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CAHIER DU MOIS |
Les défis de l’agriculture iranienne
L’agriculture iranienne : une modernisation inachevée
L’autosuffisance iranienne en blé : Victoire ou faillite économique ?
CULTURE
Arts
Le mouvement cubiste, origines et manifestations
Reportage
Quatrième biennale internationale de peinture du monde musulman
La politique américaine au Moyen-Orient : du projet à la réalisation
Historiette autour d’un édifice cristallin
Un siècle avec Levinas
Repères
Aux origines de la philosophie
La diaspora iranienne dans le monde
Littérature
Dehkhoda ou la recherche de la perfection
La nature chez les romantiques français et persans
Culture populaire iranienne, œuvre posthume de Sâdegh Hedâyat
Gustave Flaubert et son cœur simple
Entretien
Ce doux sentiment, après trente années d’éloignement
PATRIMOINE
Sagesse
Sanaï Ghaznavi
Tradition
Shab-e Tcheleh
Le “sofreh” des prières du roi des fées
Itinéraire
Bam, une ville pittoresque située en plein désert
Le parc national de Kavir
LECTURE
Récit
L’oncle “H.”
Le Char
Poésie
Omrân Salâhi, un gars de Javâdieh
FENETRES
Au Journal de Téhéran
Rôle et importance des mathématiques dans la vie sociale
Boîte à textes
Les villages flottants
Atelier d’écriture
La Perle des églises orientales
Faune et flore iraniennes
La Piéride du Chou & Androsème
Malgré les efforts déployés depuis plusieurs décennies en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’Iran demeure aujourd’hui un très gros importateur de produits agricoles afin de répondre à une demande interne croissante due à l’augmentation considérable de sa population ainsi qu’à une modernisation lente et insuffisante de son appareil productif. (...)
Mardi 16 novembre, des cérémonies spéciales ont été organisées partout en Iran pour célébrer l’autosuffisance du pays en matière de production de blé. C’est la première fois depuis 48 ans que la récolte nationale est suffisante pour que l’Iran, qui est le plus grand importateur de blé au monde, puisse prétendre à l’autosuffisance. En effet, pendant l’année en cours, les agriculteurs Iraniens ont produit plus de 14 millions de tonnes de blé, record sans précédent pour le secteur agricole national. (...)
Si l’on veut donner le sens du mot "cubisme" tel qu’il serait présenté dans un dictionnaire, on pourrait dire que c’est une école d’art qui se proposait de représenter les objets décomposés en éléments géométriques simples. Mais si on se demande qui est " cubiste ", la première réponse sera : " C’est un peintre de l’école Braque-Picasso ". Cette définition fut proposée le 23 avril 1911 dans le journal "Le Petit Parisien ", peu après l’ouverture du scandaleux Salon des Indépendants qui eut lieu du 21 avril au 13 (...)
Du 27 novembre au 21 décembre 2006, le Centre Culturel et Artistique Saba a organisé la quatrième biennale consacrée à l’exposition d’œuvres venant de pays arabes, asiatiques, ou africains partageant une spécificité commune : leur population est en majorité musulmane. Si le critère de la confession fut déterminant concernant le choix des pays exposants, les motifs mêmes de l’Islam ont été relativement peu présents dans les thèmes des toiles elles-mêmes, et la diversité des procédés utilisés et des sujets (...)
M. Javad
Traduit par
Le professeur Amir Hossein Ferdousi vit depuis près de cinquante ans à l’étranger. Il est parti aux Etats-Unis lorsqu’il était jeune et y poursuivit des études de sciences politiques. Après avoir obtenu son doctorat à l’Université de l’Indiana, il commença à enseigner et à faire ses recherches au sein de cette même université, et ce jusqu’à sa retraite. Depuis l’instauration de la République islamique en Iran, c’est la deuxième fois qu’il se rend dans son pays natal pour participer à des conférences avec des (...)
