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Le Kurdistan est l’une des provinces vertes de l’Iran couvrant une superficie de 28 203 km² dans l’ouest de l’Iran, près de la frontière est de l’Irak. Cette province qui est située sur les pentes et les plaines du moyen Zagros, a pour voisins l’Azerbaïdjan de l’Ouest et le Zanjân au nord, le Hamedân et le Zanjân à l’est, le Kermânshâh au sud et Irak à l’ouest.
Cette province est située dans une région montagneuse qui s’étend depuis Marivân jusqu’à la vallée du fleuve Ghezel Owzan. Les montagnes du sud de la province de Zanjân constituent sa frontière est et les hauteurs de ce département, qui sont connues sous le titre de « région montagneuse du Kurdistan central », comprennent deux parties, est et ouest. Ces deux parties diffèrent au niveau de l’altitude, du relief et de la texture du sol. Sanandadj, Marivân et leurs régions environnantes, comprennent la partie ouest de cette région qui s’étend jusqu’au sud du Kurdistan.
Dans cette région, l’uniformité et la perméabilité du sol ont provoqué la formation de reliefs différents parmi lesquels les montagnes en dômes aux pentes plates et aux vallées très ouvertes. L’uniformité du sol est provoquée par l’existence de couches de chaux dures et de pierres situées parmi les strates qui créent, entre autres, des ensembles de rochers nus. Ce type de relief est à voir dans la région de Tchehel Tcheshmeh, situé entre Marivân et Saghez. Cette partie est la continuation sud et est des montagnes de la région, qui s’étirent à l’ouest jusqu’à l’intérieur du territoire irakien.
Dans cette région, les affluents des fleuves Ghezel Owzan à l’est et au nord-est, et du fleuve Sirvân au sud, ont complètement modifié le type du sol. La partie montagneuse de l’est, qui comprend les régions de l’est de Sanandadj, est à l’origine de la création d’une série de hauteurs volcaniques orientées nord-sud à la charnière des deux parties montagneuses est et ouest. A l’est de ce massif, il y a les villes de Ghorveh et Bidjâr dont la typologie du sol est différente des hauteurs de la partie ouest.
Il faut également citer l’existence d’un « barrage » montagneux composé de roches sédimentaires qui ont permis la formation de plaines hautes et plates. A l’exception de la région de Bidjâr, l’ensemble de cette partie comprend des alpages relativement étendus, traversés par les affluents du Ghezel Owzan. Le plus haut de ces alpages, avec 2200 mètres d’altitude, est situé au nord de Sanandadj.
Les plus hauts monts de la région sont le Shâh Neshin, au nord de Bidjâr, Sheydâ au centre et Panjeh Ali située entre Ghorveh et Saghez. Le Kurdistan est sous l’influence de deux courants d’air froid et chaud, ce qui a pour conséquence des écosystèmes variés. Les précipitations sont d’environ 800 millimètres dans l’ouest de la province (les villes de Bâneh et Marivân) et d’environ 400 millimètres dans l’ouest. Cette province bénéficie donc au printemps et en été d’un climat froid et tempéré.
Les précipitations hivernales et printanières à Marivân et au lac Zarivâr ont une forte influence sur l’humidification et l’air tempéré de la région. Cette humidité et les températures moyennes ont permis la formation de grandes forêts de châtaigniers, de noisetiers, de marroniers et de frênes sauvages.
Les tribus kurdes sont parmi les tribus aryennes ayant émigré sur le plateau iranien il y a quelques millénaires. L’histoire pré islamique de ce peuple n’est pas connue avec précision. Le poète Ferdowsi les considérait comme les descendants des jeunes hommes ayant échappé au mythologique roi Zahâk, qui s’étant réfugiés dans la montagne, n’en étaient jamais redescendus. La langue persane moderne des premiers siècles de l’Hégire quant à elle, donne le sens pasteur et montagnard au mot « kurde ». On a retrouvé dans des documents sumériens, akkadiens, babéliens et assyriens, des noms de peuples qui rappellent les noms kurdes. Le plus proche d’entre ces noms de peuples, dont la situation géographique et la description justifient également l’origine kurde, est le nom des « Kordoukhoy », nom que l’on croise également dans l’ouvrage de Xénophon. Ce peuple vivait dans les montagnes situées entre l’Irak et l’Arménie, en particulier en un lieu aujourd’hui appelé « Zekhou », situé à soixante kilomètres au nord-ouest de Mossoul en Irak.
