N° 80, juillet 2012


  • Elite et intelligentsia de l’époque qâdjâre :
    l’échec de la modernisation dans l’Iran qâdjâr

    Arefeh Hedjazi N° 80, juillet 2012

    La modernité est entrée en Iran avec les Qâdjârs, plus exactement avec cette forme de colonialisme insidieux qu’était l’intensification de l’ingérence des pays occidentaux dans les affaires iraniennes, ingérence facilitée par la sclérose de la société iranienne dans son ensemble et tout particulièrement de la sclérose de la classe dirigeante, et de l’affaiblissement du pouvoir iranien, provoqué par une royauté absolutiste aveugle et une vision sociale dans laquelle tous les citoyens n’étaient que les serfs (...)


  • Urbanisme et architecture à l’époque qâdjâre
    Entre tradition et modernité

    Afsaneh Pourmazaheri, Esfandiar Esfandi N° 80, juillet 2012

    "L’architecture, c’est les traces de pas du temps sur l’espace." Seyyed Hâdi Mirmirân, architecte iranien (1945 Qazvin-2006 Berlin)
    A l’époque de la dynastie qâdjâre qui a duré de 1781 à 1925, l’Iran connut un fort développement des arts et entra dans une période de stabilité politique relative, en comparaison aux périodes précédentes, notamment sous le règne de Fath-’Ali Shâh (1772-1834) et de Nâssereddin Shâh (1831-1896). L’art qâdjâr se caractérisa par une forte teinte européenne accompagnée d’une présence (...)


  • L’art de la peinture sous les « Qâdjârs »

    Sepehr Yahyavi, Shahâb Vahdati N° 80, juillet 2012

    Repères historiques
    La dynastie qâdjâre, qui régna en Iran de 1794 à 1925, n’a pas eu les mêmes convictions ni la même façon de gouverner que les Safavides. Au moment de l’avènement des Qâdjârs, l’invasion des tribus afghanes avait réduit à néant l’empire safavide, et avec Nader Shâh, le pays était entré dans une période de chaos. A travers son histoire récente, pendant les transitions successives du pouvoir, le pays a toujours vécu des périodes de guerres entre tribus et a été témoin des luttes entre féodaux. (...)


  • Kamâl-ol-Molk dans l’imaginaire des Iraniens.
    L’aura du dernier peintre de Cour

    Alice Bombardier N° 80, juillet 2012

    Il est difficile de reconstituer la biographie et de faire la part de légende dans la vie de Kamâl-ol-Molk (env. 1848-1940). Il a initié en Iran à la fin du XIXe siècle un important courant de peinture dite « académique » (akâdemik) dans le pays, mais que nous avons choisi de dénommer principalement ‘peinture du réel’ pour rendre compte de la spécificité de ce courant pictural aux multiples visages, oscillant entre le pittoresque orientaliste, l’émotion picturale romantique et la concision du reportage (...)


  • La littérature populaire de la période qâdjâre

    Ulrich Marzolph*
    Traduction :

    Hoda Sadough N° 80, juillet 2012

    Dans les zones culturelles islamiques, les discussions sur l’évolution historique de la littérature populaire sont dominées par un ouvrage historique particulier qui représente une source indispensable d’information sur l’époque médiévale. Ce catalogue de livres compilé par un libraire de Bagdad, Mohammad ibn Eshâgh ibn al-Nadim, durant la seconde moitié du Xe siècle, et connu par son titre générique d’Al-Fihrist, est universellement reconnu comme une œuvre d’une importance unique pour l’étude de la (...)


  • La traduction sous les Qâdjârs :
    un point d’épanouissement dans l’histoire de l’évolution socioculturelle en Iran

    Sepehr Yahyavi N° 80, juillet 2012

    Le texte qui suit ne prétend pas, de près ou de loin, être une étude exhaustive ni même holistique sur le sujet en question. L’élaboration d’une telle tâche déborde certainement des compétences de son auteur, d’autant plus que la matière semble presque épuisée par les travaux des chercheurs iraniens et étrangers.
    Parmi ceux qui ont depuis longtemps le souci d’examiner les traces de la traduction dans la période historique qâdjâre, les travaux des Français occupent une place digne d’estime. Les travaux des (...)


  • Mirzâ Gholâm-Rezâ Esfahâni
    « Le meilleur calligraphe universel »

    Saeed Sadeghian N° 80, juillet 2012

    Pour l’art de la calligraphie persane, la dynastie qâdjâre est une période brillante durant laquelle cet art put non seulement résister face à l’entrée de l’imprimerie en Iran, mais présenta en outre à l’univers de l’art deux grandes figures exceptionnelles : Mirzâ Rezâ Kalhor et Mirzâ Gholâm-Rezâ Esfahâni. Le premier changea habilement la forme des lettres, les rendant plus lisibles et plus rapidement imprimables, le second, profitant de sa situation et de son génie, porta la calligraphie à son apogée. Dans (...)


  • La peinture à l’époque qâdjâre

    Zeinab Sadough N° 80, juillet 2012

    La période qâdjâre a été une période politiquement très mouvementée, intérieurement et extérieurement, une période qui a connu beaucoup de changements et de développements mondiaux, qui ont eu chacun une grande influence sur la situation politique et culturelle de l’Iran.
    Malgré tous les problèmes politiques et sociaux, les rois qâdjârs prêtaient beaucoup attention aux arts et en particulier à la peinture. Ils étaient d’ailleurs souvent artistes. A titre d’exemple, Fath’Ali Shâh, dont le règne a prouvé son (...)


  • Aperçu sur certains aspects de la musique de la période qâdjâre

    Ameneh Yousef Zâdeh
    Traduction :

    Zeinab Sadough N° 80, juillet 2012

    L’époque qâdjâre marque un tournant dans l’histoire de la musique iranienne. En effet, après deux siècles de stagnation relative, c’est durant cette période que la musique, comme d’autres arts, connaît certains changements et commence à trouver une place dans la cour des rois qâdjârs, notamment lors des règnes de Fath’Ali Shâh (1771-1834) et de Nâssereddin Shâh (1831-1896). A cette époque, la société iranienne n’attachait pas beaucoup de valeur et ne donnait que peu de crédit à la musique. Il n’existait ainsi (...)


  • La girafe blanche

    Marjân Riâhi
    Traduit par :

    Ebrahim Salimikouchi, Nikou Ghâssemi N° 80, juillet 2012

    Juste au milieu de l’Afrique, là où les girafes avaient déjà mangé les feuilles de tous les grands arbres, il y avait une girafe dont la peau était toute blanche. Elle avait été blanche dès sa naissance et avait grandi comme ça.
    Ni ses parents, ni le moineau qui s’asseyait sur son oreille, ni le ver qui la voyait comme une montagne mobile, ni les rhinocéros qui dispersaient les mouches, ni le crocodile qui aimait vraiment la chasser au moment où elle buvait de l’eau, personne ne s’était jamais étonné (...)