Jadis, dans la tumultueuse capitale de la Perse, Téhéran, vivait Ghavamossaltané, un noble de la dynastie Qâdjâre. Au cours des dernières décennies du XIXe siècle, il fit bâtir son petit palais au cœur d’un vaste jardin de 7000 mètres carrés. Il y résida jusqu’en 1953. Puis cette propriété fut laissée à l’abandon. Vinrent ensuite des ambassadeurs Egyptiens qui occupèrent les lieux durant sept années. Puis plus tard ils firent office d’ambassade pour les émissaires d’Afghanistan, avant d’accueillir les locaux de (...)
Un siècle avec Levinas
N° 14, janvier 2007C’est toujours sur les lieux les plus élevés que je me suis senti l’avoir rencontré ", disait Levinas pour évoquer son amitié avec Maurice Blanchot. Ces " lieux élevés " se situeraient-ils ailleurs qu’au pays de la Pensée ? Rien n’est moins sûr. Et cette amitié ne relève-t-elle pas du souci profond qu’est le respect de l’Autre ? Rien n’est moins sûr. Il n’est donc point étonnant que l’UNESCO, ce lieu exemplaire et symbolique de la rencontre, et qui s’est efforcé de fonder la coopération internationale sur la (...)
Il est toujours très difficile, voire impossible, d’écrire sur la naissance ou la disparition d’un savoir, d’un courant de pensée ou même d’un simple concept. Et il l’est encore plus, lorsqu’il s’agit de la philo-sophia. Pendant longtemps, on a soutenu que la philosophie était née en Grèce antique lorsque les premiers penseurs présocratiques ont cherché à convaincre, en ayant recours à la raison et à l’argumentation, plutôt qu’en expliquant le monde à travers la mythologie et les croyances mythiques qui, (...)
Du fait de son Histoire mouvementée, l’Iran a connu, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, d’importantes vagues d’émigration facilitées par la révolution des transports et qui ont peu à peu donné naissance à une vaste diaspora iranienne organisée économiquement et socialement dans les cinq continents. Ces “Iraniens de l’étranger” ont peu à peu contribué à l’émergence de nouvelles dynamiques et échanges entre leur pays d’accueil et leur patrie d’origine, selon un jeux d’influences croisées dont nous (...)
En 1879 naissait dans le quartier de Sangelaj à Téhéran l’un des grands hommes de la littérature iranienne, Ali Akbar Dehkhodâ.
C’est dans ce quartier placé au cœur de la capitale iranienne que l’auteur de l’Encyclopédie Dehkhodâ passa son enfance et son adolescence.
Khân Bâbâ Khân Ghazvini, le père d’Ali Akbar, était un grand propriétaire terrien de Ghazvin, mais son tempérament rêveur et son incapacité à préserver les terres familiales permirent aux autres membres de sa famille de se les approprier. Ainsi, (...)
"La nature est une œuvre d’art, mais Dieu est le seul artiste qui existe. Et l’homme n’est qu’un arrangeur de mauvais goût." (George Sand, François le Champi)
Au XVIIIe siècle, par l’intermédiaire de traductions plus ou moins fidèles, la France avait commencé à découvrir la littérature anglaise, allemande et suisse. Il est vrai qu’il n’y avait pas en France un seul romantisme : ainsi, le romantisme français, inséparable des conditions historiques de son émergence et de ses racines européennes connaît, (...)
" Mais ces mêmes chansons populaires qui semblent ridicules, sont encore appréciées et chantées ; nous-mêmes nous les chantions quand nous étions enfants et aujourd’hui encore, nous aimons les entendre. Si elles étaient futiles, elles disparaîtraient certes. Or, dans leur survie, y a une énigme… "
(Sâdegh Hedâyat)
Sâdegh Hedâyat compte, sans aucun doute, parmi les premiers écrivains et chercheurs qui ont, sérieusement et scientifiquement, traité du folklore traditionnel iranien. Ainsi, il est (...)
