N° 61, décembre 2010

De la Perse au Louvre
Hier et aujourd’hui


Afsaneh Pourmazaheri


Chapiteau d’une colonne de la salle d’audiences (Apadana) du Palais de Darius Ier, époque achéménide, règne de Darius Ier (env. 510 av J.-C.), Fouilles Marcel et Jeanne Dieulafoy, 1884-1886, Musée du Louvre, antiquités orientales.

La Perse, carrefour d’anciennes civilisations, a toujours été un li
eu de prédilection pour les fouilles archéologiques. Avec le décodage de l’écriture cunéiforme à Neynavâ [1], les excavations de Suse et de Persépolis prirent une nouvelle dimension. Des spécialistes trouvèrent alors le moment opportun pour se lancer, en terre iranienne, à la recherche des vestiges de l’ancienne Perse. Deux anglais, Laftles et Williams, se rendirent alors en Iran dans l’espoir de mettre à jour l’emplacement exact du célèbre palais où se déroula le couronnement de Darius [2], mais aussi du palais Apâdânâ. Ils atteignirent leur but et rédigèrent ensuite le rapport détaillé de leurs excavations. Leur rapport, comme d’ailleurs ceux de Ravilson, de Tagzieh et de Finlandin restèrent cependant assez superficiels, faute d’équipements adéquats et de précision dans le travail de fouilles.

Les Français eurent un rôle de premier plan dans ce domaine . Entre 1885 et 1886, Marcel Dieulafoy [3] fut envoyé dans le Khouzestân, plus précisément à Suse et à Shoushtar. Il se mit rapidement au travail, accompagné et assisté par sa femme et par deux autres jeunes archéologues. Le résultat des fouilles qu’ils effectuèrent dépassa toutes les attentes, et permirent la mise à jour d’une importante période de l’histoire persane, à savoir, de certaines parties de ce qui représentait la cour d’Artaxerxés [4] et de Darius, de la salle consacrée à la Garde Immortelle (gârd-e djâvidân) décrite précédemment par Hérodote [5], des bas-reliefs en forme de lion, des pierres rehaussées de divers motifs, des pièces de monnaies en écriture cunéiforme, de quelques restes humains, et de plus de cinq cents objets variés appartenant aux époques arsacide [6] et sassanide [7]. Ces objets, emportés et exposés au musée du Louvre ont permis d’éclairer d’un jour nouveau certains aspects jusqu’alors obscurs de l’histoire iranienne, mais aussi de l’histoire universelle.

Frise des archers, époque achéménide, règne de Darius Ier (env. 510 av J.-C.). Mission Marcel Dieulafoy, 1884-1886, Musée du Louvre, antiquités orientales.

En revanche, les événements ou éléments concernant la période relative à la dynastie élamite [8], rivale et vainqueur de Babel et de Ninive, restèrent encore quelques temps dans l’ombre jusqu’à l’arrivée d’une autre figure importante dans le domaine de l’archéologie à cette époque, Jacques de Morgan [9]. Celui-ci réalisa également d’importantes découvertes. Il forma sa propre équipe d’archéologues qui se concentra sur l’histoire de l’Elam en effectuant de nombreuses études sur les ruines de Suse et les vestiges d’autres provinces de la Perse. Il découvrit les hautes colonnes monolithiques de Manishtusu [10] et de Naram-Sin [11], construites au IVe siècle av. J.-C., mais aussi la fameuse tablette de Hammourabi [12], contenant les plus anciens événements de l’histoire de l’humanité découverts jusqu’à ce jour.

Vase décoré de taureaux et de chevaux en haut relief, époque médio-élamite (env. 1500-1100 av. J.-C.), Suse, Iran. Fouilles Jacques de Morgan. Musée du Louvre, antiquités orientales.

