N° 102, mai 2014

Les Imâmzâdehs en Iran
Présentation générale et répartition géographique


Afsaneh Pourmazaheri, Esfandiar Esfandi


En persan, le mot "Imâmzâdeh" désigne les enfants ou petits-enfants des douze Imâms chiites et par corrélation, les mausolées construits en leur honneur. [1] La majeure partie des Imâmzâdehs se trouvent en Iran et le reste en Irak et en Afghanistan, ou dans d’autres régions musulmanes chiites. Ils attirent chaque année de nombreux pèlerins venant effectuer les rituels de pèlerinage que l’on appelle ziyârat dans la culture chiite. L’ensemble des Imâmzâdehs est géré par l’Organisation des dotations pieuses ou Sâzeman-e Waqf. Les informations et les statistiques concernant le nombre et la répartition des Imâmzâdehs (mausolées) en Iran varient selon les sources. Le département des dotations pieuses a estimé leur nombre en Iran, en 1973, à environ 1059. [2] C’est la recension la plus précise que l’on n’ait jamais fournie, bien que le véritable nombre des Imâmzâdehs existant en Iran dépasse largement ce chiffre. C’est dire que l’on peut trouver au moins un Imâmzâdeh dans presque tous les villages du pays, sans exception, sauf ceux habités par les sunnites qui ne sont pas forcément enregistrés dans les répertoires officiels. Il faut cependant souligner que même les sunnites possèdent des mausolées bien connus consacrés à leurs guides soufis ou mystiques. D’après les statistiques officielles de l’Iran jusqu’en 2011, on a recensé plus de 10 500 Imâmzâdehs sur l’ensemble du territoire. Cela montre que dans un laps de temps de trois décennies et demie, le nombre des mausolées s’est vu multiplié par dix. Autrement dit, chaque année on a pu assister à la demande d’enregistrement de trois cents nouveaux Imâmzâdehs dont 8000 sont dépourvus de preuves généalogiques et d’acte légal d’authentification. [3]

Mir Hâhem Moghaddam, ethnologue et iranologue iranien, a précisé au cours de son interview avec l’ISNA que parmi les 2500 Imâmzâdehs, 220 appartenaient à de grands gouverneurs et chefs spirituels iraniens et une centaine à des personnalités scientifiques et littéraires de l’Iran "sanctifiées" par les Iraniens, eu égard à leur rang spirituel ainsi qu’à l’importance de leurs contributions à l’avancée scientifique et culturelle du pays. Parmi les autres Imâmzâdehs, environ quatre mille sont attribués aux descendants de l’Imâm Moussâ Kâzem.

D’après l’Organisation des dotations pieuses ou Sâzeman-e Waqf, les Imâmzâdehs sont répertoriés partout en Iran, au niveau national et provincial. Le plus grand nombre des Imâmzâdehs est aggloméré d’abord dans la province de Fârs avec 1456 Imâmzâdehs, puis dans le Mâzandarân avec 1178 Imâmzâdehs, et finalement, dans la région du Guilân avec 899 Imâmzâdehs. Malgré ces chiffres, le directeur de l’Organisation des dotations pieuses a annoncé ne pas avoir à sa disposition le nombre précis des Imâmzâdehs en Iran. Il en a expliqué la cause par la clandestinité dans laquelle vivaient un grand nombre des descendants des Imâms qui sont entrés en Iran. A cela s’ajoute l’hypothèse qu’ils soient décédés incognito et aient été enterrés sans indication précise. D’autre part, Mir Hâshem Moghadam a annoncé qu’il était urgent de donner une définition claire des Imâmzâdehs, sans quoi leur nombre risquait de sans cesse augmenter. D’après ce chercheur iranien, de nombreux Imâmzâdehs ont été bâtis en l’honneur de derviches ou de personnalités respectables de la région auxquels la mort a conféré une aura de sainteté.

Les Imâmzâdehs occupent une place importante non seulement dans la culture religieuse des Iraniens mais également pour leur portée historique et, concernant le sanctuaire en lui-même, leur valeur architecturale. La plupart d’entre eux sont considérés comme authentiques, non seulement les plus importants mais également ceux situés dans les régions peu connues de l’Iran. Les historiens dénotent plusieurs raisons pour expliquer l’arrivée des descendants des Imâms chiites et leur inhumation sur le sol iranien. [4] Parmi elles, on peut nommer le fort sentiment de sécurité qui régna en Iran à partir du VIIIe siècle notamment en raison de la distance entre ledit pays et Bagdad, lieu de persécution des chiites, et qui promettait d’une certaine manière protection aux immigrants chiites en Iran. L’autre raison, peut-être plus importante encore, réside dans leur popularité en Iran au sein des régions chiites. Il leur fut ainsi donné d’œuvrer dans le sens d’une meilleure diffusion du chiisme et des questions théologiques relatives à la jurisprudence islamique.

