N° 63, février 2011


  • A propos de la qualité iranienne au cinéma
    De La nuit du Bossu à Tout à propos d’Elly

    Rouhollah Hosseini N° 63, février 2011

    Le cinéma est une manière de rêver différent de ce que nous dictent les manières du temps et de l’époque.
    Kiârostami
    Rares sont les pays dotés d’un cinéma à caractère national, et possédant des particularités leur permettant de se mesurer au niveau mondial. La présence des films iraniens aux plus importants festivals internationaux, et cela depuis une vingtaine d’années, montre bien le caractère spécifique et en même temps universel du cinéma iranien. Par son dynamisme et sa diversité, tant pour la forme (...)


  • Le poète du cinéma iranien

    Shahâb Vahdati N° 63, février 2011

    Tchelghis, la fille d’un brave gouverneur, est trompée par sa marâtre. Elle va au jardin de la magie et devient la captive du démon qui y réside. Hassan le chauve, fils paresseux, chassé chez lui par sa mère afin de le forcer à affronter les réalités de la vie, arrive par hasard dans ce jardin. Il connaît Tchelghis qu’il aime passionnément et essaie de briser le talisman qui la tient captive. Un génie lui explique qu’il ne pourra briser le sortilège qu’au prix de sa vie. Hassan le chauve veut parler à (...)


  • Sohrâb Shahid-Sâles*

    Shahâb Moussavizâdeh
    Traduit par

    Sepehr Yahyavi N° 63, février 2011

    Né en 1943, Sohrâb Shahid-Sâles est une figure importante du cinéma iranien prérévolutionnaire. Avant de s’attirer la défaveur du Shâh et de s’exiler en Allemagne, il réalisa deux films remarquables en Iran : Yek ettefâgh-e sâdeh (Un événement simple) en 1973 et Tabi’at-e bi jân (Nature morte) en 1974. Il est considéré par certains critiques comme le père du cinéma moderne iranien qu’il a marqué de son impact. Il est décédé en 1998 à Chicago. En commémoration à l’œuvre et la vie de ce grand cinéaste, Shahâb (...)


  • Bahman Farmânârâ,
    au carrefour du cinéma et de la littérature

    Armitâ Asghari N° 63, février 2011

    Né en 1320/1941 à Téhéran, Bahman Farmânârâ a fait ses études cinématographiques en Angleterre et aux Etats-Unis, où il a découvert le cinéma américain aussi bien que le cinéma français et surtout la Nouvelle Vague. Grâce à sa solide connaissance du cinéma français qui a un lien incontestable avec la littérature, il a aussi découvert le Nouveau Roman qu’il apprécie : "Je suis passionné par le Nouveau Roman et l’écriture romanesque de Nathalie Sarraute et d’autres : sans aucun jugement personnel, le romancier vous (...)


  • Beyzâ’i, le grand étranger

    Marzieh Shahbâzi N° 63, février 2011

    Parmi les grands réalisateurs contemporains de l’Iran, le nom de Bahrâm Beyzâ’i occupe une place particulière de par ses œuvres inoubliables. Souvent couronné du prix du meilleur réalisateur dans de nombreux festivals, il est en même temps scénariste, réalisateur, producteur, costumier, et professeur d’arts dramatiques. Né en 1938 à Téhéran, Beyzâ’i est issu d’une famille originaire de Kâshân. Il a hérité son goût pour le théâtre de sa famille qui pratiquait souvent le théâtre religieux ou Ta’zieh. Et pendant (...)


  • Une histoire du doublage des films étrangers en Iran*

    Elhâm Mass’oudiân N° 63, février 2011

    C’est seule… la voix,
    La voix qui sera absorbée dans les parcelles du temps.
    Forough Farrokhzâd
    Ce qui s’appelle la voix possède des caractéristiques et des intonations particulières. Ce n’est pas seulement la manière de parler et la façon de s’exprimer qui la distinguent, mais aussi son style, sa tonalité et son intonation mêlés à l’amour qui la rendent éternelle.
    Plus la voix est belle et attirante, plus elle sera susceptible de toucher l’auditoire. Il est souvent arrivé que d’un nom, d’un personnage, (...)


