N° 167, octobre 2019

Khalkhâl, deuxième grande ville de la province d’Ardebil


Babak Ershadi


Le département de Khalkhal se situe dans le nord-ouest de l’Iran, non loin du littoral de la mer Caspienne.

Khalkhâl est le chef-lieu d’un département éponyme situé dans le sud-ouest de la province d’Ardebil. La ville de Khalkhâl est la deuxième grande ville de la province d’Ardebil avec une population qui s’élève à plus de 40 000 habitants, selon le recensement national de 2016. La population du département de Khalkhâl s’élevait à environ 87 000 habitants et représentait ainsi 8,6% de la population totale de la province d’Ardebil.

Les frontières administratives du département de Khalkhâl les séparent de la province du Guilân (est), de la province de Zandjân (sud) et de la province de l’Azerbaïdjân de l’Est (ouest).

Jusqu’au XIXe siècle, le département de Khalkhâl comptait un territoire plus vaste qu’aujourd’hui. Il comprenait les parties sud des départements de Nir, de Hir et d’Ardebil (province d’Ardebil actuelle), une grande partie de la région de Târom (province de Zandjân actuelle) et certaines parties de l’ouest de la province du Guilân.

La route Asalem-Khalkhal qui relie le département de Khalkhal à la province du Guilan est considérée comme l’une des plus belles routes de l’Iran.

Le département de Khalkhâl est une région montagneuse dont les parties les plus hautes se trouvent à l’est et au sud du département. Ces montagnes (Tâlesh à l’est et Târom au sud) font partie de la chaîne d’Alborz qui sépare, comme un barrage naturel, le littoral de la mer Caspienne du plateau central de l’Iran. La ville de Khalkhâl, chef-lieu du département, est entourée de hautes montagnes et se situe à une altitude de 1843 mètres par rapport au niveau de la mer. Si la ville de Khalkhâl a eu la réputation d’être difficile d’accès, cela s’expliquait surtout par la difficulté de parcourir en hiver les routes de l’est et du sud du département qui traversaient de hautes montagnes pour assurer la liaison de Khalkhâl avec le Guilân et le nord de la province de Zanjân.

Un ouvrage géographique du Xe siècle, Hodud al-Alam (Les régions du monde) présentait Khalkhâl comme une petite ville de l’Azerbaïdjan. Yaqout al-Hamawi (1179-1229), célèbre géographe et encyclopédiste arabe d’origine syrienne, donne dans son Kitab Mu’jam al-Boldan (Livre des Pays) une description détaillée de Khalkhâl : « Khalkhâl est une ville de l’ouest de l’Azerbaïdjan. Les villages et les fermes agricoles se situent au milieu des montagnes. Khalkhâl est à sept jours de Qazvin et à deux jours de route d’Ardebil. Près de Khalkhâl, il y a des endroits fortifiés où les paysans et les citadins se sont réfugiés à l’époque de l’invasion des Mongols. »

La ville de Khalkhal est entourée de hautes montagnes qui créent de très beaux paysages tant au printemps qu’en hiver.

Dans ses limites actuelles, le département de Khalkhâl comprend cinq districts. Trois d’entre eux, à savoir Sanjâbâd, Khânandabil et Shâhroud, sont situés en bordure des monts du Tâlesh, dont la chaîne les sépare de la province du Guilân. À l’ouest se trouvent les deux districts de Khoresh Rostam du Sud et Khoresh Rostam du Nord. Les bassins versants de plusieurs rivières qui se jettent dans le Qezel Ozan se trouvent dans ces deux districts.

Le climat continental semi-aride de cette région est caractérisé par des précipitations assez faibles (environ 410 mm par an, avec des précipitations maximales au printemps et une sécheresse estivale marquée). Il y a souvent un écart de 24°C entre des hivers très froids et des étés modérément chauds, ce qui est à l’origine d’une végétation de steppe dans les montagnes de l’ouest du département de Khalkhâl.

La rivière Qezel Ozen traverse le département de Khalkhal avant de se jeter dans le fleuve Sefidroud.

La population du département de Khalkhâl est généralement perçue comme azérie, cependant, l’azéri n’est pas la langue maternelle de tous les habitants du département, car il y a parmi eux des Tâts (anciens persanophones de l’Azerbaïdjan) ou des Gilaks (originaires du Guilân).

