâshtim, dâstâni dâshtâni (Une guerre, un récit), Téhéran, éd. Sarir, 2005.
- San’ati Mohammad Hossein, Ashnâyi bâ adabiât-e Defâ’-e Moghadas (Introduction à la littérature de la Défense sacrée), Téhéran, éd. Organisation de la préservation des œuvres et des valeurs de la Défense sacrée, 2008.

Notes

[1Mirabedini, Hassan, Sad Sâl dâstân nevisi Iran (Cent ans de narration iranienne), Téhéran, ed. Tcheshmeh, 1998, tome III, p. 890. Cité dans Sangari, Mohammad Rezâ, Adabiât-e Defâ’-e Moghadas (Littérature de la Défense sacrée), Téhéran, ed. Organisation de la préservation des œuvres et des valeurs de la Défense sacrée, 2008.


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