N° 29, avril 2008


  • La fête de Norouz ou l’éloge de la joie

    Rouhollah Hosseini N° 29, avril 2008

    Le monde est profond, plus profond qu’aucun ne peut le dire. Son malheur est profond. La joie est plus profonde encore que le chagrin. Le malheur dit : va t-en ! Mais, la joie veut toute l’éternité. Elle veut profondément l’éternité abyssale.
    Frédéric Nietzsche
    Norouz est évidemment la fête iranienne la plus joyeusement célébrée depuis un temps mythique, situé par la plupart des historiens à l’époque de Djamshid, le roi perse qui fit la joie de son peuple en montant au ciel debout sur son char. Dans la (...)


  • Mehregân, fête de l’Homme et de la Nature

    Arefeh Hedjazi N° 29, avril 2008

    Le Nouvel an iranien, qui marque l’entrée, du moins administrative, de l’Iran dans une nouvelle année 1387 remet de nouveau le débat sur la question des relations qu’entretiennent en Iran la superposition de deux traditions culturelles, celles préislamiques et parfois même pré zoroastriennes de l’Iran, et l’apport de l’islam. En effet, l’Iran musulman a su préserver la plus grande partie de son héritage millénaire, menacé par plusieurs invasions. Ainsi, nous sommes témoins du cumul de plusieurs types de (...)


  • Fête de Sadeh

    Grandes festivités universelles du feu

    Babak Ershadi N° 29, avril 2008

    Sadeh (qui veut dire littéralement "centaine" en persan) est la fête de l’apparition du feu, une centaine de jours après la fin de l’été ou une centaine de jours avant le début du printemps, selon la légende. La fête de Sadeh est une fête aussi ancienne que Norouz ou Mehregân. Elle était la plus grande fête du feu de l’antiquité iranienne et également l’une des plus grandes solennités des Perses. A ce titre, elle était célébrée avec magnificence et par des cérémonies publiques. Lorsqu’arrivait le soir de la (...)


  • Yaldâ et Noël, fêtes de la "naissance"

    Djamileh Zia N° 29, avril 2008

    Yaldâ ou la naissance de Mehr
    La nuit du 21 au 22 décembre est importante pour les Iraniens. Tout le monde se prépare, plusiefcurs jours à l’avance, à célébrer la fête de Yaldâ, qui a lieu au cours de cette nuit la plus longue de l’année. Pendant cette fête, les Iraniens se rassemblent en famille, traditionnellement chez les grands-parents, et veillent jusqu’à l’aube. Ils mangent des fruits et des fruits secs, racontent des histoires et lisent des poèmes.
    Yaldâ est un mot syriaque, qui signifie (...)


  • Entretien avec Fereydoun Joneydi

    Djamileh Zia N° 29, avril 2008

    Féreydoun Joneydi : "La fête "Tchelleh" et la fête de "Norouz" montrent que nos ancêtres avaient des connaissances très poussées en mathématique et en astronomie."
    Monsieur Fereydoun Joneydi est le Directeur de la Fondation Neyshâbour. Cette fondation privée a pour but de promouvoir la recherche sur l’histoire, les langues et les civilisations iraniennes. La Fondation Neyshâbour, qui accueille chaque année des dizaines d’amoureux des civilisations de l’Iran, a été inaugurée en 1979, grâce aux efforts (...)


  • La miniature iranienne : un art vieux comme le monde

    Babak Ershadi N° 29, avril 2008

    Les peintures rupestres découvertes dans la grotte de Dosheh, dans la province du Lorestan, vieilles d’environ dix mille ans, seraient probablement les "œuvres picturales" les plus anciennes découvertes en Iran. Pendant la période préislamique, les œuvres picturales décoraient souvent les murs des grands monuments royaux, depuis les Achéménides jusqu’aux Sassanides, en passant par la courte domination hellénique avec le règne des Séleucides et des Arsacides. Après l’islamisation de l’Iran à partir du (...)


  • La ville de Rey et le sanctuaire de Shâh Abdol’azim

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 29, avril 2008

    La ville de Rey, parfois surnommée "Ancêtre de la Perse antique", compte aujourd’hui parmi les villes religieuses du pays visitées par de nombreux shiites du fait de la présence de sanctuaires, tombeaux et cimetières. Le monument attirant le plus de pèlerins demeure le sanctuaire de Shâh Abdol’azim.
    Ce dernier était l’un des descendants du deuxième Imam shiite, l’Imam Hassan. Il s’enfuit de son pays natal pour fuir des persécutions politiques et se mit à parcourir les villes en tant que messager. Après (...)


  • Etude des différentes sortes de paronomases dans les textes pehlevis

    Golfam Sharifi N° 29, avril 2008

    Paronomase (ou Jénâs) est une figure de syntaxe qui consiste à rapprocher au moins deux paronymes, c’est-à-dire des mots qui se ressemblent beaucoup sur le plan des sonorités mais qui n’ont pas la même signification. Cette figure est l’une des bases esthétiques centrales des œuvres littéraires. Cependant, jusqu’à présent, peu de recherches ont été consacrées à l’étude de l’emploi de cette figure dans les textes rédigés en moyen Perse.
    A cette époque (224-651), les orateurs et les poètes employaient, plus ou (...)


