N° 88, mars 2013


  • L’Académie iranienne de Langue et de Littérature persanes : un aperçu historique

    Samira Saeidiân
    Traduit par

    Issa Vâleh N° 88, mars 2013

    Les académies de langue sont les produits de la constitution, depuis le XVIIème siècle en Europe, d’Etats modernes et le développement de tendances nationalistes, donnant sens, au fur et à mesure, au concept de « langue nationale ». Elles participent pour ainsi dire à légitimer, voire établir l’existence des ةtats-nations. Mais si cette institution moderne est née, à titre d’exemple, en France en 1635, son apparition en Iran ne date que du XXème siècle ! Elle a par ailleurs vu le jour pour normaliser la (...)


  • L’histoire de la langue persane et sa découverte en Occident

    A. Rouhbakhshân
    traduit par

    Anâhitâ Sâdât Ghâemmaghâmi N° 88, mars 2013

    Il y a presque sept cents ans, les marins chinois récitaient et chantaient les poèmes du Persan Saadi en naviguant et dansaient sur la musique de ces poèmes. Ces poèmes sont entrés en Chine par les routes, par l’Inde et le Bengale, ou ont été diffusés grâce aux Iraniens eux-mêmes, commerçants et marins qui, en ce temps là, dominaient les mers de l’Inde. Ces poèmes de Saadi ont ouvert le chemin pour que « la douce langue persane » du Khâjeh de Shirâz Hâfez parvienne au Bengale. En effet, aujourd’hui, la (...)


  • L’influence du français sur la langue persane

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 88, mars 2013

    Comme toutes les langues vivantes, le persan a subi diverses influences et réalisé des échanges linguistiques avec d’autres langues. Dans ces échanges interlinguistiques issus de rapports politiques, sociaux, économiques et culturels, la traduction tient un rôle important. Selon les recherches, parmi d’autres langues européennes, c’est le français qui a exercé l’influence la plus vaste et profonde sur la langue persane : dès le début de l’établissement des relations entre l’Iran et l’Europe, les (...)


  • L’évolution de la langue persane au cours de l’histoire

    Mohammad Peykani N° 88, mars 2013

    « Demeure de l’être », pour reprendre l’expression de Heidegger, la langue est le berceau de l’histoire. Sans elle, l’homme n’aurait pas d’histoire.
    Le persan est une langue iranienne de la branche indo-iranienne des langues indo-européennes. On le parle essentiellement en Iran, Afghanistan, Tadjikistan et pays historiquement sous influence persane. La langue persane se situe dans la continuation du moyen perse, la langue religieuse et littéraire officielle de la Perse sassanide, lui-même une (...)


  • Ferdowsi, promoteur de la langue et de la culture persanes

    Shahzâd Madanchi N° 88, mars 2013

    Ferdowsi est l’un des plus grands poètes persans. Il naquit vers 940 dans la ville de Tous (Tus) dans le nord-est de l’Iran actuel et disparut vers ?1020. Il a joué un rôle indéniable dans la conservation et la promotion de la langue persane après la conquête arabe.
    Ferdowsi est l’auteur de l’épopée mythique Shâhnâmeh ("Le livre des rois"), dans laquelle il retrace l’histoire légendaire de l’Iran ancien (la Perse). Il consacra une bonne partie de sa vie à la rédaction de cette œuvre, composée de 60 000 (...)


  • Une analyse linguistique des armes dans
    les manuscrits perses

    Manouchehr Moshtagh Khorasani N° 88, mars 2013

    1. Introduction
    Cet article présente une enquête sur les différentes armes et leur typologie dans 48 manuscrits persans du Xe au XIXe siècle. Ces manuscrits décrivent différents types d’armes utilisées par les guerriers sur les champs de bataille. Cet article vise à fournir une base pour établir une analyse des termes généraux décrivant les différents types d’armes dans les manuscrits persans. 2. Arcs et flèches
    Le tir à arc a toujours joué un rôle central dans l’histoire militaire de l´Iran. En nouveau (...)


  • Le persan à Langues’O
    Entretien avec Leili Anvar

    Mireille Ferreira N° 88, mars 2013

    L’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) plus connu sous le nom de Langues’O, est le lointain héritier de l’Ecole des Jeunes de Langues, imaginée au XVIIe siècle par Colbert, premier ministre du roi Louis XIV, dans le but de former de jeunes Français au métier de drogman (de l’arabe turjuman) ou truchement, comme on les désignait à l’époque, c’est-à-dire traducteurs ou interprètes. Complétant ce premier établissement, l’Ecole spéciale des Langues orientales fut créée en 1795, (...)


