N° 149, avril 2018

La religion
des premiers souverains achéménides


Babak Ershadi


Les tombeaux rupestres de quatre grands rois
achéménides à Naqsh-e Rostam.

Nous ne connaissons pas avec certitude la religion des premiers souverains de la dynastie des Achéménides. Furent-ils mazdéens, zurvanistes, zoroastriens ou adeptes d’une autre religion iranienne pré-zoroastrienne ? Furent-ils monothéistes ou polythéistes ? Si les documents historiques confirment avec clarté l’appartenance des derniers rois achéménides au zoroastrisme, rien ne semble aussi clair pour les premiers grands rois de la dynastie.

Le zoroastrisme est une réforme du mazdéisme. Le mazdéisme originel serait proche du védisme indien. Dans l’ancienne religion iranienne, comme la religion védique, il y avait deux classes de divinités : les « Ahura » (Asura en sanskrit) et les « Daêva » (Déva en sanskrit). Les uns représentaient la « bonne conduite », les autres, « le mal ».

Selon divers aspects, le zoroastrisme serait une version réformée de la religion ancienne de l’Iran. Avec Zoroastre, cette religion devient définitivement monothéiste sur le plan théologique en transformant le dualisme ancien (le bien et le mal) en un principe philosophique et moral insistant sur l’importance de la liberté de l’individu à choisir : « Ainsi, avant le Grand Événement du Choix, écoutez les meilleures paroles, tendez l’oreille et regardez avec les yeux de la Sagesse. Et avec discernement chacun de vous, homme ou femme, choisira l’une des deux voies. » (Gâthâ 30.2)

Le tombeau de Cyrus le Grand à Pasargades.

Quant aux premiers souverains achéménides, il apparaît qu’ils se sont déclarés adorateurs du grand roi Ahura Mazda à partir de Darius Ier (roi de 522 à 486 av. J.-C.). Mais cela ne suffit pas pour confirmer avec certitude si leurs croyances religieuses dépendaient ou non de la réforme zoroastrienne. Étaient-ils contemporains de la réforme religieuse ? Les indices qui existent sur la religion des rois achéménides ne sont pas déterminants en soi. Les premiers souverains achéménides furent-ils mazdéens ou zoroastriens ? Tout semble dépendre de l’interprétation de ces indices en faveur de l’un ou de l’autre.

Il existe trois types de sources donnant des informations sur la religion des Achéménides : les écrits grecs, les monuments et vestiges achéménides, et enfin les textes en vieux perse, en élamite et en araméen. Les documents grecs établissent clairement que les derniers souverains achéménides furent zoroastriens. Or, cette certitude n’existe pas en ce qui concerne la religion des premiers rois de la dynastie.

La question des croyances religieuses de Cyrus II le Grand (roi vers 559 à 530 av. J.-C.) a souvent été liée à la date d’existence de Zoroastre. Certains chercheurs comme Walther Hinz (1906-1992) supposent même qu’il y eut une rencontre entre Zoroastre et le fondateur de la dynastie des Achéménides. Pourtant, d’autres chercheurs n’acceptent pas l’idée selon laquelle Cyrus II puisse être zoroastrien, car si Zoroastre et Cyrus avaient été réellement contemporains et que la foi zoroastrienne s’était répandue si rapidement parmi les Achéménides, on aurait pu s’attendre légitimement que cela soit mentionné dans les textes et les documents de la dynastie. Or, les documents écrits de l’époque des premiers rois achéménides ne mentionnent jamais Zoroastre et sa religion. De ce point de vue, il est possible, d’après ces chercheurs, que ce calcul permettant de croire à la contemporanéité entre Zoroastre et Cyrus le Grand ait été établi beaucoup plus tard, vers 312 av. J.-C., à l’époque des souverains séleucides.

Le cylindre de Cyrus : cylindre d’argile avec une
inscription en akkadien cunéiforme. Découvert à
Babylone (Irak), il est conservé au British Museum.

