Arshiâ Shivâ

5 articles

  • Lettre dix-neuf
    Extrait du recueil Tchehel nâme-ye koutâh be hamsaram
    (Quarante courtes lettres à mon épouse)

    Nâder Ebrâhimi
    Traduit par

    Arshiâ Shivâ N° 108, novembre 2014

    Ma sublime dame !
    Misérables sont ceux dont le regard jaloux ne cesse d’envier les chaumières des autres, leurs fenêtres claires et ensoleillées.
    Et qu’il est bon que nous - toi et moi - n’ayons jamais cherché le bonheur dans la maison voisine.
    Au fond, le fait même que nos enfants ne nous aient guère entendu parler avec envie du bien-être des autres, de leurs jouissances, de leurs biens, de leurs réceptions, ni même de leur santé, est assez honorable et satisfaisant en soi.
    Et moi, je n’ai jamais (...)


  • Lettre trente-trois

    Nâder Ebrâhimi
    Traduit par

    Arshiâ Shivâ N° 94, septembre 2013

    Ma chérie,
    Allons marcher un peu ensemble !
    Même si la main dans la main, éperdus d’amour, on parcourt la ville d’un bout à l’autre,
    personne ne va nous demander un acte de mariage, ni va avoir l’idée d’empiéter sur l’intimité de
    notre saint amour. Je te l’ai déjà dit mille fois et te le dirai encore. Qu’est-ce qui te fait peur, ma
    chérie ? Allons marcher un peu ensemble ! Allons marcher un peu ensemble !
    Ce serait une chance de nous rappeler la totalité des moments passés dans leur diversité de (...)


  • Un prophète passa près de chez nous (fragments)

    Erfân Nazar Ahâri
    Traduit par

    Arshiâ Shivâ N° 68, juillet 2011

    Lorsqu’il quitta le Paradis, tout ce qu’il possédait n’était qu’une pomme cueillie par tentation, et le talion respectif en était son déclin.
    Les anges lui dirent : "Tu vas mourir sans Paradis. La Terre n’est pas ton domaine. Ce n’est qu’un lieu de persécution et de corruption." L’homme répondit : "Mais je me suis fait du tort à moi-même. Voilà, la Terre est ma punition. Elle sera meilleure que le Paradis, si Dieu le veut." Et Dieu lui dit : "Va sur terre, et tu verras que la voie qui te ramènera au (...)


  • La quarantième lettre (extraits)

    Nâder Ebrâhimi
    Traduit par

    Arshiâ Shivâ N° 58, septembre 2010

    Ma dame !

    Un jour, je te briserai le cœur, finalement, un jour.

    Pas avec un voyage d’un seul jour ni avec un long voyage mais avec le dernier.

    Un jour, je briserai ton cœur, finalement un jour,

    Pas avec une parole faible en tendresse, pas avec des mots de reproche, mais avec la dernière parole.

    Un jour finalement,


  • Lettre trente-quatre*

    Nâder Ebrâhimi
    Traduit par

    Arshiâ Shivâ N° 45, août 2009

    Ô compagnon de voyage !
    Dans ce long itinéraire - qui s’écoule tel le vent à notre insu - laisse demeurer nos petites divergences. Je t’en prie !
    Ne souhaite pas que l’on soit un, absolument un.
    Ne souhaite pas que j’aime tout ce que toi tu aimes et que tu aimes tout ce que j’aime.
    Ne souhaite pas que nous apprécions la même chanson, le même livre, la même couleur et le même goût pareillement.
    N’exige pas que notre choix soit le même, notre goût le même, et notre rêve le même.
    Voyager ensemble en (...)