N° 151, juin 2018


  • Le mois du Ramadan en Iran
    Présentation, historique, rituels et gastronomie

    Afsaneh Pourmazaheri N° 151, juin 2018

    Le jeûne du Ramadan est l’un des cinq piliers de l’islam à côté de la profession de foi, des cinq prières par jour, de l’aumône, et du pèlerinage à La Mecque. Neuvième mois du calendrier lunaire islamique, le Ramadan est d’abord le nom du mois au cours duquel le livre sacré des musulmans, le Coran, fut révélé ; où le deuxième Imâm chiite, Hassan, est né ; où le gendre et cousin du prophète Mohammad, l’Imâm Ali, fut assassiné ; où une bataille décisive à Badr fut gagnée ; et surtout, c’est le mois durant lequel (...)


  • La Nuit du Destin

    Saeid Khânâbâdi N° 151, juin 2018

    "Nous l’avons, certes, révélé pendant la Nuit du Destin.
    Et qui te dira ce qu’est la Nuit du Destin ?
    La Nuit du Destin est meilleure que mille mois.
    Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par la permission de leur Seigneur pour tout ordre
    Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube."
    Coran, sourate 97
    A l’orée des mystères gnostiques et des rites de la loi islamique, de la spécificité de l’islam et de l’héritage des croyances sémito-orientales, la Nuit du Destin fait (...)


  • Ramadan, le mois de l’altruisme,
    du partage et de la générosité

    Arash Khalili N° 151, juin 2018

    « O, les Croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous –peut-être seriez-vous pieux ! – pendant des jours comptés. Donc, quiconque d’entre vous est malade, ou en voyage, alors, qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’avec une grande difficulté, il y a une rançon : la nourriture d’un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré, c’est bien pour lui : mais il est mieux pour vous de jeûner, si vous saviez ! » (Coran : (...)


  • La place du Coran et des prières particulières durant le mois de Ramadan

    Zahrâ Moussâkhâni N° 151, juin 2018

    Le jeûne est une forme commune de pratique existant dans diverses religions à travers le monde. Ses bénéfices, à la fois spirituels et physiques, sont largement reconnus même si sa fréquence, sa pratique et sa durée peuvent différer d’une religion à une autre. L’islam accorde une grande importance à l’acte de jeûner, qui fait partie de ses piliers, aux côtés de la profession de foi, de la prière, de l’aumône et du pèlerinage.
    Ainsi, selon le Coran : « Ô Vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit, comme il (...)


  • Les Iraniennes et le Ramadan :
    retour sur un rite ancien

    Zeinab Golestâni N° 151, juin 2018

    Au fil des siècles, le mois de Ramadan est devenu un élément à part entière de la culture iranienne, avec ses rites et pratiques spécifiques. Ainsi, par le passé, afin d’accueillir le Ramadan, les Téhéranais, un bol d’eau et un miroir à la main, montaient sur le toit pour voir de leurs yeux la lune nouvelle, et annonciatrice du Ramadan. Aujourd’hui encore, pour beaucoup, c’est l’un des rituels précédant le mois saint, dont les cérémonies commencent dès le mois de Sha’bân. Étroitement liés aux situations (...)


  • La présence du mois de Ramadan dans la poésie persan

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 151, juin 2018

    A partir du IVe siècle de l’Hégire jusqu’à nos jours, de nombreux poètes iraniens ont porté une attention particulière à la culture religieuse et aux préceptes de l’islam. C’est aussi le cas concernant les rites pratiqués tout au long du mois de Ramadan, qui sont évoqués dans de nombreuses œuvres littéraires. Dans ces productions, les poètes s’efforcent de mettre en exergue les vertus et prodiges de ce mois sacré. Nous allons ici évoquer les modalités de la présence du mois de Ramadan dans certaines œuvres (...)


  • Le « Land Art », un art de paysage
    Projet de « Ghavâm Zang » en automne 2017

    Babak Ershadi N° 151, juin 2018

    Le Land Art est une nouvelle vision de l’approche artistique par rapport au « paysage ». Cette approche peut devenir monumentale, conceptuelle, minimaliste, écologiste, etc.
    L’intervention de l’artiste dans le paysage naturel peut être très minimale ou maximale, mais elle peut aussi modifier le paysage de manière provisoire (lors d’une exposition, par exemple) ou permanente, s’il s’agit de garder de façon durable les modifications dans le paysage. Certaines œuvres sont exposées à l’érosion naturelle et (...)


  • Younes Faghihi, un artiste venu du monde des mots

    Samirâ Fâzel N° 151, juin 2018

    Younes Faghihi est né le 31 mai 1981 à Marâgheh, une ville de la province d’Azerbâïdjân-e Sharghi, au nord-ouest de l’Iran. C’est un artiste peintre qui utilise les formes, les mouvements et la composition de la calligraphie traditionnelle persane et exprime son propre art dans un élan d’universalité. Ses œuvres recèlent aussi un éternel message de paix et d’amour. Il dit lui-même : « Je pense souvent à l’amour, parce que je suis né dans le sud de l’Iran au début du conflit entre l’Iran et l’Irak. J’ai perdu (...)