A la lumière de ces découvertes, l’histoire de la Perse s’avéra beaucoup plus ancienne que prévue, et les Iraniens ne furent eux-mêmes pas moins étonnés de ces découvertes inattendues. A la suite des travaux de Jacques de Morgan, Roman Ghirshman, archéologue et historien français d’origine ukrainienne, vint en Iran afin d’y reprendre les fouilles notamment celles de Tapeh Sialk à Kâshân. Les résultats affirmèrent une fois de plus l’ancienneté du site datant de près de 5000 ans av. J.-C. Les objets transportables furent envoyés au Louvre où ils vinrent compléter la collection relative à la Perse qui vint dès lors concurrencer de par son importance celles d’Assyrie et d’Egypte. C’est ainsi que la Perse fut de plus en plus présente au Musée du Louvre pour y constituer l’une des collections les plus étonnantes du monde. Mais le lien entre l’Iran et le Louvre ne se résume évidemment pas à cette époque ni aux objets exposés au public.

A l’origine, le Louvre était une forteresse qui fut bâtie par et pour Philippe Auguste à partir de 1190. Elle fut ensuite transformée en résidence royale sous Charles V pour servir du château sous François Ier ainsi que sous Louis XIV. En 1793, il devint le muséum central des arts. Depuis cette époque, il s’est enrichi de façon croissante, d’objets d’art venus des pays voisins, notamment d’Espagne et d’Italie. Après la Révolution française et le lancement des conquêtes coloniales de Napoléon, le Louvre compta un nombre croissant d’objets venus d’Afrique du Nord, et notamment d’Egypte. C’est à la fin du XIXe et au début du XXe siècle que fut inaugurée sa collection d’antiquités persanes. Le transfert constant d’objets venant d’Iran au Louvre cessa définitivement avec la Révolution islamique iranienne en 1979. Cet événement ne marqua cependant pas la fin des échanges culturels entre l’Iran et le Louvre. Les échanges culturels furent repris et se poursuivirent, tant et si bien que le nom de l’Iran demeure fréquemment cité dans les rapports d’activités du musée au cours des deux dernières décennies du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. On a ainsi commencé à mettre en valeur les autres dimensions de la présence iranienne au Louvre, en exploitant aussi souvent la richesse monumentale et muséographique de la collection existante, sans s’y limiter. Ainsi, les amateurs de la culture et de la civilisation iranienne peuvent non seulement découvrir le passé le plus ancien de la Perse, mais le musée leur donne également l’occasion de se familiariser avec la culture actuelle du pays. Cette nouvelle politique du musée vise ainsi à transformer le Louvre en un centre culturel capable d’illustrer différents aspects culturels des pays dont il possède les collections. Il faut donc noter que le Musée du Louvre est un organisme vivant qui s’enrichit sans arrêt, chaque année, et qui continue à réunir de précieuses œuvres en provenance des quatre coins du monde.

Support d’offrandes avec représentations animales (lion et chèvre passant ; aigles protégeant leur nichée), époque élamite, milieu du IIIe millénaire av. J.-C. Tell de l’Acropole, Suse, Iran. Fouilles Jacques de Morgan, 1908. Musée du Louvre, antiquités orientales.

A l’époque contemporaine, le nom de l’Iran est de plus en plus cité dans le répertoire des rapports d’activités effectuées par le musée. Expositions, nouvelles recherches archéologiques et scientifiques, publications, conférences, colloques, séminaires et congrès, projection de films, théâtres, enseignements, coopérations scientifiques et culturelles, accueil des chercheurs, restaurations, achat et enrichissement de la collection, dépôt des œuvres, tables rondes, missions et fouilles archéologiques, ainsi que la présentation de musique iranienne, notamment traditionnelle, font partie des activités culturelles effectuées conjointement entre l’Iran et le musée du Louvre.

