N° 145, décembre 2017

Les capitales iraniennes au cours de l’histoire


Afsaneh Pourmazaheri


C’est bien avant l’islam et dans les bassins de Jaxartes et d’Oxus que les premières communautés de ce qui constituerait ensuite le noyau de la "Perse" se constituèrent. Ces dernières migrèrent graduellement vers l’ouest pour atteindre la Babylonie dans la plaine mésopotamienne. Cette région allait devenir le cœur culturel et politique de leur civilisation. Depuis cet espace, des opérations militaires, à la fois défensives et agressives, furent menées contre les voisins occidentaux à partir de 539 et jusqu’à 651 av. J.-C. Ce mouvement vers l’ouest s’étendant de Balkh (l’antique Bactres) à Ctésiphon eut son importance du point de vue diplomatique et administratif dans l’histoire iranienne. Les capitales consistaient en deux catégories de villes : celles qui servaient de siège au gouvernement, de “base d’accueil” et de centre symbolique pour le cérémonial dynastique, comme Pasargades, Nisa et Staxr (respectivement la première ville et capitale des Achéménides, des Parthes et des Sassanides), et celles réservées aux centres administratifs, aux archives gouvernementales et aux trésors, ainsi qu’aux tribunaux et autres organes gouvernementaux.

Persépolis vue d’oiseau, par Charles Chipiez

La période préachéménide

Selon la légende, la ville de Balkh était la capitale des Kyanides. Elle aurait été le premier vrai haut lieu gouvernemental de la Perse et des Achéménides, qui s’appropriaient et conservaient habituellement les capitales des empires qu’ils défaisaient. Ils firent donc de Balkh le siège royal de l’Iran oriental. Artaxerxès II y érigea même un temple dédié à Anâhitâ. Balkh resta la capitale politique de la Perse à l’époque hellénistique. A l’époque sassanide, elle jouissait d’un grand prestige comme terre sainte des Mazdéens et longtemps après la conquête arabe, elle continua à occuper une place d’honneur dans la littérature persane et la tradition locale. Durant le Ier millénaire av. J.-C., les Mèdes déplacèrent le centre politique de la Perse à Hamedân, au pied du mont Alvand. Selon Hérodote, la ville fut construite au VIIe siècle av. J.-C. par Déjocès. Elle égalait Athènes en taille et aurait eu sept murs contigus chacun d’une couleur différente, une tradition architecturale similaire à celles associées au palais de Kay Kâvous et aux sept palais de Bahrâm V Gour. Ecbatane devint la résidence d’été des rois achéménides dotée d’un temple dédié à Anâhitâ (par la suite saccagé par Antiochus III), d’un magnifique palais et d’immenses trésors (pillés par Alexandre). Les Arsacides utilisaient également Hamedân comme résidence d’été, mais les Sassanides ne sont pas connus pour avoir utilisé la ville comme résidence d’été. Un énorme lion gravé dans la pierre, probablement datant du début de la période hellénistique, a également été identifié comme figure gardienne de la ville. Cette statue, qui survit encore en qualité de monument révéré, fut endommagée lorsque l’armée de Mardavij, fondateur de la dynastie ziyaride de Gorgân et de Tabarestân, prit d’assaut Hamedân.

Ruines du Palais de Cyrus II

La période achéménide

De la fin du VIe au milieu du VIe siècle av. J.-C., les Achéménides furent des dirigeants locaux dans la région d’Anshân et dans d’autres parties de la région du Fârs. Cyrus le Grand y fonda la ville de Pasargades, et sa tombe devint par la suite un sanctuaire dynastique pour ses successeurs. Pasargades resta la ville du couronnement sous ses descendants, et on y construisit un sanctuaire dédié à la déesse Anâhitâ. Le tombeau garda son caractère sacré à l’époque islamique, lorsqu’il fut consacré à la mère de Salomon. Sous les Atabegs Salghurides (1148-1270), il fut rehaussé d’un certain nombre d’inscriptions arabes, et on y construisit une mosquée et une madrasa.