Romancier français de l’école réaliste, Gustave Flaubert, rendu célèbre par son ouvrage Madame Bovary (1857), était un perfectionniste, ne faisant pas de distinction entre un sujet réputé " beau " ou " laid ". En effet, pour lui, tout était dans le style, ou " l’idée " : "L’idée existe seulement en vertu de sa forme", incluant des rythmes subtils et profondément réfléchis.
Gustave Flaubert est né à Rouen dans une famille de médecins. Son père, Achille-Cléophas Flaubert, était chirurgien en chef à l’hôpital (...)
Mohammad T. Zarindast, réalisateur, auteur, acteur et producteur international de films, est de retour en Iran après une trentaine d’années d’absence en vue d’y poursuivre ses activités de cinéaste. Au travers de plus de vingt films produits en Iran et aux Etats-Unis, Mohammad Zarindast a apporté, bien au-delà de nos frontières, la confirmation de son talent artistique. Il a également engagé une étroite collaboration avec son frère Alireza Zarindast, l’un des cadreurs les plus en vue de notre cinéma (...)
Mortéza Johari
Traduit par
Sanaï Ghaznavi, de son vrai nom Almadjd Majdoud Ibn Adam, est né au Vème siècle (vers 456 de l’hégire) à Ghazneyn.
Jeune, il fut le poète particulier de la cour et, au travers de ses poèmes, fit l’éloge des rois Ghaznavides. Cependant, un événement particulier bouleversa le cours de sa vie. Suite à ce changement soudain, il se rendit en pèlerinage à la Mecque et à son retour, il fut pris d’un profond dégoût pour les panégyriques et opta pour une vie retirée.
Sa plus grande œuvre est Hadigheh Al Haghighat, (...)
Morteza Johari
Traduit par
La nuit de Yaldâ ou la première nuit de l’hiver, est la nuit la plus longue de l’année. A partir de cette nuit, les jours deviennent plus longs et le temps commence à se réchauffer. C’est pour cette raison que les Iraniens de l’antiquité appelaient la première nuit d’hiver "la nuit de la lumière" ou " la nuit de la naissance du soleil", qui était l’occasion de grandes festivités.
Dans le calendrier iranien, cette fête se déroule en Dey (c’est-à-dire au mois de décembre), d’après le nom qui était donné au (...)
Chaque année, au cours du mois de Rajab du calendrier lunaire arabe - le mois où tous les vœux se réalisent - les femmes originaires de la ville de Shushtar dans le Khuzestan, région située à la frontière de l’Irak sur le golfe Persique, se réunissent pour un rituel bien particulier. Il s’agit du Sofreh namâz-e shâh-e parioun, littéralement : Nappe de la prière du roi des fées, curieux mélange de religion chiite et de superstitions empruntant aux traditions du zoroastrisme et de son ancêtre le mithraïsme. (...)
Arg-é Bam est le nom persan de la citadelle de la cité historique de Bam, qui fut l’un des plus beaux exemples d’édifice urbain de l’Iran préislamique, à l’instar de Persépolis. Vieille de près de deux mille ans, la forteresse de Bam constituait un riche témoignage de la vie des iraniens sous différentes époques de l’histoire, chacune de ses briques en reflétant les divers événements. En décembre 2003, un tremblement de terre ravagea cette merveille historique, détruisant ce vaste champ de rêves et de gloires (...)
Apeine à 50 kilomètres au Sud-Est de Téhéran et loin des clameurs de la capitale, le parc national de Kavir s’étend sur des dizaines de kilomètres. Ce parc abrite notamment des espèces animales et végétales rares, et la pureté de son ciel à la nuit tombée en fait un lieu prisé par tous ceux qui aiment contempler la pureté d’un ciel étoilé.
Ce parc s’étend sur près de 44 000 hectares, du lac de Sel au désert central. Outre les espèces animales protégées et les végétaux qu’il abrite, le parc national de Kavir (...)
