N° 69, août 2011

Les expositions du Musée d’Art Contemporain de Téhéran
Essai de chronologie


Alice Bombardier, Mireille Ferreira


L’entrée du Musée d’Art Contemporain
Photo : Mireille Ferreira

Une exposition sur la miniature persane, organisée par le directeur alors en place au Musée d’art contemporain de Téhéran, Ali Rezâ Sâmi Azar, et qui eut lieu au printemps 2005 dans ce musée, a fait date à la fois en Iran et auprès de la communauté internationale. A l’époque intégralement reproduite sur le site web du Musée d’Art Contemporain de Téhéran, elle a été notamment commentée en détail par l’historien de l’art Souren Melikian dans le journal International Herald Tribune. Intitulée Chefs d’œuvre des peintures persanes – Miniatures remarquables des périodes timourides et safavides, cette exposition était le fruit d’une étroite collaboration entre différentes institutions culturelles iraniennes, en Iran et à l’étranger, ayant travaillé de concert et dévoilait pour la première fois certaines pièces de leur collection. [1] Le fait que des œuvres datant du XVe au XVIIe siècle aient été exposées dans un musée d’art contemporain n’est pas exceptionnel dans le cas du Musée d’Art Contemporain de Téhéran. Ce musée a la spécificité d’accueillir entre ses murs des expositions très diverses (une exposition sur la mode vestimentaire féminine y a même eu lieu durant l’été 2007) et alterne l’exposition des biennales de peinture avec celles de la miniature. Afin d’aborder le fonctionnement de ce musée influent en Iran et en vue de mieux cerner les différentes étapes de son développement, nous proposons ici, après en avoir présenté les collections, un essai de chronologie de ses principales expositions.

Septembre 1977 : Fondation d’un musée à l’architecture inspirée du désert

Le Musée d’Art Contemporain de Téhéran (connu à l’étranger sous l’acronyme TMoCA pour Tehran Museum of Contemporary Art), a été inauguré en septembre 1977 par la reine palhavi. Il a été créé pour accueillir les œuvres des artistes iraniens et abriter l’importante collection d’art moderne et contemporain occidental - la plus fournie en dehors de l’Europe et des Etats-Unis - réunie en grande partie dès 1970 par Kamran Dibâ, architecte et artiste lui-même. La reine y avait ajouté quelques impressionnistes qu’elle possédait. Kamran Dibâ a signé la conception puis la construction du musée et en a été le premier directeur.

Le TMoCA constitue en soit une belle œuvre d’architecture contemporaine. Située au centre de Téhéran, sa structure en béton brut joue la discrétion, épousant la pente naturelle du terrain en bordure du grand parc Lâleh. Elle est surmontée d’éléments verticaux en forme de semi arche, évoquant les bâdguir, les tours de vent traditionnelles des villes du désert iranien, qui servent ici à éclairer l’atrium intérieur qui forme l’entrée du musée.

Le bâtiment, qui occupe une superficie de 5000 m², est situé au centre du Jardin des sculptures d’environ 7000 m² dans lequel sont disposées des sculptures d’artistes internationaux aussi célèbres que René Magritte, Alberto Giacometti et d’artistes iraniens comme Parviz Tanavoli. Il épouse la déclivité du terrain, ce qui permet au visiteur d’aller de salle en salle en empruntant une rampe hélicoïdale en pente douce, rendant le parcours confortable, similaire au dispositif du musée Guggenheim de New-York. Au centre de l’atrium se trouve un bassin rectangulaire, situé sous les tours du vent, qui s’inspire des howz de l’architecture traditionnelle iranienne.

Couverture du catalogue de l’exposition Arman au Musée d’Art Contemporain de Téhéran en 2003

Les collections d’art iranien

Les collections du TMoCA abritent environ 4000 œuvres, aussi bien de la photographie que de la peinture et de la sculpture, mais l’essentiel de ses collections est toutefois constitué de peintures, au nombre de 3000 environ. Selon M. Shahrbâzi [2] qui est en charge des collections du Musée depuis l’ouverture de l’établissement en 1977, la majorité de ces peintures (1800) est issue d’artistes iraniens. Les plus vieilles pièces de cette collection sont des miniatures tirées d’un Shâhnâmeh de Ferdowsi datant du XVIe siècle. [3]