  • Le salon du dessin contemporain
    DRAWING NOW ART FAIR
    22 AU 25 MARS 2018. AU CARREAU DU TEMPLE, PARIS

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 151, juin 2018

    Un salon/foire d’art contemporain parmi bien d’autres
    Ce salon et foire du dessin contemporain en est à sa douzième session et pour le visiteur occasionnel que je suis (il y a tellement de salons consacrés à l’art contemporain à Paris !), cette session fut assez convaincante. Un certain nombre de réserves que j’ai pu émettre dans un précédent article de cette même Revue de Téhéran n’ont plus lieu d’être, comme celle, par exemple d’une présence trop pesante du dessin académique : Drawing Art Now s’annonce (...)


  • Tony Cragg au Musée d’art contemporain de Téhéran

    Babak Ershadi N° 151, juin 2018

    Le 29 avril 2018, le Musée d’art contemporain de Téhéran (MACT) a dévoilé « Roots and stones » (Racines et pierres), une sculpture du célèbre artiste britannique Tony Cragg.
    Cette œuvre d’art a été offerte par l’artiste de 69 ans au MACT. Lors d’une cérémonie officielle dont Tony Cragg était l’invité spécial, « Roots ans Stones », une gigantesque sculpture conceptuelle en marbre de 320 cm sur 158 cm, a été dévoilée dans le jardin des sculptures du MACT, situé au centre de la capitale iranienne. Étaient présents à (...)


  • KUPKA
    Pionnier et l’un des inventeurs de la peinture abstraite
    Grand Palais, Paris, 21 mars-30 juillet 2018

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 151, juin 2018

    Une œuvre restée en retrait des feux de la rampe…
    Kupka est assez peu connu du grand public et cette exposition du Grand Palais, à Paris, est une réelle opportunité pour prendre connaissance de son œuvre graphique et de son œuvre picturale dont l’essentiel se place entre la fin du dix-neuvième siècle et les années cinquante, au vingtième siècle. L’exposition, assez exhaustive (plus de trois cents œuvres), permet de découvrir certains aspects peu médiatisés de sa démarche, du fait sans doute de la rareté (...)


  • La littérature afghane :
    une littérature de la mémoire

    Outhman Boutisane N° 151, juin 2018

    La narration à la première et deuxième personne qu’utilisent les romanciers afghans dans leurs romans pose une problématique intéressante quant aux implications de ce « je » et de ce « tu » dans la subjectivité du langage. Les définitions proposées par Émile Benveniste, dans son ouvrage Problèmes de linguistique générale, nous permettent de lier cette subjectivité de la narration à la mémoire personnelle du romancier.
    L’emploi du « je » par le narrateur, dans la narration du roman, détermine la mise en scène (...)


  • Sâdegh Hedâyat : un Kafka iranien ?

    Shafigheh Keïvân N° 151, juin 2018

    Les ouvrages de Franz Kafka ont beaucoup inspiré les auteurs postérieurs et permettent une variété de lectures possibles de par leur universalité. Les traductions des œuvres de Kafka, pourtant, sont rarement un reflet fidèle de ses ouvrages, ni dans la forme, ni dans le contenu. De plus, ces traductions, influencées par la culture du pays auquel elles s’adressent, sont parfois perçues et reçues d’une façon si particulière qu’elles créent une distorsion par rapport à l’original. Umberto Eco appelle ce (...)


  • Fabriqué en Iran

    Saeid Khânâbâdi N° 151, juin 2018

    Le monde entre dans l’ère mouvementée de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. En Europe, la Grande-Bretagne, sous le règne de Georges III de la maison de Hanovre, s’impose sur ses rivaux classiques, surtout après avoir écrasé la France des Bourbons lors de la guerre de Sept Ans. En Asie du Sud, depuis le siècle précédent, la Compagnie britannique des Indes Orientales s’implante progressivement sur les marchés du Vieux Continent. Grâce à ces établissements politico-économiques, les Anglais ont déjà pu (...)


  • La condition bilingue
    A soi-disant Daryush...

    seyed ashkan khatibi N° 151, juin 2018

    La condition bilingue
    A soi-disant Daryush Shayegan
    Faut-il nommer le poète portugais qui écrivait sous une soixante-dizaine de noms et qui, par ce moyen, jouait avec tous les chercheurs curieux de la vie derrière l’œuvre, de l’invisible derrière le visible ? Il s’appelait Fernando Pessoa. Mais est-ce qu’il y a vraiment un orthonyme pour un maître de l’hétéronymie ? Non, il n’a plus d’orthonyme, puisqu’il a déjà mis en cause l’efficacité d’une telle distinction. Il n’est guère lui-même anonyme : ce (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 151, juin 2018

    Préface à l’amour
    Il me reste du musc de Russie dont le litre
    Excède la valeur du poids de l’or ;
    Cette liqueur, dans sa fiole comme un trésor
    Y coule comme l’astre sur la vitre.
    Les marées qui glissent sur tes grands pieds divins,
    Les refroidissent-elles sur les plages,
    L’hiver venu, quand l’astre brûle par étage
    Les flots glaciaux percés des rais nervins.
    Le gel renouveau, l’astre brûle la Baltique ;
    L’aube polaire, la plus belle de toutes,
    Glisse doucement au Nord et l’Aurore, écoute, (...)