Polybius (200-120 av. J.-C.) parle également de peuples vivant dans le sud de l’actuel Azerbaïdjan, nommés les « Kourtivi » ou « Kortii ». Strabon et Tite-Live précisaient que certaines tribus appartenant à ce peuple vivaient également dans la province du Fars. Effectivement, depuis l’époque antique jusqu’à aujourd’hui, des nomades kurdes vivent dans les Fârs.
L’histoire kurde préislamique n’est pas connue avec précision mais après l’islam, les géographes et historiens musulmans qui ont compilé l’histoire du monde islamique n’ont pas manqué de citer les Kurdes. Cela dit, les Kurdes étant considéré comme un peuple parmi d’autres, les détails historiques ou une histoire uniquement focalisée sur ce peuple n’existent pas. Et c’est uniquement à l’époque safavide qu’un premier livre historique, de langue persane, le Sharaf nâmeh de Badlisi, se concentre uniquement sur le peuple kurde.
Au moment de l’invasion arabe, c’est en l’an 637 ou 641 que les Arabes occupèrent les fortifications kurdes. En l’an 643, au moment de la conquête du Fârs, les Kurdes de cette province participèrent à la défense des villes de Fasâ et de Dârâbjerd. La conquête des villes de Zour et de Dârâbâd, villes kurdes de la région, se fit en l’an 642. Abou Moussa Ash’ari vainquit les Kurdes en l’an 645, et en l’an 658, les Kurdes de la région d’Ahwâz dans le sud participèrent à la révolte de Khariat Ibn Râshed contre l’Imâm Ali et après la mort de Khariat, nombre d’entre eux furent également tués.
En l’an 708, les Kurdes du Fârs se soulevèrent et cette révolte fut réprimée dans le sang par le cruel gouverneur Hojjâj Ibn Youssef. En l’an 765, les Kurdes de Mossoul se soulevèrent à leur tour et le calife abbasside Mansour envoya Khâled Barmaki les réprimer encore une fois durement. En l’an 838, l’un des chefs kurdes des alentours de Mossoul, Ja’far Ibn Fahrjis se révolta contre le calife abbasside Mu’tasim et le calife envoya son célèbre chef de guerre Aytâkh pour l’écraser. Aytâkh, après une violente guerre, tua Ja’far, ainsi que beaucoup de ses hommes et prit en esclavage de nombreux Kurdes, emportant avec lui les chefs tribaux et les femmes. L’un de capitaines turcs du calife, au nom de Vassif qui avait participé à cette guerre, se réserva à lui seul pour tribut 500 Kurdes. En l’an 894, sous la direction du chef Hamdan Ibn Hamdoun, les bédouins arabes passèrent une alliance avec les Kurdes des régions de Mossoul et Mardin et déclarèrent la guerre à Mu’tadid, le calife abbasside de l’époque, ce qui conduisit à la mort et à la défaite de nombre d’entre eux.
En l’an 926, sous le califat d’Al-Muqtadir bi-llah et l’émirat de Nâsser-o-Dowleh Hamdâni, les Kurdes de Mossoul se révoltèrent de nouveau. Entre les années 938 et 956, un dénommé Deyssâm, membre des kharijites, de père arabe et de mère kurde, rassembla sous son égide les Kurdes de l’Azerbaïdjan et déclara la guerre aux Al-e Mosâfer et autres émirs locaux de la région. Sa révolte fut réprimée et il mourut en prison. Aux Xe, XIe et XIIe siècles, les Shaddâdian, dynastie kurde, régnèrent en tant que suzerains locaux sur la plupart des régions kurdes. Cette dynastie appartenait à la grande tribu kurde des Ravardi, également tribu d’origine des dynasties ayyoubides, fondée par Saladin, lui-même kurde, qui régnèrent en Syrie, dans le Croissant fertile et en Egypte.
