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Peut-être que tu ne me reconnais plus. Peut-être même tu ne te rappelles plus de moi. Mais moi, je te connais très bien. Nous étions vos voisins et vous étiez les nôtres. Et nous tous, nous étions les voisins de Dieu.
Je me souviens de toi. Tu te cachais parfois sous l’aile des anges, et moi je te cherchais partout dans le ciel. Alors tu riais, et je te retrouvais, caché derrière tes rires.
Je me souviens très nettement qu’en ces temps-là, tu étais amoureux du soleil. Tu tenais toujours une tranche de soleil dans ta main ; la lumière jaillissait de tes doigts minces et quand tu marchais, une trace de lumière se dessinait sur la voix lactée. Tu t’en souviens ? Quelquefois on faisait des bêtises, on allait chez le diable et toi, tu lui jetais une fleur et il se mettait en colère, mais il ne pouvait rien contre nous.
Il se contentait seulement de menacer : quand vous serez descendus sur terre, je saurai comment vous égarer.
Tu étais taquin ; tu ne pouvais rester un moment tranquille, tu bougeais sans cesse ; du soir à l’aube, tu bondissais d’une étoile à l’autre et le matin, tu te calmais, t’endormant dans les bras de la lumière.
Mais chaque fois que tu dormais, tu rêvais de la terre. Un certain désir chatouillait tes rêves. Tu ne désirais que venir au monde et tu en as tant prié Dieu qu’Il a finalement exaucé ton vœu. Tu es venu au monde. Moi aussi, j’ai fait de même et les autres aussi, et voilà, nous sommes tous venus au monde et tout est fini.
Tu es oublié mon nom ; moi aussi j’ai oublié le tien. Nous n’étions plus les voisins les uns des autres, ni les voisins de Dieu. Nous nous sommes perdus et nous avons perdu Dieu.
O mon ami, mon compagnon des jeux du Paradis, tu ne sais combien tu me manques ! Le dernier mot de Dieu résonne toujours dans mes oreilles : Entre moi et ton cœur il y a un chemin droit. Chaque fois que tu te perds, prends ce chemin. Alors, lève-toi. Commence par ton cœur.
Peut-être, un jour nous nous retrouverons.
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