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Couleur tristement belle.
Un tableau montrant un désert vide et un corps inconnu, fixant le ciel.
Un esprit penseur qui songe simplement à cette vie, veille
Et qui sait que son cerveau ne peut supporter plus de dix nuits sans sommeil.
Une ombre courbée traverse ce cimetière où gisent les histoires d’autrefois,
Un fantôme peut-être du passé chante près de sa tombe, l’oubli de soi.
Et ce cri, coincé entre la gorge et le cœur,
Et ce sourire, d’un malheureux qui cherche dans son jardin vide, une unique fleur.
Et ce ciel bleu au-dessus d’une âme vagabonde qui traverse le pont,
Criant, hurlant si quelqu’un l’entend.
Couleur entre le gris et le noir.
L’esprit du peintre erre toujours dans les couloirs,
Contemplant ses tableaux, ses blessures.
Dessinant sur le même mur,
Nos actes, nos pensées ridicules,
Nos faux profils derrière les cellules.
Dessinant une fin à tous ceux qui ont promis de tout recommencer
Dessinant la chanteuse de la vie en rose, dont la mélodie aujourd’hui ne fait que pleurer.
Couleur bleue, jaune, grise, rouge peut-être.
Un autre héros crie au secours.
Des soldats par terre, morts…
Et le désespoir ramasse leurs dernières lettres d’amour.
Une rêverie et sa foi, une promesse et ses pourquoi,
Marchent, trainant leur peine.
Plus loin, la confiance seule, rejetée,
La terre vient de mourir, le ciel est plombé et fermé.
Une couleur tristement belle.
Plus rien, que ce lit froid,
Plus rien, que ce silence et l’attente, pas de choix.
Je coupe ma respiration et je regarde par la fenêtre,
La sueur et l’alcool emplissent l’air,
Pour l’amour du ciel, qui a étouffé nos prières ?