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La date d’émigration des peuplades indo-européennes vers l’Iran est encore mal connue. Celles-ci sont issues de deux races citées dans des inscriptions qui datent du 9ème siècle avant JC, et qu’il était souvent difficile de distinguer, tant du point de vue morphologique que vestimentaire : les Mèdes et les Perses.
Les vêtements perses et mèdes étaient quasi identiques. Ce qui, conséquence logique, autorisait le Perse à porter le vêtement du Mèdes et inversement. L’habillement des Mèdes était plutôt dépouillé et plus cintré tandis que celui des Perses, assez large, était riche en fronces et plus travaillé.
Le vêtement des Mèdes semble avoir été, d’après les spécialistes, plus adapté à des climats froids, mais aussi à l’équitation. Sur les bas-reliefs, ces habits sont représentés comme étant droits et bien lisses. Pour cette raison, certains chercheurs pensent qu’il s’agissait de vêtements en cuir. Cet avis n’est cependant guère partagé par l’ensemble des spécialistes, certains restant persuadés qu’il s’agissait de vêtements en tissu. Quant à l’habillement des Perses, il semblait mieux adapté à des climats chauds et secs. La couleur, généralement rouge chez les Mèdes, constituait un indice d’appartenance sociale chez les Perses. Les guerriers étaient vêtus de rouge, les religieux de blanc et les paysans de bleu. Le costume du roi, rouge décoré de blanc et de bleu, symbolisait sa domination sur les trois classes de la société. La coiffe de feutre, quelquefois simple, renforcée par des anneaux de fer que portaient les notables Mèdes, est aujourd’hui encore portée dans les régions de Fars et de Bakhtiâr. D’autres coiffes étaient en forme de capuche, quelquefois en feutre, en cuir ou en soie.
Les soldats perses portaient, en dehors du bandeau plus ou moins large qu’ils nouaient autour de leur tête, des coiffes spécifiquement persanes de forme cylindrique, appelées "Kirbâsiâ".
La cape des Mèdes comportait des motifs de plantes et d’animaux, ou des motifs en forme de cercles ou de nénuphars, de couleur rouge et pourpre, (couleur privilégiée des Perses) et des broderies rouges. Les capes offertes aux nobles par Kouroch le Grand étaient noires, rouges ou orange foncé. Les historiens ont également fait allusion à des sous-vêtements en coton blanc que portaient les cavaliers sous des cotonnades de couleur. Les Iraniens portaient différents modèles de pantalons aux couleurs vives que les Grecs appelaient "Anâxi Ridis", dont on peut admirer des modèles sur les frises du tombeau en pierre d’Alexandre le Grand à Istanbul. Ces pantalons colorés étaient brodés de motifs floraux. Les chaussures montaient généralement jusqu’aux chevilles, mais on utilisait aussi de simples sandales de couleurs ou des bottes pointues lacées avec des lanières en cuir, ou boutonnées.
Quelquefois les bottes allaient jusqu’aux genoux, et, pour les rois achéménides, les lacets et les chaussures étaient rouges. Ce détail est visible sur les frises émaillées de Persépolis.
Il existe très peu d’informations sur le vêtement féminin des Mèdes et des Perses à l’époque des Achéménides. Les archéologues estiment que les vêtements féminins et masculins se ressemblaient. Les frises en briques émaillées, les statues, les dessins sur les poteries et les restes de tissu laissent penser que les femmes portaient de longues robes à manches courtes, bien que les reliefs de "Kûh Rangân" montrent quarante femmes vêtues de jupes courtes et portant des coiffes. Un sceau de l’époque des Perses montre deux femmes coiffées d’un voile court, et portant une longue tunique et une jupe à franges. Les historiens pensent que les femmes Mèdes portaient des vêtements richement décorés et très froncés. Des motifs sur une tapisserie montrent des femmes vêtues de la tunique à fronces des hommes perses et mèdes, mais coiffées d’un fin et court voile. Le vêtement de la cour était constitué d’une tunique très plissée et d’un voile qui recouvrait le cou et les épaules. Les femmes, en général, se tressaient les cheveux ou les laissaient tomber sur les épaules.