N° 48, novembre 2009


  • Avicenne, le grand nom du savoir persan, sa vie et ses œuvres

    Afsaneh Pourmazaheri N° 48, novembre 2009

    « Mon père vient de Bactres. Sous le roi Nouh Ibn-e Mansour, fils de Mansour le samanide, il alla s’installer à Boukhara, ville renommée de l’époque. Il était juge et commença à exercer dans un petit village nommé Khormeytân. Il tomba amoureux de Setâreh, une fille du village voisin, Afshenah, et l’épousa aussitôt. Ce fut au cours d’une nuit de l’été 980 que je vins au monde. » Ces paroles sont d’Abou Ali al-Hossein ibn Abdallâh ibn Sinâ, connu sous le nom d’Avicenne, grand philosophe, médecin et érudit de la (...)


  • Avicenne et les mots

    Arefeh Hedjazi N° 48, novembre 2009

    Philosophique, médicale, mathématique et savante, la diversité et l’importance de l’œuvre d’Avicenne a souvent conduit à oublier la dimension littéraire et linguistique de son langage. En tant que savant, la langue et la littérature n’étaient pas les premières préoccupations d’Avicenne. Cependant, il ne fut pas uniquement un grand écrivain dans le sens le plus général du terme, mais aussi, pourrait-on le dire, un linguiste et grammairien de talent, et un poète à ses heures perdues.
    L’évènement qui déclencha (...)


  • Le Canon d’Avicenne, un monument du savoir

    Tâbân Elahi N° 48, novembre 2009

    C’est au fil des années qu’Avicenne rédigea son œuvre la plus célèbre et sans doute la plus importante, le monumental Canon de la médecine (Kitâb al-Qânoun fi al-Tibb) : débuté alors que le jeune savant vivait à Gorgân, il fut achevé lors de son séjour à Hamedân. Colossale encyclopédie, le Canon réunit l’ensemble du savoir médical et pharmaceutique de son temps et des époques antérieures (notamment les acquis d’Hippocrate, de Galien, d’Aristote et de Rhazès) complété par les observations et les commentaires (...)


  • Influence d’Avicenne en Occident

    Djamileh Zia N° 48, novembre 2009

    Avicenne, auteur d’une œuvre immense, fut connu en Occident essentiellement par ses écrits en médecine et en philosophie, domaines auxquels il apporta une contribution originale. Nous exposerons brièvement dans cet article le contexte qui favorisa la connaissance des œuvres d’Avicenne et leur influence sur les penseurs occidentaux au Moyen Age. L’effort de traduction entrepris dans les régions administrées par les musulmans à partir du VIIIe siècle et reconquises par les chrétiens trois siècles plus (...)


  • Entretien avec Nadjafqoli Habibi, correcteur des œuvres philosophiques d’Avicenne*

    Traduit par

    Babak Ershadi N° 48, novembre 2009

    Sharh-e Talwihât (Le commentaire des Allusions) de Ibn Kamouneh, édité et corrigé par M. Nadjafqoli Habibi, vient d’être publié récemment en trois volumes par l’édition Mirâs-e Maktûb. Les trois volumes de cet ouvrage sont consacrés respectivement à la logique, aux sciences naturelles et à la théologie. Talwihât (Les Allusions) est l’un des livres les plus célèbres de Sohrawardi dont le chapitre réservé à la théologie avait été déjà publié dans les Œuvres philosophiques et mystiques de Sohrawardi sous la (...)


  • La théosophie orientale (al-hikmat al-mashriqiyya) d’Avicenne :
    De la métaphysique à la mystique

    Amélie Neuve-Eglise N° 48, novembre 2009

    "Qui choisit la science mystique pour elle-même a professé le dualisme. Mais celui qui a trouvé la science mystique comme s’il ne l’avait pas trouvée, trouvant au contraire l’objet de la connaissance, celui-ci s’est enfoncé dans l’abîme de l’arrivée."
    Avicenne, Livre des directives et des remarques [1]
    Avicenne le philosophe et auteur de grands traités philosophiques spéculatifs comme la Métaphysique du Shifâ est bien connu en Occident depuis le XIIIe siècle. Cela dit, un autre aspect de sa pensée est (...)


  • Avicenne fut le premier…
    (Exercice d’admiration)

    Esfandiar Esfandi N° 48, novembre 2009

    Il est un principe qui a la dent dure, désespérément dure. J’ai nommé : la sempiternelle « sagesse des anciens ». Certains s’y accrochent ; des nostalgiques de l’ « âge d’or », des chercheurs de certitudes à la petite semaine, des artistes aussi, amoureux de l’inflexion mythique d’un grand nom. Pourtant, un autre principe, vérifié et encore vérifiable à l’intérieur et en dehors des cercles avertis du savoir est heureusement venu arrondir les angles du stéréotype : ce qui nous vient d’avant, non, n’a plus « force (...)


  • Les détracteurs d’Avicenne

    Dr. Mohsen Jahânguiri*
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 48, novembre 2009

    Hossein ibn Abdallah (428-373, H.), alias Ibn Sinâ (Avicenne pour les Européens) fut sans nul doute l’un des plus grands génies de toute l’histoire de l’humanité. Son œuvre et ses pensées ont donné au mouvement culturel, scientifique et philosophique du monde musulman un essor important qui l’influença durablement ainsi que le monde entier. Pendant plusieurs siècles, les savants et les érudits ont étudié avec enthousiasme les œuvres d’Avicenne et de grands maîtres ont enseigné ses ouvrages. De nombreux (...)