Aujourd’hui, la collection permanente de l’Iran au Louvre est exposée en deux parties : le département des antiquités orientales et le département des arts de l’islam. Le premier juxtapose la collection assyrienne et celle des grandes civilisations mésopotamiennes dont les empires élamite, ainsi que d’Ur, Akkad, Babylone et les Hittites. Au milieu de la salle, le chapiteau gigantesque de l’une des trente-trois colonnes de la salle d’audience (Apadana) du Palais de Darius Ier introduit le visiteur au sein du grand Empire achéménide. Parmi les milliers d’œuvres iraniennes exposées au Louvre, on pourra évoquer la frise des archers connus dans l’Histoire comme l’« armée des immortels », la frise des lions du palais de Darius Ier, le Jeu de parcours dit « des 58 trous », des jeux offerts au Seigneur de Suse appartenant au temple du dieu Inshushinak, un « vase à la cachette » appartenant à l’époque proto-élamite (3100-2750 av. J.-C.), une bouterolle de poignard du Ve siècle av. J.-C., la stèle du roi Untash-Napirisha remontant à environ 1340 av. J.-C., des panneaux de briques moulées du milieu du XIIème siècle av. J.C., la statuette en or du porteur de chevreau de l’époque médio-élamite, des bracelets en or décorés de têtes de lions appartenant à l’époque achéménide, la charte de la fondation du palais de Darius Ier en vieux-perse, la frises des griffons et le panneau des sphinx de la dynastie achéménide, et enfin, la statuette de la déesse Narundi datant du règne de Puzur-Inshushinak vers 2100 av. J.-C. Une rapide promenade dans les salles iraniennes illustre à elle seule la richesse et l’importance des œuvres exposées dans le musée.

Les expositions à thème, notamment au cours de ces dernières années, furent toutes de grandes réussites et permirent de présenter l’histoire de l’Iran sous divers angles. L’exposition Le chant du monde : L’art de l’Iran safavide, 1501-1736 qui s’est tenue dans le hall Napoléon du 5 octobre au 7 janvier 2008 a exposé plus de 193 œuvres de l’époque safavide, avec comme principal thème la grandeur du monde et la création divine. Conçue à partir d’un ensemble remarquable d’œuvres d’art inédites et particulièrement symboliques, elle concernait la culture ancienne préislamique. Le mécénat et le partenariat de l’exposition a été estimé 595 000 €. Parallèlement à cette exposition, une autre exposition à la salle Richelieu a attiré l’attention des amateurs d’art de l’époque islamique de l’Inde en Espagne. Chefs-d’œuvre islamiques de l’Aga Khan Museum est un ensemble d’œuvres constitué par Sadruddin Aghâ Khân et continué par ce dernier. Les œuvres les plus remarquables de cet ensemble sont des pages du plus fameux manuscrit iranien du XVIe siècle, le Shâhnâmeh de Shâh Tahmasp, deux habits médiévaux et des calligraphies de l’époque islamique. Y témoigne également le regard de l’art musulman porté vers les œuvres artistiques de l’Europe et de la Chine.

Affiche de l’exposition intitulée "L’art de l’Iran safavide, 1501-1736" organisée au Louvre fin 2007.

Entre les mois de novembre et janvier 2008, le Louvre a accueilli les œuvres d’art de Christian Milovanoff sous le nom de Suites. L’artiste avait procédé à une focalisation sur des fragments de tableaux en décomposant les œuvres petit à petit jusqu’à l’abstraction. Son corpus principal était composé d’antiquités orientales, notamment iraniennes (frises de briques, bas-reliefs, reliefs perforés, stèles) et de motifs picturaux et cinématographiques. Ses œuvres marient l’art antique et l’art contemporain et se placent au croisement de la photographie, la peinture, la cinématographie et la sculpture.

De l’Orient à l’Occident, huit siècles de céramique à décor de lustre métallique est également une autre exposition qui se tint néanmoins hors du Louvre au Musée du Moyen-âge de Paris en 2008, avec la participation du Louvre qui fournit les œuvres de l’Iran médiéval.

