Ebrahim Salimikouchi

8 articles

  • Le Choix

    Simine Dâneshvar*
    Traduit par

    Ebrahim Salimikouchi, Nikou Ghâssemi N° 133, décembre 2016

    Nous nous rendions aux funérailles du grand Khân, fondateur de notre lycée. Il avait lui-même acheté les pupitres, les bancs et les tableaux noirs et les avait dédiés à l’administration de l’instruction et de l’éducation. Il rémunérait aussi les enseignants, le surveillant et le directeur du lycée en leur donnant des étrennes. Depuis que le grand Khân s’était installé dans le jardin des figues, la vieillesse lui donnait le loisir de s’occuper des problèmes de la tribu et même des gens de la ville. Il avait (...)


  • Le calame

    Ali-Ashraf Darvishiân
    Traduit par :

    Ebrahim Salimikouchi, Yâsaman Nâserifar N° 99, février 2014

    Le garçon plaça la lame du couteau sur la tige haute du roseau et fit pression sur le manche. Le couteau était encore dans le corps du roseau quand un éclair glissa sur la lame, se réverbérant dans les yeux du garçon. Le tonnerre gronda et soudain, la pluie tomba à verse sur la roselière, grêlant la face lisse de l’étang. Le vent galopait dans la roselière et la voix sèche des roseaux s’entendait de toutes parts.
    Le grondement du tonnerre poussa les martins-pêcheurs à s’envoler vers la roselière. Le plus (...)


  • Le printemps*

    Houshang Morâdi Kermâni
    Traduction :

    Ebrahim Salimikouchi, Nikou Ghâssemi 85.N° 85, décembre 2012

    Chaque jour, en rentrant de l’école, elle s’asseyait sur une grande pierre, jouait avec la bandoulière de son sac et attendait. L’attente pour le passage d’un train ; pour qu’elle puisse voir les voyageurs et les saluer d’un geste de la main.
    Ceux-ci restaient debout derrière la fenêtre du train et saluaient la fillette. Le train frémissait et passait.
    Les visages et les mains qui étaient visibles derrière les fenêtres disparaissaient rapidement. Elle les apercevait seulement un moment et puis plus (...)


  • Mahmoud Dowlatâbâdi, le gardien séculaire
    à la recherche du réel social

    Ebrahim Salimikouchi N° 83, octobre 2012

    « La vie, à son sommet, se transforme en art. A savoir, vivre dans l’art s’incarnera dans l’amour ».
    Mahmoud Dowlatâbâdi
    Comme son roman, Djâ-ye khâli-e Soloutch (La place vide de Soloutch), il est un vent un peu brutal au milieu de notre littérature, au milieu de nous. Pourtant, on le lit, le relit et on fait allégeance de lucidité à cet homme qui écrit en noble persan et pour son style qui n’est égalé que par quelques élus de la beauté de cette langue. L’homme qui, durant la trêve des saisons, a produit (...)


  • La girafe blanche

    Marjân Riâhi
    Traduit par :

    Ebrahim Salimikouchi, Nikou Ghâssemi N° 80, juillet 2012

    Juste au milieu de l’Afrique, là où les girafes avaient déjà mangé les feuilles de tous les grands arbres, il y avait une girafe dont la peau était toute blanche. Elle avait été blanche dès sa naissance et avait grandi comme ça.
    Ni ses parents, ni le moineau qui s’asseyait sur son oreille, ni le ver qui la voyait comme une montagne mobile, ni les rhinocéros qui dispersaient les mouches, ni le crocodile qui aimait vraiment la chasser au moment où elle buvait de l’eau, personne ne s’était jamais étonné (...)


  • La Forêt, une nouvelle de Houshang Morâdî Kermânî

    Houshang Morâdî Kermânî
    traduit par

    Ebrahim Salimikouchi, Nikou Ghâssemi N° 71, octobre 2011

    Houshang Morâdi Kermâni est l’un des auteurs des contes pour enfant les plus connus d’Iran. Il est né le 7 septembre 1944 à Sirtch, village situé à proximité de Kermân, dans un milieu pauvre et défavorisé. Il débuta ses études primaires dans son village natal et les continua à Kermân, puis à Téhéran où il obtint une licence en langue et littérature anglaises. Il commença sa carrière d’écrivain en 1960 à Kermân en coopérant avec la radio locale de cette ville. Il publia sa première nouvelle en 1968. Intitulée « (...)


  • Nadârad

    Ali Ashraf Darvishiân
    Traduit par

    Ebrahim Salimikouchi N° 52, mars 2010

    Niâz Ali Nadârad ? Présent !
    La première fois que je l’ai vu, il était assis à coté de la gouttière. La toux l’a saisil’a saisi, l’a secoué brutalement. Il a vomi un sang vermeil. Il s’est essuyé la bouche avec la manche de sa veste usée jusqu’à la trame. Il est entré hâtivement et s’est assis sur le premier banc. C’était un élève de deuxième année. Tout petit et d’un teint clair. La veine de son cou était visible, battait sans cesse comme celle d’un fiévreux.
    Il avait attaché son crayon à la boutonnière de sa (...)


  • La paille

    Ali Achraf Darvichiân
    Traduit par

    Ebrahim Salimikouchi N° 22, septembre 2007

    Les deux pièces de l’école s’étendaient autour d’une grande cour. J’avais consacré l’une de ces deux pièces à la classe et je m’étais installé dans l’autre. A droite, dans la cour, il y avait une ancienne cuisine, ainsi qu’une étable. Cette étable avait été remplie de paille par Dâvoud Khan, le propriétaire de l’école. Le soir, j’étais seul, même si parfois Gholâm Reza, notre concierge, qui travaillait seulement de jour, restait avec moi jusqu’à des heures tardives. Il était marié et avait un fils de trois ans. (...)