Les Tâts occupaient une grande partie de l’Azerbaïdjan avant la turquisation de cette région à partir du Xe siècle. C’est à partir de cette date qu’un nombre relativement limité d’envahisseurs nomades turcophones a converti la population locale en leur langue. Néanmoins, des habitants de petites ou de grandes enclaves, c’est-à-dire les Tâts, conservèrent l’usage de leur langue maternelle. Le tâti, qui appartient à la famille des langues iraniennes, est la langue maternelle d’une partie des habitants de quelque 25 villages du district de Shâhroud. La situation prédominante dans tous ces villages est le multilinguisme généralisé. Les gens sont au moins bilingues, parlant à la fois le turc azéri et le tâti, mais la plupart d’entre eux sont trilingues, puisqu’ils connaissent également le persan. Parmi les Tâts de Shâhroud, certains sont même quadrilingues, car ils connaissent aussi le tâleshi.

La récolte mécanisée dans les rizières du sud du département de Khalkhal.

Dans le département de Khalkhâl, il faut souligner aussi la présence d’une autre minorité linguistique issue d’un processus de migration relativement tardive : les Kurdes. Les Kurdes du département de Khalkhâl gardent encore dans leur mémoire collective l’histoire du déplacement forcé de leurs ancêtres par Nâder Shâh (1736-1747) de Ghouchân (province de Khorâssân Razavi) vers Khalkhâl au XVIIIe siècle. Leur cas est un exemple frappant de la politique du déplacement systématique des tribus nomades, appliqué par les différentes dynasties royales du XVIe au XIXe siècle, puisque ces Kurdes avaient déjà été déplacés du Kurdestan vers le Ghouchân sous les Safavides au XVIe siècle.

Les districts du département de Khalkhal.

La zone principale des colonies kurdes est située dans la partie nord du département de Khalkhâl, avec une quinzaine de villages le long de la haute vallée de la rivière Ârpâchây et de ses affluents, où la langue kurde était encore pleinement utilisée au moins jusqu’aux années 1980. Bien que sédentarisés depuis longtemps, la plupart de ces Kurdes mènent encore une vie pastorale active. Cette population d’origine kurde appartient aux différents clans de la tribu Shâterlou. L’usage du kurde semble avoir progressivement disparu dans un autre groupe d’une douzaine de villages plus au nord-ouest, le long de la vallée de la Sangavarchây, où les documents datant des années 1950 témoignaient de l’existence d’une population parlant le kurde.

En ce qui concerne les appartenances religieuses, la population du département de Khalkhâl est principalement chiite. Quelques villages kurdes avaient au moins partiellement maintenu leur religion sunnite d’origine jusqu’aux années 1950. D’autre part, certains habitants d’un petit groupe de villages turcs ou partiellement turcs du nord-est sur les deux rives de Qezel Ozon sont sunnites.

Les montagnes enneigées de Khalkhal en hiver.

Situation économique

La vie rurale est dominée principalement par l’agriculture sèche de céréales, déjà remarquée au XIXe siècle par des voyageurs comme le diplomate, voyageur et écrivain britannique, James Morier (1780-1849), l’écrivain et voyageur écossais James Fraser (1783-1856), et l’orientaliste et archéologue allemand Friedrich Sarre (1865-1945). L’agriculture sèche (ou agriculture pluviale) est un type d’activité agricole qui dépend entièrement des précipitations atmosphériques pour son approvisionnement en eau. En outre, l’élevage joue un rôle important dans le cadre matériel et social des villages densément bâtis, de différents secteurs du département, constitués de groupements de maisons en briques crues à toits plats. Autrefois, comme dans la plupart des régions de l’intérieur de l’Iran, la structure sociale était caractérisée par la concentration des terres cultivées entre les mains de grands propriétaires terriens. Certaines familles terriennes de Khalkhâl possédaient un grand nombre de villages. Par exemple, huit villages autour de Firouzabâd (à 40 kilomètres du chef-lieu du département) appartenaient à la famille Behzâdi et jusqu’à soixante villages dans tout le département appartenaient à la famille Panâhi.

La récolte des abricots dans les villages de Khalkhal.