  • Entretien avec Bahrâm Zand

    Elâheh Hâdjâghâ Mohammad Zâdeh N° 63, février 2011

    Bahrâm Zand, doubleur confirmé de célèbres films et séries télévisées étrangers ou iraniens tels que Navarro ou Sherlock Holmes, possède une voix connue de tous les Iraniens, une voix avec laquelle ils ont grandi, pleuré et ri.
    E.M. : Monsieur Zand, vous avez commencé très jeune le doublage. Comment vous êtes-vous orienté vers ce métier ?
    B.M. : Je me suis toujours intéressé à la présentation des films. Etant donné la particularité de ma voix, on m’encourageait souvent à passer l’examen d’entrée, en (...)


  • Adieu Bagdad : De l’Iran à la lueur des Oscars en passant par l’Irak

    Entretien réalisé par

    Liliane Anjo, Mojtaba Esmâ’ilzâdeh N° 63, février 2011

    Mehdi Nâderi est né en 1973 à Téhéran. Réalisateur et scénariste, il est l’auteur de nombreux documentaires et court-métrages, dont plusieurs furent primés lors de festivals en Iran et en Europe. Bedroud Baghdâd (Adieu Bagdad), reprétentant officiel de l’Iran à la cérémonie des Oscars 2011 dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère », est son premier long-métrage. Intégralement tourné dans des décors et paysages iraniens, l’intrigue du film se situe dans un Irak occupé par les forces armées (...)


  • Sous le clair de lune
    Entretien avec Rezâ Mir Karimi

    Leilâ Moghaddasi Asl, Najmeh Mirsalimi N° 63, février 2011

    Né en 1345 (1967) à Zanjân, Seyyed Rezâ Mir Karimi, licencié en graphisme, a débuté sa carrière artistique en tant que réalisateur par un court-métrage en 1997. En 2000 et avec son premier long-métrage, Koudak o Sarbâz (L’enfant et le soldat), il entre dans le monde professionnel du cinéma et remporte la Montgolfière d’Argent du 22e Festival des trois continents de Nantes, et le Diplôme d’honneur du meilleur réalisateur du festival de Fajr. Il poursuit son chemin d’abord par des téléséries et ensuite par des (...)


  • Entretien avec Mohammad-Ali Fârsi, documentariste

    Djamileh Zia N° 63, février 2011

    Le film de Mohammad-Ali Fârsi intitulé Haghighat-e gomshodeh (La vérité perdue) a reçu le prix du meilleur long métrage au 4e festival de films documentaires de Téhéran Cinemâ Haghighat (ou Cinéma Vérité) qui a eu lieu du 8 au 12 novembre 2010. Ce docudrame beau et poétique commence par l’évocation d’un livre en un unique exemplaire, The Great Omar, décoré avec des pierres précieuses, qui sombra avec le Titanic. Le contenu du livre était la traduction d’Edward Fitzgerald des quatrains d’Omar Khayyâm. Dans son (...)


  • Le cinéma iranien dans le monde

    Afsaneh Pourmazaheri N° 63, février 2011

    De la création du cinéma à Paris par les frères Lumière en 1895 jusqu’à l’arrivée de cinématographe en Iran sous le règne du roi Mozaffareddin Shâh en 1900, il a fallu attendre quelques années. Malgré cela, il fallut encore attendre avant de voir sur les écrans des productions iraniennes, étant donné que les salles obscures accueillirent pendant longtemps des films étrangers sous-titrés en persan. En 1929, la première production cinématographique iranienne fut réalisée par Ovanes Oganians et intitulée Abi va (...)


