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La dynastie qâdjâre, qui régna en Iran de 1794 à 1925, n’a pas eu les mêmes convictions ni la même façon de gouverner que les Safavides. Au moment de l’avènement des Qâdjârs, l’invasion des tribus afghanes avait réduit à néant l’empire safavide, et avec Nader Shâh, le pays était entré dans une période de chaos. A travers son histoire récente, pendant les transitions successives du pouvoir, le pays a toujours vécu des périodes de guerres entre tribus et a été témoin des luttes entre féodaux. L’année 1796 voit enfin, avec le couronnement d’Aghâ Mohammad Khân, le début de l’avènement d’une stabilité politique menant à une renaissance des arts et de la culture. Cette période fut un moment critique marqué par le progrès de la peinture persane qui abandonne le style somptueux et raffiné de l’époque safavide, tout en allant vers une certaine sobriété, un certain caractère dorique, propre au XIXe siècle iranien.
La peinture à l’huile fut présentée pour la première fois au XVIIe siècle, avec des boîtes laquées et des reliures de livres, ainsi qu’avec l’illustration des manuscrits historiques et des portraits d’une noblesse exigeante. Cette technique était mieux adaptée aux goûts des clients. Alors que la préférence pour les tons sombres aurait produit des miniatures ombrageuses et que la peinture commence à se diriger vers une représentation tridimensionnelle des objets, les artistes apprennent la perspective et l’anatomie. Par conséquent, les images deviennent de plus en plus réalistes.
Depuis la fin du XVIIIe siècle, l’Iran renforce ses liens avec les puissances colonisatrices européennes, et le pays commence à connaître la culture occidentale, dans toutes ses dimensions, dont la mode vestimentaire, l’architecture. Les jeunes iraniens sont envoyés en Europe pour étudier l’art, parmi lesquels on peut citer Mirzâ Abolhassan Ghaffâri, plus connu sous le surnom Sani’-ol-Molk. Celui-ci a pu restituer et appliquer habilement les techniques européennes dans la peinture persane. Pourtant, son œuvre a été encore plus influencée par l’art de la miniature et le patrimoine artistique iraniens. Mahmoud Khân Sabâ, son contemporain, a pu trouver un équilibre entre le style moderne européen d’une part, et les traditions profondes de l’art national de l’autre.
Fath ’Ali Shâh admirait l’art de la Perse ancienne ainsi que le style dit néo-sassanide. On peint alors de nombreux exemples de bas-reliefs représentant Fath-Ali Shâh à la place de Khosrô. Les plus célèbres de ces bas-reliefs se trouveraient à Tcheshm-e ’Ali, Tâq-e Boustân, et à proximité de Darvâzeh-Qor’ân à Shirâz.
En s’inspirant de l’art sassanide, l’artiste Mirzâ Mohammad Dâvari Vesâl Shirâzi (1822-1865) travaille pour illustrer les épopées du Shâhnâmeh (Le Livre des Rois) jusqu’en 1855. D’autres artistes ont pris comme modèle les travaux du miniaturiste Rezâ ’Abbâsi et de Moussavi. Sous Fath ’Ali Shâh, la peinture fait le plus souvent appel à des traditions nationales, mais à la fin du XIXe siècle, le style européen commence à pénétrer la mode des palais. A cette époque, une immense fresque représentant le souverain et son entourage est réalisée à l’intérieur du palais royal, avec des portraits de princes et des batailles historiques. Des tableaux dorés et incrustés produisent un fort effet sur tout spectateur attentif et se caractérisent par la description jusqu’aux moindres détails des robes des souverains, toujours avec une préférence accordée à la splendeur extérieure.
L’interaction des styles traditionnels et européens se remarque dans les peintures de cette période, qui sont exécutées au moyen des techniques inspirées des styles flamand et florentin. A titre d’exemple, on pourrait citer un portrait de Mazdâ peint par Mehdi Shirâzi (1819-1820). En bref, à l’époque de Fath ’Ali Shâh, l’art développe un style éclectique qui tente de combiner l’art de Persépolis, le style d’Ispahan, et celui de Versailles.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous le règne de Nâssereddin Shâh, les artistes mettent de côté le style de Fath ’Ali Shâh en faveur de la peinture académique européenne. C’est alors l’époque du développement rapide de l’art des portraits réalistes, voire naturalistes. Nâssereddin Shâh accueillait avec enthousiasme tous les us et coutumes européens.