La pression exercée par les propriétaires fonciers sur leurs métayers n’était cependant pas aussi forte que dans les régions désertiques de l’Iran, où les paysans devaient généralement leur fournir entre un quart et un cinquième de leurs récoltes. Le métayage est un type de bail rural dans lequel un propriétaire (bailleur) confie à un métayer (qui loue le domaine) le soin de cultiver une terre en échange d’une partie de la récolte. Plus tard, après le plan des réformes agraires des années 1960, les terres agricoles des villages furent vendues aux locataires devenus à leur tour propriétaires.

La vie sociale et économique des villages s’observe également par la rotation organisée des cultures, le groupement (à la périphérie des villages) des aires de battage et des tas de blocs de paille et de bouse séchée de vache qui constituent une source domestique de combustible, ou le recrutement de bergers pour des troupeaux collectifs.

Les éleveurs du département produisent un taux important de viande.

La rotation des cultures (ou rotation culturale) est une suite de cultures échelonnées, étalées au fil des années sur une même parcelle de terre pour gérer la fertilité des sols et augmenter les rendements.

De vastes zones du département sont consacrées à l’agriculture sèche. Par exemple 52,8% des terres du bassin versant de la rivière Ârpâchây sont consacrées à l’agriculture pluviale contre 7% seulement des terres irriguées dans certaines autres parties du département. Ces cultures sèches couvrent des pentes douces jusqu’à une altitude de 2500 mètres par rapport au niveau de la mer.

Khalkhal est un centre important de l’apiculture de la province d’Ardabil.

Le blé et l’orge alternent dans un cycle de rotation bisannuel suivant les principes de l’agriculture sèche, avec une période de jachère pour laisser temporairement la terre au repos. Après la récolte, le champ est labouré en automne afin que les précipitations hivernales puissent pénétrer profondément dans le sol. Les terres sont labourées une nouvelle fois à la fin du printemps, puis recouvertes de terre afin de former une mince couche de terre en surface pour empêcher l’évaporation rapide en été.

Au début de la deuxième campagne agricole, en automne, le champ est labouré à nouveau et le grain est semé. Pour l’orge cultivée aux plus hautes altitudes, cela se produit au printemps.

Le pont suspendu de Pir-Taghi près de la ville de Hashtjin.

Ensuite, les récoltes auront lieu entre juin et début août en fonction de l’altitude. Les gerbes de blé et d’orge sont acheminées vers l’aire de battage. Ce processus agricole est de plus en plus mécanisé dans le département de Khalkhâl comme ailleurs dans le pays. Dans tous les cas, la paille éclose est soigneusement collectée afin de nourrir les animaux pendant la saison froide.

S’il y a suffisamment de pluie, des légumineuses, telles que les lentilles, les pois chiches ou les fèves, peuvent être semées dans une partie des terres laissées en jachère. Dans les conditions les plus favorables, un cycle de rotation de trois ans peut être suivi, dans l’ordre des céréales d’hiver, des céréales de printemps et des légumineuses, puis de la jachère. Mais le moyen le plus efficace de parvenir à une culture plus intensive est le développement de l’irrigation, en utilisant des canaux de dérivation le long des principales vallées fluviales ou de petits canaux souterrains et des sources. Ainsi, il devient possible d’obtenir des rendements plus élevés et plus réguliers en céréales ainsi que des vergers d’arbres fruitiers de climat tempéré.

Le musée du patrimoine culturel de Khalkhal.

L’élevage est l’autre source principale de revenus pour les paysans de Khalkhâl. D’ailleurs, Khalkhâl est depuis longtemps réputé pour la qualité de ses pâturages. Selon le géographe arabe du XIIIe siècle, Yaqout al-Hamawi, les pâturages de Khalkhâl étaient si bons que le yaourt produit dans cette région était suffisamment épais « pour être coupé au couteau ».

Les paysans élèvent des bovins, mais aussi des mules et des ânes en tant qu’animaux de trait. Les troupeaux sont principalement composés de moutons et d’un nombre moins élevé de chèvres. Les animaux passent la saison froide dans des étables, où ils sont nourris avec de la paille, du fourrage et parfois des fèves, à l’exception de certains villages de la vallée du Qezel Ozon, où les pâturages d’hiver se trouvent à une altitude inférieure. Pendant la saison chaude, tous les animaux pâturent dehors. En règle générale, ils sont sortis tôt le matin dans chaque maison par des vachers et des bergers, qui les conduisent dans les pâturages autour du village et les ramènent aux familles le soir. À la fin de l’été, ils sont conduits dans les champs récoltés afin de faire pâturer le chaume restant.

