Brumoire

8 articles

  • Poèmes

    Brumoire N° 151, juin 2018

    Préface à l’amour
    Il me reste du musc de Russie dont le litre
    Excède la valeur du poids de l’or ;
    Cette liqueur, dans sa fiole comme un trésor
    Y coule comme l’astre sur la vitre.
    Les marées qui glissent sur tes grands pieds divins,
    Les refroidissent-elles sur les plages,
    L’hiver venu, quand l’astre brûle par étage
    Les flots glaciaux percés des rais nervins.
    Le gel renouveau, l’astre brûle la Baltique ;
    L’aube polaire, la plus belle de toutes,
    Glisse doucement au Nord et l’Aurore, écoute, (...)


  • Brouillon

    Brumoire N° 147, février 2018

    Les dernières vapeurs de l’aube vermillon
    Montent dans le bois roux, les rousses brumes.
    Notre amour est vaste et d’un si vaste brouillon
    Il jette à ma mémoire son écume.
    L’hiver bleu du matin jette son aube brune
    Auprès de la rivière, au clair rivage
    Dont buvant seul toute son eau d’amère prune
    J’en sens jusqu’à l’aigreur l’âcre abordage.
    L’épine raide et livide, la fleur du sapin
    Pèse la glace d’Occident, miroir
    Du ciel, des étangs clairs et des soleils éteints,
    Du métal, du vent, de l’eau de la (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 145, décembre 2017

    Berceau
    Etoile du Pôle, qui sur d’âpres glaces chuintes, Comme tu t’éclabousses sous mes yeux plissés, J’aperçois le secret d’une origine ceinte Dans le crépitement de ta lave hérissée, De ta mousse glacée et de tes métaux bleus. Ta vieille énergie éclaire un réseau de bourses Qui rayonnent dans le firmament globuleux, Et d’étoile en étoile relie la Grande Ourse Aux bois du Nord ! Le bois des comètes scintille, Firmament profond, sur ta large voile brune, Entre les Pluton dont ta coupole est sertie, Entre les (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 143, octobre 2017

    Sous Fragonard
    Sous mon tableau clair, tu regardes, l’œil irisé,
    Se prélasser le cours d’un siècle auprès d’un orme
    Dont la branche généreuse, cachant le baiser
    Du Ciel avec le sein de bergères qui dorment.
    Un pas à la gauche, tiré vers le chocolat
    Et la pourpre draperie d’un vieux Fragonard
    Fatiguent, près d’un boudoir où s’oublie un prélat,
    Les chimères profondes, l’illusion d’un regard,
    Pareilles aux douceurs de ton bras délicat.
    La peinture et le café, le pas d’un bleu russe
    Dont l’ombre sur un (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 141, août 2017

    Sous Fragonard
    Sous mon tableau clair, tu regardes, l’œil irisé,
    Se prélasser le cours d’un siècle auprès d’un orme
    Dont la branche généreuse, cachant le baiser
    Du Ciel avec le sein de bergères qui dorment.
    Un pas à la gauche, tiré vers le chocolat
    Et la pourpre draperie d’un vieux Fragonard
    Fatiguent, près d’un boudoir où s’oublie un prélat,
    Les chimères profondes, l’illusion d’un regard,
    Pareilles aux douceurs de ton bras délicat.
    La peinture et le café, le pas d’un bleu russe
    Dont l’ombre sur un (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 138, mai 2017

    Au café d’un musée de Paris.
    Un jardin frais surplombe le bruit de la ville,
    C’est un café imitant d’antiques terrasses
    De Babylone, de la Grèce, de Rome la ville,
    Pour ses las visiteurs, calme et colonnes grasses ;
    Puisons-y notre repos, lecteur lourd et riche,
    Car il faut des richesses et du temps gratuit
    Pour tirer du somptueux et tiède postiche
    L’agrément qui frémit dans son pierreux étui.
    Imagine-toi : une large et longue allée
    Remplie de femmes et de maroquins garnis,
    De serveurs (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 134, janvier 2017

    Pour une grand-mère
    Au milieu des plants lourds de tabac pur vacillent
    Des reflets d’Astre que les feuilles énumèrent,
    Ton brun œil près du bleu dont les clins font le trille
    Comme les fronts dorés du reflux de la mer.
    Le principe de l’âme, inconnaissable aux hommes,
    Chante à ta surface sa clarté tel ouvert,
    L’œil qui se pénètre à l’horizon qui se pomme
    Du peu d’Astre demeuré au creux du ciel clair.
    Nous t’entendons réciter dans le long tumulte
    D’un sièclebarbare d’un poète les vers,
    Comme une (...)


  • Poèmes

    Brumoire N° 131, octobre 2016

    En allant ce matin depuis Téhéran
    Comme quittant le monde qui s’approfondit
    Par son seul mouvement de nos âmes raidies,
    Je me crois le quittant pour de plus clairs courants.
    Large ville, bâtisse d’un empire assourdi
    Dont il reste les bassins pour tout souvenir,
    Je te fuis pour une autre où j’entends hennir
    Un cheval fin et brun acheté dans Cadix.
    Une maison m’attend dans le bord d’un jardin
    Que les eaux de pluie qui remplissent les vases
    Insufflent en fragrances aux vents de Chiraz,
    Où l’on (...)