La photographie a une grande influence sur la peinture de cette époque. Les artistes commencent à peindre à partir des images photographiques et à faire des copies de chefs-d’œuvre avec la plus grande précision.
La peinture de toiles avec une variété de thèmes et de sujets, allant de sujets religieux aux portraits de danseurs, a une dimension parfois plus érotique par rapport au passé. Cette peinture profane fut appelée l’art de la maison de café (honar-e ghahveh khâneh-i) ; cet art étant principalement présent dans des maisons privées ou des lieux de loisirs où les gens ordinaires se rassemblaient pour s’amuser. Durant la période qâdjâre, les techniques de coloration des mosaïques sont différentes de celles de l’époque safavide. Pour la première fois en Iran, la mosaïque représente des personnes et des animaux, des scènes de chasse du roi et des nobles, les batailles de Rostam (le principal héros du Shâhnâmeh), les fonctionnaires de l’Etat, les soldats, copiant parfois les œuvres de peinture européennes et les photos.
En 1896, Nâssereddin Shâh est assassiné, et pendant une dizaine d’années, il existe en Iran un parlement constitutionnel qui limite grandement le pouvoir du Shâh. Avec l’affaiblissement de la monarchie, des portraits très différents des dirigeants du pays sont alors produits. Le portrait de Mozaffareddin Shâh peint par Sani’ Homâyoun représente un vieillard débile, penché avec lassitude sur la main de son Premier ministre, ’Abdol-Majid Mirzâ. L’artiste ne fait aucune tentative pour dissimuler la faiblesse (ou la tendresse) du souverain. Dans ce tableau, rien ne montre la grandeur et l’autorité impériale.
L’artiste le plus remarquable de la fin de la période qâdjâre est Mohammad Ghaffâri, connu sous son surnom Kamâl-ol-Molk (qui signifie littéralement "la perfection du royaume"). Celui-ci a exercé une influence énorme sur les peintres iraniens. Il ne serait pas exagéré de dire que son travail a orienté une tendance majeure de l’art iranien tout au long du XXe siècle. Ses nombreux élèves ont continué à peindre à sa manière, bien qu’un autre mouvement, penché vers le symbolique et l’abstrait tenta au XXe siècle d’agir et de réagir contre cette grande figure.
Né vers 1814 à Kâshân, Abdolhassan Ghaffâri est envoyé à Téhéran par son père pour étudier la peinture chez un maître célèbre, ’Ali Ispahâni, connu sous le surnom Naghghâsh-bâshi (le chef des peintres), à la Cour de Fath ’Ali Shâh. Héritier des dons de son père, Mirzâ Abdolhassan réalise de grands progrès sous la direction de son maître et devient bientôt l’un des artistes les plus célèbres de son temps.
En 1842, pendant le règne de Mohammad Shâh Qâdjâr, le jeune artiste est invité à dresser un portrait du monarque, ce qui en fait un peintre de cour. Bientôt, Sani’-ol-Molk obtient à son tour le titre de Naghghâsh-bâshi. Le portrait de Mohammad Shâh, réalisé en 1842, est considéré comme l’une de ses premières œuvres modernes iraniennes qui ait survécu au temps.
A la fin du règne de Mohammad Shâh, le peintre se rend en Italie pour étudier les œuvres des grands maîtres européens, en particulier ceux de la Renaissance. Il passe une grande partie de son temps à visiter les musées et les académies de Rome, du Vatican, de Florence et de Venise, et à élaborer des copies des chefs-d’œuvre des maîtres italiens.
Après son retour en Iran, Sani’-ol-Molk s’engage dans l’illustration des contes des Mille et Une Nuits, travail colossal sur lequel plus de 42 miniaturistes travaillent pendant sept ans. Cette édition contient 3600 vignettes. Ces miniatures sont très intéressantes, non seulement d’un point de vue artistique, mais aussi pour l’étude du folklore et de la société iranienne du XIXe siècle. Ces œuvres reflètent le regard du peuple iranien durant cette période. Dessinant lui-même 19 illustrations pour la collection, Sani’-ol-Molk veut alors dépeindre la vie iranienne sous la forme authentique de son temps. Les miniatures de cette période peuvent ainsi être considérées comme des documents originaux qui représentent les traditions iraniennes de la moitié du XIXe siècle.