Le miel est l’un des produits les plus importants de Khalkhal.

Les hautes montagnes de Khalkhâl sont toujours restées à l’écart des routes pastorales des nomades azéries Shâhsavan (aujourd’hui, Ilsevan). Cependant, même aujourd’hui, les habitants de deux ou trois villages continuent à pratiquer des migrations pastorales, généralement à une échelle abrégée. Les éleveurs des villages kurdes emmènent leurs troupeaux dans les pâturages d’été à proximité des hauts sommets des montagnes Tâlesh. Alors que les pâturages de Lonbar et de Boloukânlou sont de véritables villages d’été composés de maisons en pierre à toit plat, les autres pâturages d’été ne sont que des camps de tentes ou de huttes rondes.

Outre les bergers, une partie importante des familles se rend dans ces colonies d’été où elles cultivent également de petits champs. En revanche, les villages de Khoresh Rostam envoient leurs bergers seuls avec les troupeaux du village sur les pentes de la montagne Âq-Dâq (« Mont blanc » en azéri). Les éleveurs de quelques localités de la basse vallée de Qezel Ozon effectuent des migrations à courte distance vers différentes zones pastorales avec ou sans parcelles cultivées.

La chute Sejen dans le département de Khalkhal.

Les produits laitiers et les textiles sont naturellement associés à l’élevage. Les produits laitiers sont préparés à partir de différents types de lait. L’importante production de laine locale est travaillée par différents métiers du textile. Le shâl, un tissu épais pressé à l’eau savonneuse afin de le rendre relativement imperméable, est fabriqué par des artisans spécialisés de la vallée de Shâhroud. Les tapis ordinaires tels que le palaz et le jajim sont tissés dans la plupart des villages par les femmes, ce qui est également le cas pour les tapis et les kilims dans la partie nord du département, peut-être sous l’influence de commerçants d’Ardebil.

En dépit de ces différentes productions, les ressources locales semblent avoir longtemps été insuffisantes pour répondre aux besoins de la population qui, depuis le milieu du XIXe siècle, a connu une forte tradition de migration de travail.

La culture sèche se pratique sur les terres placées à haute altitude.

Contrairement à la migration de peuplement qui a un caractère définitif, la migration de travail consiste en un déplacement de population en vue de trouver du travail pendant quelques jours, semaines, mois ou années dans la région d’arrivée, mais sans forcément être envisagée comme définitive. Lorsque leur famille rejoint les travailleurs ayant migré, la migration de travail se transforme souvent, néanmoins, en migration de peuplement. C’est exactement ce qui s’est passé à Khalkhâl depuis près de deux siècles et qui continue à se produire aujourd’hui.

Le département de Khalkhal est un grand producteur de pommes.

Selon Keith Edward Abbott (1814-1873), consul britannique à Tabriz au milieu du XIXe siècle, des milliers de travailleurs de Khalkhâl se rendaient chaque hiver dans le Guilân pour y être engagés dans des travaux forestiers, agricoles, de construction ou autres. La même observation fut faite avec plus de détail par le consul britannique à Rasht (Guilân), Hyacinthe Rabino (1877-1950) dont le père, Joseph Rabino, était le directeur de la Banque impériale de la Perse. Les deux auteurs soulignent qu’un nombre important de paysans originaires de Khalkhâl cherchaient un emploi en hiver dans les plaines de Guilân. À l’époque, toute activité, à l’exception de l’élevage, était interrompue pendant l’hiver long et froid.

Les migrations de travail (se transformant dans de nombreux cas en migration de peuplement définitif) ont toujours joué un rôle essentiel en fournissant un revenu supplémentaire aux familles de Khalkhâl et plus largement de la partie azerbaïdjanaise des parties ouest des montagnes d’Alborz.

La route Khalkhal-Pounel est l’une des deux routes principales qui relient le département de Khalkhal à la province du Guilan.

Les données recueillies pour les années 1971-72 soulignaient que 11 550 personnes migraient de 171 villages du département (11,6% de la population totale de 99 500 personnes à l’époque). Les migrants étaient tous des hommes adultes âgés de 15 à 65 ans, représentant 26% de la population adulte. En d’autres termes, près de la moitié de la population masculine adulte avait quitté son domicile pendant plusieurs mois (quatre mois et demi en moyenne) à la recherche d’un travail. Les facilités de circulation pouvaient, selon les chercheurs, avoir joué un rôle dans ce taux de migration élevé. L’ouverture de la route Asâlem-Khalkhâl en 1970 avait rendu possible la circulation dense d’autocars et de minibus reliant les habitants du département avec le Guilân et Téhéran, la capitale.

