N° 22, septembre 2007


  • L’histoire de l’imprimerie en Iran

    Arefeh Hedjazi N° 22, septembre 2007

    Il serait peu réaliste de vouloir situer aux temps antiques la "première" d’une quelconque imprimerie. Même les Chinois et les Coréens qui se disputent l’invention de la première machine à imprimer, ne l’ont fait qu’au VIIème siècle après Jésus Christ.
    En Iran, il faut rechercher les premières traces de ce que l’on pourrait considérer comme une imprimerie - ou plutôt une gravure assez ancienne - sous la dynastie achéménide. De cette époque nous sont parvenus des sceaux cylindriques particuliers, appartenant (...)


  • Les premiers journaux iraniens

    Arefeh Hedjazi N° 22, septembre 2007

    "Qu’il ne reste point inconnu aux habitants de notre empire que la volonté royale a décrété son souhait d’éduquer ses sujets, et comme l’éducation comprend notamment la connaissance des choses de ce monde, il a été décidé par Sa Majesté que sera désormais imprimé un papier d’informations comprenant les nouvelles de l’Orient et de l’Occident. Ce journal sera envoyé dans toutes les provinces de l’Empire. Les nouvelles de l’Orient comprendront celles de l’Arabie, de l’Anatolie, de l’Arménie, de la Transoxiane, de (...)


  • Ettelaat, le plus ancien quotidien iranien

    Azâdeh Sadeghi N° 22, septembre 2007

    C’est dans un petit appartement situé au sein de l’avenue Ala’oddoleh (l’avenue Ferdowsi actuelle) qu’un bureau appelé "Ettelaat" (informations) fut ouvert pour la première fois en 1923 par ’Abbâs Massoudî. Son but initial était essentiellement de recueillir des nouvelles politiques et des faits divers. Trois ans après l’ouverture de ce bureau d’édition, son fondateur obtint un permis du ministère de l’Education l’autorisant à fonder un journal. A la suite de cela, le premier numéro du quotidien Ettelaat (...)


  • L’architecture à l’époque des Achéménides

    Massoumeh Amiri
    Traduit par

    Maryam Devolder N° 22, septembre 2007

    Le dernier roi mède, Astyage, était le fils de Cyaxare, un roi élevé dans le luxe et l’opulence. Selon un texte de l’historien grec Hérodote, Astyage fit un rêve étrange interprété par les savants de l’époque comme étant un signe que son trône allait être menacé par un petit-fils qui allait naître de la lignée de sa fille. Le roi chercha alors à éliminer Cyrus II né de sa fille Mandane. Il n’y réussit pas et en 550 av. J.-C., Cyrus II détrôna Astyage.
    Ce dernier faisait partie de la dynastie des Achéménides de (...)


  • Behzâd ou la figuration du sens spirituel (II)

    Rezâ Feiz, Samira Fakhâriyân N° 22, septembre 2007

    3. Les éléments et les allégories constitutifs des cadres : A. L’espace sombre et invisible de la marge
    Comme nous l’avons souligné, les éléments du cadre entourant l’espace principal du dessin, au premier regard, ne sont pas tout à fait perceptibles. Des arbres, des animaux et des ramures denses remplissent tout cet espace. Dans cet espace de forêt vague, on ne peut même pas distinguer facilement les cornes des gazelles des branches des arbres. De même, quelques animaux sauvages, dont un léopard, une (...)


  • Le Musée de Farchtchiân, champ des couleurs dansantes

    Susan Ghâem Maghâm, une novatrice dans l’art du Negârgari

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 22, septembre 2007

    Quel secret est dissimulé dans le jeu de la lumière ? Que cherche-t-elle lorsqu’elle tend ses mains deçi-delà, déchirant le voile du fantasme des couleurs ? L’obscurité s’en va. Peu à peu apparaît un territoire multicolore, mais la danse du pinceau n’est pas encore finie. Paré de jaune, il va bientôt laisser son empreinte là où une petite colline manque toujours un peu plus d’éclairage. Un autre tableau est né. Le peintre se retire. Il est satisfait.
    La peinture persane, ou l’art de Negârgari, vit le jour (...)