  • La divinité de l’art persan chez un peintre comme Matisse

    Sara Sadeghinia N° 63, février 2011

    C’est en particulier à partir du début du XVIIIe siècle que l’Occident s’intéressa de plus en plus à l’Orient. On assista alors à la publication de la première traduction française des Contes des Mille et Unes Nuits par Antoine Galland en 1704. Mais c’est Montesquieu qui attira l’attention du grand public avec ses Lettres persanes en 1721. On vit également l’influence du monde ottoman dans différents domaines tels que l’habillement, la musique, la littérature et l’ameublement. L’influence de l’Orient, (...)


  • Les Inuits et le passage à l’art

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 63, février 2011

    La notion d’artiste telle que nous l’utilisons apparaît il y a quelques siècles lorsque s’effectue, à la Renaissance, une distinction entre les arts mécaniques et les arts libéraux. Aujourd’hui encore les réalisations de certains groupes ou peuples peinent à entrer dans la catégorie art pour des raisons dont les principales touchent à la fonction et à l’économie des œuvres produites ; ainsi par exemple, les objets usuels et rituels africains témoignent d’hésitations quant à être appelés objets d’art. C’est (...)


  • La philosophie pour les enfants

    Djamileh Zia N° 63, février 2011

    La philosophie pour les enfants fut l’un des thèmes discutés dans les journées de philosophie organisées en Iran du 21 au 23 novembre 2010. Des invités étrangers ont présenté leur point de vue sur ce sujet et ont montré, dans des ateliers, leur façon de parler philosophie avec les enfants. Des conférenciers iraniens ont parlé de ce qui a été mis en place dans ce domaine en Iran. La philosophie pour les enfants n’a pas pour objectif de transmettre un savoir philosophique ; elle tente de développer la pensée (...)


  • Le cylindre de Cyrus à Téhéran

    Mireille Ferreira N° 63, février 2011

    L e musée archéologique de Téhéran (Mouzeh-ye Iran-e Bâstân) présente depuis le 12 septembre 2010, pour une durée de quatre mois, le cylindre de Cyrus (manshour-e Kourosh), prêté par le British Museum de Londres.
    Le cylindre de Cyrus, petit rouleau de terre cuite d’une longueur d’environ 22 centimètres, a la particularité de présenter sur toute sa surface un texte en cunéiforme babylonien, gravé sur les ordres du roi de Perse Cyrus II le Grand, après sa conquête de l’Empire babylonien en 539 avant l’ère (...)


  • New York, trois lieux pour l’art : le MOMA, le PS1 et le New Museum

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 63, février 2011

    Indéniablement New York est la capitale de l’art moderne comme de l’art contemporain avec de splendides musées et institutions qui lui sont consacrés ainsi qu’un grand nombre de galeries aux dimensions impressionnantes où l’on trouve des œuvres des artistes des plus notoires et d’un certain nombre d’autres qui vont probablement le devenir, ou l’espèrent.
    Le monde de l’art change vite à New York et son épicentre se déplace au gré de paramètres au cœur desquels sont les loyers des surfaces commerciales. (...)


  • Présentation de l’ouvrage Nâmeh-ye Soleymân be Malakeh-ye Sabâ
    (La lettre de Salomon à la Reine de Saba)
    de Mohammad ‘Ali Rafi’i

    Sarah Mirdâmâdi N° 63, février 2011

    Ecrit par Mohammad ‘Ali Rafi’i, ancien employé de la poste iranienne désormais à la retraite, cet ouvrage traite sous un certain regard de l’un des récits évoqués dans le Coran dans la sourate « La fourmi » (Al-Naml).
    Cette sourate nous présente le prophète Salomon et David, a qui Dieu a donné une « science » (27:15). Salomon hérita ensuite de David et il lui fut appris « le langage des oiseaux » (Mantiq al-Tayr) (27:16), prodige qui inspira par la suite de nombreux mystiques et écrivains tels que ‘Attâr qui (...)