N° 18, mai 2007


  • État des lieux de la situation de l’emploi en Iran

    Arefeh Hedjazi N° 18, mai 2007

    Le 1er mai est la journée internationale du travail. Cette journée est peut-être également l’occasion de faire le bilan sur la situation de l’emploi en Iran. Le chômage n’est pas un problème récent pour l’économie iranienne, même si avec un taux actuel de 11,4 %, ce problème a pris une envergure considérable nécessitant la mise en place de solutions urgentes sans délais. Les problèmes de l’après-guerre, le changement des structures sociales, l’urbanisation massive, les changements des cadres du marché etc., (...)


  • Mouvement ouvrier et syndicalisme à la française : de l’espoir du " grand soir " aux idéaux altermondialistes

    Amélie Neuve-Eglise N° 18, mai 2007

    De la Commune de Paris aux rassemblements altermondialistes de Porto Alegre ou de Caracas, le mouvement ouvrier français a subi d’importantes transformations durant le XXe siècle, au gré des affrontements internes et externes prônant tantôt une remise en cause radicale du système, tantôt un réformisme impliquant une intégration plus ou moins forte aux institutions politiques nationales et locales. Son émergence est étroitement liée aux transformations économiques, sociales et politiques subies par la (...)


  • Entretien avec Ezzatollah Arâghi

    A l’occasion de la journée mondiale du travail

    Professeur de droit du travail à l’université de Téhéran

    Arefeh Hedjazi N° 18, mai 2007

    Arefeh Hedjazi : A l’occasion de la journée mondiale du travail, pourriez-vous nous retracer l’historique de ce mouvement ?
    Ezzatollah Arâghi : Vous savez que le 1er mai a été choisi comme journée mondiale des travailleurs et du travail. A l’origine, cette journée a été établie pour commémorer les ouvriers morts au cours d’une manifestation aux Etats-Unis. Dans cette manifestation, qui a eu lieu à la fin du XIXème siècle, les ouvriers revendiquaient la journée de huit heures et la semaine de quarante-huit (...)


  • Lettre au mineur

    Esfandiar Esfandi N° 18, mai 2007

    "A vous les improductifs, qui faites si mal semblant de peiner…je dis :
    Au charbon, au charbon, au charbon…"
    Anonyme
    Oui Monsieur Aymard. Je réponds oui à votre question. Cette lettre vous concerne, malgré le nom curieux de son destinataire, malgré sa provenance que vous devinez lointaine. Je suis un inconnu, pour ce qui vous concerne. En revanche, j’ai le plaisir, moi, de vous connaître ! Je viens tout juste de m’entretenir au téléphone avec votre fils Mathieu, qui vient tout juste d’éclairer ma… (...)


  • Métaphysique du théâtre (I)*

    Maziyâr Mohaymen N° 18, mai 2007

    La plupart des historiens du théâtre s’accorde à faire du rite l’origine de l’art dramatique [1]. Certains penseurs, tel Artaud, trouvent dans le rite le point vers lequel devrait se diriger le théâtre pour se rapprocher de lui-même : le rite constituerait alors une certaine finalité du théâtre [2]. Que l’origine et la finalité soient censées se rejoindre ; qu’elles puissent se croiser dans un espace quelconque ; qu’il puisse y avoir entre elles une rencontre sur tel ou tel segment d’une ligne d’horizon - (...)


  • Le Musée National d’Iran

    "Nous sommes ce que nous sommes"

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 18, mai 2007

    Qui sommes-nous dans le labyrinthe de l’Histoire ? Les générations futures se souviendront-elles de nous ? Les événements historiques nous révéleraient-ils des je-ne-sais-quoi à venir ?... Assez de questions. Regardons en arrière, vers le passé. Toujours dans ce même labyrinthe, suivons les pas des rois sur les pavés conduisant aux grands palais. Les hauts piliers de marbre et de bois…Quelle architecture ! Un peu plus loin, observons donc ces chars abandonnés et ces sabres calmes dans leurs fourreaux. (...)