  • La ville de Rey sous les Seldjoukides

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 22, septembre 2007

    La Tour Neghârkhâneh et la Forteresse Inândj, deux vestiges d’une époque révolue.
    L’histoire de Rey se scinde en deux périodes distinctes, préislamique et islamique. La plus importante ère historique de cette région est le règne des Seldjoukides. Originaires d’Anatolie, ils émigrèrent dans l’est de la Perse, dans la province du Khorâssân au Xème siècle. Ils se mêlèrent à la population locale et adoptèrent, dans les décennies suivantes, la culture et la langue persanes. Au XIème siècle, Toghrol Beyg Seljukide, le (...)


  • La race aryenne, porte-flambeau de la civilisation en Asie

    Azar Bâbâsafari N° 22, septembre 2007

    Il y a 3000 ans environ, des ethnies aryennes d’origine indo-européenne quittèrent leur territoire d’origine, situé près de l’Oxus en Asie centrale et nommé Aryavidge dans l’Avesta pour émigrer vers l’Iran et s’y installer. Les iraniens d’aujourd’hui sont issus de ces premières ethnies aryennes.
    Au milieu du VIe s. av. J-C, ces ethnies s’allièrent afin de vaincre les Etats sémites de l’époque et fondèrent un grand Etat qu’ils nommèrent Iran, qui signifie littéralement " le pays des Irs ", c’est-à-dire le (...)


  • Les technologies de l’information

    Fatemeh Sadjâdi N° 22, septembre 2007

    Tout au long de son avancée dans la voie de la civilisation, l’homme a franchi trois grandes étapes, chacune étant le symbole de la puissance à son époque. Premièrement le développement de l’agriculture, puis la Révolution industrielle et le début de l’ère "moderne" et enfin, en ce début de troisième millénaire après Jésus Christ, les Technologies de l’Information (TI) désormais prépondérantes.
    Aujourd’hui, la place de l’information est si grande que notre époque est nommée " l’ère de l’information". (...)


  • Représentation de l’angoisse de Schopenhauer dans les œuvres de Gide et Hedâyat

    Roghayeh Haghighat Khâh N° 22, septembre 2007

    Au moment où Adam et Eve sont exclus du paradis à cause du péché originel, ils font l’expérience du sentiment de l’angoisse en face de l’interdiction et du châtiment. De nos jours, ce sentiment est dissimulé sous le masque de l’anxiété ; un terme nouveau, tenu pour être la conséquence de la douleur et du désespoir expérimentés dans l’existence.
    Constituant la base essentielle de notre recherche, le terme de l’angoisse sera d’abord analysé du point de vue de Schopenhauer. Influencé par Kant, Platon, Sénèque, (...)


  • Charles Dickens : le plus grand créateur de personnages de l’histoire de la littérature anglaise

    Shekufeh Owlia N° 22, septembre 2007

    Ecrivain illustre de l’époque victorienne, Charles John Huffam Dickens naquit à Landport en Angleterre le 7 février 1812, d’un père employé dans l’administration de l’Amirauté qui était souvent criblé de dettes et d’une mère à la santé fragile. Dévoré par le besoin de satisfaire sa soif de connaissance, il commença par lire les romans picaresques de Tobias Smollett et de Henry Fielding et ce dès son plus jeune âge. Il était doté d’une grande mémoire visuelle qui enregistrait tous les détails ; il se souvenait (...)


  • Entretien avec Mahmoud Farchtchiân Maître de la miniature persane

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 22, septembre 2007

    Ouvrir un livre de Mahmoud Farchtchiân Est comme sauter dans un territoire magique. La combinaison de l’imagination et de la réalité, Prépare immédiatement le terrain pour tous. Et c’est grâce à l’alchimie, Dont le secret n’est révélé que chez des êtres Peu nombreux comme Farchtchiân.
    Federico Mayor(Secrétaire Général de l’Unesco)
    Le maître Mahmoud Farchtchiân naquit le 24 janvier 1923 à Ispahan. Entouré des chefs-d’œuvre architecturaux de cette ville magnifique, son esprit s’aiguisa progressivement et (...)