L’immigration des descendants des Imâms vers l’Iran coïncide avec les insurrections chiites durant la seconde moitié du VIIe siècle et l’arrivée au pouvoir au califat de la dynastie omeyyade. A la suite de révoltes répétées, les Omeyyades commencèrent à arrêter et torturer les enfants et descendants des Imâms notamment en Iraq et dans le Hejâz en Arabie. Cela incita un grand nombre de chiites à se rendre dans les pays voisins, de préférence là où ils seraient à l’abri des persécutions. Voilà comment les premiers Imâmzâdehs sont entrés en Iran et s’y sont installés. A l’instar de ces derniers, trois autres groupes d’immigrants chiites sont arrivés en Iran successivement à l’époque du califat de l’Imâm Ali, puis des Abbassides, et enfin au moment de la domination des Alaouites dans le Mâzandarân.

Parmi les Imâmzâdehs les plus connus et les plus vénérés en Iran, on peut nommer celui d’Ahmad ibn Moussâ al-Kâzem, plus connu sous le nom de Shâh Tcherâgh, fils de l’Imâm Moussâ Kâzem et frère de l’Imâm Rezâ. A la suite de l’exil de son frère l’Imâm Rezâ par le calife abbasside Ma’moun à Mashhad, Shâh Tcherâgh voulut lui rendre visite en compagnie de son fils. Surpris sur le chemin de Basra à Mashhad par les troupes de Ma’moun, il fut tué à Shirâz et enterré dans cette ville. Son mausolée, aujourd’hui unique en son genre, notamment de par la qualité de son dôme, a été scrupuleusement émaillé par les maîtres couvreurs. L’intérieur est finement orné de minuscules miroirs colorés, enjolivés par des calligraphies en persan et en arabe. Il possède une grande cour devant et un vaste sanctuaire à l’arrière de la cour. Le sépulcre de Shâh Tcherâgh, en argent massif, est situé sous le dôme principal du mausolée.

Imâmzâdeh de Shâh Tcherâgh à Shirâz

Hazrat-e Abdol-Azim est un autre Imâmzâdeh bien connu en Iran. Né en 789 à Médine, il était fils d’Abdollah ibn Ali, descendant de l’Imâm Hassan al-Modjtabâ, deuxième Imâm des chiites. Il fut l’un des érudits chiites de son temps, très respecté et populaire parmi les gens. Il fut également contemporain de quatre Imâms chiites, l’Imâm Rezâ, l’Imâm Jawâd, l’Imâm Mohammad Taqi et l’Imâm Ali al-Naqi. Bien qu’à son époque les Abbassides faisaient tout pour neutraliser les moindres tentatives de propagation du chiisme, la présence de Hazrate Abdol-Azim réconfortait les chiites et paraissait comme un gage de sécurité et de protection pour cette culture et cette religion. Il est enterré à Rey et son mausolée accueille de nombreux pèlerins venus de toutes les régions de l’Iran. Son mausolée possède un portail splendide et l’intérieur est décoré d’une myriade de petits morceaux de miroirs. Quant à son dôme doré, il donne à l’ensemble du bâtiment un aspect unique. Il comporte également deux minarets joliment couverts de tuiles, ainsi qu’une arcade et une mosquée. Une fine inscription effectuée sur le sanctuaire en brique et antérieurement couverte de plâtre a été récemment découverte, révélant ainsi le nom de Majd-el Molk Barâvestâni Ghomi, son commanditaire, qui fut le vizir de Saljouk Barkiârokh durant la seconde moitié du XIe siècle. Son magnifique cénotaphe en noix de bétel date de 1325. Il est aussi doté d’une ancienne porte en bois (presque) secrète qui mène au tombeau de Nâssereddin Shâh Qâdjâr. Cette porte a été fabriquée entre 1444 et 1445. Il faut également souligner que les décorations murales ainsi que le revêtement doré du dôme ont été effectués au XIXe siècle par ordre des rois Qâdjârs. [5]