  • De Sainte Marie à Maryam Moqaddas : la Vierge dans la tradition islamique et la Maison de Marie à Éphèse

    Rencontres islamo-chrétiennes (2)

    Amélie Neuve-Eglise N° 29, avril 2008

    Fidèle servante du Dieu dans le christianisme comme dans l’islam, la Mère de Jésus/Mère de Dieu est une figure centrale de ces deux traditions qui se retrouvent en certains lieux faisant partie d’une topographie spirituelle semblant être "en suspens" par rapport aux différents doctrinaux qu’il ne s’agit pas ici d’amoindrir, et où l’amour et la dévotion pour la "mère" par excellence rassemble le temps d’une prière.
    L’islam et le christianisme reconnaissent tous deux la virginité de Marie malgré certaines (...)


  • Le sultanat d’Oman

    Mireille Ferreira N° 29, avril 2008

    Entre Achoura et Norouz, lorsque Téhéran est encore sous le froid et la neige, une escapade de quelques jours au Sultanat d’Oman offre un plaisir à ne pas bouder. En survolant le Golfe Persique, le thermomètre passe de - 0° à + 25°. Situé à la pointe sud-est de la Péninsule arabique, Oman, avec ses 1700 km de côtes, les fjords de sa Péninsule du Musandam qui verrouille le Détroit d’Ormuz, les dunes de sables de Wahibah, les wadis plantés de palmiers dattiers, ou encore Mascate, belle capitale qui allie (...)


  • Historique des moulins à vent

    Hoda Sadough N° 29, avril 2008

    De l’origine des temps à nos jours, l’humanité a toujours été animée par la volonté d’utiliser toutes les ressources de la nature pour rendre sa vie plus facile ou plus agréable. Le vent constitue avec l’eau la première source d’énergie mécanique d’origine naturelle et la plus ancienne à avoir été exploitée par l’homme.
    On a exploré le monde à l’aide de navires avançant grâce au vent bien avant l’invention du moteur. La propulsion d’embarcations au moyen de voiles a sans doute été la première utilisation de (...)


  • Le Plaisir perpétuel de Mario Vargas Llosa, sur l’œuvre de Flaubert

    Zaynab Sadaghiân N° 29, avril 2008

    Le dimanche 17 février 2008, une table ronde a eu lieu au siège de Shahr-e Ketâb pour débattre de l’œuvre récente de Mario Vargas Llosa intitulée Le Plaisir perpétuel, auquel ont notamment participé Fath-Ollah Bi-niyâz et Belgheys Soleymâni, tous deux critiques littéraires, ainsi qu’Abdullah Kosari, traducteur.
    Au cours de cette réunion, Fath-Ollah Bi-niyâz, lui-même auteur, a rappelé quelques éléments biographiques concernant Mario Vargas Llosa, grand auteur et critique littéraire, qui a notamment rédigé (...)


  • Nos esclaves intérieurs

    F. L. Miremadi, S. Nafici N° 29, avril 2008

    Le Masnavi de Djalal od-Dîn Rûmî est une œuvre tellement riche et précieuse, qu’il serait possible d’en écrire des articles chaque jour durant des années. Aucun vers n’est dit au hasard, chaque histoire peut être décortiquée, nous être utile pour mieux nous connaître et être appliquée dans notre vie quotidienne.
    L’ensemble de l’œuvre nous aide à nous approcher de la Vérité qui nous entoure.
    Dans le présent article, nous avons choisi de partager notre point de vue sur la signification d’une partie de la première (...)


  • Thomas Hardy, le poète

    Shekufeh Owlia N° 29, avril 2008

    “The misapprehensiveness of his age is exactly what a poet is sent to remedy”
    Thomas Hardy naquit le 2 juin 1840 à Dorset, en Angleterre. Tout en gardant un fond traditionnel, par son souci du détail, son œuvre se place dans la tradition naturaliste. Ce fut à Londres qu’il reçut une solide formation d’architecte, formation qu’il s’empressa d’abandonner pour se livrer à sa passion véritable : l’écriture. Sa poésie ne verra le jour qu’à la fin du XIXème siècle avec un premier recueil intitulé Wessex Poems, (...)


  • Alain Robbe-Grillet, une figure du Nouveau Roman

    Disparition de l’écrivain

    Elodie Bernard N° 29, avril 2008

    Des grands écrivains français de la seconde moitié du XXème siècle, Alain Robbe-Grillet a probablement figuré comme l’auteur le plus connu à l’étranger et le moins aimé à Paris. Le 18 février dernier, le chef de file autoproclamé du "Nouveau Roman" disparaissait à l’âge de 85 ans, laissant derrière lui une somme importante d’ouvrages, théoriques ou fictifs, de réalisations cinématographiques, le plus souvent de dimension très polémique.
    Alain Robbe-Grillet : Les Gommes (1953) et Le Voyeur (1955).
    Alain (...)


