N° 127, juin 2016

Nouvelles sacrées (XXX)
Les frères Zeyneddin


Khadidjeh Nâderi Beni


Mehdi Zeyneddin naît en 1959 à Téhéran. Son père, Abdorrazzâgh, fut un révolutionnaire actif qui lutta une grande partie de sa vie contre le despotisme pahlavi. Au lendemain de la naissance de Mehdi, les Zeyneddin doivent quitter Téhéran pour s’installer à Khorramâbâd, chef-lieu de la province du Lorestân. Madjid naît quelques années plus tard, en 1964. Avec le temps, Mehdi et Madjid mènent, comme leur père, une lutte clandestine contre le régime. Ces activités politiques aboutissent à l’expulsion du premier du lycée. Quelques années plus tard, en plein milieu de la protestation publique contre le gouvernement, les Zeyneddin sont condamnés et poursuivis par les agents de la SAVAK ; de ce fait, ils mènent une vie clandestine et changent fréquemment de refuge.

Avec la victoire de la Révolution islamique d’Iran, Mehdi s’inscrit à l’Organisation du Djahâd-e Sâzandegui [1]. Il devient ensuite membre du Corps des gardiens de la Révolution (le Sepâh). En tant que responsable de l’unité des services d’informations (yegân-e ettelâ’ât) du Sepâh, il accomplit de nombreuses opérations couronnées de succès, dont celle de l’attaque contre les forces armées des Monâfeghins à Qom. Avec le déclenchement de la guerre, Mehdi assume la direction d’un groupe de cent soldats participant aux luttes directes contre les forces d’occupation irakiennes à Khorramshahr. Mehdi accepte plusieurs missions et postes tout au long de sa présence sur les fronts ; il installe et commande notamment plusieurs unités de services de renseignement qui parviennent à accomplir de nombreuses opérations de reconnaissance. Avec le commencement de la guerre, Madjid devient également membre actif du Sepâh et participe à plusieurs opérations.

Les martyres Mehdi et Madjid Zeyneddin

Quelques mois plus tard, Mehdi est nommé à la tête du Sepâh de Soussanguerd. Durant cette période, il accomplit plusieurs opérations victorieuses, la plus importante étant celle de Fath-ol-Mobin qui aboutit à la libération de Suse et Dezfoul dans la province du Khouzestân. Durant l’opération Beyt-ol-Moqaddas, Mehdi commande l’unité de services d’information de la base de Nasr et grâce à sa précieuse expérience, il est nommé commandant de la base d’Ali ibn Abitâleb et participe à l’opération Ramadân. Lors de cette opération, les troupes de sa base arrivent à briser les lignes défensives de l’ennemi. Par la suite, il commande quelques autres grandes opérations dont les Valfadjrs III et IV. Durant l’opération de Kheybar, les combattants de la base d’Ali ibn Abitâleb, toujours commandés par Mehdi Zeyneddin, arrivent à garder les îles de Madjnoun dans le giron iranien. Quant à Madjid, en 1984, il est nommé responsable de l’unité d’informations dans la base d’Ali ibn Abitâleb commandée par son frère.

Malgré les massives attaques aériennes et terrestres de l’ennemi contre cette région, le 8 novembre 1984, Mehdi et son frère Madjid se rendent à Sardasht, dans la province de l’Azerbaïdjan de l’Ouest, en vue de recueillir des informations sur la situation de l’ennemi dans cette zone opérationnelle. Sur le chemin du retour vers la base d’Ali ibn Abitâleb, les deux frères tombent en martyr à la suite d’une attaque par les éléments du groupuscule des Monâfeghins.

Source :


- Amiriân, Mohammad, Seyri dar târikh-e djang-e Irân-Arâgh (Aperçu sur l’histoire de la guerre Iran-Irak), 5 vol., Centre des études et recherches de la Guerre, Téhéran, 1367/1988.

Notes

[1Ou Djahâd de la Construction ; organisation étatique postrévolutionnaire fondée en 1982 et dont l’objectif principal est le développement des régions rurales.


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