N° 123, février 2016

L’architecture traditionnelle de Kâshân
au travers de quelques exemples


Shahâb Vahdati


Maison des Boroudjerdi

Située au nord de la province d’Ispahan, la ville de Kashân est la première grande oasis sur la route Qom-Kermân qui serpente entre les déserts du centre de l’Iran. Son charme est en partie dû au contraste entre les paysages désertiques arides et une oasis joyeusement verte. Les découvertes archéologiques réalisées dans les collines de Sialk, à 4 km de la ville, ont fait connaître cette région en tant que l’un des principaux centres de civilisation à l’époque préhistorique. L’histoire très ancienne de la région marque aujourd’hui encore la ville. Ainsi, la ziggourat vieille de sept mille ans de Sialk peut toujours être vue depuis la banlieue de Kashân. Mais l’histoire de la ville elle-même commence avec la période islamique de l’Iran, qui lui offre d’autres richesses. Aujourd’hui, grâce à son histoire, son architecture caractéristique et son ambiance particulière, Kâshân s’est fait une bonne réputation en tant que destination touristique après les grandes villes iraniennes à la renommée mondiale telles qu’Ispahan ou Shirâz.

Il existe à Kashân au moins dix-neuf maisons historiques bien conservées. La conception et les principaux composants des maisons historiques suivent la tendance générale de l’architecture traditionnelle, mais se déploient cependant dans des espaces nettement plus vastes et sont le résultat d’un artisanat architectural plus raffiné, accompagné d’éléments luxueux. Les exemples typiques en sont la maison des Boroujerdi, celle de Bani Kâzemi et celle de Mortazavi.

La maison des Boroudjerdi

Construite en 1857 sous la direction de l’architecte Ali Maryam, cette maison est l’un des célèbres manoirs historiques de Kashân. Sa construction a été commandée par Hadj Jafar Boroudjerdi, un marchand de Kashân importateur de marchandises provenant de Boroudjerd - d’où son nom - pour sa jeune épouse. Cette dernière appartenait à la famille des Tabâtabâ’i pour qui ce même architecte avait construit une autre des maisons historiques de la région. Les travaux de construction des bâtiments du birouni (l’espace extérieur) et de l’andarouni (espace privé et interdit d’accès aux visiteurs masculins sans liens de parenté familiale) ont pris fin en 1892. Plus de 150 artisans ont participé à ces travaux. Le présent article ne décrit que le birouni, qui est aujourd’hui propriété de l’Etat et géré par l’Organisation iranienne du patrimoine culturel (OIPC ou Sâzeman-e Mirâs-e Farhangui) de Kashân. La maison des Boroudjerdi est depuis 1974 enregistrée par l’OIPC dans la liste des monuments historiques du pays.

Le birouni de cette maison est organisé autour d’une longue cour rectangulaire, aux extrémités opposées où les bâtiments du birouni ont été érigés. Le premier corps du bâtiment, qui ferme le front sud-ouest de la cour, est la partie la plus travaillée de la demeure et comprend une grande et majestueuse salle de réception (tâlâr) entourée de pièces principales et secondaires. En face de la salle de réception, une zone relie le hall à la véranda qui donne sur la cour (iwân). L’ensemble des pièces est relié par deux grands espaces couverts.

Maison des Boroudjerdi

La plupart des principales pièces du birouni sont somptueusement décorées, en particulier la salle de réception principale, que surplombe un dôme aux décorations et ouvertures lumineuses aux effets chatoyants. L’intensité lumineuse extérieure de ces ouvertures ajoutée à celle de la lampe principale couronnant le dôme, confère à celui-ci une présence particulièrement frappante. Les murs du shâhneshin (partie de la salle de réception réservée aux invités d’honneur) sont ornés des portraits des rois qâdjârs, selon un style clairement et explicitement influencé par la peinture occidentale.