Les matières premières en usage durant l’Antiquité, depuis le porphyre et l’ivoire jusqu’aux différentes matières vitreuses ont également fournis au Musée du Louvre le sujet d’une autre exposition en 2005 sous le nom de Faïences de l’Antiquité : De l’Egypte à l’Iran. L’origine et les techniques de la création de matières complexes au Moyen-Orient et en Egypte furent exposées et expliquées à cette occasion. Ce fut, à n’en pas douter, un intéressant clin d’œil sur le savoir-faire et les avancées techniques de l’Antiquité iranienne et égyptienne.

La présence artistique de l’Iran, de la Chine et de l’Europe dans les œuvres indiennes au XVe et XVIe siècles a également donné au Louvre l’occasion de monter une autre exposition consacrée exclusivement à la technique du relief par martelage de métal précieux en Inde. Le Trésor du monde : Joyaux indiens au temps des Grands Moghols a ainsi exposé des ornements, bijoux et trésors dont les plus fameux furent sans doute une boîte en or (fin XVIe - début XVIIe siècle) ornée d’arbres, de fleurs et d’oiseaux et une poignée de dague sculptée en tête de cheval incrustée de cristal, de rubis, d’or, d’émeraude et d’autres pierres précieuses dont les motifs et les images peints relèvent du style purement iranien. Cette exposition a ainsi offert une image exhaustive des empruntes culturelles laissées par les pays géographiquement proches.

Affiche de l’exposition "De Cordoue à Samarcande" organisée par le Louvre et le musée d’art islamique de Doha au printemps 2006.

Les expositions De Cordoue à Samarcande, chefs-d’oeuvre du musée d’art islamique de Doha au printemps 2006, Les Pierres précieuses de l’Orient ancien : Des Sumériens aux Sassanides en 1995 évoquant différentes utilisations des pierres précieuses en Perse, Une mission en Perse : 1897 – 1912 à l’occasion des quinze ans de présence archéologique française sur le sol iranien notamment celle de Jacques de Morgan, 30 chefs-d’œuvre des arts de l’Islam du Metropolitan Museum of Art de New York exposés au Louvre pendant un an dont la majorité provenait de l’Iran notamment de Neyshâbour, quatre expositions tournantes de miniatures à savoir Portraits qadjars (I, II) et Boisson et ivresse mystique : pages iraniennes du XVIe au XIXe siècle, constituent quelques unes des nombreuses expositions organisées grâce à l’initiative du Musée du Louvre dans le but d’illustrer et de mieux faire connaître la vie et l’art iraniens au monde entier.

Image du film d’animation iranien pour enfant intitulé Une histoire douce (1995) projeté au Louvre en 2007.

En plus des expositions rendant compte du passé à travers les objets existant, le Louvre envisage annuellement des activités cinématographiques et théâtrales. Les films iraniens, adressés notamment aux jeunes, sont parvenus à trouver leur place parmi les amateurs d’arts visuels du Louvre. La Mosquée royale d’Ispahan, documentaire de 26 minutes réalisé par Richard Copans, a été projeté à l’occasion de l’exposition Le chant du monde : L’art de l’Iran Safavide. Le documentaire eut un grand succès à travers sa mise en évidence des détails architecturaux de la Mosquée royale située sur la place de l’Imâm à Ispahan. Le petit monde de Bahador est un court-métrage d’animation réalisé en 2001 par Abdollah Alimorâd qui met en scène la vie d’une souris courageuse qui s’efforce de changer la vie dure de sa communauté sous la tyrannie d’un roi cruel. Une autre animation qui attira l’attention du public, Rentrons chez nous est un film sans paroles de 12 minutes réalisé par Behzâd Faharat et qui évoque un petit hérisson perdu dans la forêt, à la recherche d’un chemin pour s’en revenir chez lui. Compagnon, réalisé par Ali Asgharzâdeh en 1990 a également été projeté au Louvre. C’est un récit qui commence ainsi « Tout a commencé comme ça… Le Soleil, la Terre, le Vent ! Puis deux bonhommes qui vont devoir apprendre à construire une vie ensemble ! ». « Dans les rues du bazar, un jeune garçon travaille dur pour gagner sa vie. Rêvant d’une autre vie, il découvre sur son chemin une étrange boutique remplie de pierres précieuses… » C’est l’histoire d’un garçon qui s’engage dans une étrange et mystérieuse aventure afin de gagner de l’argent, mais hélas, qui est bien vite déçu. Cette animation sans parole projetée au Louvre en 2007 a été pendant longtemps l’une des histoires favorites des enfants iraniens. Les oiseaux blancs réalisé en 2003 et Une histoire douce en 1995 sont également deux autres films d’animation projetés en même temps en 2007. L’année 2010 a encore accueilli des films d’animation iraniens au Louvre, notamment pour le jeune public : Pluie de fleurs, réalisé en 1972 par Ali-Akbar Sâdeghi, et qui raconte l’histoire d’un conflit entre deux villages, qui aboutit à la paix grâce à l’intervention des enfants du village, La grand-mère aux oiseaux qui enseigne l’amour d’autrui à son petit-fils, Irrésistibles enfants terribles et L’art d’être grands-parents. Les films projetés, en particulier en 2007 et 2010, ont attiré un grand nombre de spectateurs et ont fait connaître au monde les animations classiques de l’Iran.

