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La partie orientale de la ville sainte de Jérusalem (Qods, en arabe) est occupée depuis 1967 par Israël et depuis annexée - une annexion considérée comme illégale par l’Organisation des Nations Unies. Cette partie de la ville abrite la Vieille ville et ses remparts, un site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Là, se trouve l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine, mais aussi le site le plus sacré pour les juifs qui le nomment « Mont du Temple ». Qods est également une ville sacrée pour les chrétiens. Par un héritage historique, la Jordanie est responsable de l’administration de l’esplanade des Mosquées, mais Israël en contrôle tous les accès.
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L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a adopté, le 13 octobre 2016, un projet de décision sur la « Palestine occupée », proposé par sept pays (Algérie, Egypte, Liban, Maroc, Oman, Qatar et Soudan), visant à la « sauvegarde du patrimoine culturel de la Palestine et du caractère distinctif de Jérusalem-Est ». Le texte approuvé le 13 octobre reprenait, en fait, le contenu d’une autre résolution de l’UNESCO datant du 16 avril 2016.
Sur l’ensemble des 58 pays membres du Conseil exécutif de l’UNESCO, 24 pays (donc la Russie et la Chine) ont voté en faveur du texte, 26 pays se sont abstenus de voter (dont la France), 6 pays ont voté contre (Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Lituanie et Estonie) et une délégation était absente au vote, ce qui a conduit à l’adoption du texte le mardi 18 octobre.
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Il est évident que cette résolution de l’UNESCO, comme une multitude de résolutions déjà approuvées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, ne pourra pas résoudre le conflit le plus chaud et le plus long du Moyen-Orient, c’est-à-dire le conflit israélo-palestinien.
En outre, les réactions que l’adoption de ce texte par l’UNESCO a suscitées nous rappellent à quel point les politiques et les médias peuvent être capables de focaliser l’attention de l’opinion publique sur l’aspect idéologique d’une affaire pour masquer son aspect humanitaire et faire oublier l’essentiel.
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Dès l’annonce de l’approbation de cette résolution par l’UNESCO, des réactions très diverses ont été exprimées de toutes parts pour féliciter l’adoption du projet de décision de l’UNESCO ou pour le dénoncer.
La Ligue arabe (dont les sept pays qui ont proposé le texte sont membres) a salué une « décision historique » de l’UNESCO. Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe pour les affaires palestiniennes, Saïd Abou Ali, a déclaré que par l’adoption de ce projet de décision, l’UNESCO allait « invalider les allégations et les inventions israéliennes, en ce qui concerne Jérusalem et les lieux saints de l’islam ».
« La résolution rappelle qu’Israël est une puissance occupante à Jérusalem-Est et lui demande d’arrêter ses abus », a déclaré à la presse Mounir Anastas, ambassadeur adjoint de l’Autorité autonome palestinienne à l’UNESCO.
De son côté, Israël a protesté contre ce vote et a annoncé la suspension de sa coopération avec l’UNESCO. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a estimé que le texte niait « tout lien entre les Juifs et le Mont du Temple » et liait le site sacré aux seuls Musulmans. « Celui qui veut réécrire l’histoire, fausser les faits, et inventer le fantasme que le Mur occidental et le Mont du Temple n’ont aucun lien avec le peuple juif, est un menteur qui sert simplement à répandre la haine », a pour sa part déclaré le leader de l’opposition israélienne, Yitzhak Herzog. Ce qui a été le plus critiqué est que le texte mentionnait les noms arabes des Lieux saints de Jérusalem, au lieu d’utiliser leurs nominations juives.
Les réactions négatives sont venues aussi de grands pays européens comme la France (qui s’est abstenue de voter), mais aussi de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne (qui ont voté contre). Le texte approuvé par l’UNESCO, le 13 octobre, est devenu même un thème de campagne électorale aux Etats-Unis. La candidate démocrate, Hillary Clinton, a considéré que la résolution de l’UNESCO était « scandaleuse ». Elle a promis de « défendre Israël contre les résolutions biaisées comme celle-ci ».
De son côté, son adversaire républicain, Donald Trump, a déclaré que la décision de l’UNESCO était « une tentative unilatérale visant à ignorer un lien de 3000 ans entre Israël et sa capitale ». Il est à rappeler que les Etats-Unis ont retiré leur soutien financier à l’UNESCO depuis que la Palestine a obtenu le statut de membre de cette organisation onusienne en 2011.