  • Entretien avec Charles-Henri de Fouchécour

    Kâmrân Gharagozli
    Traduit par

    Samira Fakhâriyân N° 22, septembre 2007

    Comptant parmi les plus éminents spécialistes européens de la langue et de la littérature persane classique, Charles-Henri de Fouchécour a enseigné à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) et est actuellement professeur émérite à Paris-III-Sorbonne Nouvelle. Il a également dirigé l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI) dans les années 1970 et a fondé en 1978 Abstracta Iranica, revue recensant périodiquement et de manière critique l’ensemble des travaux de recherche (...)


  • Shahid Balkhi

    Sarah Mirdâmâdi N° 22, septembre 2007

    Richesse et savoir sont comme rose et narcisse
    Qui ne sauraient fleurir ensemble.
    Né à Balkh au IXe siècle, Abol-Hasan Shahîd Ibn Hossein Jahûdânakî Balkhî fut un grand théosophe, théologien et philosophe de son temps qui passa la plus grande partie de sa vie à étudier et à enseigner. Il fut notamment remarqué à la suite d’une controverse concernant la nature du plaisir qui l’opposa à Rhazès, anecdote figurant dans de nombreux écrits de l’époque et qui fut largement retenue par la postérité. On peut (...)


  • Lalla Gaïa à Qom (4)

    Le luth fou (Épisode n° 5)

    Vincent Bensaali N° 22, septembre 2007

    Lalla Gaïa se repose un moment auprès de la sépulture des cinq enfants de la lignée de l’Imâm Sadjâd. Tandis qu’elle est assise dans l’un des deux édifices, celui qui abrite deux des quatre frères, les deux autres étant ensevelis avec leur sœur dans celui d’à côté, et médite les paroles du vieux gardien du lieu, son attention se trouve attirée par une petite porte qui, au vu de son emplacement, ne peut donner que sur un escalier menant sur le toit. D’ailleurs, l’air frais qui se fraie un chemin sous elle (...)


  • La salamandre en son royaume

    Voyage au Lorestan (1)

    Esfandiar Esfandi N° 22, septembre 2007

    Un beau jour, nous décidâmes avec quelques amis, de prouver l’existence de la salamandre dans les hauteurs du Lorestan, entre Tange Haft et Tange Panj. Plus exactement, il s’agissait de démontrer qu’il existait bien des salamandres, en été, dans ce joli coin, retiré, peu propice à la villégiature tout confort. En vérité, je n’avais rien décidé, moi. Pour toute salamandre, je ne connaissais jusqu’alors que le personnage du même nom créé par Comes dans les années 1970 (dans une bande dessinée en noir et blanc (...)


  • Les collines de Sialk, Kâshân

    Ali Akbar Zolfaghar Radjayi

    N° 22, septembre 2007

    Dans la région de Kâshân, à trois kilomètres au Sud-ouest de la ville baptisée du même nom se trouvent les hauteurs de Sialk, qui abritèrent il y a bien longtemps la première civilisation urbaine du centre de l’Iran. Cette civilisation datant de l’antiquité, est considérée comme l’une des plus anciennes de l’histoire de l’humanité.
    Ce furent les Aryens qui y fondèrent pour la première fois l’urbanisme. La civilisation Sialk et sa riche culture, vieilles de plus de sept mille ans, témoignent de la civilisation (...)


  • Hamid Mossaddegh, De la séparation

    Rouhollah Hosseini N° 22, septembre 2007

    Ces vers (écrits en 1964), devenus très tôt populaires, constituaient le mot d’ordre des étudiants réfractaires à la dictature de l’ancien régime d’Iran. Ils sont par ailleurs révélateurs de l’atmosphère de révolte dans laquelle baigne la poésie de Hamid Mossaddegh (1939-1998). Le titre de son premier ouvrage, L’étendard de Kâveh (1961), illustre cette dimension essentielle de l’œuvre de l’auteur. Celle-ci est cependant profondément marquée, comme les textes d’un grand nombre de poètes de l’époque, par la (...)


