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Les courses de chevaux de Gombad-é-kâvûs sont réputées auprès de tous les cavaliers et amoureux des chevaux et de l’équitation. On dit en effet que la race la plus pure et la plus belle se trouve dans cette région. Outre leur aspect traditionnel et culturel, les courses de chevaux de Gombad-é-kâvûs ont aussi une dimension sportive nationale. Tous les ans, au printemps, des cavaliers venus du Turkménistan et des quatre coins du pays se rassemblent pour participer à ces compétitions. La piste de Gombad-é-kâvûs compte parmi les mieux aménagées et les plus vastes de la région du Golestân et même de l’Iran dans son ensemble. Comme de coutume, les courses de chevaux se sont déroulées cette année au grand galop. Outre son côté sportif et compétitif, la particularité de cette course est l’intérêt qu’elle suscite auprès des touristes et amateurs d’équitation. Cette année, près de 8000 touristes iraniens et étrangers sont ainsi venus spécialement pour en être les spectateurs privilégiés. Ce chiffre est considérable compte tenu des faibles infrastructures touristiques de Gombad-é-kâvûs.
L’équitation est pratiquée depuis très longtemps en Iran. La majorité des chevaux qui participent à la course de Gombad sont des pur-sang turkmènes qui ont d’ailleurs marqué l’Histoire de ce pays. Le pur-sang iranien est un cheval très particulier que l’on trouve dans toutes les régions iraniennes. Il se distingue par la grande variété de ses espèces. Le prestige du pur-sang iranien et de l’équitation sont de renommée mondiale. Le dressage, la fabrication de selles et du matériel d’équitation font également partie des vieilles traditions iraniennes. Ainsi, les techniques guerrières, le limage des sabots et la fabrication des fers et des protections de combat, l’invention de différentes techniques d’équitation, la création de relais postaux, et la recherche vétérinaire, se sont développées en premier lieu dans la civilisation perse.
A l’origine, ces chevaux étaient élevés dans les écuries royales des Mèdes puis transportés au Khorâsân, dans le nord de l’Iran.
Ce pur-sang a des particularités qui se manifestent surtout au combat, où il se distingue notamment par sa vitesse, sa résistance, son courage et sa fidélité envers son maître. Ces caractéristiques sont rapportées dans le récit des victoires des Achéménides, des Achkâniâns, des Afchâriehs et des Zandiehs. La dispersion actuelle du cheval turkmène en Iran depuis la frontière turkmène jusqu’à l’ouest a donné lieu à l’apparition de croisements tels que la race du cheval russe au nord de l’Iran ou les espèces de la région du sud de Bodjnûr. Cependant, la majorité des espèces se trouve dans la région d’Agh Ghalâ et de Gombad-é-kâvûs. Dans cette région aux conditions géographiques et climatiques diverses, le cheval turkmène présente des particularités de taille et de pureté de race, et ses meilleurs spécimens se retrouvent chez les chevaux turkmènes de Afâl Takeh. Ce cheval aux pattes très fines et allongées a un corps très fin, des sabots menus et fragiles, et une taille mince qui ne sont pas favorables à des parcours en montagne difficiles, au transport, ou à des activités d’endurance. Le cheval turkmène "Tchargalâni" a servi durant des années au transport, au traînage de chariots, aux travaux agricoles et aux parcours difficiles. En effet, ce cheval lourd et solide, bien que très docile, n’a pas les qualités de vitesse, de courage et de rapidité des autres chevaux turkmènes. La seule race de ces chevaux ayant été élevée pour l’équitation et d’autres activités spécialisées est celle des "tchenârâni". D’après les récits, ce serait à l’époque du roi Nâser-e-din Chah que cette race aurait été créée par un croisement de la meilleure race de pur-sang arabes et de juments Afâl Takeh, dans la région de Tchenârân au Khorâsân. Ces chevaux étaient très rapides et pourvus d’une grande endurance. Dans la région turkmène du Golestân, des courses de chevaux étaient organisées à l’occasion des mariages, des naissances et autres cérémonies. Il s’agissait de faire courir les chevaux autour d’une piste appelée "Ailâm" dans le dialecte de cette région. Si, dans le passé, l’attachement des gens de cette région à l’équitation était fortement lié à toute une série de traditions culturelles, il demeure vivant aujourd’hui non seulement en tant que coutume mais également en tant que loisir pour les voyageurs qui la visitent. En outre, l’étroite relation existant entre le Turkmène et sa monture peut être ressentie dans la musique turkmène, dans laquelle les rythmes musicaux des cordes rappellent le bruit du galop du cheval aimé.