Tous les murs de la salle de réception sont ornés de fines sculptures en stuc coloré. Avec sa haute façade distinctive qui supporte la masse imposante de la toiture, l’iwân revendique sa splendeur. L’assortiment de ces éléments, encore renforcés par les deux bâdgirs (tours de vent : dispositifs de circulation et de rafraîchissement de l’air) qui encadrent ce front, rappellent au visiteur l’importance de cette partie de la maison. La piscine allongée située sur l’axe de la cour, ainsi que les parterres de fleurs qui l’ornent symétriquement contribuent à la majesté de la vue. La grande cave (sardâb) de la maison se trouve également dans ce complexe, accessible depuis la cour par une porte située sous l’iwân principal.

À l’autre bout de la cour se dresse un autre bâtiment qui, en comparaison avec celui du sud-ouest, semble assez modeste. Il comprend une salle s’ouvrant sur cinq côtés par des portes-fenêtres (panj-dari), une salle de réception et de repos pour les invités de marque (salle shâhneshin) qui mène à un mahtâbi (chambre de repos ouverte sur plusieurs côtés en forme de terrasse haute), et sur sa façade arrière, un bâdgir. L’intérieur de la salle est décoré avec des sculptures en stuc, et deux petites chambres à trois fenêtres (seh-dari) sont situées de chaque côté de la salle. Leur hauteur modeste par rapport à celle de la salle principale et ses espaces adjacents, démontre un agencement fonctionnel. Dans la cour, le long du mur sud, trois chambres et aires de service sont disposées, et la paroi opposée comprend une arcade au centre de laquelle l’iwân à colonnes est visible. La façade de ce front est une copie symétrique de celle du côté opposé. L’entrée de la maison comprend une arche de passerelle décorée de sculptures en stuc, plusieurs espaces consécutifs aux affectations fonctionnelles et un corridor menant à la cour. Cette demeure est également remarquable de par ses fresques, œuvres du peintre de la période qâdjâre Kamâl-ol-Molk.

Maison des Mortazavi

La maison des Mortazavi

La maison des Mortazavi est une autre des constructions historiques à l’origine privée de la ville de Kâshân. La partie principale de cette maison comprend trois corps de bâtiments organisés des trois côtés d’une cour carrée. La maison dispose d’une cour en forme d’allée périphérique étroite qui relie les bâtiments des trois côtés. Sur le côté ouest, ce niveau de la cour est relié au niveau inférieur par deux escaliers qui semblent être des ajouts ultérieurs.

Les bâtiments du front nord-ouest ont deux étages en plus du rez-de-chaussée et occupent plus d’espace que les deux autres corps du bâtiment. Ce front est composé d’un iwân central et d’une salle à cinq entrées (panj-dari), d’une salle de réception, de deux pièces de séjour à trois entrées (seh-dari) qui passent près de l’iwân. La façade sud apparaît comme un espace ininterrompu divisé par des rangées de colonnes entourant une salle de réception centrale, des deux côtés de laquelle se trouvent deux séjours à trois entrées (seh-dari).

La répétition des colonnes de chaque côté des deux entrées de la salle de réception crée l’impression que la salle est précédée d’un kafsh-kan (espace dédié aux chaussures que l’on enlève avant d’entrer dans la salle). Ce grand espace de la salle de réception est relié d’un côté à une pièce sombre et non éclairée, et de l’autre à l’entrée de l’édifice, de sorte qu’il peut être utilisé indépendamment de la maison, par exemple comme un hosseiniyeh (salle de rassemblement pour commémorer le deuil de l’Imâm Hossein). Le bâtiment du front sud-ouest est aménagé d’une manière inhabituelle, avec un large corridor qui coupe le milieu de la façade et deux pièces de séjour à trois entrées (seh-dari) qui se trouvent à ses extrémités. Il comporte aussi une cour de service irrégulière qui est comme cachée derrière l’extrémité ouest de ce front, et qui s’inscrit dans le prolongement de l’une des pièces seh-dari, qui s’ouvre sur les deux cours des deux côtés du bâtiment.