Au printemps 2005, un nombre considérable de ces miniatures a été présenté au public lors de cette exposition qui a fait date : Chefs d’œuvre des peintures persanes – Miniatures remarquables des périodes timourides et safavides. Mais les réserves du Musée sont surtout constituées des tableaux des principaux peintres iraniens actifs au XXe siècle, de Kamâl-ol-Molk (1848-1940) aux peintres révolutionnaires des années 1980. Kamâl-ol-Molk, qui a fondé la première Ecole des Beaux-Arts à Téhéran en 1911, avait initié en Iran un courant pictural proche de la peinture académique, appelé « peinture du réel ». Ses disciples, tels Esmâ’il Ashtiâni, ‘Ali-Mohammad Heydariân ou Hasan-‘Ali Vaziri, ont perpétué son héritage et ont assuré, jusqu’aux années 1950, la formation de plusieurs générations d’artistes iraniens. Celle qui a émergé dans les années 1940 a représenté la génération pionnière de la « nouvelle peinture » ou « peinture contemporaine iranienne ». Les pionniers de ce nouveau courant pictural proche du cubisme et de la peinture abstraite, ainsi que les artistes qui ont créé par la suite dans ce sillage, ont été présentés en 2006 au TMoCA lors d’une vaste exposition intitulée Les mouvements de la nouvelle peinture en Iran (djombesh-e honar-e nowgerâ’i-e irân, janvier-février 2006).

Exposition des peintures de café. Une salle du Musée d’Art Contemporain de Téhéran au printemps 2010

Cette exposition à la scénographie recherchée débutait par la fondation de la Faculté des Beaux-Arts à Téhéran en 1940 et par les œuvres des premiers diplômés de cette Faculté, considérés comme les premiers peintres modernes du pays, à l’instar de Djalil Ziâpour, Djavâd Hamidi ou Mahmoud Djavâdipour. Les artistes ayant fait carrière par la suite, appartenant à une « seconde génération », étaient ensuite exposés. Cette deuxième catégorie d’artistes était composée des peintres qui avaient emboîté le pas des pionniers et d’autres qui avaient voulu s’en démarquer, créant par exemple un mouvement artistique original dans les années 1960, appelé saqqâkhâneh (s’inspirant des images populaires des fontaines publiques). Puis l’exposition célébrait une « troisième génération » d’artistes, « les nouveaux talents qui ont émergé ces dernières années » sous l’égide de la République islamique. Il était possible de lire, sur les panneaux de l’exposition, un panégyrique de leur créativité puis un rappel des « conditions favorables » qui auraient permis leur émergence : « La tenue de Biennales, l’ouverture de bon nombre de galeries et de centres culturels ont stimulé les arts visuels contemporains. L’établissement de groupes artistiques, la présence de critiques d’art distingués aussi bien venus de l’Ouest que de l’Est indique une croissance aussi bien en qualité qu’en quantité de ces arts visuels. Cela montre qu’il existe des conditions favorables au développement de la créativité artistique dans l’Iran postrévolutionnaire ». D’un point de vue général, cette exposition a suscité la surprise car, placée sous les auspices d’un gouvernement conservateur, elle a néanmoins reconnu l’héritage des artistes modernes de la première heure, dont elle a exposé des œuvres qui avaient été décriées jusque-là. Le patrimoine pictural du pays était revisité, redécouvert et réhabilité aux côtés de la peinture islamico-révolutionnaire (non absente de la manifestation) : « Indubitablement, le mouvement d’art moderniste iranien ne doit pas être considéré comme improductif et dépourvu de valeur dans son essence. […] La peinture moderniste iranienne détient sa réputation internationale des œuvres de ces artistes ».

Affiche de l’exposition Manifestations de l’art mondial contemporain, automne 2010, reproduite à l’entrée du musée

Les collections d’art occidental

C’est cependant pour sa très riche collection d’art moderne occidental (environ 1200 pièces) que le Musée d’art contemporain de Téhéran a acquis une réputation mondiale. Les peintures et sculptures de cette collection font partie des œuvres majeures de l’art occidental, couvrant la plupart des courants artistiques de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle.

‘Ali Rezâ Sâmi Azar, avant d’être remplacé au poste de Directeur du Musée d’art contemporain de Téhéran qu’il avait occupé durant huit années (1998-2005), a organisé de juin à août 2005 une exposition remarquée et au succès notoire, en donnant à voir la collection des œuvres occidentales détenue par le Musée. Cette importante collection avait été acquise par la reine lors de l’ouverture du bâtiment en 1977 et incluait notamment des œuvres de peintres impressionnistes, de Picasso ou des toiles de Jackson Pollock et Andy Warhol. Baptisée Les mouvements de l’art moderne occidental à travers la collection internationale du Musée d’art contemporain de Téhéran, cette exposition a été considérée par de nombreux artistes iraniens favorables à l’ouverture comme une apothéose des pratiques de ce Directeur, qui a été un des gestionnaires le plus longtemps en place à la tête du Musée d’art contemporain de Téhéran. ‘Ali Rezâ Sâmi Azar avait déjà organisé les années précédentes un certain nombre d’expositions présentant des courants ciblés de l’art moderne ou de l’art contemporain occidental. En 1999, il ornait le musée des œuvres de la mouvance « Expressionnisme Abstrait » [4] ; en 2000, le « Pop Art » était à l’honneur et fut complété par une exposition plus large intitulée Du Cubisme au Minimalisme ; en 2002, le Musée d’art contemporain de Téhéran célébrait également « l’Impressionnisme et le Post-impressionnisme ». Mais cette exposition avec laquelle Sâmi Azar a clôturé son mandat de directeur a présenté l’intérêt de montrer conjointement la quasi-totalité des œuvres conservées depuis une trentaine d’années par le musée, englobant l’ensemble des courants artistiques clés de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1970. La tenue d’une telle exposition a permis en outre de rappeler que le Musée d’Art Contemporain de Téhéran pouvait se targuer du rang prestigieux de premier musée en-dehors du monde occidental à posséder une collection d’œuvres occidentales aussi importante, ce que soulignait ‘Ali Rezâ Sâmi Azar en introduction du catalogue de la manifestation. [5]