L’attention a longtemps été attirée sur le témoignage offert par les noms propres des Achéménides. Arsamès (vers 520 av. J.-C.) était un cousin plus âgé que Cyrus le Grand. Il aurait régné pendant une courte période, mais aurait abdiqué rapidement en faveur de Cyrus. Arsamès (Ârshâma en vieux persan, et Ârshâm en persan moderne) appela un de ses fils « Hystaspes » (Vishtâspâ en vieux persan et Goshtâsb en persan moderne). Vishtâspâ est le nom d’un personnage semi-légendaire qui fut un roi protecteur de Zoroastre et un vrai croyant de la religion zoroastrienne. Cyrus le Grand avait, lui, une fille prénommée « Atossa » (Hutaosâ en vieux persan, Atoussa en persan moderne), qui aurait été le nom de la reine de Vishtâspâ. Darius le Grand (roi de 521 à 486 av. J.-C.) était le fils de l’Achéménide Vichtâspâ. D’après certains chercheurs, le choix de ces noms pour des membres de la famille royale achéménide pourrait être considéré comme une preuve qu’il y eut, même au début de la dynastie, des Achéménides convertis au zoroastrisme vers le début du VIe siècle av. J.-C.

Quant à Cyrus le Grand, il faut mentionner aussi plusieurs versets du Livre d’Isaïe, un prophète de l’Ancien Testament. Ce texte religieux porte sur la déportation des Hébreux à Babylone et leur retour à Jérusalem sur ordre du roi achéménide Cyrus II. Le texte qualifie le roi achéménide de « messie » et libérateur du peuple juif. Isaïe célèbre son propre Dieu, Yahvé, mais avec des parallèles frappants avec l’un des Gâthâs (hymnes religieux attribués à Zoroastre), selon certains chercheurs. Ces derniers estiment que ces faits suggéreraient qu’Isaïe eut des contacts avec un partisan perse de Cyrus, qui aurait été zoroastrien. Ce Perse zoroastrien aurait eu pour mission de travailler pour le roi perse à l’étranger pour faire triompher politiquement l’Empire, et peut-être diffuser la foi zoroastrienne. Il est à noter que les historiens ont découvert aussi l’influence des enseignements zoroastriens dans la philosophe et la vision du monde ancienne de la civilisation ionienne du VIe siècle av. J.-C., et ce avant même la conquête de l’Ionie par Cyrus le Grand. Dans cette contrée de l’ouest de l’Anatolie, les enseignements zoroastriens auraient été propagés par des Mèdes convertis au zoroastrisme. Si cela est avéré, on pourrait comprendre pourquoi de nombreux Mèdes rejoignirent le roi des Perses, Cyrus, lors de sa bataille finale avec Astyag (dernier roi des Mèdes de 585 à 550 av. J.-C.). Cyrus détrôna Astyage, mais lui laissa la vie sauve. Ce triomphe politique pourrait aussi être considéré comme la victoire de la religion de ces Mèdes zoroastriens et de Cyrus, s’il était réellement zoroastrien.

Bas-relief de l’homme ailé à Pasargades.

Les chercheurs qui s’opposent au zoroastrisme de Cyrus le Grand mettent l’accent sur sa bienveillance active et son respect envers les religions de ses sujets non perses. Faisant preuve d’une tolérance rare à son époque, le fondateur de la dynastie des Achéménides reconnaissait les dieux et les croyances des nations conquises. Les écritures en akkadien cunéiforme du cylindre de Cyrus, conservées actuellement au British Museum de Londres, en constituent une preuve notable. Les fragments de ce cylindre, découverts à la fin du XIXe siècle dans les ruines de Babylone en Mésopotamie (Irak), témoignent du fait que le roi des Perses reconnaissait le soutien de Mardouk, le grand dieu babylonien, dont il avait d’ailleurs fait restaurer le temple (Esagil) dans le quartier sacré de Babylone. D’autres textes mésopotamiens montrent que Cyrus attribuait ses triomphes à Sîn, dieu-lune de plusieurs civilisations de la Mésopotamie, ou aux grands dieux d’Uruk (sud de l’Irak).

Site sacré de Pasargades : les Achéménides ne construisirent pas de temples du feu comme le firent plus tard les Sassanides. L’autel du feu se plaçait donc en plein air.