Le mausolée de l’Imâmzâdeh Hossein ibn Moussâ Kâzem est également l’un des Imâmzâdehs importants de l’Iran. Il fut le dernier enfant de l’Imâm Moussâ Kâzem. Après son décès vers la fin du VIIIe siècle, son tombeau se transforma en lieu de pèlerinage. De son vivant, il fut contemporain des califes Hâroun al-Rashid et Ma’moun. Comme les autres enfants du septième Imâm, il était poursuivi par les Abbassides. Quand l’Imâm Rezâ fut exilé dans le Khorâssân, il le suivit en Iran mais fut ensuite assassiné à Tabas à la suite d’un complot organisé par les émissaires des Abbassides, et fut enterré dans la même ville. Cet Imâmzâdeh est situé à une trentaine kilomètres au nord-ouest de la province de Tabas, près de Yazd, sur la route de Yazd-Mashhad. Le bâtiment de l’Imâmzâdeh a été rénové et aménagé au XIe siècle par ordre de Majd-ol-Molk As’ad ibn Moussâ, ministre chiite de la cour seldjoukide. Sur une inscription située sur le mur au-dessous du dôme, on peut lire que la construction du mausolée de l’Imâmzâdeh Hossein ibn Moussâ Kâzem remonte à l’année 1100 et que sa rénovation a eu lieu en 1790. En 1900, il fut répertorié parmi les bâtiments historiques iraniens faisant partie du patrimoine national du pays.

D’autres Imâmzâdehs sont bien connus et fréquentés par les pèlerins iraniens chiites dans différentes provinces et villes de l’Iran. Nous allons les répertorier en commençant par le nord-ouest, par la province de l’Azerbaïdjan :

Province de l’Azerbaïdjan

L’Imâmzâdeh Ebrâhim, fils de l’Imâm Moussâ Kâzem, est situé à Tabriz. Ce mausolée est une simple structure rectangulaire avec un dôme trapu en brique. Il se distingue notamment par sa grande pierre de marbre (3,70x1,25m) située à l’intérieur. Cette pierre a pris le nom de "Pierre de Besmellah al-Rahmân al-Rahim" et constitue un exemple hors pair de la maîtrise de l’art de la calligraphie et de la gravure sur pierre. Elle est le chef-d’œuvre du calligraphe et graveur Mirzâ Sanglak (1877). Celui-ci avait au début destiné la pierre au tombeau du prophète Mohammad, mais on ignore les raisons qui le firent changer d’avis. [6]

Imâmzâdeh Ebrâhim, fils de l’Imâm Moussâ Kâzem, situé à Tabriz

L’Imâmzâdeh Jamâl, descendant d’Imâm Moussâ Kâzem, est également situé à Tabriz. L’ensemble comprend un mausolée et une mosquée avec un dôme dominant le sanctuaire. [7]

L’Imâmzâdeh Mohammad est situé aux alentours de la ville d’Oroumieh. Un autel rectangulaire y fut construit vers la fin du règne des Zends et au début de la période qâdjâre. C’est l’imâmzâdeh le plus vénéré de l’Azerbaïdjan de l’Ouest.

Les villes d’Arak, de Golpayegân, de Mahallât et de Tafresh

Le mausolée de Sahl ibn Ali ibn Abitâleb se trouve dans la commune de l’Astâneh à Arak. Doté d’une structure octogonale, il a été construit au cours du XIVe siècle et entièrement réaménagé durant le règne de Shâh Abbâs Ier (1588-1629). Il contient une inscription datée de 1698-1699 et sa pierre tombale porte la date de 1371. Ce bâtiment est enregistré comme monument historique et patrimoine national de l’Iran. [8]

L’Astân-e Haftâd-o-do Tan est situé à Sârough à Arak. Il contient deux mausolées attenants datant chacun de 1191 et de 1223 ainsi que deux cénotaphes qui appartiennent aux années 1300 et 1301. [9]

L’Imâmzâdeh Abolfotouh, que l’on pense être l’un des descendants de l’Imâm Moussâ al-Kâzem, est situé dans le village Vanshân près de Golpayegân. Construit au XVIe siècle, il possède un dôme en forme de pyramide de douze angles qui est unique en son genre compte tenu de sa date de construction. Le cénotaphe, quant à lui, appartient aux années 1554-1555. [10]

