N° 171, printemps 2020


  • Le cheval, fétiche pour les nomades comme pour les sédentaires

    Sepehr Yahyavi N° 171, printemps 2020

    Pour les peuples nomades, nous le savons bien, le cheval est un être indispensable, un compagnon inséparable. Bien plus qu’un simple moyen de transport servant à l’homme en temps de paix aussi bien qu’en temps de guerre, il incarne souvent, chez ces populations animistes pour la plupart, un esprit de la nature, un fétiche par excellence cristallisant la nature et ses puissances, sorte de dieu omniprésent pour ces panthéistes sans le nommer. Les habitudes animistes, les humains modernes (religieux (...)


  • Le nisaen, une race de cheval iranien éteinte

    Babak Ershadi N° 171, printemps 2020

    Grâce aux pratiques et au savoir-faire dans le domaine de l’élevage de chevaux depuis des siècles, la lignée de presque tous les chevaux modernes, que ce soient des chevaux de course ou des chevaux de labour ordinaires, remonte aux mêmes ancêtres masculins. Des recherches scientifiques prouvent aujourd’hui que les chevaux modernes de différentes races descendent de quelques étalons « orientaux ». En Europe, par exemple, ces étalons furent amenés il y a environ 700 ans. La dernière recherche dans ce (...)


  • Rakhsh,
    l’épopée de l’Aryen et de son cheval

    Saeid Khânâbâdi N° 171, printemps 2020

    L’homme aryen était monté sur son cheval lorsqu’il entra dans le plateau iranien, il y a plus de 5000 ans. Et depuis ce temps-là, il n’est jamais descendu de sa monture légendaire, ni dans sa vie réelle, ni dans son parcours spirituel. L’histoire de cette relation matérielle et immatérielle entre l’Aryen et son cheval est narrée d’abord par l’Avesta, le livre sacré des Zoroastriens, qui utilise le terme aspa (« la bonne créature ») pour parler du cheval. C’est ce terme avestique qui donne le mot asb (« (...)


  • La figure du cheval dans les œuvres
    d’Abdol-Samad Shirâzi

    Traduit par

    Zeinab Golestâni N° 171, printemps 2020

    Ces dernières années, de nombreuses études et recherches ont été consacrées à l’œuvre d’Abdol-Samad Shirâzi, l’un des fondateurs de l’école de peinture indo-iranienne (moghole). Les travaux de chercheurs comme Stuart Cary Welch et Milo Cleveland Beach proposent de nouveaux éléments pour reconnaître les œuvres de ce peintre. Pourtant, certains aspects de ses travaux demeurent ambigus et méconnus. Le grand nombre de ses tableaux d’enluminure pose également la question des sens cachés éventuels de ses œuvres et (...)


  • Le cheval dans la culture iranienne

    Zinat Saleh Poor
    Traduit par :

    Mina Alaei N° 171, printemps 2020

    Dérivé de « as », le mot asb (« cheval » en persan) signifie « coureur agile et rapide ». Le cheval, qui est aussi un symbole de beauté et de noblesse, est considéré comme l’un des animaux les plus marquants et importants dans le monde des mythes de l’ancienne Perse. L’Avesta considère le cheval comme un animal élu et prodigue des conseils pour bien l’entretenir. Cette importance se retrouve dans la mythologie persane, tandis que la présence du cheval dans la plupart des épigraphes et des ardoises en or ou (...)


  • « Le supermarché des images »
    Le Jeu de Paume, Paris
    11 février – 7 juin 2020
    Une exposition foisonnante et mille questions

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 171, printemps 2020

    Au-delà du seul visible
    Le Jeu de Paume n’est pas un musée, il ne collectionne ni ne restaure des œuvres. C’est un lieu parisien situé aux Tuileries (les jardins et parcs du Louvre) dédié à des formes d’art contemporain qui comportent avant tout la photo, le cinéma, la vidéo, le multimédia et le net art. Cela n’empêche pas la peinture, l’installation ou d’autres modes d’expression d’y trouver leur place, selon les thèmes des expositions. Depuis un certain nombre d’années, il se présente comme à la fois un (...)