  • Les Élamites

    Mortéza Johari
    Traduit par

    Maryam Devolder N° 18, mai 2007

    Dans l’Antiquité, l’Élam comprenait les régions du Khuzestân, du Lorestân, de Pushtekuh et des montagnes de Bakhtiâri. Le pays était bordé aux frontières par le Tigre à l’Ouest, une partie de la Perse à l’Est, la voie qui menait de Babylone à Hamadan au Nord et au Sud, par le golfe Persique jusqu’à Boushehr.
    Suse était une ville importante, l’une des plus vieilles et des plus actives villes d’Élam, avec Madakturi sur les bords du Tigre et Khalidlou qui semble être la ville actuelle de Khorramabâd.
    Les (...)


  • La musique militaire en Iran

    Helena Anguizi N° 18, mai 2007

    En 1913, à la demande de Gholâmrezâ Minbachiân, dit Sâlâr Moazzez, et avec l’approbation du Ministère de la Culture, la musique militaire vint s’ajouter à la liste des matières enseignées à Dar-ol-fonoun.
    La durée d’étude était de quatre ans dans cette Ecole et l’on y apprenait la musique militaire ainsi que la musique classique occidentale. En 1960, un dénommé Nassrollâh Khân Minbachiân, le fils aîné de Moazzez, qui avait étudié la musique classique au conservatoire de Petrograd, se chargea de l’enseignement (...)


  • L’importance des échanges culturels et artistiques entre l’Iran et la France

    Alice Bombardier N° 18, mai 2007

    Les premiers contacts entre l’Iran et la France remontent à plusieurs siècles. Le Père Raphaël du Mans a, bien avant les Lettres Persanes (1721) de Montesquieu, écrit un livre sur L’Etat de la Perse en 1660.
    Au travers des époques, des échanges diplomatiques suivis ont eu lieu entre la France et la Perse. Napoléon Ier a reçu à son quartier général de Finckenstein, en Prusse Orientale, une délégation persane, événement dont les répercussions furent notoires. L’alliance conclue à ce moment-là est à (...)


  • La mosquée et l’architecture

    Maryam Devolder N° 18, mai 2007

    La mosquée est un espace public qui fait partie de l’architecture urbaine. Dans les pays musulmans, elle est à la ville ce que l’être humain est à la société. C’est également le cas d’autres édifices urbains mais la mosquée, bien que noyée dans la ville, a plusieurs particularités qui la distinguent des autres édifices, et dont la principale est l’utilisation qui est faite de cet espace. La mosquée est avant tout un lieu public, construit de façon à ne pas gêner les gens qui s’y rassemblent, par exemple le (...)


  • L’image de la Perse dans les Lettres persanes de Montesquieu

    Behzâd Hâshemi N° 18, mai 2007

    L’édition originale des Lettres persanes parut de manière anonyme durant les premiers mois de 1721 en deux volumes in-12. Au cours de la même année paraissaient d’autres volumes qui comprenaient un texte identique et portaient sur la page de garde le nom de l’éditeur Brunel, à Amsterdam. Le succès de l’ouvrage provoqua un grand nombre de contrefaçons ; Jean Dufour en a ainsi dénombré seize parues sous le millésime 1721 et portant toutes de faux noms.
    Toujours en 1721 parut une "seconde édition revue, (...)


  • W ou le souvenir d’enfance, une nouvelle forme d’autobiographie

    Samira Fakhâriyân N° 18, mai 2007

    Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu’ils n’ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu’ils jettent l’un sur l’autre, pouvait se révéler ce qui n’est jamais tout à fait dit dans l’un, jamais tout à fait dit dans l’autre, mais seulement dans leur fragile intersection.
    L’un de ces textes appartient tout entier à (...)