Imâmzâdeh Abolfotouh, village Vanshân, près de Golpayegân

Le bogh’eh (mausolée) de Hefdah Tan est également situé à Golpayegân. Sa date de construction remonte aux années 1622-1623. Il est bâti sur une base octogonale et possède un joli dôme en tuile bleu azur. [11]

Les Imâmzâdeh Yahyâ et Fazl-al Rezâ, également vénérés comme étant les descendants de l’Imâm Moussâ Kâzem, se trouvent à Mahallât. Le sanctuaire possède une grande cour et son plan est en forme de rectangle avec quatre alcôves. On y trouve aussi un stuc de prière ou mehrâb daté de 914. [12]

L’Imâmzâdeh Ja’far, connu comme étant le descendant direct de l’Imâm Moussâ Kâzem, est situé à Tafresh. Le sanctuaire possède un dôme conique et un cénotaphe en bois taillé et gravé de motifs floraux. Il porte également des inscriptions remontant au XVe siècle. L’extraordinaire portail en bois de ce mausolée est le chef-d’œuvre du charpentier Aghâ Mohammad ibn Aghâ Mostafâ, effectué en 1623. [13] A Khomeyn, où l’un des descendants de l’Imâm Moussâ Kâzem est enterré, on trouve l’Imâmzâdeh Ismâ’il, très connu pour ses trois portails en bois finement taillés par les artistes safavides et son cénotaphe qui remonte à l’époque du règne de Shâh Tahmasb.

Ispahan et Shahrezâ

L’Imâmzâdeh Ismâ’il ibn Zeyd ibn Hassan ibn Ali ibn Tâleb est unique en son genre. Sa structure centrale date de l’époque seldjoukide, mais la majeure partie du mausolée appartient à l’époque safavide. On y trouve des décorations variées et finement réalisées. [14]

L’Imâmzâdeh Ahmad, connu comme descendant direct de l’Imâm Mohammad al-Bâgher, est aussi situé à Ispahan. Le sanctuaire construit à l’époque seldjoukide est différent des décorations qui rappellent l’époque safavide. Une inscription gravée sur une énorme pierre noire remonte à l’an 1167-68. Cette pierre est connue sous le nom de sang-e soumanât et appartiendrait à l’idole que le roi ghaznavide Soltân Mahmoud aurait ramenée d’Inde comme trophée de guerre. [15]

Il existe de nombreux Imâmzâdehs historiquement et culturellement importants dans cette province historique. Nous nous contenterons de les passer en revue dans le cadre de cet article. On peut ainsi nommer l’Imâmzâdeh Ja’far construit en 1325-26, dont la lignée remonte à Hassan ibn Hossein ibn Mohammad ibn Ali ibn Hossein [16], l’Imâmzâdeh Shâh Zeyd ibn Imâm, appartenant à l’époque safavide (1585), connu pour ses magnifiques peintures murales [17], Darb-e Ibrâhim (de XVe siècle) qui englobe deux Imâmzâdehs, celui d’Ibrâhim Batha et d’Abol Hassan Zeyn-ol-Abedin, tous les deux de la lignée de l’Imâm Ja’far al-Sâdeq [18], l’Imâmzâdeh Setti Fâtema, fille de l’Imâm Moussâ Kâzem. Il appartiendrait à l’époque safavide et est connu pour la finesse de son stuc et ses belles inscriptions effectuées par les soins du grand maître de l’époque Mohammad-Rezâ Emâmi (1656-1657). [19]

Imâmzâdeh Ismâ’il ibn Zeyd ibn Hassan ibn Ali ibn Tâleb, Ispahan

L’Imâmzâdeh Hâroun Velâyat, descendant de l’Imâm Mohammad al-Taghi, possède un dôme finement décoré et des décorations intérieures peintes, colorées et émaillées avec une finesse extraordinaire. D’après les inscriptions du portail, sa construction date de l’an 1512. [20] L’Imâmzâdeh Shâhzâdeh Ibrâhim et Shâhzâdeh Mohammad aux alentours de Sharezâ, datent de l’époque ilkhanide, mais leur toit en forme de pyramide de douze angles et les décorations murales évoquent l’époque safavide. [21] L’Imâmzâdeh Shâhrezâ, situé dans la ville du même nom, est le dernier parmi les Imâmzâdehs d’Ispahan à avoir attiré notre attention, notamment pour son dôme en tuile finement décoré et les incrustations de son portail. [22]

