Plaine de paavots. Photo : A’zam Heydari

Hamedân est une province du nord-ouest de l’Iran, dont la capitale est la ville du même nom. Région majoritairement montagneuse, elle se situe au pied du mont Alvand, à 1741 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle est entourée par les provinces de Zandjân et Qazvin au nord, du Lorestân au sud, de Markazi à l’est et enfin du Kurdistan et de Kermânshâh à l’ouest. Elle comporte 9 départements, 25 districts, 27 villes moyennes et près de 1120 villages. Elle est la 14e province en termes de population et la 23e en termes de superficie. D’un point de vue climatique, Hamedân fait partie des régions froides de l’Iran. Elle est sous l’influence de masses d’air venant de l’ouest du pays, et bénéficie d’importantes précipitations.

Selon le dernier recensement effectué en 2011, la population de cette province s’élevait à 1 758 268 personnes, dont 58% résidant dans les zones urbaines et 42% dans les zones rurales.

Vestiges du site historique de Hegmataneh

Plusieurs dialectes sont parlés dans la province, et si le persan reste la langue officielle du pays, il est parlé avec le dialecte spécifique de Hamedân. Du fait du voisinage de Hamedân avec Zandjân, Qazvin, le Lorestân, Kermanshâh et le Kurdistan, certains de ses habitants parlent aussi turc, lori et kurde. En raison de l’ancienneté historique de cette province, le dialecte de Hamedân s’est enrichi de mots arabes à la suite de l’invasion arabe en Perse. De surcroît, aux XIe et XIIe siècles, à l’époque de la domination des Turcs en Iran et surtout lors du règne des Seldjoukides, les mots turcs ont fait leur entrée dans le dialecte de Hamedân. Les langues et dialectes parlés dans la province de Hamedân sont divisés en quatre groupes principaux : la langue persane, parlée et comprise par la quasi-totalité de la population de la province ; la langue turque, parlée principalement au nord et au nord-ouest ; le lori et le laki, parlés par les habitants de Nahâvand, Malâyer et Sâmen ; et enfin le kurde, parlé par les habitants des villes et villages proches de Kermânshâh et du Kurdistan.

La ville de Hamedân se situe au pied du mont Alvand.

La capitale de la province compte parmi les plus anciennes villes d’Iran et même du monde. Elle était auparavant connue sous le nom de Hegmataneh, et les Grecs l’appelaient Ecbatane. Au XIe siècle, les Seldjoukides transfèrent leur capitale de Bagdad à Hamedân, qui reste la capitale pendant 50 ans. A la suite de l’invasion mongole, elle est en grande partie détruite, pour être reconstruite à l’époque safavide. Le fait que cette région se trouve sur la Route de la soie et des voies de communication de l’ouest de l’Iran a contribué à en faire un centre de commerce et d’échanges au cours de l’histoire.

L’économie de Hamedân est basée sur l’agriculture, l’élevage et l’exploitation minière. Les productions agricoles de cette région sont surtout le blé, l’orge, la noix, la pomme de terre et la betterave à sucre.

Vue générale de la ville de Malâyer depuis le
sommet de Garmkouh

Par ailleurs, du fait du climat favorable et des vastes prairies présentes dans cette région, l’élevage a une importance primordiale et se fait plutôt sous une forme traditionnelle.

Outre la capitale Hamedân, les autres villes importantes de la province sont notamment Malâyer et Nahâvand. Malâyer est l’une des plus anciennes villes de la région. Elle se trouve au sud de la province et à 80 kilomètres de Hamedân. Malâyer signifie « pays de feu » ou « terre des Aryens », selon les versions. Ses habitants parlent persan avec le dialecte de Malâyer. La principale attraction touristique de la ville est une ville souterraine construite sous la domination des Parthes. Son musée anthropologique ainsi que les parcs de Sifieh et Yakhtchale Mir Fatah valent également le détour.

Hammam Hâdj Aghâ Torâb, Nahâvand

Vue extérieure du musée anthropologique de Malâyer

Après Hamedân et Malâyer, Nahâvand est la troisième ville de cette province en termes d’habitants, et est située au sud-ouest de Hamedân. Elle est dotée d’une grande importance historique car c’est notamment dans cette région, durant l’invasion arabe de l’Iran, que se déroula la dernière bataille défensive des Sassanides avant que les Arabes ne conquièrent le pays. Cette bataille est appelée « Fath-ol-Fotouh » ou « la bataille de Nahâvand ». Les habitants de la ville parlent un dialecte qui appartient à la famille des dialectes loris.

Yakhtchale Mir Fatah, Malâyer. Photo : Mehdi Mosayebi

De plus, en raison de sa situation géographique, Nahâvand bénéficie d’importantes précipitations, et c’est dans cette ville que la plus grande rivière de l’Iran, Karkheh, prend sa source. Ses principales attractions sont le pont Zaramine Sofla, le hammam Hadj Agha Torâb et le mirage de Giyan.

La région de Hamedân est réputée pour ses pâtisseries traditionnelles, parmi lesquelles le nân-e komâdj, un pain fait à base de farine, de sucre, de noix et de cannelle.

Peinture du Château de Nahâvand , qui fut l’un des derniers bastions sassanides durant
la bataille de Nahâvand

Hamedân est aussi un important lieu de confection d’objets artisanaux, dont des tapis, des poteries ainsi que des céramiques. La ville même de Hamedân est un centre de commerce de tapis qui sont produits dans les villes et villages des environs. Les plus beaux d’entre eux sont commercialisés sous le nom de leur lieu de tissage, comme les Nahâvand, Tuiserkan, Malâyer ou Hosseinâbâd. Les tapis plus simples de la région sont regroupés sous l’appellation générique de Hamedân.

Nân-e komâdj, pâtisserie traditionnelle de Hamedân

Parc Sifieh, Malâyer. Photo : Mehdi Mosayebi