En l’an 1004, Azed-o-Dowleh Deylami, fatigué des raids kurdes sur son territoire, déclara la guerre aux Kurdes de Mossoul et après les avoir vaincus, ordonna la destruction de leurs fortifications et l’exécution de la majorité des chefs kurdes. En l’an 983, dans la région de Ghom, Mohammad Ibn Ghânem se rallia aux Kurdes Barzakani et se révolta contre le roi Fakhr-o-Dowleh Deylami. Ce dernier envoya d’abord Badr Ibn Hosnouyeh en mission de paix, mais les négociations traînèrent en longueur et la révolte fut finalement réprimée. Mohammad Ibn Ghânem mourut donc en captivité. L’un des importants événements du règne de Sharaf-o-Dowleh Deylami (982-989) fut sa bataille contre Badr Ibn Hosnouyeh à Kermânshâh qui se termina par la victoire de Badr, qui prit alors le contrôle d’une grande partie de l’ouest iranien. Il fut tué en 1014 par la tribu kurde des Jowraghân. Shams-o-Dowleh, le fils de Sharaf-o-Dowleh profita de cette occasion pour annexer l’ensemble des territoires que son père avait perdu. Il y avait les régions Shâpourkhâst (actuelle ville de Khorramâbâd), Dinvar, Boroujerd, Nahâvand, Asad Abâd et une partie d’Ahwâz.
Il semble que l’expression Kurdistan fut pour la première fois utilisée par les Seldjoukides pour distinguer les régions kurdes de la région du Jebâl qui comprenait l’Azerbaïdjan, le Lorestân, et une partie des montagnes du Zagros dont le centre était à l’époque la région de Bahâr, situé à dix huit kilomètres au nord-ouest de Hamedân, puis Tchamtchamâl, près de l’actuelle ville de Kermânshâh. Le Kurdistan n’échappa pas non plus aux massacres et aux ravages de l’invasion mongole. Cette région fut ravagée une autre fois à l’époque des Tatars et de Tamerlan.
Shâh Esmâïl, premier roi de la dynastie chiite safavide, n’essaya guère de se rapprocher des Kurdes, sunnites. Les Ottomans sunnites tentèrent ainsi de s’allier aux Kurdes. Sous le règne safavide, la majorité des territoires kurdes appartenaient à l’Iran.
Après les Safavides, avec la prise de pouvoir par les Zend, famille aux racines kurdes, pour la première fois les Kurdes devinrent les dirigeants de l’Iran. Vers la fin du règne des Zend, la tribu des Donbali, grande tribu kurde, régnait sur une bonne partie de l’Azerbaïdjan de l’Ouest. Leur capitale était la ville de Khoy. Au XIXe siècle, les Kurdes vivant sur le territoire ottoman exprimèrent plusieurs fois leur désir d’indépendance au travers la création des gouvernements locaux kurdes. En 1878, le Sheikh Obbeydollâh Naghshbandi eut l’idée de créer un Etat indépendant kurde sous l’égide de l’Empire ottoman. En 1880, ses partisans occupèrent les régions des alentours d’Oroumieh, Sâvojbolâgh, Marâgheh et Miândoâb et l’armée iranienne eut à les repousser hors des frontières. En 1946, Ghâzi Mohammad profita de l’occupation alliée en Iran et avec l’appui de l’armée soviétique, - qui occupait la moitié nord de l’Iran -, annonça la création de la République Populaire du Kurdistan, avec pour capitale Mahâbâd. Cette république éphémère tomba après le retrait des Forces Alliées.
La ville de Sanandadj
On dit que la citadelle de Sane Dej fut bâtie en 1636 par Soleymân Khân Ardalân, émir du Kurdistan à l’époque de Shâh Safi le Safavide (1628-1642). A la place du Sanandadj actuel se trouvait autrefois la ville de Sir dont le mot signifie en persan « sisar » (trente têtes). Près de Sisar, la région de Sad Khânieh (Sad Khâneh) est aujourd’hui nommée Sena. Sanandadj et ses environs furent quatre siècles durant le fief des émirs locaux de la tribu des Ardalân, qui se disaient descendants des Sassanides. Lors des guerres irano-ottomanes sous l’ère safavide, cette famille s’allia parfois aux Iraniens, parfois aux Turcs.