Téhéran, Rey, Varâmin et Damâvand

Le sanctuaire de Hazrat-e Abdol-Azim que nous avons évoqué plus haut comme Imâmzâdeh le plus important de cette région. On peut également nommer les Imâmzâdehs Seyyed Ismâ’il, fils de l’Imâmzâdeh Zakaryâ (1481) [23] , l’Imâmzâdeh Yahyâ (XVe siècle) [24], ou encore l’Imâmzâdeh Zeyd de la lignée d’Imâm Zeyn-ol-Abedin Ali ibn Hossein dont le bâtiment fut construit en 1497 et refait à l’époque qâdjâre. On y a également enterré Lotf-Ali Khân Zend, roi de l’Iran à l’époque zend. [25] L’Imâmzâdeh Sâleh, descendant de l’Imâm Moussâ Kâzem, datant du XIIIe siècle [26], et l’Imâmzâdeh Ghâsem, construit durant le règne du roi safavide Shâh Tahmasb, sont deux Imâmzâdehs situés au nord de Téhéran, à Shemirân. Certains considèrent qu’on y a mis en terre la tête de Ghâsem, tué à Karbalâ, et d’autres, qu’il contient la dépouille de son fils. [27] L’Imâmzâdeh Dâvoud, descendant de l’Imâm Zeyn-ol-Abedin, a été bâti par les Safavides et restauré par les soins des Qâdjârs selon une forme octogonale. Détruit par une inondation, son sanctuaire a récemment été rénové presque entièrement. [28] Le mausolée de Bibi-Shahrbânou fut construit en 1483 dans la ville de Rey en haut d’un imposant rocher. Il date de l’époque bouyide. Il contient un sanctuaire, une mosquée et une arcade. On y a enterré Shahrbânou, réputée être la fille du roi sassanide Yazdgerd III, et également épouse de l’Imâm Hossein ibn Ali. [29] Les Imâmzâdehs Tâher et Hamzeh, tous deux respectivement descendants de l’Imâm Zayn-ol-Abedin et de l’Imâm Moussâ Kâzem, ont été construits à l’époque safavide et à côté du tombeau de Hazrat-e Abdol-Azim. [30] L’Imâmzâdeh Hossein (Varâmin), l’Imâmzâdeh Yahyâ (Varâmin, XIIIe siècle), l’Imâmzâdeh Ja’far (Varâmin, 1548), l’Imâmzâdeh Soltân Motahhar (Boumhen, 1443) et l’Imâmzâdeh Abdollah (Damâvand, XIIIe siècle) en sont d’autres exemples. [31]

Le sanctuaire de Hazrat-e Abdol-Azim, époque qâdjâre

Semnân et Dâmghân

Ci-dessous, nous présentons une liste non exhaustive des Imâmzâdehs les plus célèbres dans ces deux villes voisines.

L’Imâmzâdeh Ja’far (au nord de Damghân, XIe siècle), l’Imâmzâdeh Zeyn-ol-Abedin (Timouride, 1405-1447), l’Imâmzâdeh Mohammad (Bastâm, IXe siècle), l’Imâmzâdeh Alamdâr (Semnân, époque mongole), l’Imâmzâdeh Alavi (Semnân, l’actuelle bâtisse date de l’époque qâdjâre), l’Imâmzâdeh Ali (Semnân). [32]

Province du Khorâssân (Mashhad, Neyshâbour, Tabas, Sabzevâr, Gonâbâd, Sirvân, Qoutchân)

Khâdjeh Abâsalt, tombeau du narrateur, orateur et confident d’Ali al-Rezâ (alentours de Mashhad), Khâdjeh Rabi ibn Kaytâm (Mashhad, safavide, aux environs de 1617) l’Imâmzâdeh Hamzeh-Rezâ (Shirvân, Ghaznavides), l’Imâmzâdeh Hossein (Tabas, 1057), l’Imâmzâdeh Soltân Mohammad Abed (Gonâbâd), l’Imâmzâdeh Mahrough ibn Mohammad (tué par immolation, d’où son nom de Mahrough qui signifie « enflammé »), l’Imâmzâdeh ibn Zeyd ibn Ali ibn Hossein (Neyshâbour, seldjoukide), l’Imâmzâdeh Seyyed Hossein et Seyyed Ismâi’l (Sabzevâr, XIVe siècle), l’Imâmzâdeh Soltân Ibrâhim (Ghoutchân, 1200-1220), l’Imâmzâdeh Ahmad Bimorg (Gonâbâd, safavide), Bogh’eh-ye Ghadamgâh (Neyshâbour). [33]