  • La dualité droite-gauche en Iran : représentation dans la littérature classique persane

    Hadi Dolatabadi N° 171, printemps 2020

    Résumé :
    Le binôme droite-gauche est un couple tirant son origine d’une dualité qui s’illustre dans un premier temps dans l’espace de la vie de l’homme de par son expérience corporelle. Cette dualité trouve des évocations dans différents domaines dont les textes sacrés. Elle explique l’opposition Bien-Mal en attribuant le côté droit aux bienfaisants et le côté gauche aux malfaiteurs qui auront comme demeure éternelle respectivement le paradis et l’enfer, selon les enseignements religieux. Dans la (...)


  • Réflexions sur le langage dans la pensée philosophique antique : de l’Inde à la Grèce

    Badreddine El-Kacimi N° 171, printemps 2020

    Les études épistémologiques qui ont abordé la grammaire antique dans sa globalité sont d’une rareté remarquable, peut-être du fait du manque de documents et de données suffisantes pour le faire. L’histoire de la linguistique remonte à l’antiquité gréco-latine où la grammaire faisait partie de la philosophie, néanmoins, la pensée linguistique était secondaire et discontinue :
    « L’histoire de la pensée linguistique est faite non d’une accumulation longitudinale de savoirs exploités en continuité, mais d’une (...)


  • La fondation des écoles d’Art
    à Ispahan et à Tabriz

    Bahrâm Ahmadi N° 171, printemps 2020

    n 1927, Kamâl-ol-Molk se retire de la gestion de son école Madreseh-ye sanâye’-e mostazrafeh contre sa volonté et un an plus tard, en 1928, il quitte Téhéran. Mais son école reste ouverte pendant un certain temps, dirigée par certains de ses élèves.
    Quand Kamâl-ol-Molk quitte cette école, Ashtîânî est choisi comme président. Ses responsabilités à l’école de Kamâl-ol-Molk ne durent que jusqu’en 1930, date à laquelle il voyage en Europe.
    Durant ses années à la tête de cette institution, il y ajoute de nouvelles (...)


  • Mosquée Goharshad, Mechhed, Iran

    Armand Jaspard N° 171, printemps 2020

    Les grandes formes. 1.1. Analyse.
    La construction présente 5 longueurs différentes
    L1 L2 L3 L4 L5
    Elles sont toutes reliées entre elles, par exemple de la façon suivante :
    L1/L2 = √2 L1/L4 = 2 L3/L1 = √2 - 1/2 L5/L3 = √2+ 2
    Tous les autres rapports possibles peuvent se déduire des précédents. Nous sommes bien dans la famille géométrique du carré, caractérisée par le nombre √2 .
    D’ailleurs un unique module carré (le quart du carré central) permet de (...)


  • Charles Baudelaire.

    brumoire

    N° 171, printemps 2020

    Poème de Brumoire
    Promeneur, dans ton œil une flaque ondoyante
    Engloutit les oripeaux
    Des fées, des bourreaux, des folies qui alimentent
    Le philosophe et l’impôt.
    L’humanité grossit son magasin d’horreurs
    Dans le bruit ou le silence,
    Dans des temples cadavéreux, à la lueur
    De la fixe conscience ;
    De nos songes luisants, des ambitions traitreuses,
    L’âme éteinte ou le cœur froid,
    Nous succombons de chœur aux malices peureuses
    Dont le gouvernement (...)


  • Chuchotis sous le lustre de bronze à cinq branches

    Traduit par

    Arefeh Hedjazi N° 171, printemps 2020

    Monsieur Aflâkpeymâ tourna la tête. Il cligna amicalement l’œil à l’aube qui se dandinait derrière la fenêtre puis mourut !
    Ceux qui les premiers entendirent la nouvelle et arrivèrent sur les lieux avant les autres, virent le grand homme du clan Aflâkpeymâ fixer encore d’un œil entrouvert le lustre de bronze à cinq branches, tenant fermement un bout du drap blanc entre deux de ses doigts osseux avec un calme à envier. Malgré cela, cet événement triste perdit très vite son éclat dans l’ombre du clin d’œil (...)