Affiche de l’exposition des peintures de café au Musée d’Art Contemporain de Téhéran au printemps 2010

Voici, dans cette introduction, quelle présentation ‘Ali Rezâ Sâmi Azar a fait de la collection d’œuvres occidentales du TMoCA :

« La collection débute par d’éblouissantes peintures des Impressionnistes Claude Monet, Camille Pissarro et Edouard Vuillard, reconnus comme les pionniers de la révolution de la lumière et de la couleur. […] Puis les œuvres brillantes de Gauguin, Toulouse-Lautrec et Van Dongen illustrent les tendances post-impressionnistes. […] La première période cubiste est représentée par Fernand Léger. […] Braque et Picasso, les deux autres artistes leaders de l’évolution du modernisme, sont aussi représentés dans la collection par des œuvres majeures datant des années 1920. D’autres œuvres montrent le passage de Pablo Picasso du cubisme au surréalisme. Une partie importante de la collection comprend des œuvres appartenant aux mouvements artistiques de la période postérieure à la Seconde Guerre mondiale, tel que l’Expressionisme abstrait, style dominant des décennies 1940 et 1950, qui vit le jour à New-York, par des artistes remarquables comme Motherwell, Mark Rothko, Jackson Pollock, Gottlieb et De Kooning. Ce mouvement, qui fut d’abord initié par les principaux artistes européens exilés aux Etats-Unis, fut par la suite adopté par des artistes comme Soulages, Tàpies et Fautrier, tous trois présents dans la collection. […] Le Pop Art est représenté dans les collections du musée par les artistes leaders de ce courant, Robert Rauschenberg, Jasper Jones, Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg et Andy Warhol. A l’Expressionnisme abstrait succéda les œuvres de Morris Louis, Robin Denny et Frank Stella et par le travail original de Frantisek Kupka, prédécesseur direct de Vasarely, créateur de l’Op Art, tous présents dans la collection. La tradition constructiviste a également permis une approche minimaliste de la peinture que l’on reconnaît dans les toiles monochromes d’Ad Reinhardt et d’Agnès Martin et dans les expériences optiques de Rafael Soto. L’Art minimaliste fut plus tard appliqué à la sculpture par Sol Le Witt, Robert Morris et, Donald Judd, tous trois également présents dans la collection ».

Affiche de l’exposition des Chefs d’œuvre de la peinture persane - Printemps 2005

En 2003, une rétrospective des œuvres de l’artiste franco-américain Arman, un des fondateurs du courant du Nouveau-Réalisme, dont Le Cœur en Verre - bloc de résine avec objets incrustés, exécuté en 1969 - appartient au TMoCA, a également été organisée dans les salles du musée. Arman connaissait bien l’Iran, où il avait accompagné la mission archéologique d’un moine dominicain en 1958. A cette époque, ralliant Téhéran en 2 CV Citroën, via Istanbul et le Khouzestân iranien, il avait exposé au collège Saint-Louis de Téhéran, dirigé par les Pères Lazaristes, une crèche de Noël réalisée à partir d’éclats de verre et d’un ballon de football. Cela représentait sa première exposition à l’étranger. En 2003, il était le premier artiste occidental à être réexposé en Iran depuis l’instauration de la République islamique. Le catalogue édité à cette occasion avait été préfacé par Sâmi Azar et contenait des textes d’Umberto Eco, ainsi qu’un entretien avec Arman.

Les expositions du TMoCA : essai de chronologie

Les peintres et sculpteurs du courant saqqâkhâneh (néo-traditionnaliste, dit « des fontaines publiques ») ont eu la primeur de l’exposition inaugurale du Musée d’Art Contemporain de Téhéran (octobre 1977). A partir du 22 novembre 1977, les graphistes furent à l’honneur lors de la deuxième exposition du musée consacrée à l’art de l’affiche. La dernière exposition organisée sous le régime impérial, polyvalente, a réuni différents peintres et artistes, dont Behjat Sadr. Après ces trois mois d’activité, le TMoCA fut fermé quatre ans environ lors des événements révolutionnaires de 1978-1979 puis durant la Révolution culturelle qui a suivi.