La résolution de l’UNESCO insiste, avant tout, sur le statut de la ville de Qods en tant que ville occupée et rappelle le statut juridique de la ville sainte des juifs, des chrétiens et des musulmans. La résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU, qui date du 29 novembre 1947, avait envisagé la création d’un secteur de Qods « démilitarisé » constituant une « entité distincte sous l’égide du Conseil de tutelle des Nations Unies ». Ce Conseil de tutelle onusien était chargé de l’élaboration du statut juridique de la ville. Les guerres qui eurent lieu empêchèrent l’application d’un tel plan. Le régime israélien occupa le secteur occidental de Qods et la Jordanie prit en main le contrôle administratif du secteur oriental où se trouvaient la Vieille ville et son enceinte. En 1950, Israël déclara que Jérusalem était sa capitale et étendit sa juridiction sur la partie de la ville qu’il avait occupée.
La guerre de juin 1967 changea radicalement la situation. A la suite de cette guerre, Israël occupa la Qods orientale et la Cisjordanie. A partir de cette date, une série de changements physiques et démographiques furent introduits dans la ville occupée. L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU adoptèrent plusieurs résolutions qui déclarent « nulles et non avenues » les mesures prises par Israël pour modifier le statut de Jérusalem. La résolution 252 du Conseil de sécurité de l’ONU (1968) est particulièrement explicite à cet égard. Au terme de cette résolution, le Conseil de sécurité considérait que « toutes les mesures et dispositions législatives et administratives prises par Israël, y compris l’expropriation de terres et de biens immobiliers, qui tendent à modifier le statut juridique de Jérusalem, sont non valides et ne peuvent modifier ce statut ». Le Conseil demanda à Israël de « rapporter toutes les mesures de cette nature déjà prises et de s’abstenir immédiatement de toutes nouvelles actions qui tendent à modifier le statut de Jérusalem ». Après cette date, le Conseil de sécurité a souvent réaffirmé cette prise de position.
Quand le régime israélien adopta des mesures en vue de faire de Qods unifiée sa capitale, le Conseil de sécurité de l’ONU adopta, le 30 juin 1980, la résolution 476 qui demandait instamment à Israël, la puissance occupante, « de se conformer à la présente résolution et aux résolutions précédentes du Conseil de sécurité et de cesser immédiatement de poursuivre la mise en œuvre de la politique et des mesures affectant le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem ».
Israël rejeta cette résolution. Le Conseil adopta ensuite, le 20 août 1980, la résolution 478 dans laquelle toutes les mesures prises pour modifier le statut de la ville de Jérusalem étaient considérées comme « nulles et non avenues ». La résolution demandait aux Etats qui avaient établi des missions diplomatiques à Jérusalem de les retirer.
L’Assemblée générale des Nations Unies estima que les mesures prises par Israël constituaient « une violation du droit international » et étaient contraires à la quatrième Convention de Genève. Cette position, définie par l’Assemblée générale en décembre 1980, a été réaffirmée au cours des années ultérieures.
Au cours des années 1980, plusieurs résolutions de l’Organisation des Nations Unies furent adoptées sur le statut de Qods dans le contexte de l’acquisition inadmissible par Israël de territoires palestiniens par la force, Israël violant constamment la quatrième Convention de Genève dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. Abandonnant la poursuite de l’affaire de l’occupation de la partie occidentale de la ville par Israël, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU se sont limités à considérer seulement Jérusalem-Est comme faisant partie intégrante des territoires palestiniens occupés.
Le Conseil de sécurité de l’ONU condamna les actes de violence commis par les forces de sécurité israéliennes, qui avaient fait des morts et des blessés, en adoptant, le 12 octobre 1990, sa résolution 672. Cette résolution condamna les actes de violence commis par les forces à la mosquée Al-Aqsa. Encore une fois, cette résolution a engagé Israël à « s’acquitter scrupuleusement des obligations juridiques et des responsabilités lui incombant en vertu de la quatrième Convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre, en date du 12 août 1949, qui est applicable à tous les territoires occupés par Israël depuis 1967 ».