  • Entretien ave Soheila Shahshahâni, anthropologue iranienne

    L’anthropologie, révélatrice de la vraie identité de l’homme

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 18, mai 2007

    Madame le docteur Soheila Shahshahâni est née en 1948 à Téhéran. Elle est issue d’une famille venant d’Ispahan. Elle termina ses études primaires et secondaires dans une école bilingue où l’enseignement était dispensé à la fois en anglais et en persan. Elle partit ensuite aux Etats-Unis où ses deux frères étudiaient les mathématiques. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1966, elle se mit à étudier la philosophie à l’Université de Berkeley en Californie, pour ensuite se spécialiser en anthropologie, (...)


  • Sheikh Bahâï

    Sarah Mirdâmâdi N° 18, mai 2007

    Véritable renaissance de la philosophie et des arts, le règne de Shâh Abbâs fut le témoin de l’émergence de grandes figures intellectuelles et mystiques qui ont apporté au patrimoine iranien des richesses inestimables. Le Sheikh Bahâ el-Din Ameli, grand philosophe, mathématicien, logicien et astronome de l’époque safavide et dont on célèbre le souvenir le 23 avril, fait partie de ceux là.
    Né en 953 de l’Hégire (1575) à Ba’lbak, il vécut d’abord dans un petit village de Syrie appelé Jaba’ee. Son père était (...)


  • Fête des Roses à Ghamsar

    Rose et tradition :

    Arefeh Hedjazi N° 18, mai 2007

    Les Iraniens sont parmi les premiers peuples à avoir découvert les vertus nutritives et médicales de la rose. Sa couleur et son parfum calme le stress et ses pétales roses tirant sur le rouge ont toujours décoré les maisons iraniennes. Que ce soit dans la parfumerie, où depuis toujours son essence donne forme aux géniales idées des maîtres de l’odorat, à la gastronomie où, séchée ou sous forme d’essence, elle sert d’aromate, cette fleur, reine sans conteste de ses semblables, est depuis des siècles la (...)


  • Lalla Gaïa au Caire

    Le luth fou (Épisode n° 1)

    Vincent Bensaali N° 18, mai 2007

    Lalla Gaïa trempe ses lèvres dans son verre de karkadeh chaud. Elle cherche ainsi à apaiser son trouble. Elle est assise à l’une des trois petites tables de bois que cette égyptienne a disposé devant son minuscule café, le long d’un mur recouvert de cette poussière qui semble avoir des siècles et qui ternit les vieux quartiers du Caire. La pollution y ajoutant la touche finale, il n’est plus possible de différencier les siècles, les pierres fatimides sont désormais les sœurs des pierres ottomanes, et les (...)


  • Le patrimoine culturel iranien et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)

    Vincent Bensaali N° 18, mai 2007

    L’Iran est membre de l’UNESCO depuis le 6 septembre 1948. Depuis cette date, une étroite coopération entre cette institution et l’Iran n’a pratiquement jamais cessé - mise à part la fermeture pendant deux ans du bureau de Téhéran, réouvert sans interruption depuis 2003.
    Ce n’est qu’après la révolution islamique de 1979 qu’un premier site iranien a fait l’objet d’une inscription sur la liste du patrimoine mondial. A cette époque, un projet culturel international ayant pour but de protéger le patrimoine (...)


  • Hivâ Massih

    Au nom du Dieu des eaux, des jardins et des pommes

    Rouhollah Hosseini N° 18, mai 2007

    … Alors
    Je te parlerai
    Du poème qui vient
    Pour que tu ouvres la fenêtre
    Pour toujours
    Que tu emportes dans ta chambre
    La lune
    Et mon poème
    Qui vient du silence du monde…
    Ainsi commence la vie : par une fenêtre ouverte par où entre la lune. Mais hélas ! Nous vivons une époque où les hommes se tiennent debout très loin d’eux-mêmes…personne ne croit en la fenêtre de l’autre ; personne n’entend la voix de la solitude des rideaux, lorsqu’on les ferme doucement, et derrière restent seuls la chambre et (...)