  • Le reflet des images exotiques dans la peinture de Colombari et le récit du voyage de Pir-Zâdeh

    Majid Yousefi Behzâdi N° 48, novembre 2009

    Le présent article a pour but de présenter l’importance du récit de voyage à travers lequel les relations interculturelles peuvent devenir le pivot de toute progression sociale. L’imagologie et l’altérité sont deux termes essentiels pour étudier les points communs entre deux nations, en ce qu’ils nous permettent d’établir une comparaison entre la société qui regarde et celle qui est regardée. Le colonel Colombari et Pir-Zâdeh sont deux voyageurs qui entrent sur la scène sociale au moment où l’Iran et la (...)


  • Mollâ Sadrâ et Hegel*

    Karim Modjtahedi N° 48, novembre 2009

    Le choix que nous avons eu ici d’étudier les deux philosophes, Mollâ Sadrâ et Hegel, nécessite tout d’abord une justification. Au premier abord, il semble fort curieux et très hasardeux de mettre les noms de grands philosophes tels que Sadrâ et Hegel l’un à côté de l’autre, sans porter préjudice à tous les deux, car en réalité, il est aussi difficile de parler de leurs ressemblances éventuelles que d’expliquer leurs points de divergences évidents.
    Dans des cas semblables, c’est la philosophie comparée (...)


  • L’art des bâtisseurs de ponts en Perse antique

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 48, novembre 2009

    Aujourd’hui, dans le domaine de la gestion urbaine, on appelle un pont, une structure qui dépasse les obstacles physiques et permet une meilleure gestion de l’espace. En toute logique, l’apparition des ponts remonte à l’époque où l’homme a réalisé qu’il pouvait se servir du bois et autres végétaux pour traverser les rivières et les vallées. Pour cette raison, les régions montagneuses ont sans doute constitué un environnement géographique favorable à l’émergence d’une telle idée.
    Eu égard aux exigences (...)


  • La philosophie de la création dans l’œuvre de Mozart
    (en opposition avec la dialectique hégélienne)

    Monsif Ouadai Saleh N° 48, novembre 2009

    La musique de Mozart tient le secret éternel des fusions cosmiques qui viennent à la sensation dans leur pure immanence. L’immanence s’incarne dans la fusion qui constitue la syntactique pure de la fluidité. Rien ne force le principe à devenir existence. Le plus grand anti-hégélien appartient à la philosophie qui n’a pas de concept ou au concept qui n’a pas de philosophie : la musique. Le concept dans la pure mouvance du son résilie la dialectique. Et l’œuvre de Mozart résilie toute la philosophie de (...)


  • Les gouttes de mehr*, une exposition de photos qui ravive l’espoir

    Djamileh Zia N° 48, novembre 2009

    Amir Hossein Heshmati a 48 ans. Il est ingénieur en électronique. Il travaille depuis 23 ans dans le domaine informatique, mais est surtout attiré par les beautés de la nature, où il passe la plupart de son temps libre. Il a construit lui-même un chalet sur un terrain vierge à Kangelaan, situé à environ trois milles mètres d’altitude dans les montagnes d’Alborz, à deux heures et demie de route de Téhéran, et y passe beaucoup de son temps libre. Il y a planté des arbres fruitiers dont il prend soin (...)


  • Le centre d’art Nam June Paik de Gyeonggi, Corée du sud

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 48, novembre 2009

    Il s’agit d’un musée financé au plan régional, ouvert en 2008 et dédié à Nam June Paik, cet artiste américain d’origine coréenne (1932-2006) qui contribua à partir du début des années 60, à la redéfinition de l’art et à sa transformation radicale.
    Le bâtiment a été conçu en concertation avec l’artiste après un concours d’architecture dont les lauréats furent le cabinet d’architectes Kirsten Schemel et Marina Stankovic. Il est implanté à Gyeonggi, à une trentaine de kilomètres au sud de Séoul et témoigne d’une (...)


  • Où l’aube embrase l’ombre fugace, où les larmes font d’un café une promesse…

    Le luth fou (Épisode n° 19)

    Vincent Bensaali N° 48, novembre 2009

    L’appel à la prière de l’aube vient soulever un pan de la lourde tenture de velours vespéral enveloppant le grand cimetière et les quartiers environnants. Son phrasé mélancolique rallume le silence, sans le recouvrir. La lueur sonore s’immisce dans l’attention de ceux que le sommeil ne drogue pas. Les premiers échos partent du sanctuaire. Nul n’oserait lancer l’appel avant le muezzin du lieu saint. A sa suite, d’autres voix viennent se poser sur la nuit encore sombre, telles des flammes versées au (...)


  • Valladolid ou l’âge d’or de l’Espagne

    Mireille Ferreira N° 48, novembre 2009

    Quelques jours de visite estivale de la ville castillane de Valladolid, située à deux heures de route au nord-ouest de Madrid, nous ont offert un raccourci saisissant de l’histoire de l’Espagne des XVe et XVIe siècles.
    Une ville chargée d’histoire
    C’est dans cette ville que les rois catholiques, Isabel de Castille et Ferdinand d’Aragon, se marièrent en 1469. Par l’union de ces deux grandes régions, naquit la puissance espagnole et c’est ainsi que Valladolid devint la première capitale de l’Espagne, (...)