Dans le livre d’Esdras qui fait partie de la Bible hébraïque, un passage est consacré à « l’édit de Cyrus ». Le texte relate : « La première année du règne de Cyrus sur la Perse, Yahvé réveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse (…) Voici ce que dit Cyrus, roi de Perse : Yahvé, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre et m’a désigné pour lui construire un temple à Jérusalem, en Juda. » Cyrus accorda aussi des privilèges aux prêtres d’un sanctuaire d’Apollon en Asie Mineure, qui avaient prononcé une prophétie qui lui était favorable. D’après certains historiens, une telle conduite de la part de Cyrus ne pouvait logiquement pas être conciliée avec le prosélytisme zoroastrien et la croyance en Ahura Mazda en tant que Dieu et Créateur. Cependant, les partisans du zoroastrisme de Cyrus suggèrent que la « tolérance » dont il faisait preuve en matière de religion était le fruit d’un pragmatisme diplomatique plutôt qu’un manque de conviction religieuse personnelle. Ce serait, selon eux, dû au fait que les Achéménides vivaient à une époque de croyances ethniques très diversifiées et qu’ils savaient qu’il leur était quasi impossible d’imposer leur religion aux peuples non perses.

Des preuves de sa propre pratique de la foi zoroastrienne furent découvertes dans les années 1960 à Pasargades, sous la forme de fragments de récipients de feu en pierre, que les archéologues ont attribué à la première période du site, c’est-à-dire celle du règne de Cyrus en personne. Cela a conduit les chercheurs à suggérer l’existence des « autels du feu », donc de la foi zoroastrienne, du fondateur du site. Mais il faut admettre que cela ne prouve rien en soi, car beaucoup de religions anciennes avaient des autels sur lesquels le feu était allumé pour faire des offrandes. Il est vrai que Zoroastre avait désigné le feu comme le symbole d’« Arta » (justesse ou rectitude) et d’« Asha » (concept confessionnal décisif du zoroastrisme) dont le contraire, dans l’Avesta, livre sacré des zoroastriens, est « Druj » (Dorouq en persan moderne), qui signifie le « mensonge ». Dans le rite zoroastrien, l’autel du feu est une icône devant laquelle chaque fidèle doit faire sa prière cinq fois par jour. Cette croyance zoroastrienne diffère alors des croyances religieuses anciennes des habitants du plateau iranien, pour qui l’autel du feu était simplement un endroit pour célébrer la divinité du feu, Âtar.

Le Faravahar, symbole du zoroastrisme mais aussi du mazdéisme classique. Le Faravahar est à la fois l’ange gardien, l’âme et l’esprit.

Selon les historiens, il existerait une autre raison pour douter du zoroastrisme des premiers grands rois de la dynastie des Achéménides : la dépouille de ces rois était embaumée et mise dans des sépulcres, au lieu d’être exposée à l’air libre selon les rites zoroastriens. Il faut souligner que de telles sépultures n’ont pas été découvertes ni pour les derniers rois achéménides, ni pour les rois de la dynastie des Sassanides (224-651 de notre ère) qui étaient indubitablement zoroastriens.

Le sépulcre de Cyrus le Grand à Pasargades semble avoir servi de modèle pour l’inhumation de plusieurs autres grands rois achéménides dont les tombeaux rupestres existent à Naqsh-e Rostam, situé à cinq kilomètres du site archéologique de Persépolis. Naqsh-e Rustam contient quatre tombes royales rupestres, cruciformes et portant trois registres de bas-reliefs. L’un des tombeaux serait, d’après les inscriptions qu’elle présente, la tombe de Darius Ier. Les trois autres tombes qui se trouvent dans ce site seraient celles de Xerxès Ier (Khashâyâr Shâh, en persan moderne) qui fut roi de 486 à 465 av. J.-C., d’Artaxerxès Ier (Ardeshir en persan moderne) qui régna sur l’Empire achéménide de 465 à 424 av. J.-C., et de Darius II (roi de 424 à 404 av. J.-C.). Mais ces trois derniers sépulcres ne portent aucune inscription permettant de les identifier avec certitude.