Après sa prise de pouvoir, en 1733, Karim Khân Zand rasa une bonne partie de Sanandadj. S’ensuivit une période d’anarchie qui se termina quand Khosrow Khân Ardalân devint gouverneur sous le règne qâdjâr. Pour le remercier de ses services, Aghâ Mohammad Khân Qâdjâr – fondateur de la dynastie qâdjâre -, lui offrit également la région de Sanghar.
A l’époque de Rezâ Gholi Khân Ardalân, des dissensions internes éclatèrent au sein de la famille Ardalân et après un certain nombre de conflits, ce fut finalement Amanollâh Khân, le frère de Rezâ Gholi Khân, qui devint le dernier émir gouverneur local et héréditaire de Sanandadj. Amânollâh Khân, fils de Khosrow Khân fut gouverneur de Sanandadj de 1799 à 1824. Cette période fut fastueuse pour la région, car cet homme capable entama de nombreux projets de construction et de rénovation dans la ville.
En l’an 1284 le gouvernement central, nomma Hâdj Mirzâ Mo’tamed-o-Dowleh, oncle de Nâssereddin Shâh, gouverneur du Kurdistan et ce dernier conserva ce poste jusqu’en 1874. Aujourd’hui, Sanandadj est le chef lieu de la province du Kurdistan et l’une des belles villes de l’ouest de l’Iran.
La ville de Bâneh
Avant l’islam, une tribu zoroastrienne, les Gahghou, régnait sur cette ville. Après l’invasion arabe, ce fut la tribu des Ekhtiâr Diny qui prit le contrôle de la région. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, Bâneh était nommée Behroojeh (l’Ensoleillée) et les documents antérieurs citent ainsi cette ville. Cette ville subit deux graves incendies, d’abord durant la Grande Guerre et une seconde fois durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, le cimetière du nord est de la ville est connu sous le nom de Vieux Bâneh.
Les modifications du nom et du positionnement géographique de la ville sont dues aux épidémies de peste et de choléra qui poussèrent les survivants à reconstruire la ville ailleurs, puisqu’ils considéraient la place comme désormais infectée. Les incendies et les guerres tribales furent d’autres raisons qui poussèrent les habitants à déplacer la ville. Il y a aujourd’hui plusieurs villages autour de Bâneh qui portent le même nom tels que Neyzeh Dokohneh Behroojeh Kohneh, Siavame Kohneh, Armarde Kohneh, Toudeh Kohneh, etc., ainsi que d’autres villages homonymes auxquels il manque uniquement le suffixe kohneh (vieux). Le nom de Bâneh provient du mot kurde bân qui signifie toit et provient de l’altitude et de l’aménagement de la ville dans la montagne. D’autres estiment que ce nom provient de Bâneh dans le sens de khâneh (demeure, village, lieu de repos) ou campement militaire, puisque la ville possédait autrefois deux grands forts.
La ville de Bâneh est située à une altitude de 1525 mètres de hauteur et la splendeur des paysages de montagnes qui l’entourent poussent de nombreux voyageurs à effectuer une ascension jusqu’à cette ville.
La ville de Bidjâr
La ville de Bidjâr commença à se développer sous le gouvernement de Mohammad Khân Garousi, gouverneur de la région de Garous. Le bazar de cette ville date de l’ère safavide et fut rénové à l’époque qâdjâre. La ville de Bidjâr, haute de 1870 mètres, est surnommée le « toit de l’Iran ». Les habitants de cette région sont en majorité cultivateurs. Chaque année environ cent mille tonnes de blé sont produites dans la région et Bidjâr a pour cette raison été surnommée le « silo de l’ouest ». La région de Garous possède une ancienne civilisation et des tablettes hiératiques y ont été retrouvées. Ces tablettes prouvent qu’une civilisation vivait là avant la création de la civilisation assyrienne trois millénaires auparavant.
