N° 129, août 2016


  • Les religions préislamiques en Iran

    Mireille Ferreira N° 129, août 2016

    Avant l’arrivée des Arabes au VIIe siècle, la Perse a connu de nombreux cultes qui ont modelé la mentalité iranienne et qui influencent encore de nos jours le quotidien des Iraniens.
    Dans la Perse antique, le culte principal est le mazdéisme, religion qui doit son nom à son dieu principal, Ahourâ Mazdâ. Il devient zoroastrisme après la réforme mise en œuvre par son prophète Zoroastre, 600 ans avant l’ère chrétienne. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta.
    Le mazdakisme, mouvement religieux éphémère, (...)


  • Les classes sociales
    chez les zoroastriens

    Traduit par
    Zeinab Golestâni

    Fatemeh Zargari N° 129, août 2016

    L’histoire de toute société se définit, sous la plume de certains penseurs, par rapport à l’histoire de la lutte des classes, ceux-ci s’efforçant de la relier à la division sociale au travail. De fait, certaines sociétés ont recours à des critères comme l’industrie et la technique, ou encore le revenu et la richesse pour mettre cette division en œuvre. L’apparition des classes sociales en Iran s’accompagne, selon les périodes, de la formation d’institutions sociales telles que le nmâna (domicile), le wis (...)


  • Le manichéisme

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 129, août 2016

    Le manichéisme, fondé par Manès (en persan Mâni), est une religion pratiquée en Perse au IIIe siècle. Sa doctrine est une synthèse d’éléments empruntés à différentes croyances dont le zoroastrisme, le bouddhisme et le christianisme.
    Manès naît en 216 d’une mère d’ascendance princière, originaire de Nahâvand dans la province de Hamedân. Son père, Fâtik (ou Pâtek), était un prince arsacide qui, selon les documents historiques, se convertit au gnosticisme consistant notamment en des pratiques ascétiques sévères. Au (...)


  • Le haoma :
    une boisson et un culte de la Perse antique

    Sepehr Yahyavi N° 129, août 2016

    Quel est ce breuvage qui est devenu, chez les Perses antiques, un culte à part entière, une partie de la religion avestique et probablement mithraïste, que Zarathoustra essaya de condamner dans un premier temps mais, les traditions anciennes pesant souvent plus qu’on ne l’estime, a dû finalement s’approprier et en réinterpréter la coutume ?
    Les chercheurs anciens sont partagés quant à la nature de cette boisson sacrée : elle serait composée de sésame, de chanvre, ou encore de ginseng ou d’éphédra - la (...)


  • L’ancien mithraïsme et la fête de Noël

    Shahâb Vahdati N° 129, août 2016

    Lorsque les chrétiens du monde entier se préparent à fêter Noël le 25 décembre, les Iraniens ont déjà rendu hommage à l’une de leurs plus grandes célébrations festives le 21 décembre, à la veille du solstice d’hiver, la plus longue nuit et le jour le plus court de l’année. En Iran, cette nuit est appelée shab-e yaldâ, également connue sous le nom shab-e tchelleh, qui fait référence à l’anniversaire ou la renaissance du soleil.
    Autrefois, les hommes vivaient dans une harmonie plus grande avec la nature. Ainsi, (...)


  • Le zurvanisme et la question du destin

    Traduit par
    Samirâ Deldâdeh
    Zeinab Golestâni

    Fatemeh Zargari N° 129, août 2016

    Le zurvanisme est la plupart du temps considéré comme la croyance en la force infinie et implacable du destin. Les spécialistes continuent de débattre sur la date de naissance, l’origine, les règles et les rites, et la philosophie de ce culte. Mais ce qui est certain est que le « temps » occupe le centre des réflexions zurvanistes et du personnage mythique de Zurvan. Un aperçu sur l’histoire des religions montre que les civilisations antiques croyaient presque toutes en un « dieu du temps ». Mais (...)


  • Les pratiques actuelles issues des
    religions de l’Iran ancient

    Hamideh Haghighatmanesh N° 129, août 2016

    Les religions en Iran aujourd’hui
    Selon les articles 13 et 14 de la Constitution iranienne, la religion d’Etat est l’islam chiite duodécimain, mais les autres religions dites "du Livre" sont reconnues, c’est-à-dire le christianisme, le judaïsme, le zoroastrisme et les Sabéens. Les adeptes de ces religions sont donc libres de pratiquer leur foi. En 2006, la population totale du pays était estimée à 70 500 000 personnes dont 70 097 741 de musulmans, 19 823 de zoroastriens, 109 415 de chrétiens, 9 252 (...)