La ville de Pârsâ à Fârs fut également construite par Darius le Grand et ses deux successeurs au pied de Kouh-e Mehr, dans l’actuelle Kermân, à partir de 520 av. J.-C. Elle devint la capitale des Achéménides et ne fut utilisée que de façon saisonnière. Persépolis était, en général, inconnue des Grecs avant qu’Alexandre ne la pille et ne la brûle. En raison de l’importance symbolique de la ville et du fait que ses ruines étaient les monuments les mieux conservés de l’Iran antique, elle devint un lieu hautement révéré pendant des siècles. En 331 av. J.-C., le prince sassanide Shâpour II, fils d’Hormuzd II, y laissa une inscription fréquemment mentionnée dans les premiers textes islamiques. à partir du début du IIIe siècle av. J.-C., cependant, Persépolis fut éclipsée par sa banlieue, Estakhr.

Illustration antique de la reconstruction du palais de Darius Ier

Alors que les Etats d’Elam, de Médie, de Lydie, de Bactriane, de Babylonie et d’Egypte étaient incorporés dans l’empire achéménide, leurs capitales (respectivement Suse, Ecbatane, Sardes, Bactrie, Babylone et Memphis) devinrent les centres de l’administration perse et les résidences des princes achéménides. Suse et Babylone étaient les véritables capitales politiques et administratives de la Perse et les plus connues avant Alexandre. Selon Xénophon, Cyrus passait sept mois à Babylone durant l’hiver, le printemps à Suse, et l’été à Ecbatane. La pratique du déplacement des résidences était en accord avec l’histoire tribale des Perses. Suse et Babylone contenaient de vastes trésors et des palais. Alexandre avait l’intention d’adopter Babylone comme sa propre capitale, mais après sa mort, Séleucos Ier établit Séleucie, sur la rive ouest du Tigre, comme capitale de son nouvel empire.

Palais d’Ardeshir Bâbakân à Firouzâbâd

Période parthe et sassanide

L’expansion du royaume parthe se reflète dans l’établissement séquentiel de ses capitales. Nisa (près d’Achkhabad moderne) était leur principale capitale où le trésor royal était conservé, mais Asaak (près de Koushân moderne) était la ville de la couronne : Arsace y fut couronné, et le feu allumé pour son âme y brûla pendant des siècles. Dara était leur bastion principal, construit sur le mont Appartenons par Tiridate I. Hecatompylos (ou Shahr-e Qumis, dans l’actuel Semnân) fut une autre capitale parthe pendant une période importante de leur domination. Rey a également servi de capitale pour une brève période. Les Parthes parvinrent à pousser la frontière de leur empire jusqu’au Tigre et construisirent une forteresse à Ctésiphon en face de la Séleucie dont ils capturèrent la dernière ville et qui fit office de capitale pour l’empire Parthe pendant un certain temps. Au sud de Séleucie, le roi Vologèse fonda un nouveau centre connu sous le nom de Vologasias (l’actuel Sabat).

Au début du IIIe siècle av. J.-C., Ardeshir I mena une expédition à Dârâb Gerd ou Dârâb, se saisit de la capitale provinciale Parthe de Staxr (Estakhr ou Estakr), et en 227 av. J.-C. occupa Ctésiphon. Staxr fut maintenu par ses successeurs comme maison symbolique de la dynastie sassanide (224-651 ap. J.-C.) et leur capitale cérémonielle. Quelques rois sassanides furent couronnés dans le temple du feu d’Anâhitâ, et le corps du dernier roi sassanide y fut enterré après qu’il fut envoyé de Marv. En raison de son importance pour la maison royale sassanide, Staxr fut la cible de la conquête arabe et fut lourdement endommagée et dépeuplée lorsque ses habitants se révoltèrent contre les conquérants en 649. Shirâz devint la nouvelle capitale provinciale du Fârs. Le centre administratif et politique de l’empire sassanide resta à Ctésiphon, le siège métropolitain des chrétiens perses et celui du grand rabbin d’Iran. Avec la chute de l’empire sassanide, Ctésiphon perdit sa position centrale et au bout d’un siècle, lorsque les Abbassides prirent le pouvoir en 749, ils établirent leur capitale permanente à Bagdad. Kosrow II ou Khosrow Parviz (591-628), quant à lui, établit sa résidence permanente à Dastgerd, à l’origine une caravane située sur la rivière Diyala près de Bagdad. Il y fit construire un grand palais entouré d’un haut mur. Elle ne garda son statut de capitale iranienne que peu de temps. Héraclius la saccagea en 628, et les Arabes l’occupèrent quelques années plus tard.

