85.N° 85, décembre 2012

Pour les victimes du tremblement de terre
en Azerbaïdjan iranien


Ulker Ucqar


La terre tremble,
La mer sèche
Moi, je vis. Moi, j’attends
J’étais un millier de corps enfouis
Sans être enterrés
J’étais des milliers de corps vivants
Qui ne vivent plus, qui n’ont jamais vécu, ne sont pas nés
Et qui travaillaient pourtant la terre, la nôtre
Les gens des blés
Invisibles comme les spectres
Sentant le pain
Simplement le pain
Notre terre tremble
Notre mer sèche
Et dans nos ventres nous portons
Des enfants qui ne sont pas les nôtres
Oublie-moi mon chevalier d’un Moyen آge profane
Oublie-moi mon homme
Tellement homme, et si terrestre
Laisse-moi
Reine future d’un pays qui va disparaître, sans que rien n’en reste

Traduit du turc azéri par l’auteure.

Adapté par Jean-Marc Henry

* Doctorante ès lettres françaises à l’université Shahid Beheshti de Téhéran.
Née en1985 à Tabriz. Langue d’expression : turc azéri.
Publications : Vers les mains du pêcheur (recueil de poèmes, Baku, 2011, Qânun édition) ; traductrice de L’avare, de Molière, en turc azéri. Pièce montée à Tabriz pour 20 représentations (décembre 2011) ; directrice du premier site pour enfants turcophones d’Iran (Xoxan.com)


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