A côté du cinéma, la musique et le théâtre iraniens ont également été accueillis au Louvre. Depuis cinq ans, le musée propose, en collaboration avec le Festival de l’Imaginaire et la Maison des Cultures du Monde, un programme de musiques traditionnelles issues du monde islamique. Iran, musique classique et chant soufi du Khorassan fut présenté au public en 2006 dans le cadre du festival de l’imaginaire de la Musique et concernait la poésie et l’épopée iranienne sous forme de musique soufie. Des morceaux furent interprétés à partir d’extraits du Shâhnâmeh de Ferdowsi et des chants soufis par Hamid Khezri, le maître du dotâr. Dans le même cadre, on peut venir écouter des chants religieux, des litanies de l’ordre soufi naghshbandiyyeh venus d’Iran à l’Auditorium du Louvre. Dans cette musique typique de la province du Guilân, on évoque le nouvel an iranien et la naissance du prophète Mohammad.

Il est également à noter qu’à côté des activités adressées au grand public, des travaux de recherche, des conférences et des colloques spécialisés ont été et demeurent organisés par le Musée du Louvre. Les thèmes principaux furent jusqu’à ce jour Du néolithique au début de la période islamique à Bam (Iran), Ray (Iran) des origines à l’époque islamique, développement urbain et culture matérielle (2009), L’art des Perses sassanides (2006), La céramique de Neyshâbour : résultats des fouilles irano-françaises (2005-2007), Débuts de la métallurgie en Iran (2007), Recherches sur la métallurgie archaïque en Iran : Suse, Sialk II-III, L’art de l’Iran safavide, 1501-1736 en liaison avec l’exposition Le Chant du monde. L’art de l’Iran safavide, 1501-1736 (2007- 2008), Pasargades (Iran) : Recherches dans la cité de Cyrus (2003), Les salles perses au Musée du Louvre (1996).

Le Louvre finance également des chercheurs et des missions scientifiques en Iran et accueille des chercheurs iraniens qui visent à faire des recherches plus approfondies sur les collections permanentes du musée. L’école du Louvre dispense également un enseignement continu dans le but de former des chercheurs qui s’intéressent de plus en plus à l’histoire et à la civilisation iraniennes.

C’est à la suite des efforts soutenus des chercheurs, des cinéastes, musiciens, artistes iraniens et français que l’Iran d’aujourd’hui et celui du passé sont et restent présents au Louvre. Ce musée est un corps vivant dédié à la culture mondiale, et qui évolue au même rythme que les sociétés. Des liens réciproques entre les musées existant en Iran et le département des antiquités orientales et celui de l’art de l’Islam pourront donner naissance, nous l’espérons, à de nouvelles expositions aussi riches que constructives, et aider à mieux connaître et comprendre l’Iran d’hier et d’aujourd’hui.