Les sardâb bien dessinés et travaillés sont situés sous les trois bâtiments du complexe. Le sardâb aménagé au-dessous du bâtiment nord-ouest comprend un grand espace situé face à un iwân et permettant l’accès au godal-bâghcheh (un petit espace jardin situé à un niveau inférieur à la cour). D’autres pièces fonctionnelles complètent ce sardâb. Le sardâb du bâtiment sud abrite une salle de réception, une pièce de séjour aménagée derrière elle, et deux autres pièces de chaque côté de la salle de réception, qui est également accessible depuis la cour. Chacune des pièces adjacentes de la salle de réception est en face d’une sorte de balcon muni d’un toit. Le sardâb du bâtiment sud-ouest comprend deux pièces, chacune dotée d’une antichambre. La cour centrale, ornée d’un bassin rectangulaire, est entourée de parterres de fleurs symétriquement disposés autour d’elle.

Au nord-est de la cour principale se trouve une seconde cour qui, bien que maintenant pleinement intégrée, semble être un ajout ultérieur à la maison. Cette seconde cour est également construite sur deux niveaux, mais ne suit pas un motif géométrique régulier. Les premiers étages et le sous-sol du côté sud-est comprennent chacun trois chambres simples. Les chambres du premier étage ont des entrées séparées et sont utilisées de façon indépendante. Au niveau du godal-bâghtcheh, le front nord-ouest de cette cour dispose d’une allée, tandis que le front nord affiche une arcade.

Maison des Banikâzemi

La maison des Banikâzemi

Cette maison historique est l’un des anciens édifices les mieux conservés de Kashân. Sa construction remonte à 1770. Cette demeure était à l’origine composée d’un espace extérieur (birouni) et d’espaces de vie intérieurs (andarouni), mais la maison ne comprend aujourd’hui que ce dernier, le birouni, construit dans la partie ouest de la cour, a été séparé du complexe principal. Les principaux espaces de la maison forment deux fronts de chaque côté de la cour. Les bains ont été construits sur deux étages tandis que les arcades et les iwâns, légèrement en retrait par rapport à la cour, sont surélevés.

Dans le bâtiment sud de la cour, une grande salle de réception, également desservie par une arrière-cour et bénéficiant de l’accès aux pièces l’entourant des deux côtés, fait face à un vaste iwân. Le plafond de cette salle est travaillé selon les techniques de l’époque. Construit au centre de ce corps de bâtiment, l’iwân donne accès des deux côtés aux chambres entourant la salle de réception. Les pièces qui entourent ainsi symétriquement l’iwân sont décorées de stuc et de miroirs. Le devant de cet iwân est remarquable de par les décorations fines de sa voûte. La finesse d’exécution de cet iwân le fait apparaître comme l’élément le plus important de ce corps de bâtiment. Deux grands attrapes-vents se trouvent derrière la façade.

Quant au bâtiment situé au nord de la cour, il comprend plusieurs pièces de séjour, ainsi que deux howzkhâneh (piscines couvertes). Les pièces à trois entrées (seh-dari) sont disposées de façon à abriter entre elles deux petits iwâns, qui recouvrent et donnent accès à des caves. Les pièces sont donc accessibles par les iwâns. La plus grande des deux howzkhâneh, construite dans l’axe de la cour, est située derrière la seh-dari qui donne sur la cour, bien qu’elle n’y ait pas accès. L’autre piscine est située à l’angle opposé, et son plafond comporte des décorations en plâtre. Elle est liée à deux seh-dari construites sur ses deux ailes.

Sous chacun des bâtiments nord et sud s’étendent des sardâb spacieux, accessibles de la cour par un escalier. Le grand bassin allongé de la cour centrale, lui, s’étend entre ces deux corps de bâtiments principaux et est entouré de quatre jardins. Les façades intérieures de la maison sont décorées avec des sculptures en stuc, comme le sont leurs pilastres et inscriptions.