Imâmzâdeh Mahrough ibn Mohammad, Neyshâbour

Province du Khouzestân (Shoushtar, Dezfoul, île de Khark)

L’Imâmzâdeh Abdollâh (Shoushtar, 1231), Bogh’eh-ye Shâh Abol-Ghâsem (Dezfoul, Saffârides), Bogh’eh-ye Pir-e Roubân, tombeau de Soltân Seyyed Ali, mystique iranien appartenant à la lignée de l’Imâm Moussâ Kâzem (Dezfoul, XVe siècle), Bogh’eh-ye Barâ ibn Mâlek, dont le sanctuaire appartient à Mâlek Absâri, compagnon du prophète Mohammad (Shoushtar), l’Imâmzâdeh Mir Mohammad (Ile de Khark, 1337-1338). [34]

Imâmzâdeh Abdollâh, Shoushtar

Province de Fârs (Shirâz, Bavânât, Nourâbâd)

Le sanctuaire de Shâh Tcherâgh (voir plus haut), le sanctuaire de Seyyed Alâeddin Hossein (Shirâz, 1536-1537), Shâh Mir Ali ibn Hamza (Shirâz, Bouyides et Zends), Boq’eh-ye Seyyed Tâjeddin Gharib (Shirâz, 1892-1893), l’Imâmzâdeh Hamzeh (Bavânât, 1546), l’Imâmzâdeh Darb-e Ahanin (Nourâbâd, Mamassani, 1369). [35]

Qazvin et Eshtehârd

L’Imâmzâdeh Ameneh (Qazvin, safavide), l’Imâmzâdeh Ismâ’il (Qazvin, safavide), l’Imâmzâdeh Soltân Seyyed Mohammad (Qazvin), le sanctuaire Shâhzâdeh Hossein (Qazvin, 1559-1560), l’Imâmzâdeh Abâdar (Qazvin, Safavide), l’Imâmzâdeh Ibrâhim (Sojâs, XIIe siècle), l’Imâmzâdeh Rahmân et Zeyd Palangâbâd (Eshtehârd, XIVe siècle), l’Imâmzâdeh Shâh Soleymân (Eshtehârd), l’Imâmzâdeh Ammeh Soghrâ et Ammeh Kobrâ (Eshtehârd). [36]

Qom

Le sanctuaire de Hazrat-e Fâtemeh Ma’soumeh, sœur de l’Imâm Ali al-Rezâ. C’est le deuxième sanctuaire le plus imposant de l’Iran. Sa construction débuta au IXe siècle et il prit sa forme définitive au XXe siècle. La partie la plus importante de ce mausolée est son dôme doré construit à l’époque qâdjâre. On y trouve également de nombreux tombeaux appartenant aux rois safavides. [37] Parmi les autres Imâmzâdehs situés dans la ville, on peut nommer l’Imâmzâdeh Ali ibn Ja’far (XIVe siècle), l’Imâmzâdeh Ibrâhim et l’Imâmzâdeh Mohammad (à l’ouest de la ville, 1321), l’Imâmzâdeh Shâhzâd Zeyd (1443), l’Imâmzâdeh Soltân Mohammad Sharif (XIVe siècle), Shâhzâdeh Ibrâhim (dans la banlieue de Qom, XIIIe siècle), l’Imâmzâdeh Ismâ’il (Bidkân, Ilkhanides), l’Imâmzâdeh Ahmad et Ali (safavide), l’Imâmzâdeh Abou Ahmad (dans la banlieue de Qom, safavide). [38]

Kâshân

L’Imâmzâdeh Habib ibn Moussâ (XIIIe siècle), l’Imâmzâdeh Pandja-Shâh (XIIIe siècle), l’Imâmzâdeh Soltân Atabek (bouyide), Shâhzâdeh Ibrâhim (qâdjâre), l’Imâmzâdeh Soltân Mir Ahmad (1509, safavide), l’Imâmzâdeh Soltân Ali (ilkhanide et safavide), l’Imâmzâdeh Pir Dâvoud (Ghamsar, XIVe siècle). [39]

Kermân

L’Imâmzâdeh Hossein (Jupâr, safavide), l’Imâmzâdeh Mohammad ibn Zeyd (Shâhdâd).