  • La turquoise iranienne, retour sur
    les aspects culturels et artistiques d’une pierre aux mille facettes

    Mahsâ Gharatcholou N° 129, août 2016

    Introduction
    La turquoise est une fascinante pierre bleue qui a parcouru la Route de la soie pour finalement arriver en Europe. Aujourd’hui, cette route et ses marchands appartiennent à l’histoire passée. Cette pierre n’a non seulement point perdu sa place, mais elle a de surcroît bénéficié d’un regain d’intérêt sur lequel nous reviendrons.
    L’Iran produit depuis longtemps une turquoise de très grande qualité, la turquoise de Perse, qui est selon certains experts la meilleure au monde. La turquoise (...)


  • Regard sur la situation de la femme dans trois nouvelles de Jalâl Al-e Ahmad

    Homaira Zarghampour N° 129, août 2016

    La littérature persane a subi un remaniement au XXe siècle, notamment en s’intéressant à de nouvelles figures et catégories sociales. A partir du XXe siècle, cette vieille littérature a commencé à remarquer l’individu en tant que personne spécifique dans la société, différenciée de la "masse" du peuple.
    Jalâl Al-e Ahmad peut être considéré comme l’un des pionniers de la littérature moderne iranienne. Il a créé son propre style. S’investissant profondément dans les problèmes de sa société, il s’est défini en (...)


  • Jean-Pierre Brigaudiot et Gérard-Jacques Mélis
    Un ouvrage publié aux éditions de l’Harmattan, collection Esthétiques, Espaces dess(e)ins

    Entretien entre
    Gérard-Jacques Mélis et Jean-Pierre Brigaudiot

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 129, août 2016

    GJM- Une incertaine poésie… (de l’écriture plasticienne) est le produit d’une rencontre entre Germain Roesz, le directeur de la collection Espaces Dess(e)ins, elle-même faisant partie de la collection Esthétiques et les auteurs, nous-mêmes : Jean-Pierre Brigaudiot artiste, poète, plasticien, et Gérard-Jacques Mélis, linguiste. Afin que le lecteur puisse visualiser certaines œuvres évoquées dans notre livre, nous articulons ce texte avec le site « jpbrigaudiot.com ».
    Dès le début, nous avons décidé de (...)


  • Trois souvenirs d’Abbas Kiarostami

    Babak Ershadi N° 129, août 2016

    « Il représentait le plus haut degré de l’art dans le cinéma. »
    Martin Scorsese
    « Le goût de la cerise est devenu amer » ou « Kiarostami rentre à la maison de son ami », a titré la presse iranienne. « Abbas Kiarostami, emporté par le vent », a écrit Le Monde. Ainsi, pour annoncer le décès d’Abbas Kiarostami qui a révélé au monde entier la puissance du cinéma iranien, les médias ont emprunté les titres de ses chefs-d’œuvre.
    Le réalisateur iranien Abbas Kiarostami, réalisateur du Goût de la cerise , est décédé (...)


  • Doroud, au pied d’Oshtorân-Kouh

    Saeid Khânâbâdi N° 129, août 2016

    Le train s’arrête. Le trajet à travers les champs verts de blé, les montagnes blanches de neige et les plaines rouges de tulipes n’était pas particulièrement fatiguant, mais j’étais impatient de découvrir la destination ; la belle Doroud, au pied d’Oshtorân-Kouh.
    Le mot Do-roud signifie littéralement en persan “Deux rivières”. Cette ville de la province du Lorestân se situe en effet au confluent des deux rivières Mârbareh et Tireh qui se rejoignent pour créer la rivière César, l’une des sources principales (...)


  • Nuit de lumière

    Arefeh Hedjazi N° 129, août 2016

    La nuit du désert est d’une beauté écrasante, nuit à faire hurler les prophètes, nuit baignée de lumière. Nuit de terre obscure et de ciel clair, dur comme une vierge. Nuit où renaît sans cesse Mani, le prophète de lumière.
    Depuis le coucher du soleil, effondrée, couverte de poussière, inconsciente des dangers rampants, scorpions, légion légendaire de la région, serpents venimeux à souhait ou longs et fins lézards aux couleurs minérales, elle regardait obstinément le ciel de nuit, voile incandescent qui (...)


  • Nouvelles sacrées (XXXII)
    Ali-Akbar Shiroudi

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 129, août 2016

    Né en 1955 à Shiroud près de Tonekâbon, dans la province de Mâzandarân, Ali-Akbar Shiroudi compte parmi les figures brillantes de la Défense sacrée. Il fait ses études primaires à Tonekâbon, puis se rend à Téhéran où il trouve un travail et poursuit en même temps ses études secondaires. En 1972, après avoir terminé ses études, il passe le concours de recrutement de l’armée de l’air à Téhéran. Pour cela, il suit une formation initiale de pilote, puis se rend à Ispahan où il reçoit une formation spéciale sur les (...)