Azadeh Babaï-Fard
Traduit par
La maison de grand-père est aussi grande que mystérieuse. Elle est séparée en deux parties ; l’une publique, l’autre privée. La chambre de l’oncle H., le cadet de la famille, se situe à l’extrémité de la section privée. Pour atteindre sa chambre, il faut traverser de longs et sombres corridors qui la séparent des chambres uniformes des autres membres de la famille. On a l’impression d’entrer dans un autre monde ; la grande bibliothèque en bois qui déborde de livres volumineux et anciens ressemble plutôt à (...)
Hossein Mortezaïan
Traduit par
C’est vrai ce qu’on dit ? Tu as vraiment avalé un char ? “lui demandai-je.”
Il dit d’abord :
“Hein ?”
Puis il ajouta :
“Oui, c’est vrai.
Un vrai char ?!
Oui.”
Il ouvrait très grand la bouche quand il parlait.
“Mais comment ?
J’étais en train de crier… Tout d’un coup, j’ai vu qu’il était dans ma bouche.”
Il plissa son visage.
“C’était amer ! Ça avait un goût de brûlé.
Mais comment peut-on avaler un char ?”
Il rit.
“Mais moi, je mange tout.
Tout ?
Ben oui. Ahmad me donnait toujours la (...)
Je ne crie guère
Je m’approche
Et tu m’entendras !
a poésie, en quête d’essentiel, rend le monde obscur, comme disait Mallarmé. Elle se nourrit à ce titre d’impressions et de sentiments ambigus ; de l’étrangeté du monde que le poète cherche à saisir à chaque " coup de vers ", pour déboucher au final sur un univers encore plus complexe ; plus pesant. A cette pesanteur vient parfois répondre la légèreté de l’humour. Celui-ci, tout comme la poésie, est une fenêtre ouverte sur l’existence, dont il nous révèle (...)
Au Journal de Téhéran
N° 14, janvier 2007Textes de la conférence faite dernièrement au Dar ol-fonoun par M. le Docteur E. Kogbetllantz, professeur d’Analyse à la Faculté des Sciences de l’Université de Téhéran.
2 Février 1937
13 Bahman 1315
Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers élèves.
Actuellement, nous assistons à une transformation radicale et complète de notre vie produite par le développement extrêmement rapide de l’industrie et de la technique en général.
Pour ne donner qu’un exemple, souvenons-nous qu’il y a à peine cent ans, les (...)
La quotidienneté, telle une toile d’araignée, était tissée de tous de côtés par les sécrétions involontaires et douloureuses, un dur exil, la condamnation à une absurdité au fure et à mesure dévoilée. En se débattant dans l’espoir de conquérir une petite fente de délivrance dans ce labyrinthe obscur, on se trouve devant un dilemme : se suicider, ou espérer un paradis perdu peuplé de ses propres créatures (Dieu, l’Amour), dans lequel s’estompent les petites choses vaines qui sont devenues des évidences de la (...)
Située sur la rive sud de Za’yande Rude à Ispahan, l’église de Vank arbore son dôme pointu au firmament depuis près de trois siècles. Elle témoigne également de l’esprit accueillant et cosmopolite iranien durant l’ère ottomane. Bâtie sous les ordres de Shâh Sultan Hossein Safavide vers les années 1740, Vank se targue d’être l’une des plus grandes et des plus belles églises de cette région du monde. L’histoire
Chassés par l’armée ottomane qui avait longtemps persécuté les sujets chrétiens de l’empire, les (...)
Faune et flore iraniennes
N° 14, janvier 2007La Piéride du Chou
Ce petit papillon blanc de la famille des Pieridae mesure de 28 à 33 mm et se trouve majoritairement en Afrique du Nord, dans certaines régions d’Europe, et en Iran. Ses antennes sont terminées en " massue " et il possède une trompe qui, au repos, est enroulée en spirale. Elle se déroule dans la corolle des fleurs pour en aspirer le nectar. Ses quatre ailes sont membraneuses et couvertes de fines écailles colorées qui restent incrustées dans la peau lorsque l’on saisit l’insecte. (...)