Par exemple, dans l’une de ces vignettes, Nâssereddin Shâh est représenté en tant que calife de Bagdad, et Amir Kabir est dépeint dans les dernières années de sa vie, comme le célèbre ministre du calife, Ja’far Barmaki. Les rues et les marchés de Bagdad sont en vérité celles de Téhéran, peintes avec une composition colorée et complexe invitant à imaginer les caractéristiques culturelles et ethnographiques de la vie de la société iranienne de l’époque. Le style des bâtiments, le design intérieur et la décoration des chambres et les fenêtres, tous sont peints dans le style français contemporain à cette époque. C’est le cas également pout les patios, les galeries en briques unies, les beaux jardins. Dans une miniature qui représente le bain public, l’on peut voir comment parmi les gens, certains clients se rasent la tête, d’autres se lavent à l’aide des gants spéciaux appelés des kissehs, d’autres enfin se teignent la barbe au henné, ou se font masser.
D’autres miniatures de Sani’-ol-Molk représentent les musiciens traditionnels et les instruments de musique iraniens du XIXe siècle, comme le kamântcheh, le târ, le daf et le zarb (tombak), ou encore des danseurs, garçons et filles qui dansent avec la musique. Ses dernières œuvres montrent les gens assis sur des tapis ou des nattes, ou appuyés sur des coussins. On y voit aussi les maisons des princes et les hommes riches qui vivent à l’européenne.
Sani’-ol-Molk est mort à l’âge de 52 ans d’une maladie inconnue, léguant un grand nombre de tableaux et de miniatures.
Mohammad Ghaffâri, plus connu sous le pseudonyme de Kamâl-ol-Molk, est sans aucun doute l’un des artistes iraniens les plus éminents. Né à Kâshân en 1847 dans une famille de peintres, son oncle, Mirzâ Abdolhassan Ghaffâri (Sani’-ol-Molk) dont nous avons parlé, est un maître inégalé du portrait à l’aquarelle. Le père de Kamâl-ol-Molk, Mirzâ Bozorg Ghaffâri, est un artiste célèbre, fondateur de l’école iranienne de la peinture. Dès les premières années de sa vie, Mohammad témoigne d’un talent hors du commun pour le dessin. Dans un excès d’inspiration, il dessine au charbon sur tous les murs de sa chambre. Certains croquis peuvent être admirés au cours de la visite de la maison de la famille Ghaffâri.
Après l’obtention de son baccalauréat, le jeune artiste se rend à Téhéran et entre à l’école Dâr-ol-Fonoun (première école polytechnique iranienne) pour étudier chez le célèbre peintre Mozayen-od-Doleh. Un œil de peintre et un sens aiguisé lui permettent de déceler la face cachée des choses dans l’enchevêtrement de lignes, de percevoir les plus infimes nuances de couleurs et de figures, souvent cachés aux yeux ordinaires.
Dès ses études, il attire l’admiration de tous et est considéré comme un dessinateur de talent. A la suite d’une visite de Nâssereddin Shâh à Dâr-ol-Fonoun, ce dernier apprécie son travail et l’invite à la cour. L’artiste reçoit ensuite, après la peinture du portrait du roi dans la salle des miroirs du Palais Golestân, le titre honorifique de « Kamâl-ol-Molk ».
Durant plusieurs années et jusqu’à l’assassinat du Shâh, Kamâl-ol-Molk travaille à la cour, où il produit certains de ses chefs-d’œuvre qui sont en général des portraits de gens célèbres, des paysages, des images de chasse et des pièces du palais. Sa maîtrise du pinceau et ses couleurs vives et éclatantes le distinguent de la plupart des autres artistes de l’époque. Durant cette période, il peint plus de 170 peintures dont malheureusement la plupart ont été soit détruites, soit expédiées à l’étranger pour rejoindre des collections privées.