  • Apprendre le persan en Iran

    Emilie Aghâjâni N° 88, mars 2013

    La filière des Etudes Persanes n’est que très peu représentée en France. Seulement quelques universités proposent cette langue en option et celles qui offrent un cursus complet d’Etudes Iraniennes sont encore plus rares : il n’y a que Paris ou Strasbourg qui donnent cette possibilité. Les formations sont de bonne qualité, malgré tout, la progression reste difficile : en raison de son statut de langue rare, il est très difficile de trouver des livres d’enseignement, voir un simple dictionnaire (...)


  • Un été à l’université internationale Imam Khomeiny de Qazvin

    Alexandre Sudron, Anna Lewin, Guy Devinoy, Hossein Bonaud N° 88, mars 2013

    Nous sommes trois étudiants en persan à l’Institut national des Langues et Civilisations Orientales (INaLCO) à Paris, en dernière année de Licence et nous sommes toujours à l’affut de possibilités d’aller étudier en Iran. Celles-ci sont réduites : un institut privé à Téhéran a tardé à nous répondre derrière les lourdeurs administratives, mais c’est surtout le contexte international qui rend les échanges officiels entre les universités compliqués, voire impossibles et dont nous sommes finalement victimes en tant (...)


  • Le dialecte tâti au travers de son histoire et de ses contes populaires

    Shahâb Vahdati N° 88, mars 2013

    Le tâti ou le dzohouri est un dialecte qui appartient au groupe nord-ouest des langues iraniennes et dont la structure grammaticale et lexicale est très proche du persan. Pourtant, sur le plan grammatical, il conserve encore certaines caractéristiques que le persan moderne a perdues avec le temps, ce qui donne au tâti un aspect relativement archaïque. Etant donné qu’il fut longtemps parlé par les juifs vivant dans les montagnes du Caucase, son vocabulaire est également légèrement influencé par (...)


  • Les sacrées vaches

    Gilles Lanneau N° 88, mars 2013

    Lorsqu’il plait à ces dames de s’endormir sur une voir ferrée, le train s’arrête, attend une heure, deux heures, puis redémarre après qu’elles aient daigné bouger un peu. J’en ai fait l’expérience. Personne ne proteste, bien sûr, nous sommes en Inde, et les vaches sont des divinités vivantes.
    Le Rig Véda nous raconte une histoire curieuse, d’apparence peu cohérente, et occupant pourtant une large place dans ce texte d’une grande beauté poétique.
    Des êtres impurs, malfaisants, dérobèrent des vaches (...)


  • Djavâd Modjâbi,
    humoriste et poète contemporain iranien

    Khadidjeh Nâderi Beni, Mahnâz Rezaï N° 88, mars 2013

    Né en 1939 à Ghazvin, Djavâd Modjâbi est un humoriste, poète, écrivain et journaliste contemporain iranien. Rédacteur en chef de la Revue littéraire Donyâ-ye Sokhan (Le monde de la parole) pendant un temps, il a publié de nombreux ouvrages. Il est l’une des figures culturelles contemporaines importantes de l’art et de la littérature iraniens.
    En art, Modjâbi croit au modernisme et aux arts nouveaux. Dans son œuvre, surtout dans son roman Bâgh-e Gomshodeh (Le Jardin Perdu), le passage de la tradition à la (...)


  • Lettre à Antoine de Saint-Exupéry

    Parvâneh Pourang
    Traduit par

    Roshanak Danaei N° 88, mars 2013

    Bonjour Antoine,
    Le Petit Prince est revenu de la même planète, avec les mêmes soucis et inquiétudes. Il semble que, hors de cette planète, le temps soit incapable de miracle.
    Il n’aurait jamais dû revenir.
    Peut-être que c’est dans l’absence que demeure l’espérance…
    Maintenant, ce petit prince n’a plus de rose dont l’idée pourrait l’apaiser.
    Il ne veut plus rien apprivoiser ; peut-être pense-t-il que l’apprivoisement fait perdre la beauté des choses.
    Un très grand amoureux prend plaisir à l’âme sauvage (...)