Affiche des conférences organisées en parallèle de l’exposition Chefs d’œuvre de la peinture persane - Printemps 2005

Il n’existe que peu d’informations sur l’historique des expositions du TMoCA. Seule une ancienne bibliothécaire du musée aurait effectué en persan un mémoire sur l’institution, auquel il ne nous a pas été possible d’accéder. D’après les données que nous sommes parvenues à rassembler, un ingénieur dont nous ignorons le nom aurait orchestré la réouverture du musée en 1981. Sous le mandat de Nâsser Djavâherpour, calligraphe, il ne nous a pas été possible de reconnecter le fil des premières expositions réorganisées au TMoCA. Par contre, le Directeur suivant, Gholâm ‘Ali Tâheri, peintre révolutionnaire diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de Téhéran, a rétabli un certain nombre d’expositions portant sur des artistes nationaux et internationaux et a surtout réenclenché la dynamique des biennales artistiques en organisant en 1987 la Première Biennale des Graphistes de Téhéran. Ashraf Hoseini, peintre, a pris la tête du musée l’année suivante, mais sans avoir élaboré d’expositions marquantes. Il en est de même pour M. Soleimâni, diplomate, en place l’année d’après. A l’inverse, le directeur suivant, Mohammad Sohofi, diplômé en communication, est demeuré longtemps en place à la tête du musée et a organisé, de 1990 à 1997, un certain nombre d’événements remarqués. Sous son mandat - bénéficiant des retombées financières et culturelles qui suivirent l’arrêt de la Guerre de l’Irak contre l’Iran - le système des biennales s’étend à d’autres domaines, comme la peinture, la miniature, l’illustration ou la céramique. Puis intervient la période de réformes initiée entre 1998 et 2005 par ‘Ali Rezâ Sâmi Azar, architecte : des rétrospectives des pionniers de la nouvelle peinture en Iran sont organisées, la collection d’œuvres occidentales est pour la première fois montrée au public iranien, des expositions d’art conceptuel sont initiées, un artiste occidental (Arman) est réinvité à présenter ses œuvres. A l’issue de cette période d’effervescence au sein du TMoCA, Abdolmajid Hoseini-Râd, Docteur en histoire de l’art, a tenté de perpétuer cette programmation éclectique. Il a mis en place en 2006 l’exposition rétrospective des mouvements de la peinture contemporaine iranienne. Mais il est rapidement remplacé par Habibollah Sâdeqi, peintre révolutionnaire, sous le mandat duquel la programmation du musée a connu une baisse d’activités. Mahmoud Shâlou’i, Docteur en religion, en place depuis l’été 2007, réexpose la collection d’œuvres occidentales du musée en alternance avec la présentation d’arts iraniens traditionnels (dessins de tapis, la peinture de maison de café).

En février 2009, le Musée d’art contemporain de Téhéran a accueilli un cycle de conférences et d’expositions en commémoration des Trente ans de la Révolution islamique. Cet anniversaire, célébré dans ce haut-lieu des arts plastiques téhéranais, a été l’occasion de rendre hommage à la récente émergence de cette institution-phare de la vie culturelle iranienne.

Récapitulatif (non-exhaustif) des expositions qui se sont tenues au Musée d’Art contemporain de Téhéran depuis son ouverture en 1977

Adresse : Nord du boulevard Keshâvarz, Parc Lâleh, Téhéran
Site internet du musée : www.tmoca.com

Notes

[1Iran’s Cultural Heritage and Tourism Organization, Golestan Palace-Museum, Reza Abbasi Museum, Isfahan’s Chehelsotun Museum, the Islamic department of Iran’s National Museum and the library of Shahid Motahari Institute of Higher Studies.

[2D’après un entretien mené avec M. Shahrbâzi par Alice Bombardier en mars 2009.

[3Il s’agit du Shâhnâmeh dit de Tahmasb. Découpées et vendues aux enchères par leur propriétaire américain, certaines miniatures de ce manuscrit avaient été acquises en 1974 par le TMoCA après échange avec un tableau de sa collection d’art occidental, l’œuvre monumentale de Wilhem De Kooning de la série Woman. Les autres miniatures provenant du même ouvrage se trouvent actuellement au Musée Metropolitan de New-York.

[4Mouvance dont le foyer a été l’Amérique après la Seconde Guerre mondiale, ce qui est révélateur des efforts d’ouverture culturelle du régime.

[5Sâmi Azar, The International Collection of Teheran Museum of Contemporary Art, Catalogue d’exposition, Institut de la Promotion des Arts Visuels, Téhéran, 2005.


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