A la mort du Shâh, Kamâl-ol-Molk ne souhaite pas travailler à la Cour de son successeur, Mozafareddin Shâh. Agé alors de 47 ans, il part pour l’Europe afin d’étudier la technique des peintres occidentaux. Cette connaissance lui donne l’occasion de perfectionner son art, qui s’abreuvait jusqu’alors exclusivement aux sources orientales. En visitant les musées, l’artiste réalise des copies des tableaux de Raphaël, Rembrandt, Titien, Léonard de Vinci et autres maîtres.
En 1889, il retourne en Iran. Il ne tarde pas à ressentir une aversion croissante vis-à-vis de la cour. Les intrigues des autres artistes le contraignent à quitter le pays pour s’établir en Irak, malgré son amour pour sa terre natale. Ses voyages dans les villes saintes d’Irak lui ouvrent de nouveaux horizons. Son esprit créatif est inspiré par les coupoles dorées et les minarets à la turque, des mosquées et des mausolées, des lignes interminables de pèlerins qui tournent autour des murs des sanctuaires.
La place de Karbalâ-ye Mo’allâ, Le forgeron de Bagdad et Le juif diseur de bonne aventure sont parmi les œuvres les plus marquantes de la période de séjour irakien, séjour de deux ans après lequel le peintre revient dans son pays et rejoint les partisans de la révolution constitutionnelle de 1906. C’est à cette même période qu’il réalise des portraits du Capitaine ’Issâ Bakhtiâri et d’Azed-ol-Molk.
L’adoption de la loi constitutionnelle crée une nouvelle ambiance en Iran. Alors que le pouvoir est entre les mains de gens instruits qui savent apprécier l’art, Kamâl-ol Molk fonde sa propre école dans laquelle l’apprentissage ne se limite pas à la peinture, mais s’étend à l’artisanat, dont le tissage de tapis, la fabrication de la mosaïque, la menuiserie. Cette école aide grandement à faire survivre l’artisanat national iranien qui était alors en agonie.
Malgré la courte durée de vie de cette école, en sortirent des artistes de renommée comme Hossein ’Ali Khân Vaziri, Esmâ’il Ashtiâni, Mohammad ’Ali Heydariân, Mahmoud Elâhi, Ne’matollah Moshiri, ’Ali Akbar Yâssy, Mohsen Sohayli et surtout Hossein Sheikh. Une partie importante de l’allocation mensuelle des étudiants pauvres est alors payée par Kamâl-ol-Molk lui-même.
Cependant, en 1920, Kamâl-ol-Molk est déçu par la prise de pouvoir forcée de Rezâ Shâh Pahlavi et refuse de travailler à la cour de celui-ci. Reza Shâh coupe alors les subventions d’Etat destinées à l’école afin de le forcer à démissionner. En mai 1928, Kamâl-ol-Molk est envoyé en exil à Neyshâbour, et s’installe dans le petit village de Hosseynâbâd. Il perd alors et pour des raisons inconnues sa vue. Cette cécité est très probablement causée par les agents du roi, pour se venger du Maître et le priver de la possibilité de travailler. C’est la raison pour laquelle durant ces années d’exil, il ne produit aucune grande œuvre (sauf quelques toiles inachevées). En 1940, Kamâl-ol-Molk meurt à Neyshâbour, où il est enterré près du tombeau de ’Attâr.
L’une des contributions majeures de Kamâl-ol-Molk au développement de l’art de la peinture en Iran fut la création d’un nouveau style artistique. Au début de la période qâdjâre, l’art iranien était limité à la miniature et aux peintures murales dans les cafés traditionnels. Kamâl-ol-Molk élargit la notion de l’art et ouvre de nouveaux horizons aux futures générations d’artistes. Les tableaux les plus célèbres de Kamâl-ol-Molk sont Le peintre (1882), Le palais Golestân (1883), L’Imam du village (1884), Le Jardin du Shâh (1886), La Campagne gouvernementale (1889), Le forgeron, Deux pauvres filles et Le juif diseur de bonne aventure (1889).
Pendant son séjour français, Kamâl-ol-Molk fait la connaissance de grands artistes, dont l’éminent peintre réaliste et intimiste Henri Fantin-Latour, ami des écrivains naturalistes et réalistes. Pendant ce séjour, Kamâl-ol-Molk réside auprès du peintre français, et une profonde amitié les lie l’un à l’autre. C’est une période qui marque grandement l’œuvre de Kamâl-ol-Molk, et fait évoluer son style de manière sensible.