Le bas-relief représentant le Faravahar à Persépolis.

L’enterrement de la dépouille est contraire aux rites zoroastriens. Pourtant, dans ces quatre sépulcres où l’enterrement des dépouilles royales pose la question de l’appartenance ou non de ces rois à cette religion, les constructeurs ont fait preuve d’un très grand soin pour éviter la pollution et la contamination de la terre par la dépouille, ce conformément aux enseignements zoroastriens.

En ce qui concerne le tombeau de Cyrus le Grand à Pasargades, il est constitué d’une chambre en pierre à paroi épaisse avec une porte en pierre et un double toit en pierre, élevé sur un socle en pierre à six niveaux. Son seul ornement est une grande rose sculptée sur l’entrée étroite de la chambre, probablement comme symbole d’Amortât, l’un des « Amesha Spenta » (Génies bénéfiques) du zoroastrisme. Ameretât était la divinité de l’immortalité. Elle était la protectrice des plantes et a donné son nom (Mordâd ou Amordâd) entre autres au cinquième mois du calendrier officiel de l’Iran d’aujourd’hui. Ici comme ailleurs, l’on peut trouver des indices contradictoires quant à l’appartenance de Cyrus le Grand au zoroastrisme.

Une présentation du Faravahar au-dessus des
personnages sur l’inscription de Behistun, datant de l’époque de Darius Ier.

Certains chercheurs avancent un autre argument contre le zoroastrisme de Cyrus : son nom n’a jamais été mentionné dans la tradition zoroastrienne. Si Cyrus était réellement zoroastrien, ce manque peut néanmoins être attribué aux difficultés que les mages rencontrèrent plus tard, jusqu’à la période sassanide, pour constituer une histoire de la foi, en raison de l’insuffisance des documents antérieurs à la chute de l’Empire achéménide.

Après la mort de Cyrus, son fils Cambyse Ier (Kamboudjiyeh en persan) régna de 529 à 522 av. J.-C. Il institua des offrandes pour l’âme de son père. Ces offrandes furent maintenues régulièrement jusqu’à la chute des Achéménides en 330 av. J.-C. Elles étaient d’apparence non zoroastrienne, en ce sens qu’elles incluaient le sacrifice quotidien d’un mouton, contraire à la croyance de Zoroastre qui avait interdit le sacrifice des animaux. Néanmoins, il est connu que des sacrifices similaires furent acceptés par un grand roi sassanide zoroastrien, Sapor Ier (Shâpour en persan) qui régna de 240 à 272.

Sur le fronton du tombeau rupestre de Darius Ier à Naqsh-e Rostam, Darius est
présenté devant un récipient de feu.

Davantage de documents et de monuments nous sont parvenus de l’époque du règne de Darius Ier. La richesse de ces monuments et de leurs inscriptions en fait une importante source d’informations sur les croyances religieuses des premiers grands rois de la dynastie des Achéménides. Revenons d’abord au tombeau de Darius Ier à Naqsh-e Rustam : le tombeau a été creusé à l’intérieur d’un haut rocher. La dépouille embaumée du roi avait été installée à l’intérieur d’une chambre pour mieux empêcher la contamination de la terre, selon des croyances proches de celles des zoroastriens. Le bas-relief au-dessus de l’entrée de la chambre funéraire représente Darius Ier devant un récipient de feu similaire à celui de Pasargades. Au-dessus se trouve la figure du « Faravahar », célèbre symbole du zoroastrisme. Cette figure semble ici avoir une double signification, représentant à la fois le charisme royal [1] et le soleil. Mais ce n’est pas l’unique symbole de ce bas-relief car il y a, derrière cette figure du « Faravahar », le symbole lunaire akkadien, soit un disque avec un croissant. Dans le zoroastrisme ancien, les prières pouvaient être célébrées soit devant un autel du feu, soit devant le soleil ou la lune. Nous pouvons donc conclure que Darius Ier y est représenté en train de célébrer la prière selon les rites zoroastriens.