Trois entrées du manoir sont situées au nord de la cour. L’entrée principale combine deux vestibules octogonaux (hashti) et deux corridors menant à la cour. L’arc couronnant le premier vestibule de cette entrée se trouve au niveau de l’étage supérieur, de sorte qu’une fois passé, le visiteur sera progressivement conduit dans le corridor en pente au deuxième vestibule et de là, vers la cour.

Sardâb de la maison des Tabâtabâ’i

L’architecture locale traditionnelle

En accord avec la tendance à la modernisation dans l’histoire récente de l’Iran, la plupart des habitations construites par les classes moyennes à Kashân depuis 1950 comprennent tout ou bien en partie les unités suivantes : entrée, cour, salon, salle de réception, cuisine, salle de bain, chambre à coucher, lieu de stockage, escalier et hall. Une maison typique contemporaine n’a généralement plus de cour au sens traditionnel du terme (la cour comme élément central de l’habitation et organisant la disposition de toute l’habitation autour d’elle) et dans les cas où il existe une cour à l’ancienne, elle est généralement utilisée comme lieu de stationnement ou comme une allée entre le parking et la rue. Différentes parties de la maison peuvent être connectées directement ou bien à travers des corridors. Ce nouvel arrangement contraste fortement avec la conception traditionnelle qui persiste jusqu’aux années 1950.

Quand un visiteur entre dans une maison historique de Kashân, une haute porte attire son attention et sa première impression sera marquée par la diversité qui caractérise la conception des étages et la hauteur des plafonds, le travail avec la lumière et la variabilité de la luminosité dans les différentes pièces, ainsi que par l’harmonie entre espaces ouverts et fermés. Ces observations conduisent à penser que la majorité de ces habitations ont certes été construites d’après des plans préalables, mais que ces plans ont été modifiés par des improvisations pendant ou après la construction.

Les maisons construites à Kashân avant 1920, comme toutes les maisons prémodernes des classes moyennes et supérieures, étaient composées de deux espaces principaux : un espace public pour les invités masculins ou espace extérieur (birouni), et des espaces de vie pour les membres de la famille proche ou espace intérieur (andaroun ou andarouni).

Seh-dari, maison des Tabâtabâ’i

Les espaces publics extérieurs

Les espaces publics incluent le portique, une somptueuse pièce disposant de cinq entrées (panj-dari) et le salon. Ce dernier était utilisé pour les grandes occasions telles que les fêtes, les funérailles ou les réunions. Il servait également de salle de classe pour les enfants qui apprenaient sous la tutelle des maîtres l’essentiel de l’enseignement classique : les lettres persanes et arabes, la calligraphie, la peinture et autres arts et sciences traditionnels (oloum-e ghadim).

Les espaces intérieurs de la maison ou andarouni

Après être entré par la haute porte et passé par un vestibule voûté et bas assez vaste et ouvrant sur plusieurs côtés (hashti), le visiteur marchait dans le corridor et atteignait des plates-formes (sakkou) qui menaient d’abord aux espaces publics (extérieurs ou birouni) disposés de façon à être proches de l’entrée principale de la maison, puis à l’andarouni, ensemble des espaces privés et interdits d’accès aux non-membres de la maison. Ensuite, on entrait dans la cour, élément principal de l’andarouni, mais aussi souvent du birouni, avec sa petite véranda et une terrasse surélevée protégée par une balustrade. Basées sur leur taille, les pièces principales sont faites avec deux, trois ou cinq portes-fenêtres qui ouvrent sur la cour. Elles sont connues sous les noms respectifs de do-dari, seh-dari et panj-dari. Les autres pièces aux fonctions définies sont le débarras (anbâri), le salon, la salle à l’arrière, un espace privé doté d’une piscine couverte au centre (howzkhâneh), le sous-sol, le sous-sol de l’arrière, une retraite (zâvieh), la chambre supérieure, les pièces réparties dans les deux angles de l’étage supérieur (gushvâr), le toit, l’espace privé, le jardin, la cuisine, le cellier, le lavabo, la piscine et l’entrée (pastou). Aucun des trois différents types d’espaces ouverts, d’espaces couverts (par exemple les arcades), et fermés de ces maisons ne peut être considéré comme autonome ou isolé. Des pièces fermées, comme par exemple un seh-dari et un autre à l’arrière du bâtiment, pouvaient immédiatement entrer dans une combinaison permettant d’accueillir un grand nombre de personnes.