  • Coups de pinceaux

    Sara Âhouri
    Traduit par

    Shekufeh Owlia N° 18, mai 2007

    J’avais pris l’habitude d’enfiler mes plus beaux habits tous les matins. Après quoi, je dégustais un bon café noir. Je plaçais les miettes de pain dans un sac et je prenais toujours soin d’emmener une petite collation : deux belles pommes et un sandwich. Je me dirigeais ensuite vers le lac pour y nourrir les oiseaux. Mais au fond, je savais bien que ce n’était qu’un prétexte. Ce qui me poussait à longer ce lac, c’était de voir l’homme solitaire qui venait s’y installer tous les jours. Il posait une toile (...)


  • Ce que je dois aux maîtres de l’Iran (I)

    Au Journal de Téhéran

    Henry de Montherlant N° 18, mai 2007

    23 Avril 1937 3 Ordibehecht 1316
    Henry de MONTHERLANT dont nous reproduisons le bel article ci- après, est l’un des auteurs les plus discutés de la littérature française contemporaine. Mais nous croyons que ce qui a été dit de plus intelligent, de moins partial, et quelquefois de plus sévère sur Montherlant, a été prononcé ou écrit par lui-même. Quelques uns veulent y voir une suprême habileté ; nous préférons croire à une sincérité suprême.
    Citons parmi ses meilleurs ouvrages : La relève du matin (...)


  • Rencontre à Ispahan

    Marie-Christine Huguenin N° 18, mai 2007

    Si vous vous promenez sur la Place de l’Imam un soir de fin d’été doré à Ispahan, vous ne pourrez le manquer. Silhouette voûtée mais robuste, regard cerclé d’argent, sourire timide et engageant, dans un français parfait Monsieur Ali vous abordera. Si vous lui en laissez le loisir, il s’invitera peut-être à votre table, refusera que vous payiez son repas et vous parlera.
    Il vous parlera de la France, de "sa France", celle de M. Valéry Giscard d’Estaing, qui lui a offert une bourse d’études et qu’il ne (...)


  • Abdol-Rahmân al-Soufi al-Râzi

    Fatemeh Kohandâni N° 18, mai 2007

    Abdul-Rahmân Al-Sufi Al-Râzi fut un des grands scientifiques iraniens. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dans le domaine des sciences mathématiques, de la géométrie et de l’astronomie. Il a également rédigé le livre Sovar al-kavâkeb (Les corps astraux) dans le domaine astronomique.
    Al-Sufi Râzi fut le premier à observer à l’œil nu la galaxie spirale M31 (à 2,9 millions d’années lumières de nous !) et à l’étudier. Les rapports de Al-Sufi sur la galaxie d’Andromède ainsi que sur le Grand Nuage de Magellan (...)


  • Le trafic routier : miroir de la culture de la société

    Amir Sedâghat N° 18, mai 2007

    Bien qu’il faille du temps pour que, après l’apparition d’une invention ou même d’un phénomène nouveau dans une société, il s’intègre profondément dans les mentalités et habitudes d’un peuple, la façon dont une société réagit vis-à-vis d’une nouveauté est révélateur de son adaptabilité et de son attitude face au changement. Les véhicules motorisés ont été introduits en Iran il y a près d’un siècle, et quand bien même cela représenta au départ une invention totalement nouvelle, son adoption progressive nous révèle (...)


  • Le fenugrec & l’hemiscorpius lepturus

    Faune et flore iraniennes

    Mortéza Johari N° 18, mai 2007

    Fenugrec
    Nom scientifique : Trigonella monantha
    Plante annuelle, étalée, diffuse, presque ascendante, décombante et plus ou moins poilue. Sa tige souvent étalée comporte dès la base des rameaux peu ramifiés de 20 à 30 cm de long, lâchement ou densément poilus selon les spécimens. Sa feuille est trifoliée, pétiolée et denticulée.
    Sa fleur jaune très petite est sessile, son inflorescence étant de 2 à 3 fleurs. Sa floraison s’effectue de mai à juin.
    Localisation en Iran : dans toutes les provinces. L’ (...)