C’est aussi le siècle des impressionnistes, que connaissait certainement Kamâl-ol-Molk comme Fantin-Latour, mais il ne semble pas en avoir été impressionné, croyant toujours et du fond du cœur à la force du réel et à la vive nécessité de représentation des réalités sociales plutôt que de s’incliner vers les purs jeux de lumière et de couleurs. Cependant, au moins l’œuvre de Fantin-Latour (surtout ses natures mortes) montre que ce dernier connaissait bien les techniques inventées et appliquées par les impressionnistes. Le peintre iranien apprend beaucoup de son ami français, comme de grands maîtres du passé, dont il copie quelques œuvres.
Cette influence française s’est ajoutée à l’expérience d’un homme révolutionnaire qui a percé le cœur de sa propre société et de son peuple misérable, a créé le génie durable d’un artiste, bien que la plupart de ses œuvres soient malheureusement dispersées dans diverses régions du monde, voire probablement anéanties. D’autre part, par la création de la première école iranienne des arts plastiques, il a grandement contribué à la fondation d’une académie artistique en Iran, aussi bien qu’à l’installation d’un vrai courant artistique moderne, enraciné dans la culture et l’histoire iranienne.
Néanmoins, nombreux sont les artistes modernistes iraniens qui, sciemment ou inconsciemment, mais toujours malheureusement, accusent le grand peintre d’avoir différé l’épanouissement de la peinture traditionnelle iranienne. Certains prétendent que l’art de la peinture en Iran était capable, par lui-même, de se développer de manière à arriver à un stade d’indépendance, d’autres disant bien au contraire que cette peinture aurait pu trouver une teinture moderniste et une allure abstraite sans passer par un réalisme vigoureux.
Ce qu’a fait Kamâl-ol-Molk n’était ni l’imitation aveugle de styles européens contemporains ou passés, ni la création spontanée d’un art soi-disant révolutionnaire, comme tenu par les surréalistes par exemple. La lignée qui part de Kamâl-ol-Molk pour arriver à l’un de ses plus grands disciples, Hossein Sheikh, continue jusqu’à l’un des disciples de ce dernier, grand peintre iranien contemporain, Shâhab Moussavizâdeh. Dans certains de ses articles et entretiens, ce dernier s’est toujours montré reconnaissant envers le grand Kamâl-ol-Molk, arguant que la peinture traditionnelle de la période qâdjâre était loin d’être capable de produire une œuvre digne de la société moderne iranienne.
Un autre fait que nous devons prendre en compte est que Kamâl-ol-Molk fut élevé dans une famille de peintres. Il fut alors nourri dès son plus jeune âge de sources traditionnelles et populaires. N’oublions pas non plus que bien qu’il travaillât à la cour du Shâh, notre artiste n’a jamais travaillé pour le roi iranien. En fait, Kamâl-ol-Molk qui, comme nous venons de mentionner, était partisan des couches défavorisées de la société et défendait les révolutionnaires, a toujours gardé ses liens avec le peuple iranien.
Biblio-sitographie :
Bignon, Lawrence, Seyr-e târikh-e naghghâshi-ye Irân (Histoire de la peinture en Iran), traduit par Mohammad Irânmanesh, Téhéran, Amir Kabir, 2008.
Etinghawsen, Richard et Grabar, Oleg, Honar-e Irani (L’art iranien), traduit par Ya’ghoub Ajand, Revue Keyhân Farhangi, n° 137.
Hugh, John, Honar-e naghghâshi dar doreh-ye ghâdjâr (L’art de peinture sous les Qâdjârs), traduit par Parviz Varjâvand, Presse de l’Université de Téhéran, 1969.
Moussavizâdeh, Shahâb, entretien avec la revue Tchista.
Moussavizâdeh, Shâhab, Academi dar naghghashi (Pour une académie en peinture), article publié dans la revue Nâfeh.
Site internet consacré à la culture chiite, notamment sous les Qâdjârs http://farhang.al-shia.ru/kajar.html
Moussavizâdeh, Shahâb, « Ertejâ’ ‘alayhe Kamâl-ol-Molk » (La réaction contre Kamâl-ol-Molk), entretien avec la revue iranienne des arts plastiques Tandis.