Palais sassanide à Sarvestân, province du Fârs

De la conquête arabe à l’arrivée des Seldjoukides

C’est avec l’avènement des Safavides au début du XVIe siècle que l’Iran (essentiellement les terres du plateau iranien, de la mer Caspienne et du golfe Persique) devint, pour la première fois pendant la période islamique, une entité politique homogène et un Etat-nation moderne. Au cours du VIIIe siècle, le contrôle des Abbassides sur l’Iran se relâcha, et les gouverneurs tâhirides du Khorâssân préférèrent déplacer leur capitale à Neyshâbour plutôt que dans l’oasis fébrile de Marv. Les Tâhirides commencèrent ainsi le processus qui fit de Neyshâbour la capitale littéraire et artistique du Khorâssân jusqu’à ce qu’elle soit dévastée par les Oghuz et les Mongols aux XIIe et XIIIe siècles. Les Saffârides du Sistân, rivaux des Tâhirides du Khorâssân, firent brièvement de Zarang le centre d’un empire militaire s’étendant des confins de l’Irak à Kaboul. Les Samanides, premiers gouverneurs subordonnés des Tâhirides en Transoxiane, firent de Boukhara, ville importante de Sogdiane, la capitale de la région, en alternance avec Samarkand. Boukhara resta la capitale pendant plus de mille ans, jusqu’à la disparition formelle du khanat de Boukhara du fait de la présence des bolcheviques après la Première Guerre mondiale. à la lisière orientale du monde iranien, les Ghaznavides firent de la ville frontière de Ghazni, jusqu’alors négligeable, la capitale d’un autre empire militaire dans l’est de l’Iran, en Afghanistan et dans le nord-ouest de l’Inde pendant près de deux siècles. Elle fut investie au milieu du XIIe siècle de la fonction de capitale locale et devint un tremplin pour d’autres conquêtes musulmanes dans les Indes par une branche de la dynastie ghuride, dont le principal centre de gouvernement était à Firouz-Kouh.

La périphérie d’Ispahan, alors capitale de l’empire safavide, et la porte de Shâh Abbâs

Des Seldjoukides aux Safavides

Les Turcs Seldjouks, qui envahirent l’Iran durant quatre décennies au XIe siècle conservèrent leurs traditions de nomades des steppes. Lorsqu’ils quittèrent l’Asie centrale, ils ne ressentirent guère le besoin d’établir une capitale permanente. Alors qu’ils progressaient vers l’ouest de l’Iran, après le siège de Neyshâbour en 1040, ils déplacèrent successivement leur capitale à Rey en 1042, à Ispahan en 1050, et à Hamedân. Au XIIe siècle, le sultanat des Seldjoukides fut pratiquement divisé en deux parties. L’administration de la moitié occidentale était basée à Hamedân, Ispahan ou Bagdad (partagée avec les califes abbassides), et la moitié orientale était basée à Marv sous Sultan Sanjar. Il y eut, en outre, des branches périphériques de la famille seldjoukide à Kermân, en Syrie et en Anatolie. Ces tendances fortes à la décentralisation et la croissance du pouvoir des atabeks au XIIe siècle dans plusieurs parties périphériques de l’Iran, notamment à Marâgheh, à Tabriz, et à Shirâz favorisèrent le développement d’une vie culturelle riche dans des villes comme Rey, Ispahan, Shirâz, et, en particulier, dans les villes de l’Azerbaïdjan et à Arran.