Guilân

Les Imâmzâdehs Ali-Asghar et Ali Askar (village de Farâb, 1607), les Imâmzâdehs Mohammad et Hâdi (Deylamân), l’Imâmzâdeh Aghâ Seyyed Nasir (village de Tchelâras à Langaroud), l’Imâmzâdeh Aghâ Seyyed Rezâ Kiâ (Lâhidjân, XIVe siècle), l’Imâmzâdeh Aghâ Seyyed Hossein (un village à Lâhidjân), l’Imâmzâdeh Aghâ Seyyed Ahmad (Lâhidjân, 1791-1792), l’Imâmzâdeh Zolfaghâr (village de Kisom de Lâhidjân), l’Imâmzâdeh Aghâ Seyyed Daniâl (Koushesfehân, 1614), l’Imâmzâdeh Seyyed Ali Kiâ (Lasht-e Neshâ). [40]

Province du Lorestân

L’Imâmzâdeh Ja’far (Boroudjerd, 1125), l’Imâmzâdeh Qâsem ibn Zeyd (Boroudjerd, 1337-1338). [41]

Province du Mâzandarân (Sâri, Bâbol, Amol, Bâbolsar, Nour)

L’Imâmzâdeh Soltân Zeyn-ol-Abedin (Sâri, 1406), l’Imâmzâdeh Soltân Mohammad-Tâher (près de Babol, 1470), Mashhad-e Seyyed Mir Qavâm (Amol, XIVe siècle), l’Imâmzâdeh Abbâd (village de Azâdgola à Sâri, 1404-1405), Shâhzâdeh Hossein (Sâri, XVe siècle), l’Imâmzâdeh Yahyâ ou Selsela (Sâri, 1445-46), l’Imâmzâdeh Ghâsem (Bâbol, 1483-1484), l’Imâmzâdeh Hâdi (Kelârdasht, 1380-1381), l’Imâmzâdeh Mohammad (1543-1544), l’Imâmzâdeh Ghâsem (1306-1367), l’Imâmzâdeh Seyyed Ali Kiâ (Kojour), l’Imâmzâdeh Ibrâhim (Nour, 1445-1446), l’Imâmzâdeh Ibrâhim (Bâbolsar, 1519-1520), l’Imâmzâdeh Rschanâbâd (Gorgân, 1460), l’Imâmzâdeh Eshâq (Gorgân, 1462-1463). [42]

Hamedân

L’Imâmzâdeh Yahyâ (construit à partir du XIVe siècle mais terminé au XVe siècle), l’Imâmzâdeh Seyyed Ismâ’il, l’Imâmzâdeh Qâsem ibn Ahmad ibn Qâsem ibn Mohammad Bathâ’i, l’Imâmzâdeh Hâdib ibn Ali (XIIIe siècle), l’Imâmzâdeh Mohsen (XIIIe siècle), l’Imâmzâdeh Shâhzâdeh Hossein, l’Imâmzâdeh Azhar (XIVe siècle), l’Imâmzâdeh Houd ou Razan (Hamadân, ilkhanide). [43]

Yazd et Abarghou

L’Imâmzâdeh Sheikh Ahmad Fahhâdân, Soltân Sheikh Dâd, Sheikh Taghieddin Dâdân, Sheikh Joneyd Tourân Poshti, Seyyed Rokneddin Abol-Makârem Mohammad Qâzi Hossein Yazdi, Seyyed Shamseddin Shâh Kalil Tâni, Boq’eh-ye Zarandiân (Moryâbâd, 1527-1528), Boq’eh-ye Shâhzâdeh Fazl (Yazd, XVe siècle), et l’Imâmzâdeh Mohammd ibn Ali (Yazd, 1455-1456). [44]

Imâmzâdeh Ja’far, Yazd

Notes

[1Farhang-e Fârsi-e Moïn, entrée "Imâmzâdeh".

[2Magazine Kayhân, no. 9111, Abân 1973.

[3Dja’fariân, Rasoul, Târikh-e Tashayyo’ dar Irân (Histoire du chiisme en Iran), 2006, Ansârian, Qom, p. 159 ; Journal Armân Ravâbet-e Omoumi, Sabt-e Emâmzâdeh-hâ dar Tehrân, Registre des Imâmzâdehs de Téhéran, 11/04/2013.

[4Dja’fariân, Rasoul, Târikh-e Tashayyo’ dar Irân (Histoire du chiisme en Iran), Ansâriân ,Qom, 2006, p. 159.