  • Nous étions les voisins de Dieu

    Erfân Nazar-Âhârî
    Traduit par

    Afzal Vossoughi N° 22, septembre 2007

    Peut-être que tu ne me reconnais plus. Peut-être même tu ne te rappelles plus de moi. Mais moi, je te connais très bien. Nous étions vos voisins et vous étiez les nôtres. Et nous tous, nous étions les voisins de Dieu.
    Je me souviens de toi. Tu te cachais parfois sous l’aile des anges, et moi je te cherchais partout dans le ciel. Alors tu riais, et je te retrouvais, caché derrière tes rires.
    Je me souviens très nettement qu’en ces temps-là, tu étais amoureux du soleil. Tu tenais toujours une tranche de (...)


  • Avant le dernier appel aux prières

    Erfân Nazar-Âhârî
    Traduit par

    Afzal Vossoughi N° 22, septembre 2007

    Il désirait tant avoir une mosquée avec une coupole bleu turquoise ; un minaret pas très haut et un vieillard qui y monte, chaque jour, matin, midi et soir pour chanter " Allah-o Akbar ". [Dieu est le plus grand]
    Il désirait tant posséder un minuscule bassin bleu azur ; une salle de prière pleine de chapelets, de pierres et de tchadors de prière.
    Il se languissait de vivre dans un vieux quartier avec des vieilles femmes aimables qui attendent impatiemment l’heure du coucher de soleil et l’appel (...)


  • La paille

    Ali Achraf Darvichiân
    Traduit par

    Ebrahim Salimikouchi N° 22, septembre 2007

    Les deux pièces de l’école s’étendaient autour d’une grande cour. J’avais consacré l’une de ces deux pièces à la classe et je m’étais installé dans l’autre. A droite, dans la cour, il y avait une ancienne cuisine, ainsi qu’une étable. Cette étable avait été remplie de paille par Dâvoud Khan, le propriétaire de l’école. Le soir, j’étais seul, même si parfois Gholâm Reza, notre concierge, qui travaillait seulement de jour, restait avec moi jusqu’à des heures tardives. Il était marié et avait un fils de trois ans. (...)


  • La Route

    N° 22, septembre 2007

    A mes deux voyageurs
    Quand je t’ai vue pour la première fois, tu étais encore enfant. Tu ne savais rien du voyage. Tu ne connaissais aucune route. Lui ? Je ne sais par quelle route il vint. Je me rappelle seulement que c’était aussi un enfant.
    Une nuit, j’étais assise au pied de ton lit. Tu rêvais que tu voyageais avec lui sur une route longue et ensoleillée. Il avait fait le même rêve. Le lendemain, tu l’as vu t’attendre au bord de la route. Il t’a salué gaiement. Tu dégoulinais de sueur à cause de (...)


  • Notre globe ralentit

    Journal de Téhéran

    Pierre Rousseau N° 22, septembre 2007

    10 Shahrivar 13151 Septembre 1937
    Dans une étude publiée par l’Agence littérale Internationale et que nous reproduisons ci-après le grand savant de l’observatoire de Paris, M. Pierre Rousseau, met en relief cette question.
    ON CONNAIT L’HISTOIRE de ces naufragés qui, ayant établi leurs pénates provisoires sur un îlot s’aperçoivent soudain avec terreur que ce qu’ils prenaient pour le plus stable, le mieux assis des rochers n’est, en réalité, que le corps essentiellement mobile d’une baleine ou de tout (...)


  • La vesce dure & le porc-épic indien

    Faune et flore iraniennes

    Mortéza Johari N° 22, septembre 2007

    Vesce dure
    Nom scientifique : Vicia monantha
    Plante annuelle et vivace, glabre, ascendante et étalée, elle est relativement lâche et fragile. Sa tige mince et peu rameuse contient des rameaux herbacés, minces, rampants ou grimpants et feuillés. Sa feuille sans glabre comporte parfois des poils blancs. Sa fleur est de couleur rose violacé ou bleuâtre, et mesure de 12 à 15 mm de large. Cette plante est hermaphrodite et la pollinisation s’effectue par des insectes. Son fruit de couleur brun jaunâtre (...)