Cette décentralisation du pouvoir en Iran continua avec l’avènement des Mongols au XIIIe siècle, car ces derniers étaient habitués à une mobilité extrême et à des résidences changeantes, même après leur conversion à l’islam. A partir de l’époque seldjoukide, la disponibilité de pâturages abondants pour les troupeaux devint primordiale pour les tribus et les nomades dans le choix des zones de concentration. Cela explique l’attrait de l’Azerbaïdjan et des franges septentrionales du Khorâssân et du Gorgân depuis les Mongols jusqu’aux Qâdjârs. Ainsi Soltâniyeh, située sur une plaine élevée avec des pâturages abondants, fut choisie comme capitale par les rois ilkhanides Arghoun et Oldjaïtou (Mohammad Khodâbandeh). Elle garda son importance sous les Jalâyirides et les Timourides, mais déclina complètement une fois que les Safavides établirent leur capitale à Ispahan, plus au sud. Après la chute de Bagdad en 1258, Houlagou Khân prit ses quartiers à Marâgheh, située dans une zone de bon pâturage, et y lança un programme de construction. Mais Ghâzân Khân choisit Tabriz comme capitale régulière, centre traditionnel de l’Azerbaïdjan. Celle-ci se développa considérablement sous le patronage de Ghâzân Khân, et la ville continua à prospérer aux siècles suivants comme capitale des dynasties turkmènes des Jalâyirides, des Qara Qoyunlus et finalement, après 1468, celle des Aq Qoyunlus.

Mausolée du Sultan Sanjar à Marv

L’Iran oriental mit du temps à se remettre de la destruction des Mongols. Certains centres historiques, surtout Neyshâbour et Hérat, revivront progressivement à des degrés divers, mais Marv, longtemps éclipsée par Neyshâbour (sauf pendant le sultanat de Sanjar (1118-57)), ne se rétablit jamais. Au milieu du XIVe siècle, la petite ville de Sabzevâr à l’ouest de Neyshâbour fut momentanément la capitale de la dynastie shiite des Sarbedârân. Tamerlan, bien que faisant fréquemment campagne, fit de Samarkand sa capitale, adjacente aux steppes d’Asie centrale d’où il tirait une grande partie de ses effectifs de combat, et l’enrichit de beaux bâtiments. Les descendants de Tamerlan au XVème siècle, notamment Shahrokh, firent d’Hérat leur capitale. Sous les derniers Timourides, Herat atteint un degré d’importance sans précédent en tant que centre de création littéraire et artistique et haut lieu de sciences. Avec l’unification de l’Iran sous les Safavides, cependant, Herat, comme Neyshâbour, devint une ville provinciale périphérique, dont la possession fut contestée par les Ouzbeks de Transoxiane. Finalement, après le déclin des Safavides, Herat passa dans l’orbite des dirigeants afghans de Dorran. Elle conserva son importance commerciale et devint l’un des centres stratégiques de l’Afghanistan moderne. Qandahar resta la capitale de l’Afghanistan sous les Durranis jusqu’à Timour Shâh Durrani (1772-1793). Ahmad Shâh Durrani en 1775 la remplaça par Kaboul, l’ancienne capitale des Shahiyas et stratégiquement utilisée comme base de lancement des expéditions dans les plaines du nord de l’Inde.

Couronnement du Sultan Sanjar. Cette peinture est tirée du livre Jâmi’ al-Tawârikh de Rashid al-Din, publié à Tabriz, 1307 A.D.

Des Safavides aux Qâdjârs

Les Safavides sont originellement associés à Ardebil en Azerbaïdjan, le cœur de la civilisation Turkmène. Lorsqu’ils acquirent leur pouvoir sur leur rival Qoyunlu dans le nord-ouest de l’Iran pendant les premières années du XVIe siècle, ils choisirent Tabriz comme base principale de la dynastie. Shâh Tahmâsp Ier déplaça cependant sa capitale vers l’est à Qazvin (appelée désormais Dar-ol-Soltâniyeh) en 1555, à la fois en raison de la vulnérabilité de Tabriz face aux attaques ottomanes et pour éloigner sa capitale de l’Azerbaïdjan. Qazvin, reliant l’Azerbaïdjan au Khorâssân, occupait une situation stratégique importante le long de la route commerciale entre l’Anatolie, la Russie et l’Occident. Ce rôle commercial de Qazvin perdura longtemps après que Shâh Abbâs Ier le Grand déplaça la capitale iranienne à Ispahan en 1596, apparemment désireux de régner d’une position plus centrale et de profiter de la nature humide et très fertile de la plaine d’Ispahan. Alors que Qazvin avait peu évolué pendant ses quarante ans comme capitale, Ispahan devint pour la première fois une véritable métropole pour l’Iran. Shâh Abbâs Ier ayant projeté de vastes programmes de construction et d’irrigation, commença à attirer des marchands européens et des artisans étrangers, à créer des ateliers de production artisanale et à faire venir, entre autres, des artisans arméniens et géorgiens. Les visiteurs européens étaient impressionnés par Ispahan et par la splendeur de la vie de cour plus qu’aucune autre ville du Moyen-Orient. Chardin croyait qu’elle était aussi peuplée que Londres avec environ 700 000 habitants.