Le tombeau rupestre de Xerxès Ier à Naqsh-e Rostam.

Certains historiens estiment que les six nobles Perses qui se tiennent debout à chaque côté de la scène furent les principaux soutiens de Darius Ier. Ceux qui soutiennent l’idée du zoroastrisme des premiers grands rois achéménides suggèrent que ces personnages représentent les six « Amesha Spenta » (Génies bénéfiques) du zoroastrisme, divinité entourant Ahura Mazda (Seigneur de la Sagesse), dieu de la religion zoroastrienne, mais aussi de l’ancienne religion mazdéenne. Ce fut après la réforme de la religion mazdéenne par Zoroastre qu’« Ahura Mazda » devient le dieu unique du zoroastrisme.

En ce qui concerne le bas-relief du tombeau de Darius Ier, les trois personnages ayant des armes représenteraient les divinités masculines de Vohu Manah (Bonne pensée), Asha (Vérité et Justice), et Xshathra (Pouvoir désirable). Les trois autres personnages, sans armes et se trouvant dans une attitude de deuil, représenteraient les divinités féminines : Ârmaiti (Sainte dévotion), Haurvatât (Intégrité et Santé) et Ameretât (Immortalité).

L’intérieur du tombeau rupestre de Darius Ier.

D’après cette logique, le bas-relief peut avoir, dans son ensemble, une profonde signification zoroastrienne. Il est reproduit au-dessus de l’entrée de deux autres tombeaux rupestres de Naghsh-e Rostam. Mais pour les chercheurs qui rejettent l’idée du zoroastrisme des premiers rois de la dynastie achéménide, ces indices montreraient un changement de foi progressive à partir du règne de Darius Ier et une tendance grandissante vers le zoroastrisme représentée par le changement de l’iconographie funéraire.

Les historiens ont également étudié le texte des inscriptions du tombeau de Darius pour y découvrir une trace des croyances religieuses de la famille royale. Mais ces inscriptions n’ont apporté aucun résultat définitif et ont laissé les spécialistes divisés concernant la question du zoroastrisme ou non-zoroastrisme des premiers rois achéménides. La difficulté réside d’abord dans le fait que ces inscriptions ne dévoilent pas définitivement l’appartenance de Darius à la foi zoroastrienne, et mentionnent plutôt une croyance qui pourrait être liée à l’ancienne religion iranienne, le mazdéisme. La seule divinité que le texte nomme est « Ahura Mazda », dieu du zoroastrisme, mais aussi dieu de la vieille religion iranienne, marquée par la présence d’autres divinités. L’invocation de Darius : « avec tous les dieux » est, dans ce sens, considérée comme non-zoroastrienne à cause de son polythéisme.

Le bas-relief de Darius Ier à Persépolis.

L’invocation de Darius « avec (tous) les dieux » est considérée comme non-zoroastrienne pour deux raisons : d’abord, elle est polythéiste. En outre, le mot employé pour désigner les autres divinités est « Baga » (« Bhaga » en sanskrit). Ce terme est rarement utilisé dans l’Avesta qui préfère le mot « Yazatâ » [2] qui signifie « digne d’adoration ». D’autres termes religieux du zoroastrisme sont absents de ce texte qui ne mentionne pas le nom d’Angra Mainyu [3] qui signifie « esprit du mal » ou « esprit démoniaque ». L’inscription ne cite pas non plus le nom de Zoroastre.

En effet, certains chercheurs soulignent que des siècles devaient s’écouler avant qu’un vocabulaire spécifiquement avestique et zoroastrien remplace, sous les Sassanides, les termes traditionnels de la religion ancienne de l’Iran, ayant certains traits communs avec le zoroastrisme. En tout état de cause, il faut admettre que l’absence d’une reconnaissance écrite, sous Darius Ier, de la doctrine zoroastrienne est compensée en quelque sorte par les allusions visuelles des bas-reliefs funéraires.

    Notes

    [1« Khwarenah » en langue avestique, « Farrah » en persan moderne.

    [2« Yazdân » en persan moderne.

    [3« Ahriman » en persan moderne.


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