[5Mostafavi, M.T., Asâr-e Târikhi-e Tehrân (Monuments historiques de Téhéran), Téhéran, 1982, pp. 147-61.

[6Qazvini, M., Vafâyât-e Moaserin, Yadgâr, pp. 106-8.

[7Karang, A. A., Asâr-e Bâstâni-e Azebaïdjân (Les monuments historiques de la province de l’Azerbaïdjan), 2 tomes, Téhéran, 1972-76, pp. 52-61.

[8Meshkâti, N., Fehrest-e Banâhâ-ye Târikhi va amâken-e bâstâni-e Irân (Répertoire des monuments et des centres historiques de l’Iran), Téhéran, 1970, PNM, pp. 193-194.

[9Ibid. p. 306.

[10Ibid. p. 97.

[11Ibid. p. 66.

[12Fayz, Gandjineh-ye Attâr-e Qom (Trésor de Attâr de Qom), 2 tomes, Qom, 1970-1971, pp. 22-29.

[13Ibid., pp. 206-209.

[14Godard, A., Asâr-e Iran (Les monuments de l’Iran), Téhéran, 1937, 2/1, p. 26.

[15Ibid. p. 27.

[16Ibid., p. 36.

[17Ibid., pp. 150-151.

[18Ibid., pp. 47-56.

[19Ibid., pp. 129-131.

[20Ibid., pp. 63-69.

[21Meshkâti, N., Fehrest-e Banâhâ-ye Târikhi va amâken-e bâstânie Irân (Répertoire des monuments et des centres historiques de l’Iran), Téhéran, 1970, PNM, p. 64.

[22Ibid., pp. 735-39.

[23Ibid., pp. 195-196.

[24Mostafavi, M.T., Asâr-e Târikhi-e Tehrân (Monuments historiques de Téhéran), Téhéran, 1982, pp. 16-22.

[25Ibid., pp. 50-64.

[26Ibid., pp. 237-38.

[27Ibid., pp. 228-33.

[28Ibid., pp. 215-23.

[29Ibid., pp. 403-16.

[30Karimiân, H., Rey-e Bâstân (La Rey antique), 2 tomes, Téhéran, 1966-1970, pp. 397-398.

[31Wilber, D., The Architecture of Islamic Iran : The Ilkhanid Period, Princeton, 1955, pp. 143-144.

[32Haghighat, A.R., Târikh-e Qumes (Histoire de Qumes), Téhéran, 1983, pp. 334-335.

[33Mawlawi, A. H., Asâr-e Bâstâni-e Khorâssân (Les monuments du Khorâssân), Téhéran, 1975, pp. 111-112, 142-143, 292-319.

[34Eqtedâri, A., Asâr-e Shahr-hâye bâstâni-e savâhel va jazâyere khalidj-e Fârs va daryâ-ye Ommân (Les monuments des villes historiques du littoral et des îles de la Mer d’Oman), Téhéran, 1969, pp. 401-408, 683-687.

[35Forsat, M.M., Asâr-e Adjam (Les monuments de l’étranger), Bombay, 1934, pp. 188-189.

[36Meshkâti, N., Fehrest-e Banâ-hâye Târikhi va amâken-e bâstâni-e Irân (Répertoire des monuments et des centres historiques de l’Iran), Téhéran, 1970, PNM, p. 270.

[37Fayz, Gandjineh-ye Attâr-e Qom (Trésor d’Attar de Qom), 2 tomes, Qom, 1970-1971, p. 377.

[38Ibid., pp. 610-617.

[39Narâghi, H., Nazari be âramgâh-e Shâh Abbâs-e Kabir dar Kâshân (Regard sur le tombeau du Shâh Abbâs le Grand à Kâshân), Honar o Mardom, Téhéran, 1964, pp. 344-345.

[40Rabino, H.L., Provinces caspiennes de la Perse : le Guilân, RMM32, 1915-16, 1978, pp. 437-49.

[41Meshkâti, N., Fehrest-e Banâ-hâye Târikhi va amâken-e bâstâni-e Irân (Répertoire des monuments et des centres historiques de l’Iran), Téhéran, 1970, PNM, p. 294.

[42Ibid., p. 346.

[43Ibid., p.367.

[44Hossein-Kâteb, Ahmad, Târikh-e djadid-e Yazd (Nouvelle histoire de Yazd), 1966, Afshâr, pp. 297-302.


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