Bibliographie :

- Lesueur, Emile, Le coup d’état de 1920 et les complots anglais (titre persan : Zamineh chinihâ-ye englis barâye Koudetâ-ye 1299), trad. Shâdemân, Vali-ollah, éd. Asâtir, Téhéran, 1994

- Rapport d’activité du musée du Louvre 1994/ 1995/1996/1997/1998/1999/ 2003/2005/2007/2009

- Heurgon Jacques, Allocution à l’occasion du décès de M. Roman Girshman, membre de l’Académie. In : Comptes-rendus des séances de l année - Académie des inscriptions et belles-lettres, 123ème année, N. 3, 1979. pp. 430-435.

Notes

[1Ninive, ancienne ville de l’Assyrie, au nord de la Mésopotamie située dans la rive Est du Tigre, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul en Iraq.

[2Darius Ier ou Darius le Grand, (av. J.-C. 550- 486 av. J.-C.) grand roi achéménide de l’Empire perse, fils d’Hystaspès et petit-fils d’Arsamès.

[3Marcel Dieulafoy (Toulouse, 1844 - Paris, 1920) archéologue français en mission en Perse, en Espagne et au Maroc, auteur de nombreux ouvrages archéologiques dont L’Acropole de Suse.

[4Artaxerxés Ier, fils de Xerxès I, roi de l’Empire perse entre 465 av. J.-C. et 424 av. J.C.

[5Hérodote (Halicarnasse, 484 av. J.-C. - Thourioi, 425 av. J.-C.) historien grec surnommé « père de l’Histoire » par Cicéron, premier historien, explorateur, journaliste et prosateur dont les œuvres nous sont parvenues.

[6Dynastie des rois parthes provenant du peuple cavalier, d’origine indo-iranienne, fondée en 250 av. J.-C. par Arsace et remplacée en 224 par la dynastie Sassanide.

[7Dynastie iranienne de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651 et une des périodes les plus importantes de l’histoire de l’Iran.

[8Royaume ancien iranien situé autour de la ville de Suse dans le nord du Golfe persique et à l’Est du Tigre entre 2000 av. J.-C. et 1120 av. J.-C.

[9Jacques Jean Marie de Morgan, (Huisseau-sur-Cosson, 1857 - Marseille, 1924) archéologue, explorateur, égyptologue français et responsable des fouilles archéologiques en Perse.

[10Manishtusu (règne de 2270 av. J.-C. à 2255 av. J.-C.) roi d’Akkad et frère de Rimush lui succédant après son assassinat. Il mena une campagne contre Anshan (la région de Fârs actuel) et traversa le Golfe persique avec sa flotte.

[11Roi d’Akkad de 2254 av. J.-C. à 2218 av. J.-C. et fils de Manishtusu. Il restaure l’intégrité de l’empire et se fait proclamer « roi des quatre régions ». Il intervient en Elam d’où l’akkadisation de Suse.

[12Septième prince de la première dynastie babylonienne et souverain le plus prestigieux de la Mésopotamie. La découverte de son code par une mission française, en 1902, sur l’acropole de Suse, a renouvelé l’histoire du droit.


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2 Messages

  • vos articles sont toujours superbes interessants, bien écrits et à la pointe de l’information, bravo à vous.
    Vous devriez écrire plus souvent.
    merci

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  • De la Perse au Louvre
    Hier et aujourd’hui
    3 octobre 2012 10:57, par BICHON

    Bonjour,
    je possède une oeuvre de Jules Georges Bondoux, peintre qui a accompagné Jacques de morgan en Iran en 1903 lors de ses fouilles.
    Cette toile représente je crois la ville de MEFCHED et ses mosquées.
    J’aimerais savoir l’intérêt que peut porter le louvre ou l’Iran à cette oeuvre.

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