  • Entretien avec l’écrivain et photographe Gérard Macé (II)

    Afsaneh Pourmazaheri, Arefeh Hedjazi N° 29, avril 2008

    A.H. : Jusqu’à l’âge de cinquante ans, vous n’avez pris des photos que des passants. Pourquoi des passants, puisque l’image les fige ?
    Non, c’est parce que des passants me demandaient de prendre une image pour eux. Avant, je n’avais pas d’appareil et je n’ai commencé à prendre des photos qu’à cinquante ans. Mais j’aimais beaucoup la photographie, j’allais voir des expositions, j’avais des amis photographes, de grands photographes, c’est pour cela que je ne photographiais pas. Et puis, les circonstances ont (...)


  • Entretien avec Christine Raguet, traductologue française

    La traduction, ou l’art de joindre des langues

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 29, avril 2008

    Mme. le docteur Christine Raguet (-Bouvart) est professeur à l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle, directrice du centre de recherches en études de traduction (TRACT) dans la même université et directrice du journal des études de traduction, Palimpsestes. Elle a publié plus de deux douzaines d’articles en français et anglais sur Nabokov, Henry James mais aussi sur d’autres auteurs américains et anglais. Elle fut l’éditeur du numéro spécial d’Europe (no. 791, 1995), consacré entièrement à Nabokov et (...)


  • Abou Saïd Abu-l-Kheir

    Sarah Mirdâmâdi N° 29, avril 2008

    Grand mystique et poète persan, Abû Sa’id Abu-l-Khayr est né en décembre 967 (Moharram 357) dans le village de Mehneh situé dans la province du Khorâssân de l’époque. Son père, qui était physicien et herboriste, faisait également preuve d’un vif intérêt pour le soufisme. Abû Sa’id Abu-l-Khayr apprit dès son plus jeune âge les sciences de son époque, la littérature arabe, et reçut une formation approfondie en théologie : il étudia tout d’abord le droit et la jurisprudence islamique durant plusieurs années auprès (...)


  • Un palais céleste, posé sur la neige…

    Le luth fou (Épisode n° 9)

    Vincent Bensaali N° 29, avril 2008

    Le haut-parleur de la mosquée, située juste à côté de l’hôtel, remplit son office : il réveille les musulmans, les hypocrites, les mécréants, les chiens, les oiseaux, tout ce que Dieu a gratifié d’une ouïe… Il fait encore nuit, ce n’est pas comme dans les films hollywoodiens, dans lesquels on voit les musulmans prier sur fond de lever de soleil… C’est sûr que c’est plus joli et plus romantique que de voir des hommes transits de froid se rendre à la mosquée tandis que l’aube n’est pas encore perceptible… Ah ! (...)


  • Le troisième Farhâd (I)

    Hassan Bani-Âmeri
    Traduit par

    Arefeh Hedjazi N° 29, avril 2008

    Il était devenu impossible de forcer Tahmouress à se taire, qu’il se taise et nous laisse étudier. Il jouait dans l’herbe avec son vélo et parlait de l’étrange vieille dame. Il disait que ses vêtements et son chapeau et même son écharpe étaient rouges. Il disait qu’elle était folle. Il disait qu’elle se maquillait et se fardait de rouge, et qu’elle venait tous les matins une rose rouge à la main, à Park-e-Shahr, avec une vieille photo fanée et qu’elle demandait à tout le monde : "Vous n’avez pas vu mon (...)


  • L’influence de l’archéologie sur l’Histoire (I)

    Au Journal de Téhéran

    Saïd Naficy N° 29, avril 2008

    21 Farvardine 1318 11 Avril 1939
    Conférence faite au Musée de Téhéran par M. Saïd Naficy, professeur d’histoire et d’archéologie à l’Université de Téhéran et membre de l’Académie iranienne
    Je suis content de pouvoir enfin vous parler ici des antiquités de notre pays, surtout après une excursion de 10 jours dans la province du Khouzestân, voyage qui avait pour but de renouveler mes sentiments au sujet de notre histoire. Je suis revenu de cette excursion avec une nouvelle conviction et c’est tout (...)


  • Le merisier & le scorpion à queue épaisse

    Faune et flore iraniennes

    Mortéza Johari N° 29, avril 2008

    Merisier
    (ou Cerisier des oiseaux)
    Nom scientifique : Prunus avium
    Nom persan : Gilâs-e Vahshi
    Cet arbre, mesurant de 25 à 35 mètres de hauteur, porte une couronne plus ou moins arrondie ou établée. Son feuillage est caduc et son tronc à écorce pourpre, grisâtre ou noirâtre luisante. Son écorce est marquée par des bandes saillantes et horizontales brun vert et glabres. Son bourgeon florifère est dépourvu de feuilles. Sa tige est presque fasciculée, relativement grande, de forme oblongue, ovale, (...)