Dans sa résolution du 1er décembre 2000, l’Assemblée générale des Nations Unies constata que « la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue ».
« Le Conseil exécutif
- affirme l’importance de la Vieille Ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes, et affirme également que rien dans la présente décision, qui vise, entre autres, à sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est, n’affectera en aucune manière les résolutions et décisions pertinentes du Conseil de sécurité et des Nations unies concernant le statut juridique de la Palestine et de Jérusalem ;
- déplore vivement le fait qu’Israël, la Puissance occupante, n’ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans Jérusalem-Est, en particulier à l’intérieur et aux alentours de la Vieille Ville, et demande de nouveau à Israël, la Puissance occupante, d’interdire tous ces travaux, conformément aux obligations qui lui incombent en vertu des dispositions des conventions, résolutions et décisions pertinentes de l’UNESCO ;
- prie instamment Israël, la Puissance occupante, de permettre le rétablissement du statu quo historique qui prévalait jusqu’en septembre 2000, selon lequel le Département jordanien du Waqf (fondation religieuse) exerçait une autorité exclusive sur la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et était doté d’un mandat étendu à toutes les affaires en rapport avec la libre administration de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, y compris la maintenance, la restauration et la réglementation de l’accès au site ;
- condamne fermement l’escalade des agressions israéliennes et les mesures illégales prises à l’encontre du Département du Waqf et de son personnel et limitant la liberté de culte et l’accès des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, et demande à Israël, la Puissance occupante, de respecter le statu quo historique et de mettre immédiatement un terme à ces mesures ;
- déplore vivement les irruptions persistantes d’extrémistes de la droite israélienne et de forces en uniforme sur le site de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, et exhorte Israël, la Puissance occupante, à prendre les mesures nécessaires pour empêcher les agissements provocateurs qui violent le caractère sacré et l’intégrité de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif.
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La directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, a dû réagir, le 13 octobre 2016, aux accusations et aux pressions, en publiant une déclaration sur la Vieille ville de Qods et ses remparts, dont le nom figure sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Comme je l’ai rappelé à maintes reprises, et encore récemment à l’occasion de la 40e session du Comité du Patrimoine mondial, la Vieille ville de Jérusalem est la ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. C’est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le patrimoine de Jérusalem est indivisible, et chacune de ses communautés a droit à la reconnaissance explicite de son histoire et de son lien avec la ville. Nier, occulter ou vouloir effacer l’une ou l’autre des traditions juive, chrétienne ou musulmane revient à mettre en péril l’intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
Nulle part ailleurs qu’à Jérusalem les traditions et patrimoines juifs, chrétiens, musulmans, s’imbriquent à ce point et se soutiennent les uns les autres. Ces traditions culturelles et spirituelles s’appuient sur des textes et des références, connus de tous, qui font partie intégrante de l’identité et de l’histoire des peuples. Dans la Torah, Jérusalem est la capitale du Roi des juifs David, où Salomon construisit le Temple qui abrita l’Arche d’Alliance. Dans l’Evangile, Jérusalem est le lieu de la passion et de la résurrection du Christ. Dans le Coran, Jérusalem est la destination du voyage nocturne (Isra) que le prophète Mohammad fit depuis La Mecque jusqu’à la Mosquée Al Aqsa.
Dans ce microcosme de notre diversité spirituelle, des peuples différents fréquentent les mêmes lieux, parfois sous des noms différents. La reconnaissance, l’usage et le respect de ces noms sont essentiels. La Mosquée Al Aqsa/Al-Haram al-Sharif, sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit - ou Mont du Temple - dont le Mur Occidental est le lieu le plus sacré du Judaïsme, à quelques pas du Saint Sépulcre et du Mont des Oliviers révérés par les Chrétiens. »
La Mosquée Al-Aqsa (Mosquée la plus éloignée, en Arabe) fut la première Qibla des musulmans. Cette appellation renvoie au fait que la mosquée de Jérusalem se trouve très loin de la Mosquée Al-Haram (Mosquée sacrée) à La Mecque.
La mosquée Al-Aqsa se trouve dans la partie sud-est de la vieille ville de Qods (Jérusalem). Elle est située sur un lieu appelé le mont du Temple, qui aurait abrité, selon la tradition juive, le temple de Salomon. Le deuxième temple juif fut détruit en l’an 70 par les Romains. La limite sud-est de la mosquée correspond à la limite sud-est de la vieille ville.