La ville de Divândarreh
Dotée d’un climat tempéré et agréable, cette belle ville du Kurdistan est située à 95 kilomètres au nord de Sanandadj. Divândarreh est parmi les centres ruraux qui ont commencé à se développer depuis une décennie.
La ville de Saghez
Sous le nom d’Izirtâ, cette ville a été la première capitale des Mèdes à l’époque de la première union mède. Les chefs mèdes construisirent des fortifications autour de cette ville parmi lesquelles ils restent aujourd’hui les vestiges de Zivieh et Ghaplantou (Adamait). Sargonne II, le roi assyrien, attaqua les Mèdes et détruisit ces fortifications. Après cela, les Scythes reconstruisirent Saghez, qu’ils baptisèrent du nom scythe de Sâkez, et la choisirent pour capitale. Le nom actuel de cette ville provient du peuple scythe – Sakka – et Saghez est la forme nouvelle du nom Sakz et Sakez. Une autre théorie sur l’origine étymologique de cette appellation provient de l’existence de forêts de frênes sauvages autour de la ville. Une histoire mythologique prétend quant à elle que la ville ayant été bâtie par trois jeunes filles (sa ghaz : trois filles), elle ait été nommée Saghez. La ville de Saghez était autrefois située au sud-ouest de la ville actuelle et ce qui reste de l’ancienne ville est appelée le Vieux Saghez. La ville actuelle se forma d’abord autour du bazar. Plus tard, sous l’influence des échanges avec les villes avoisinantes de Tabriz, Sanandadj et Bâneh, elle commença à se développer. Aujourd’hui, sa position géographique et la rivière qui la traverse donne un charme certain à cette ville.
La ville de Ghorveh
Ghorveh, située sur une vaste plaine à 93 kilomètres de l’est de Sanandadj et du nord-ouest de Hamedân, a longtemps été un ensemble de bourgs placés sur la voie de communication qui reliait ces deux grandes villes. Le village principal de cet ensemble était autrefois le village de Ghaslân qui s’agrandit sous l’impulsion du célèbre gouverneur du Kurdistan Amânollâh Khân, qui fit bâtir une citadelle, un palais, une mosquée, un bain et un grand parc, ainsi que de nombreuses demeures dans le village. Aujourd’hui, la situation géographique de la ville et l’existence de sources thermales attirent annuellement de plus en plus de voyageurs.
La ville de Kâmyârân
Une autre des belles villes du Kurdistan est Kâmyârân. C’est une ville nouvelle située à soixante cinq kilomètres au sud de Sanandadj. Les habitants de cette région sont également kurdes. Cette ville a un climat agréable au printemps et en automne.
La ville de Marivân
Cette ville a à près deux siècles d’histoire. Sur l’ordre de Nâssereddin Shâh, en 1865, le prince qâdjâr Farhâd Mirzâ, gouverneur de la région jusqu’à la Révolution constitutionnelle, fit bâtir un fort dans cette ville qui n’était alors qu’un village frontalier. Il narra l’histoire de la construction du fort dans une tablette qu’il fit clouer au mur de la mosquée de Dar-ol-Ehsân (la grande mosquée de Sanandadj).
En l’an 1869, Farhâd Mo’tamed-o-Dowleh renforça la citadelle et la nomma Shâh Abâd. Près de ce même fort militaire, une agglomération rurale se forma qui fut automatiquement nommée Marivân (le fort). Dans ce bourg, sur l’ordre du gouverneur, on fit construire un ghanât, des bains et des ab anbâr (bâtiments de réserve d’eau douce). Après Hâdj Farhâd, Hâdj Mohammad Ali Khân Mozzafar agrandit le fort et fit construire plusieurs grandes demeures, un caravansérail et un autre ghanât dans le village de Shâh Abâd, c’est-à-dire Marivân. Plus tard, toutes ces constructions furent détruites à l’époque de la Révolution constitutionnelle et des troubles qui s’ensuivirent. Au début du règne pahlavi, le gouverneur de l’époque bâtit un fort dans le village de Mosak dont on se sert aujourd’hui en tant que caserne militaire. L’existence du beau lac Zarivâr à l’ouest de Marivân a transformé cette ville en important lieu touristique.