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Chaque année, du 14 au 16 juin, le temple zoroastrien de Pir Sabz (à 68 km de Yazd) est l’hôte des pèlerins zoroastriens qui s’y rendent pour rendre hommage à Nik Bânou. Les pèlerins mettent des vêtements de couleurs claires et couvrent leurs cheveux avant d’entrer dans le temple.
Le pèlerinage commence avec la visite d’un temple ancien appelé Sati Pir, situé près du village de Maryan-Abâd, à l’est de la ville de Yazd. Selon les zoroastriens, ce temple fut autrefois le refuge de la mère de plusieurs princes sassanides. Les pèlerins célèbrent des cérémonies spéciales dans les trois lieux sacrés de ce temple avant de se rendre à Pir Sabz, communément nommé « Tchak Tchak ».
Le temple zoroastrien de Pir Sabz se trouve près du village de Sharifâbâd, dans le département d’Ardakân (province de Yazd). Les habitants locaux l’appellent « Tchak Tchakou » en faisant allusion au bruit des gouttes d’eau qui coulent d’un rocher, et sont emmagasinées ensuite dans un réservoir aménagé près du temple.
Selon la tradition zoroastrienne, ce lieu sacré était autrefois le refuge d’une princesse sassanide, répondant au nom de Nik Bânou ou Hayât Bânou, fuyant les troupes arabes après la défaite des armées sassanides face aux conquérants musulmans. Plus tard, un berger vit en rêve la princesse sassanide qui lui dit de construire un temple en ce lieu.
Dans la cour du temple se trouve un vieil arbre qui serait, selon la tradition, le bâton de Nik Bânou, fille du dernier empereur sassanide Yazdgard III. La princesse enfonça ici son bâton qui se transforma en un grand arbre.
Dans l’une des pièces du temple, les pèlerins visitent un puits qui a une profondeur de plus de 50 m. Il est dit qu’enrouler un fil autour de la corde du puits permettent aux vœux d’être exaucés.
Pendant les jours du pèlerinage annuel de Pir Sabz, les pèlerins participent aux cérémonies de culte et de prière, lisant l’Avesta et les autres textes religieux zoroastriens. Pendant ces jours, une soupe est servie aux pèlerins et des dons sont collectés pour aider les nécessiteux.
Après la chute de la capitale sassanide, de nombreuses femmes, surtout les dames de la cour, fuirent pour ne pas être capturées par les vainqueurs. Nik Bânou fut l’une de ces princesses sassanides qui se réfugia dans la région centrale de l’empire. Le jour où elle arriva ici, elle vit les soldats ennemis s’approcher de son refuge. Elle s’enfuit et monta sur le rocher. Désespérée et sans défense, elle pria Dieu, invoqua son aide et s’adressa au rocher pour lui dire : « Protège-moi et cache-moi en ton sein. » Le rocher s’ouvrit et cacha la jeune princesse en lui. Les guerriers qui poursuivaient Nik Bânou virent cette scène étrange et ils firent demi-tour aussitôt pour quitter ce lieu. Plus tard, une source jaillit de ce rocher et continue de couler du haut du rocher.