De même, un certain nombre d’espaces individuels, comme des pièces à deux fenêtres, les balcons, ou des chambres secondaires utilisées ensemble, pouvaient fournir une très grande superficie. Les chambres, la cour, et les balcons fournissaient ensemble le plus grand espace utilisable de la maison. Les portes intérieures ou bien les couloirs qui relient une chambre à une autre sont appelés harim (littéralement « limites »). Avec l’utilisation de rideaux couvrant tout un pan d’une pièce et en ouvrant les portes-fenêtres, on pouvait combiner la partie privée de la maison avec sa section utilisée publiquement.

Toit (bâm) du hammâm Soltân Amir Ahmad, Kâshân

Pour illustrer la disposition de l’espace dans la structure complexe d’une maison de Kashân, on peut envisager un axe vertical et un autre horizontal. Des espaces tels que la cour ou le balcon, qui ont le plus de potentiel pour un usage double, occupent une place centrale dans toute la structure. Les zones de l’entrée jusqu’à la cour peuvent être envisagées sur l’axe horizontal et les étages sur l’axe perpendiculaire de l’espace. Les pièces qui entourent la cour et se trouvant sur l’axe horizontal sont appelées le front intérieur (djelo-sarâ), et celles sur l’axe vertical, la chambre basse (pâ’in-khâneh). Le niveau le plus éloigné sur l’axe horizontal s’appelle la case arrière (aghab-sarâ), et l’espace le plus haut sur l’axe perpendiculaire est appelé le toit (bâm). La taille de ces différents niveaux dépend de la taille de la cour et des ressources financières du propriétaire.

Pour créer un espace approprié à un événement donné, les deux axes cités ainsi que la question des dimensions de l’espace étaient pris en compte. La vue, en particulier sur la cour, et l’éclairage étaient également soigneusement considérés. Au vu des caractéristiques de l’architecture et de l’aménagement intérieur traditionnel, la vue et l’éclairage sont des éléments décisifs dans la production d’une impression finale sur et par l’espace.

Encore quelques exemples de l’architecture résidentielle

La maison des Tabâtabâ’i, construite au début des années 1880, compte un total de quatre cours. La particularité de ce quasi-palais est ses élégants vitraux, sans parler de l’étendue de la maison qui est d’une superficie totale de 5 000 m2, avec de beaux jardins et des étangs dans la cour, une enfilade classique et une entrée voûtée. Cette immense maison appartenait autrefois à une famille de marchands prospères. On peut aujourd’hui en apprécier les tours de vent qui fonctionnent toujours admirablement. A l’intérieur, en plus de la structure, on peut admirer les fresques et les ornements étonnants des pièces, les élégants vitraux et autres caractéristiques classiques d’une architecture résidentielle traditionnelle persane.

Mosquée historique d’Aghâ Bozorg

La maison des Ameri a été construite à l’époque zend (XVIIIe siècle) pour Aghâ-Ameri, le gouverneur de la ville de Kashân, qui assurait la sécurité de la route entre Téhéran et Kermân, route notamment de commerce très importante. Cette magnifique maison est l’un des beaux joyaux architecturaux de la ville et l’un des quelques très grands bâtiments qui ont été conservés dans le centre-ville. Sa superficie est de 9 000 m2. Comme les autres bâtiments proches, la maison des Ameri a été reconstruite au XIXe siècle, après avoir été endommagée à la suite d’une série de tremblements de terre. Aujourd’hui, la maison est devenue un musée.