Le village Lerd dans le district de Shâhroud.

Les communications routières avaient été grandement améliorées également dans d’autres directions : vers le nord, une nouvelle route reliait le département à Ardebil, tandis qu’à l’ouest, une bonne route assurait le lien du département avec la ville de Miyaneh (province de l’Azerbaïdjan de l’Est). Ainsi, à partir des années 1970, la mobilité a été grandement facilitée donnant une vitesse aux mouvements migratoires qui existent jusqu’à aujourd’hui. En effet, l’un des principaux problèmes du département de Khalkhâl est lié au taux relativement élevé de la migration de travail qui se transforme souvent en migration de peuplement, ce qui a un effet négatif sur la main-d’œuvre locale dans le département.

Ces flux importants de migrants suivent des directions géographiques et professionnelles différentes. Le plus ancien était celui qui attirait la main-d’œuvre de Khalkhâl vers les rizières de la province du Guilân. Jusqu’au milieu du XXe siècle, les ouvriers de Khalkhâl allaient pendant une grande partie de la saison froide au Guilân et travaillaient dans les secteurs liés à la riziculture. Ils participaient ensuite à la préparation des rizières vers la fin de l’hiver. Après la mécanisation d’une grande partie des activités agricoles, surtout quand le décorticage manuel des grains de riz par les moyens traditionnels a été remplacé par des usines de décorticage, cette activité saisonnière n’occupait plus les ouvriers de Khalkhâl que pendant la fin de la saison froide. Ensuite, la mécanisation rapide du processus de labour et de la préparation des rizières a entraîné une diminution drastique de cette activité.

Le village de Diz dans le district de Shâhroud.

Après ces évolutions dans la technologie de la riziculture au Guilân, une autre solution s’est présentée à certains de ces migrants dans les zones qui se trouvaient plus à l’est après le développement important et relativement rapide des plantations d’agrumes dans l’est de la province du Guilân et dans l’ouest de la province du Mazandéran. Cette activité pouvait occuper les migrants venus de Khalkhâl de novembre à la fin de l’hiver.

Une autre activité alternative attirait aussi les habitants de Khalkhâl vers les basses terres et le littoral de la mer Caspienne : la pêche. Des hommes d’une douzaine de villages de Khalkhâl devenaient ainsi pêcheurs de manière saisonnière. La plupart d’entre eux travaillaient dans une douzaine de sociétés coopératives de pêche le long de la partie centrale de la côte du Guilân.

Enfin et surtout, un fort flux d’émigration s’est développé vers les grandes villes, notamment Téhéran.

En hiver, plusieurs mètres de neige couvrent les routes reliant Khalkhal à la province du Guilan.

Le département de Khalkhâl a, comme de nombreuses autres régions du pays, connu une grande évolution socioéconomique. Au cours des quatre dernières décennies, le département de Khalkhâl a été le théâtre de grands changements. Comme dans la plupart des régions d’Iran, il y a eu une accélération de la croissance urbaine, mais assez déséquilibrée en ce qui concerne diverses localités et en faveur du centre du département. Sa population a été multipliée par 5,54 de 1960 à 2010. L’expansion spatiale de la ville de Khalkhâl et d’autres villes du département a été spectaculaire. En ce qui concerne le chef-lieu du département, la ville a grandi le long de son axe principal, donnant lieu à une bande urbanisée de 5 km. Les autres villes du département, comme Hashtjin et Kolour, ont eu une plus petite part de ce développement urbain et démographique, selon un modèle d’expansion assez répandu en Iran contemporain qui fait que la ville principale d’une région absorbe la majeure partie des avantages matériels du développement par rapport aux villes « moins importantes ».

Selon les résultats des recensements nationaux de 2016, le département de Khalkhâl comptait 86 731 habitants contre 92 315 en 2006. Cela veut dire que pendant dix ans, près de 6,4% des habitants ont quitté le département, d’où l’importance des mesures à prendre pour relancer et dynamiser le marché local de l’emploi dans cette région frappée par l’immigration de peuplement.

Le département de Khalkhal est la réserve la plus importante de la vie sauvage de la province d’Ardabil.

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