La mosquée Al-Aqsa renvoie à tout ce qui est à l’intérieur du rempart qui se trouve au sud-est de la vieille ville, elle-même limitée par des remparts. Par conséquent, le Dôme du Rocher se trouve dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa. La mosquée al-Qibli se trouve au sud du côté de la Qibla. Elle fait également partie de la mosquée Al-Aqsa. Dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, il y a environ 200 lieux et édifices dont des mosquées, des constructions diverses, des coupoles, des fontaines, des terrasses, des galeries, des écoles, des arbres, des minbars, des minarets, des portes, des puits, des bibliothèques.
La superficie de la mosquée Al-Aqsa est d’environ 144 000 m² ; elle couvre donc à peu près le sixième de la superficie de la vieille ville. Les limites et la superficie de la mosquée Al-Aqsa n’ont pas changé à travers les siècles. Autrement dit, elle n’a jamais connu aucun agrandissement.
La construction de la mosquée Al-Aqsa commença vers la fin du VIIe siècle. L’édifice du Dôme du Rocher fut construit à la même époque. Sous les Omeyyades et les Abbassides, la mosquée fut reconstruite à plusieurs reprises. En 1033, la mosquée fut détruite par un tremblement de terre. Les musulmans la reconstruisirent aussitôt. En 1099, les Croisés prirent Jérusalem. Ils ne détruisirent pas la mosquée, mais la transformèrent en palais. Ils l’appelèrent « Palais du temple de Salomon ». Plus tard, il devint le siège de l’ordre religieux et militaire, dont les membres étaient des chevaliers chrétiens appelés les Templiers.
Les musulmans reprirent la ville de Qods vers la fin du XIIe siècle. En 1217 fut construit l’actuel édifice de la mosquée Al-Aqsa.
Le Dôme du Rocher (Qubbat al-Sakhra, en arabe) est une mosquée construite sous le 5e calife omeyyade, Abd al-Malik ibn Marwan, vers la fin du VIIe siècle. Le bâtiment et son dôme doré couvrent le Rocher (Sakhra, en arabe) qui est vénéré par les juifs, les chrétiens et les musulmans. Le Rocher était en fait le sommet du mont sur lequel se situe la Mosquée Al-Aqsa. C’était vers ce Rocher que les musulmans se prosternaient pendant leur prière, au premier temps de l’islam.
A côté du Rocher, il y a une petite cavité qui est, en fait, l’entrée du Puits des âmes (Bir al-Arwâh, en arabe). Le Puits des âmes est une grotte en partie artificielle. Pour des raisons religieuses et à cause du caractère sacré du site, aucune fouille archéologique n’a jamais été entreprise dans ces lieux. Selon le Coran et les traditions musulmanes, le voyage nocturne (Isrâ’, en arabe) du Prophète eut lieu de La Mecque à Jérusalem. De là, l’ascension (Mi’râj) eut lieu depuis le Rocher vers les cieux, grâce à la volonté et la puissance de Dieu.
Le premier verset de la sourate XVII du Coran (Al-Isrâ’, XVII-1) évoque le voyage nocturne et l’ascension du Prophète, en citant les noms de la Mosquée Al-Haram à La Mecque et de la Mosquée Al-Aqsa à Qods :
« Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Mohammad], du Sanctuaire sacré [Masjid Al-Haram] au Sanctuaire très éloigné [Masjid Al-Aqsa] dont Nous avons béni les alentours, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. Dieu est, vraiment, Celui qui entend et voit tout. »
L’édifice du Dôme du Rocher fut construit en 691-692 pour vénérer cet événement fondateur de l’islam. Le Dôme du Rocher est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture musulmane. La mosquée, qui abrite le Rocher, n’a pas de minaret. Son plan en fait l’une des plus rares de l’architecture traditionnelle des mosquées : un anneau se forme à l’intérieur pour encercler le Rocher, et sa colonnade supporte le dôme. A l’extérieur, le sanctuaire est un octogone régulier. Les décorations intérieures et extérieures du Dôme du Rocher sont parmi les plus belles de toutes les mosquées du monde.