La maison des Abbâsi, datant de la fin du XVIIIe siècle, constitue un bel exemple de l’architecture résidentielle à Kâshân. Elle est située à proximité d’autres bâtiments semblables, comme la maison des Tabâtabâ’i. Cette résidence dispose de six cours et pouvait loger plusieurs familles. Le plafond de l’une des pièces est intégralement couvert de fragments de miroir disposés de manière à rappeler la nuit étoilée. En outre, le bâtiment comporte des passages secrets, peut-être pour prévenir des attaques. La maison des Abbâsi est également aujourd’hui un musée.

D’autres attractivités architecturales de la ville

Dans la ville de Kâshân, il est possible de se perdre dans l’antique marché de la ville, de visiter les incroyables jardins de rosiers de Damas qu’un chevalier français revenu d’Iran fit connaître en France au XIIIe siècle, ou d’assister à l’extraction artisanale de l’eau de rose dans cette ville réputée pour ses roses et son savoir-faire en la matière. Il est également possible de visiter d’autres bâtiments historiques dont voici quelques exemples :

- La mosquée historique d’Aghâ Bozorg : cette mosquée fut construite à la fin du XVIIIe siècle dans le centre-ville par le maître architecte Ali Hadj Shabân, maître de l’architecte Ali Maryam, qui construisit entre autres les maisons Tabâtabâ’i et Boroudjerdi.

- Le sanctuaire d’Abou Lo’lo : Ce très vieux sanctuaire datant du XIe siècle constitue un bel exemple de l’architecture médiévale perso-khwarazmite, avec notamment son portique et son dôme conique décoré avec des céramiques en turquoise, ses plafonds peints et son patio.

Sanctuaire d’Abou Lo’lo

Parmi d’autres exemples architecturaux de la ville, citons la maison des Sharifi, la maison d’Amir Soltân Yâsin, les bains d’Amir Soltân (toujours en activité) et la forteresse de Dokhtarân.

Et bien entendu, l’endroit le plus fameux de Kâshân : le Jardin de Fin. Ce jardin, l’un des plus beaux jardins historiques du Moyen-Orient, est en plus de sa dimension esthétique, un endroit historiquement chargé, puisque ce fut dans ce jardin que le chancelier Amir Kabir, le principal instigateur de la modernisation de l’Iran durant l’ère qâdjâre, fut assassiné sur ordre du roi Nâssereddin Shâh. Le jardin s’étend sur une superficie de 3 hectares et sa cour principale est entourée de murs terminés par quatre tours rondes. Comparé à d’autres jardins persans de cette période historique, il contient plusieurs réservoirs d’eau et, en conséquence, une végétation luxuriante.

Le Bazar de Kashân est également intéressant architecturalement et peut être considéré en ce sens comme une attraction touristique à part entière. Il suffit de regarder par-dessus son dôme monumental pour comprendre son importance ; en outre, en payant une modique somme aux guides autoproclamés du marché, il est possible d’accéder aux toits et d’admirer, en plus du panorama magnifique de la vieille ville, le génie inhérent à la construction d’une si grande structure urbaine avec des briques crues.

Sources :
- Rajabi Parviz, Kâshân, negin-e angoshtari-e târikh-e Irân (Kashân, un joyau sur la bague de l’histoire iranienne), Téhéran, Pajvâk Keyvân, 2009.
- Ganjnameh, Encyclopœdia of Iranian Islamic Architecture, ed. Kambiz Hâjighâssemi, I. Mansions of Kashan, Tehran, 1996 ; VI. Mosques, Tehran, 2004.
- http://www.iranicaonline.org/articles/kashan-v4-historic-mansion


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