Nâder Shâh

De même que la renaissance d’Ispahan fut liée à la maturation de la puissance politique et militaire des Safavides et à l’essor de la culture persane, le glas de sa gloire fut lié à la chute de la dynastie après le saccage de la ville par les Afghans en 1722. Nâder Shâh résida d’abord à Ispahan, mais lorsqu’il prit possession du trône d’Iran en 1736, il transféra sa capitale à Mashhad, dans l’extrême nord-est du pays. Ispahan souffrit beaucoup des pillages, de la famine et d’autres désastres jusqu’à ce que la paix soit instaurée par Karim Khân Zand en 1758, qui transféra la capitale à Shirâz quelques années plus tard en 1766. Shirâz, qui prospérait en tant que ville de culture et de commerce, retrouva ainsi brièvement la gloire qui fut jadis la sienne comme capitale des Salghurides et des Mozaffarides aux XIIIe et XIVe siècles.

Aghâ Mohammad Khân qâdjâr au Palais Soleimâniyeh à Karadj, Téhéran

Des Qâdjârs à l’époque actuelle

Mashhad demeura capitale indépendante iranienne et la principauté khorâssânienne sous contrôle afghan jusqu’à ce qu’elle fût prise par les Qâdjârs en 1796. Le véritable successeur d’Ispahan en tant que métropole de l’Iran s’avéra être Téhéran, dans le nord du pays, voisine de la médiévale et ancienne capitale Rey. Ville provinciale sous les Safavides, elle fut adoptée par le fondateur de la dynastie Qâdjâr Aghâ Mohammad Khân comme capitale en 1786 dans le cadre de ses tentatives de soumettre les puissances rivales du sud à partir de sa base nord et pour unifier le pays. L’emplacement de Téhéran n’était pas idéal mais une des raisons de ce choix était la proximité des pâturages tribaux des Turcs qâdjârs dans la région d’Astarâbâd et de Gorgân. Elle resta essentiellement une ville de province jusqu’à la mise en place de la politique de reconstruction et d’expansion de Nâsseredin Shâh, inspirée par ce qu’il avait observé lors de ses voyages en Europe à partir de 1867. Téhéran grandit inexorablement, triplant sa population en un siècle, entre environ 1807 et 1910. Avec la prise de pouvoir de Rezâ Shâh Pahlavi en 1925, l’état devint un acteur majeur des activités architecturales de Téhéran, dont la modernisation occupa une place de choix dans le programme du roi. Rezâ Shâh fit appel à des architectes iraniens et étrangers pour construire de nombreux bâtiments officiels dans les années 1930 et de plusieurs nouveaux bâtiments étatiques comme La Poste, le bureau du télégraphe, le bureau de police, le ministère des Affaires étrangères et la gare. En 2015, la ville comptait environ 9 000 000 d’habitants et l’agglomération dans son ensemble, plus de 15 000 000. Cette croissance très importante de Téhéran est principalement due à l’amélioration des conditions de vie ainsi qu’à l’attraction exercée par cette dernière sur les habitants des provinces. Elle surpasse aujourd’hui largement, du point de vue de sa croissance démographique et de son expansion urbaine, les autres villes de l’Iran.

Bibliographie :
- Barthold, W., An Historical Geography of Iran, Bosworth, Princeton, 1984.
- Girshman, Roman, Iran depuis les débuts jusqu’à l’avènement de l’Islam/ Irân az âghâz tâ Eslâm, trad. Moïn, Mohammad, Téhéran, Moïn, 2004.
- Jokâr, Abbâs et al., Târikh-e Moâser-e Irân (Histoire contemporaine de l’Iran), Téhéran, Sherkat-e châp va nashr-e ketâb-hâye darsi-e Irân, 2007.
- Râvandi, Mortezâ, Târikh-e Tahavolat-e Ejtemâ’i (Histoire des révolutions sociales), Téhéran, Sherkat-e Ketâb-hâye Jibi, 1978.


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